Le Deal du moment :
Cdiscount : -30€ dès 300€ ...
Voir le deal

"La vie, c'est la coïncidence ou la chance ? Le hasard ou le destin ? Quelqu'un veille." Rafenberg-Feat Nikolaï
Soledad de Luna
Messages : 29
Date de naissance : 25/05/1989
Occupation : Des petits boulots à droite à gauche.
Localisation : Brownsville, chez Nikolaï Malatchenko
Orientation sexuelle : Hétéro
Soledad de Luna
Messages : 29
Date de naissance : 25/05/1989
Occupation : Des petits boulots à droite à gauche.
Localisation : Brownsville, chez Nikolaï Malatchenko
Orientation sexuelle : Hétéro
Jeu 30 Juil - 11:39
Elle eut du mal à lâcher prise le premier soir. Nikolaï parti, il ne resta que la nuit et l'impression d'être dans une boîte. La sensation d'étouffement dont il avait parlé la prenait à la gorge. A plusieurs reprises, elle dut aller à la fenêtre pour prendre l'air. Le brouhaha des rues montait, la circulation, les gens...tout semblait plus petit. Depuis des siècles, c'était elle qui regardait les passants d'en bas. Là, la situation s'inversait et c'était agréable, presque doux. Les yeux perdus au loin , par-delà la hauteur des immeubles, elle n'avait pas envie de réfléchir à demain.
SDF. Trois lettres de sang qui lacéraient encore ce qui lui restait d'âme. Il faudra du temps, beaucoup de temps pour s'apaiser.

C'est elle qui dormait sur le sol. Nikolaï avait eu beau insister, elle n'avait pas cédé. Une évidence qui l'aidait à accepter son aide. " Tu restes tant tu veux". Comment pouvait il deviner que tout ça l'inquiétait, qu'elle refusait à espérer pour l'avenir, qu'elle voulait se faire aussi petite que possible ? Par quelle perspicacité comprenait- il l'invisible qu'elle ne souhaitait pas lui partager ? Sans le brouillard de la drogue ou des sommeils d'oublis, se retrouver à la pleine lumière l'interpellait. Il était difficile et complexe de se retrouver avec soi, face à un autre sans l'écran de la rue. Le filtre d'une vie sur le macadam avait abîmé ce qu'elle avait été , déformait ce qu' elle était. Au final, l'enjeu n'était pas d'oublier mais de choisir ce qu'elle allait faire de tout ce passé sordide. A toute ombre sa lumière. Elle aimait cette vérité. Elle y croyait. La rencontre avec le russe n'était elle pas une étoile dans le noir? Que serait elle devenue sans lui? Elle avait commencé à sombrer fort et loin lorsqu'il avait disparu alors qu'elle s'était habituée à sa présence malgré sa volonté de ne pas s'attacher. La rage de s'en sortir ne l'avait pas quittée malgré des périodes plus ou moins cafardeuses. Mais vivre dans une solitude pure et dure c'était inhumain. A cause de Nikolaï, elle n'en avait plus le courage. Une main tendue qui la rendait plus forte mais plus fragile aussi quelque part. Cela faisait partie du jeu de la survie. Mais elle avait du mal à accepter le package.

Cet ami de misère et ses secrets...Il tuait...Elle partageait un quotidien tout neuf avec un tueur. Elle ne jugeait pas, l'appréciait tel qu'il était et étonnement, compte tenu de ses activités, lui vouait une confiance profonde. Peut-être un jour ne le reverrait-elle plus, quoiqu'il en dise. Elle ne lui demanderait plus jamais rien à ce sujet. C'était sa part mystérieuse, qui lui appartenait, ça ne la regardait pas. Mais il était trop tard: elle s'inquiéterait pour lui.
***
L' éternel cauchemar. Lueurs éteintes, même les cieux se taisaient. Les étoiles aveugles ne voyaient plus, les éclats de Lune s'inclinaient sur une Terre de tristesse.
Il s'approche, furtif et invincible. Le pas lourd fait craquer le vieux parquet. Les volets entrouverts laissent passer les ajours en dentelle de la nuit silencieuse, imprimant leurs ombres éphémères à travers la chambre. La porte s'ouvre sans bruit. Elle sait. Elle a peur. Elle tremble. Elle a huit ans depuis ce matin. La boucle cligne, elle a l'impression que le son éclabousse les murs.
-Sors de là.
Elle sait mais elle ne peut rien dire sinon c'est pire.
Pétrifiée mais obéissante, elle pousse la couette pour sortir de son lit douillet. A genoux sur le sol, les mains bien à plat sur le matelas, elle se positionne comme il exige.
-Tu as fait une grosse bêtise Soledad.
Elle entend le cuir grincé, la ceinture pliée couine comme un chaton.
Il souffle. Un soupir d'effort avant que la partie ne commence. Il fait ça toujours proprement.
Elle ferme les yeux, serre les dents à s'en faire péter l'émail. Ses petits poings s'accrochent au tissu. Surtout, ne pas crier, ça le met dans une colère folle.
Le premier coup claque si fort. Puis le second, le troisième...Huit ans, huit frappes. C'est son cadeau d'anniversaire.
A table, l'enfant avait fait tomber sa fourchette.

Tu ne peux pas savoir Nikolaï pourquoi ta générosité la touche autant. Tu ne peux pas savoir pourquoi certains détails se métamorphosent en merveilleux essentiels. Tu ne peux pas savoir...Mais elle, elle sait. Elle sait regarder le monde et les autres autrement qu'avec ses yeux.

***
Quinze jours passèrent. Soledad mettait un point d'honneur à ne plus être dans la chambre lorsque le russe rentrait. Elle avait à coeur qu'il soit tranquille chez lui après sa nuit de travail. Au début, c'était dur de se lever aussi tôt, mais elle tint bon. Et à l'aide de quelques connaissances, un maraîcher l'embaucha deux jours par semaine pour faire les marchés. C'était épuisant, mal payé, ça ne durerait que quelques semaines mais c'était déjà ça. Quelquefois, elle ramenait des fruits ou des légumes que le patron lui donnait. Elle les partageait avec Nikolaï. Le pire était de se réveiller à 4h du matin. Elle rentrait en début d'après-midi sur la pointe des pieds s'il était là, afin de ne pas le réveiller et s'effondrait sur le matelas, rompue, les muscles douloureux. L'étroite pièce, toute simple qu'elle était, représentait tout un paradis dont elle ne se lassait pas.
Ils se retrouvaient plutôt au moment du dîner. Chacun préparait son repas. De temps à autre, le russe s'absentait. Elle se taisait à ses absences, les tripes un peu serrées. C'était sans doute irrationnel mais c'était comme ça.
Et puis, elle décida de lui faire une surprise sur l'un de ses jours de congés. Avec le peu de gains qu'elle possédait, elle acheta ce qu'il fallait pour un pique nique. Et lui balança le tout le matin même, une des rares fois où ils prenaient leur petit-déjeuner ensemble.
- Niko, j'espère que tu n'as rien de prévu aujourd'hui car j'aimerais que tu m'accompagnes.
Elle avala une bouchée puis reprit:
- Balade dans New York, on change d'air. Je t'emmène quelque part mais tu ne poses aucune question, mmh?
Central Park. Quelques heures volées au béton.
- Alors, ça te dit?
Nikolaï Malatchenko
Messages : 409
Date de naissance : 12/07/1979
Occupation : homme de ménage à l'hôpital et à l'occasion, homme de main de la Bratva
Localisation : Brownsville
Orientation sexuelle : hétéro
Nikolaï Malatchenko
Bon samaritain
Messages : 409
Date de naissance : 12/07/1979
Occupation : homme de ménage à l'hôpital et à l'occasion, homme de main de la Bratva
Localisation : Brownsville
Orientation sexuelle : hétéro
https://poison-rain.forumactif.com/t384-nikolai-malatchenko-a-pahttps://poison-rain.forumactif.com/t905-nikolai-malatchenko-a-pas-de-vent-de-mer-de-feu-de-loup-de-piege
Ven 31 Juil - 9:23
Quinze jours que la vie s'organisait un peu étrangement dans la chambre de bonne que je louais et où à présent Soledad vivait avec moi. Elle essayait de se faire la plus discrète possible sans que je ne lui ai rien demandé comme si elle avait peur de me déranger. Je la laissais faire sans la brusquer, je savais combien il était difficile de passer de la rue à cette piaule et surtout la nouvelle vie qui allait avec. Retrouver un semblant de normalité mettait en perspective le gouffre de la déchéance dans lequel nous avions vécu auparavant, ce n'était pas facile à encaisser. Alors que la honte s'était dissoute au contact du bitume, la voilà qui refaisait surface avec une acuité mordante. Se regarder dans un miroir le matin n'était pas toujours facile.

La vie suivait son cours avec ce rythme à la fois lent et inexorable. Je me prenais à apprécier notre cohabitation étrange. L'après-midi quand elle dormais, j'allais à mes cours d'anglais ou j'allais aider au dispensaire de Brownsville, ou encore - souvent le mercredi après-midi - j'emmenais mon petit voisin au parc pour l'occuper quelques heures et de l'atmosphère pesante de son appartement où dormait sa mère défoncée au crack. Soledad avait trouvé un boulot et je l'encourageais à tenir bon quand nous nous retrouvions le soir pour diner ensemble. J'avais toujours cette habitude de prendre des sandwichs chez Fred's, le foodtruck - l'absence de cuisine ne me permettant pas de me lancer dans la confection d'autres repas - et souvent c'était agrémenté par des fruits ou des tomates que Soledad nous ramenait du maraicher. Un supplément appréciable. Quant à moi, je travaillais toujours à l'hôpital mais aussi de plus en plus régulièrement pour Maggy.

La veille, j'avais d'ailleurs séché l’hôpital pour un boulot avec la Bratva et je m'éveillais plus tôt. Assez tôt pour prendre le petit déjeuner avec Soledad, chose assez rare en soi. J'étais en train de touiller mon thé brulant dans la piaule étouffante que Soledad me surprit par une proposition inattendue. "Non, j'ai rien prévu...tu veux où aller ?" Mon cerveau encore endormi peinait à sortir les mots d'anglais dans le bon ordre malgré les progrès que je faisais tous les jours. Mais au saut du lit, c'était dur. J'étouffais un bâillement quand mon attention s'éveilla devant tant de mystère. Je souris, cédant à son enthousiasme "une surprise de balade ? Oh ! Ok ! " Je me sentis soudain comme un gamin avide de savoir quelle surprise on lui réserve. "Je prends la douche en preum's !" J'abandonnais mon thé pour me précipiter et me préparer. Une douche, un brossage de dents, sauter dans mes éternelles fringues un jean, tee-shirt, basket, tout ça ne prendrait pas plus d'une demi-heure. "Bonne idée, ici on crève de chaud." Et avec la subtilité d'un éléphanteau, je l'interrogeais mine de rien "on va dans un endroit plus froid ? Dehors ? "

Pendant qu'elle se préparait à son tour, je rangeais la pièce sommairement , jetant le reste de mon thé dans l'évier et empilant les matelas sur le sommier pour laisser de l'espace. Quand on partait, il fallait fermer la fenêtre à cause de ces gamins qui grimpaient n'importe où et s'introduisaient dans ces hlm miteux pour voler ou juste pour le plaisir d'un exploit qu'il fallait prouver en ramenant un trophée. Étrange quartier. Quant on rentrerait, on étoufferait, mais c'était ainsi. "Tu es prête ? Tu me dis où ? Je prends une bouteille d'eau ? On va prendre le métro ? "
Soledad de Luna
Messages : 29
Date de naissance : 25/05/1989
Occupation : Des petits boulots à droite à gauche.
Localisation : Brownsville, chez Nikolaï Malatchenko
Orientation sexuelle : Hétéro
Soledad de Luna
Messages : 29
Date de naissance : 25/05/1989
Occupation : Des petits boulots à droite à gauche.
Localisation : Brownsville, chez Nikolaï Malatchenko
Orientation sexuelle : Hétéro
Ven 31 Juil - 14:44
Chaque jour qui passait l'émerveillait. Avoir un toit sur la tête, c'était quelque chose! Que l'eau coule du robinet, c'était un miracle! Le cliquetis des clefs la faisait sourire immanquablement. Tous ces détails qui n'en étaient pas pour Soledad. Plus tard, elle n'y ferait plus attention, comme tous ceux qui vivaient normalement mais pour l'heure, elle savourait chaque petite chose comme si c'était un trésor. Le silence, c'était bon également. Elle avait oublié à quel point elle aimait ça. Vivre dehors, c'était être plongé dans des bruits perpétuels. Là, une paix d'alentours la comblait comme autrefois lorsqu'elle se mettait à peindre. Ces heures, vides des préoccupations terrestres mais pleines d'univers qu'elle créait au bout des pinceaux. Lorsque Nikolaï allait travailler, souvent, elle s'allongeait, les mains derrière la tête et les pieds au mur, l'esprit vagabond. Cela aussi représentait un luxe: prendre le temps de penser à tout, à rien, sans craindre d'être emmerdée ou volée.
Elle avait tout perdu, mais quelques noblesses émergeaient doucement. Cette conscience de liberté..., que tout était possible malgré la pauvreté...que le pire pouvait exhaler le meilleur...La confiance que Nikolaï lui accordait...Elle n'avait que très peu de marge de manoeuvre pour le moment pour lui exprimer sa reconnaissance. Ça lui pesait, elle se sentait inférieure, redevable. Un écueil qu'elle gérait comme elle pouvait sans rien lui dire évidemment. Mais un jour, ce sera à son tour de lui donner des clefs. L' orgueil malmené, elle se jurait de tout faire afin que cela se réalise.
Et sa mémoire, déchaînée de l'oppression de la rue, s'expansait quelquefois en souvenirs douloureux. Un père violent, une mère soumise et effacée. Que devenait elle depuis tout ce temps ? Soledad n'était pas prête cependant pour la revoir, pas tant que son père serait dans la place. L'idée d'attendre des années lui trouait le cœur mais elle devait se protéger, avancer coûte que coûte. Certes, elle payait très cher le prix de s'être rebellée aux dictatures familiales mais pour rien au monde ne regrettait son choix.
Nikolaï ne connaissait que très peu de son histoire et réciproquement d'ailleurs. Elle restait évasive lorsque de temps en temps ils avaient évoqué leurs proches. Et puis, sur les trottoirs, il était très facile de pirouetter pour évincer des discussions d'intimité. Elle ne possédait rien alors...alors peut-être que ce serait un joli cadeau que de se dire en vérité? Pas de filtre, offrir un bout d'authenticité...
L'idée la taraudait depuis plusieurs jours. Il s'en ficherait ou pas, elle n'en savait rien, peu importe. L'essentiel c'était simplement l'intention. Une sincérité pure, donner de soi. Elle n'avait malheureusement rien d'autre.
C'est ainsi qu'elle avait eu l'idée de l'emmener à Central Park. Un lieu neutre et lointain, de la verdure qu'elle aimait tant. Au fond, elle n'était pas certaine d'avoir le courage de se confier. Mais quoi, après tout elle n'avait rien à perdre. C'était sans doute ridicule ou puéril, tant pis ! Au mieux, ils passeraient une journée à se vider la tête d'ailleurs, au pire eh bien...eh bien, elle n'en mourra pas!
-Han mais Niko, tu me fais trop rire! Ah bah voilà ! Monsieur me passe devant !
Elle pouffa, levant les yeux au ciel, amusée de sa réaction.
- Tu ne sauras rien mon pote, plus froid ou dehors tu verras bien.
-Et oui, je suis prête. Non, je ne te dirai pas, oui, il faut prendre de l'eau et non, pas de métro, pas pour y aller. J'ai deux tickets mais pour le retour. On va devoir marcher assez longtemps mais ça ira. Ok?

Elle n'avait pas eu assez pour payer l'aller et retour en métro.

La chaleur était écrasante en ce mois de juillet. Par endroit, le sol semblait fumer et les passants cherchaient l'ombre. Ils déambulèrent dans les rues et c'était un réel plaisir de se fondre dans la masse, comme les autres. Au hasard du trajet, elle lui racontait tel bâtiment, telle réputation de boutique, une anecdote...Une fois, elle lui prit le bras, dessus dessous, pour le contraindre à regarder du bon côté. Ils cheminaient comme si leur enfer n'avait jamais existé et c'était à la fois étrange et très reposant de se retrouver brutalement dans une normalité. De longs moments, elle demeurait silencieuse, savourant un puissant sentiment d'irréel. Tout ça n'était qu'un rêve...La merde sale et gluante allait ressurgir tôt ou tard...
Au bout d'une bonne heure et demi de marche, ils arrivèrent enfin. Le parc venait d'ouvrir et il y avait encore peu de monde en ce début de matinée.
- C'est beau non? Oh c'est tellement bon!
Une bouffée de bonheur l'envahit et elle pressa le pas, se plaçant face à Nicolaï, bras ouverts :
-Tout ça est à nous! On va où tu veux!
Rieuse et légère comme une plume, depuis combien de temps n'avait elle pas vécu une telle intensité d'adrénaline heureuse ?
-Je vous suis, Majesté. Vos désirs sont des ordres.
Et de s'incliner comme au temps des rois. Soledad redevenait ce qu'elle était, un peu, si peu. Elle perdait la tête, enivrée par la nature, sa présence qui ensommeillait la solitude.
Mais elle n'oubliait pas. Elle attendait ce bon moment, cet intervalle entre réalité et vérité où elle lui donnerait un peu d'elle-même.
Nikolaï Malatchenko
Messages : 409
Date de naissance : 12/07/1979
Occupation : homme de ménage à l'hôpital et à l'occasion, homme de main de la Bratva
Localisation : Brownsville
Orientation sexuelle : hétéro
Nikolaï Malatchenko
Bon samaritain
Messages : 409
Date de naissance : 12/07/1979
Occupation : homme de ménage à l'hôpital et à l'occasion, homme de main de la Bratva
Localisation : Brownsville
Orientation sexuelle : hétéro
https://poison-rain.forumactif.com/t384-nikolai-malatchenko-a-pahttps://poison-rain.forumactif.com/t905-nikolai-malatchenko-a-pas-de-vent-de-mer-de-feu-de-loup-de-piege
Dim 2 Aoû - 17:46
Les informations que je lui arrachais ne m'aidait pas vraiment. Je déduisais juste que ce n'était pas loin si on y allait à pied, en quoi je me trompais car NY est vraiment très étendue et l'on peut mettre une journée à pied à la traverser en bout en bout. Ses quartiers sont à eux seuls de véritables petites villes dans la ville, mais marcher ne me dérangeait pas et ces derniers mois de liberté, j'avais commencé à récupérer l'endurance perdue sur les trottoirs et dans la drogue.

Habillés comme tout un chacun, sobrement mais sans rien qui nous démarquait de la foule bigarrée, la balade me plut d'autant plus que Soledad jouait les guide touristique. Je me rendais compte qu'elle connaissait bien la ville alors que moi, malgré six mois passés ici, je n'en connaissais que les clichés véhiculés dans ma nation. "Tu habites ici depuis longtemps ? Est-ce que tu es née ici ?" Nous ne parlions pas vraiment de l'avant. Avant d'arriver à NY pour moi et sa vie avant d'être sdf pour elle. je n'avais que quelques bribes glanées certains soirs et dont j'avais oublié la plupart trop défoncé que j'étais à l'époque pour retenir quoique ce soit.

Nous arrivâmes à Central park et j'avoue que l'immensité de vert qui se dessinait devant nous me fit ouvrir la bouche toute bée ! A côté le parc où j'allais de temps en temps à Brooklyn parce qu'il n'était pas loin de Glenmore Plaza ressemblait à une pelouse de maison. "Oh ! Qu'est-ce c'est grand ! Comment ça s'appelle ? " La lecture en anglais - bien loin du cyrillique - m'était plus hermétique que l'apprentissage oral. On n'avait pas idée de changer toutes les lettres de l'alphabet ! Les panneaux ne me m'étaient donc guère d'utilité.

Je ris aux manières exagérées de Soledad et à sa révérence hors de propos. "Ah non, les tsars finissent mal. Couic. Viens on va..." Je choisissais une allée totalement au hasard "par là" !" Hasard ? Peut-être pas tant que ça puisque je me rendis compte que j'entendais la musique d'un marchand de glace. Après cette marche, j'avais bien envie de ce réconfort et puis j'avais assez d'argent puisque la veille j'avais travaillé pour la Bratva et je touchais toujours du cash dès la mission achevée. Une bonne partie passait dans ce que j'avais encore à rembourser, mais il m'en restait assez pour le loyer, la nourriture et ces petits extra agréables comme un soda ou une glace à offrir. "J'ai envie d'une glace, tu veux quel parfum ? Mon préféré c'est vanille mais avec le chaleur, je vais prend citron ! Après on s'assoit près la fontaine là. C'est frais ! "



Soledad de Luna
Messages : 29
Date de naissance : 25/05/1989
Occupation : Des petits boulots à droite à gauche.
Localisation : Brownsville, chez Nikolaï Malatchenko
Orientation sexuelle : Hétéro
Soledad de Luna
Messages : 29
Date de naissance : 25/05/1989
Occupation : Des petits boulots à droite à gauche.
Localisation : Brownsville, chez Nikolaï Malatchenko
Orientation sexuelle : Hétéro
Lun 3 Aoû - 18:51
C'était bon de flâner, juste se promener à la surface de la Grosse Pomme. Le gouffre de tous ces mois de misère en paraissait d'autant plus profond et atroce. "Plus jamais", pensa t-elle, farouche. Et lorsque Nikolaï l'interrogea, des souvenirs de son autre vie l'assaillèrent. Ça faisait mal de replonger dans des cimetières peuplés de fantômes, mais elle répondit avec simplicité :
- Je suis née ici oui, et j'ai toujours habité New York, dans un quartier plutôt aisé. Je ne manquais de rien, enfin, pas d'argent en tous cas. J'ai fait une école d'art contre la volonté de mon père...J'ai voulu aller au bout d'un rêve coûte que coûte..mais...je me suis plantée en fonçant tout droit dans un cauchemar... C'est de la vieille histoire! Et toi, d'où viens tu? Ta famille? Pourquoi es tu venu ici ?Je ne connais rien de la Russie tu sais, ni de toi d'ailleurs.
Ils ne savaient rien de l'autre de fait, et sortir de cette espèce de brève routine qui les liait depuis peu, lui fit prendre conscience de leur situation.
-Tu te rends compte qu'on vit tous les deux sous le même toit, sans presque rien connaître de l'un et de l'autre ? Je n'y avais pas réfléchi et je trouve ça...surréaliste. Pas toi?
Toute à la joie de se retrouver dans un lieu qu'elle aimait, elle en avait oublié le principal :
-Ah oui, désolée, ça s'appelle Central Park. C'est très connu.
- Oui eh bien nous, on est des tsars et des stars qui finissent bien, nanméo!
Rétorqua t'elle sur le même ton, s'amusant des mots comme une gosse.
-Ooh! Mon péché mignon! Moi aussi c'est vanille et je le prends, tant pis pour la chaleur!
Une glace! Pour un peu, elle aurait dansé de joie sur place! Le pot dans la main, spontanée, elle lui claqua une grosse bise sur la joue:
-Merci! C'est trop bon! Oui, tu as raison. En plus j'ai mal aux pieds avec ces baskets pourries.
Encore un peu et elle aurait les orteils à l'air! Acheter une paire neuve allait devenir sa prochaine priorité!
Un moment, ils restèrent silencieux, dégustant leur gourmandise avec délectation. Le soleil brûlait mais il y avait un peu d'air et une partie de la fontaine se trouvait à l'ombre d'un immense cyprès. L'eau gazouillait ses ondes claires aux alentours colorés de fleurs et d'herbe fraîchement tondue. Ça sentait bon la nature et tout à trac, Soledad obéit à son instinct.
- J'ai quelque chose à te dire Niko. J'aimerais t'expliquer pourquoi je suis autant ...touchée, je veux dire, pourquoi ça m'émeut ce que tu es, ce que tu fais pour moi. Je vois bien que tu es étonné parfois de mes réactions, j'imagine que ça te donne l'impression que c'est exagéré ou décalé ou je ne sais quoi.
Un soupir. Ouvrir cette porte là...ô Seigneur!
-C'est énorme pour moi, tout ça...C'est...comme une patate chaude qui brûle les mains tu vois? Et comme je n'ai rien à t'offrir, j'ai pensé te donner quelque chose de très personnel. C'est une idée bizarre peut-être. Enfin je...c'est pas du matériel...tu comprends ?
Et de planter ses grands yeux dans les siens, grimaçant d'ironie:
- Bon, merde, j'ai un peu de mal à lâcher le morceau, oh lala, suis vraiment une débile!
Elle plongea sa petite cuillère dans la glace puis lança, très naturelle, haussant les épaules:
- Mon père me battait. C'est du passé et il y a pire. Mais ça explique pas mal de choses. Je suis très lucide sur les séquelles, enfin je crois. Je fais avec et quelque part je m'en fous, c'est comme ça. Jusqu'à aujourd'hui, ça n'avait jamais eu de conséquences sur mon entourage. Personne ne savait tu t'en doutes bien. Là, avec toi, c'est... différent. Je n'ai jamais vécu avec quelqu'un et je n'ai pas envie de faire semblant. Et puis reconnais que les conditions de notre rencontre c'est carrément glauque! Ça n'arrange rien mais je trouve ça honnête de te le dire.
Voilà, c'était dit.
-J'ai beaucoup d'affection pour toi même si quelque part je m'en empêche. On sait trop comment tout peut basculer toi et moi. Je sais que ça s'arrêtera un jour, on ne va pas vivre ensemble une éternité... Je vais finir par trouver un vrai taff, enfin j'espère ! Mais je n'oublierai pas, et toi, je ne t'oublierai jamais. C'est important de se dire les choses, tu ne crois pas? Tu peux compter sur moi, toi aussi, peu importe ce que c'est. Enfin bon, me demande pas de zigouiller un sale type!
Elle rit puis s'arrêta de parler, jetant un œil perplexe sur cet ami qui avait brusquement surgi dans sa putain de vie. La crainte d'être déçue et la peur du Mal pouvant frapper à tout moment dégoulinaient dans ses veines et ne la lâchaient pas. Elle avait quitté la rue depuis trop peu de temps et ne se sentait ni assurée ni rassurée. Rien n'était acquis, il fallait se battre sans cesse, vivre les combats au jour le jour. Le chemin de la rédemption serait long, très long.
-Mon Niko, souffla t-elle dans un grand sourire, sincère.
Si seulement. Si seulement les choses avaient été différentes.
Nikolaï Malatchenko
Messages : 409
Date de naissance : 12/07/1979
Occupation : homme de ménage à l'hôpital et à l'occasion, homme de main de la Bratva
Localisation : Brownsville
Orientation sexuelle : hétéro
Nikolaï Malatchenko
Bon samaritain
Messages : 409
Date de naissance : 12/07/1979
Occupation : homme de ménage à l'hôpital et à l'occasion, homme de main de la Bratva
Localisation : Brownsville
Orientation sexuelle : hétéro
https://poison-rain.forumactif.com/t384-nikolai-malatchenko-a-pahttps://poison-rain.forumactif.com/t905-nikolai-malatchenko-a-pas-de-vent-de-mer-de-feu-de-loup-de-piege
Mar 4 Aoû - 23:02
Au cours de cette promenade, j'en apprenais un peu plus sur Soledad et son enfance. Je laissais les mots couler sans poser de questions mais ce qu'elle me disait me fit comprendre pourquoi elle connaissait si bien NY et les bâtiments - sans doute liés à l'histoire de l'Art ou l'Architecture - qu'elle m'avait commenté. Je répondis à mon tour aux questions qu'elle me posait, c'était de bonne guerre et le fait de ne rien savoir de mon passé semblait soudain la déranger ou l'inquiéter. J'avais à cœur de la rassurer. "Je suis né à Rostov. c'est en Russie mais j'ai aussi habite à Leningrad...heu St Pétersbourg on dit maintenant. Ma famille est bien. Mais moi... j'ai pas toujours été bien." Je n'avais pas envie d'en parler plus que ça. J'avais payé au prix forts mes choix désastreux et il était tout à fait normal que ma famille ait préféré couper les ponts. Je secuais la tête pour contredire Soledad "Je trouve pas bizarre. On se connait quelques mois et le passé, c'est le passé."

Notre glace en main, une bise sur ma joue en récompense de mon offrande, on s'installa dans l'herbe et je rigolais en disant "enlève tes chaussures ! Tu mettras tes pieds dans le nherbe." J'inspirais l'air chargé de l'odeur chaude des feuilles et de la fraîcheur de l'eau. C'était plus respirable qu'à l'appartement !

Je cillais quand elle se lança dans des précautions oratoires qui n'étaient pas rassurantes. C'était comme cette phrase affreuse "il faut qu'on parle" qui vous arrive en pleine poire de façon toujours inattendue et jamais bienveillante. Je plissais le nez en m'attendant au pire. N'était-elle pas bien à l'appartement ? Allait-elle partir, retourner à la rue ? Je lui avais fait une place dans ma chambre de bonne et dans ma vie et je réalisais qu'il serait difficile de reprendre la routine solitaire si jamais elle décidait que ça ne lui convenait pas. Je posais ma glace de côté et je cueillis un brin d'herbe que je triturait en attendant qu'elle soit prête à lâcher le morceau qu'elle rumine. Mon visage se fit grave à ses révélations. "Je suis pas sur tout comprendre Sol mais je vais essayer de parler bien, ok ? Laisse-moi dire. Je suis désolé pour ta heu l'enfance mais quoi tu as peur maintenant ? Tu as peur de moi ? Je te ferais jamais du mal, tu sais ça ? Et tu restes dans l'appartement tant tu veux, je l'ai dit et je le pense. Si c'est pas l'éternité, c'est le temps que tu veux. Et je demande rien, même pas ... zigouiller les sales types. C'est quoi zigouiller ? "

Comme elle souriait, je l'imitais, un peu rassuré que ce ne soit pas pour demain qu'elle reprenne son envol "Sol... j'aime bien tu sois à la maison. On s'en fout comment on se connait. Et c'est bien de coloca...tionner non ? Ça te plait ? "

Soledad de Luna
Messages : 29
Date de naissance : 25/05/1989
Occupation : Des petits boulots à droite à gauche.
Localisation : Brownsville, chez Nikolaï Malatchenko
Orientation sexuelle : Hétéro
Soledad de Luna
Messages : 29
Date de naissance : 25/05/1989
Occupation : Des petits boulots à droite à gauche.
Localisation : Brownsville, chez Nikolaï Malatchenko
Orientation sexuelle : Hétéro
Mer 5 Aoû - 17:19
-Tu n'as pas été bien comme tu dis, mais moi, je te trouve très bien. Et ta famille, elle te manque? Désolée si je te demande...Tu sais, quand j'aime quelqu'un, je pose des questions, mais jamais par curiosité. C'est pour comprendre. Enfin, laisse tomber, je ne veux pas t'embêter avec tout ça.
Elle oscillait entre deux mondes, entre sa nature profonde qui ressurgissait comme si rien de leur misère ne s'était produite et la destinée qui l'emportait quelque part vers l'inconnu. Un moment c'était l'insouciance qui prévalait puis l'instant d'après, c'était des angoisses qui la prenaient à la gorge. Mais elle gardait ça pour elle. Docile à sa remarque, elle se mit pieds nus,"dans l'herbe, ouep", le nez en l'air, fermant les yeux un bref instant. Qu'est-ce que c'était bon!
Silencieuse, elle écouta Nikolaï mais ne put s'empêcher de réagir, peut-être trop fort, peut-être trop intensément.Tant pis, elle était ainsi, ne prenant aucune précaution avec le russe.
-Comment ça tu n'es pas sûr de tout comprendre ? Arrête de dire ça Nikolaï, tu me donnes l'impression de te cacher derrière cette soi-disant incompréhension? Peut-être que tu ne captes pas tous les mots, je ne suis pas douée non plus pour dire les choses ok, eh bien demande moi mais ne dis pas que tu ne comprends pas. Ou bien tu n'as pas envie de creuser et basta. Tu es très intelligent, tu sais très bien comprendre.
Ça l'énervait qu'il se mésestime de cette manière.
-Peur? Tu te fous de moi ou quoi? Tu me crois mazo au point de rester chez toi avec la peur au ventre? Bien sûr que non! Si c'était le cas, je n' y aurais jamais mis les pieds, tu crois quoi?
Elle écarquilla les yeux d'évidence.
-Tu me bouscules Niko, ça n'a rien avoir avec la peur. J'ai essayé de t'expliquer...je veux dire...Oh et puis merde, c'est pas grave si tu n'as pas bien compris.
-C'est même mieux au final,
marmona t'elle allongée, les coudes appuyés sur l'herbe.Ça lui apprendra à se livrer sans trop réfléchir. Quelle idée elle avait eue putain! Elle se sentait nulle et maladroite. A quoi bon insister quand elle-même s'embrouillait avec des explications pas claires?
-Je sais oui... Zigouiller c'est tuer.
"Toi, tu t'en fous, mais moi non. Je morfle à dépendre de quelqu'un, je ne sais pas si je vais tenir." Vivre avec les autres, avec un autre, après tous ces jours dehors, s'avérait difficile. Une fraction de seconde, la rue lui manqua.
-Colocationner...Ça n'existe pas. Mais j'aime bien ce qui n'existe pas....sourit-elle pour elle-même. Oui, ça me plait de vivre avec toi Niko. Tu es très cool, c'est top.
Elle ne mentait pas mais ne disait pas tout, en avait trop et mal dit. C'était sa journée, pas question de lui gâcher avec des pensées noires.
-Tu aimes bien que je sois avec toi, dis moi pourquoi? Ça m'intéresse ce que tu penses. Et ne me dis pas que tu ne comprends pas ou je te...zigouille !
Elle rigola, arrachant une poignée d'herbe et lui lança sur la tête.
Ces maudits souvenirs qui remontaient à la surface...Ces ténèbres envahissantes qui lui mordaient la mémoire....Elle n'y pouvait rien mais en connaissait suffisamment les rouages pour trouver la force de les chasser. Aujourd'hui , c'était le soleil, l'amitié, l'insouciance. Aujourd'hui était un autre jour.
Nikolaï Malatchenko
Messages : 409
Date de naissance : 12/07/1979
Occupation : homme de ménage à l'hôpital et à l'occasion, homme de main de la Bratva
Localisation : Brownsville
Orientation sexuelle : hétéro
Nikolaï Malatchenko
Bon samaritain
Messages : 409
Date de naissance : 12/07/1979
Occupation : homme de ménage à l'hôpital et à l'occasion, homme de main de la Bratva
Localisation : Brownsville
Orientation sexuelle : hétéro
https://poison-rain.forumactif.com/t384-nikolai-malatchenko-a-pahttps://poison-rain.forumactif.com/t905-nikolai-malatchenko-a-pas-de-vent-de-mer-de-feu-de-loup-de-piege
Ven 7 Aoû - 21:56
J’eu une grimace, non je n’aimais pas trop parler de ma famille, c’est remonter trop loin dans le temps, me rappeler trop d’erreurs et mesurer le gouffre infranchissable de ma jeunesse. “Oui et non. Je sais pas dire. Parfois je pense à eux, j’ai envie de les voir, et parfois, j’aurais trop...honte ? Je crois que je veux savoir s’ils vont bien mais sans les voir. C'est pas courageux, non ? Mais ça fait longtemps - des années ! - et si ils ont oublié moi alors pourquoi les rendre triste en les voyant ? Je crois c’est mieux comme ça.”

Le caractère franc et pétulant de Soledad m'explose à nouveau visage et je proteste gentiment Hé, pourquoi tu engueules ? Je dis pas c’est seulement la langue mais tu parles vite Sol, et je suis pas sûr non plus tout comprendre parce que tu tournes autour du bol. J’ai cru que tu voulais dire que tu veux plus habiter avec moi, et tu dis le contraire. C’est le contraire, pas vrai ?

Je clignais des yeux et soufflant par le nez quand elle me jeta des brins d’herbe au visage comme si ça pouvait les faire s’envoler, mais sans succès ! Je les époussetais de la main avec une moue rieuse. “Je sais pas, tu poses des drôles de questions aujourd’hui Sol. Tu trouves pas ça mieux de partager ? C’est comme avant, dehors, dans la rue, mais en mieux avec un lit, une douche, de quoi manger. Je sais c’est quoi dans la rue, et toi aussi, on devrait se comprendre pour ça.” J’apprécie sa présence quotidienne, peut-être est-ce un peu égoïste au fond, ne pas être seul, avoir quelqu’un qui vous comprend parce qu’il a vécu la même chose que vous, parce qu’il vit la même chose que vous, cette transition difficile vers une vie normale, banale, en dehors de l’anonymat de la rue. Je plaisante avant de redevenir sérieux “Et puis j'adore les fruits que tu ramènes de ton travail. Tu sais...j’ai une amie que j’aime beaucoup, mais je crois que elle peut pas comprendre vraiment qu’est que c'est, avoir été sans maison, plus bas que terre et de revenir, comme si on naît encore. Et avoir peur de ça, avoir peur aussi fort de réussir que de raté. Toi je sais tu comprends. Que c’est pas être fragile, ou pas courageux, que c’est … juste la vie ?”

Notre vie, nos espoirs, nos rêves. Tout ce qui a été enfoui, brisé, abandonné et qui revient plus fort. Et la peur parce qu’on les a déjà perdu une fois et que l’on sait combien cela fait mal et que ça pourrait recommencer puisqu’on s’expose à nouveau. Quand on a rien, on a rien à perdre, c’est rassurant et facile et de se laisser couler au fond de la piscine, mais donner le coup de pied au fond, remonter à la surface, inspirer à nouveau une goulée d’oxygène qui vous brûle les poumons, c’est douloureux.
Soledad de Luna
Messages : 29
Date de naissance : 25/05/1989
Occupation : Des petits boulots à droite à gauche.
Localisation : Brownsville, chez Nikolaï Malatchenko
Orientation sexuelle : Hétéro
Soledad de Luna
Messages : 29
Date de naissance : 25/05/1989
Occupation : Des petits boulots à droite à gauche.
Localisation : Brownsville, chez Nikolaï Malatchenko
Orientation sexuelle : Hétéro
Sam 8 Aoû - 11:08
-Mmh, je vois. Pas courageux? Je ne sais pas. C'est peut-être héroïque...laisser sa famille libre, dans une paix d'ignorance pour ne pas leur faire de mal.
Elle n'insista pas, heureuse d'en savoir un peu sur son histoire cependant. La famille...Un sujet plus ou moins douloureux, épineux, sans résolution miracle. Tous deux avaient cet autre point commun de ne plus avoir aucun contact avec leurs proches. Elle douta que les siens l'ait oublié, comment cela serait-il possible en vérité ? Mais inutile dans ces conditions, de remuer de vieilles poussières qui pouvaient le peiner.
-Je ne t'engueule pas voyons! Pardon de parler vite, tu as raison... Et euh... j'avoue que...pfff...je tourne autour du pot on dit mais aussi autour d'un bol immense, c'est ça dit-elle en riant. Bref passons. Mais parfois je trouve que tu...comment te dire?
Elle réfléchit, cherchant les mots justes et fit attention à dire plus lentement:
-... Tu as parfois, -pas toujours faut pas exagérer non plus- mais de temps en temps, je ne sais pas ...quelque chose en toi qui me donne l'impression que tu te sens inférieur tu vois? Alors ça, ça m'énerve. J'ai envie de te secouer les puces, enfin, tu n'as pas de puces, c'est une expression, d'accord ?
Elle grimaça, comique:
-Peut-être que si? Rassure moi?
Enfin, sa glace terminée, elle s'asseya en tailleur, sérieuse.
-Alors là Niko, que ce soit clair: si un jour je ne veux plus habiter avec toi, je te le dirai direct. Je suis désolée d'avoir été débile à te parler de moi et que tu aies cru ça. Et je veux que ce soit pareil pour toi. Si quelque chose te déplait, t'as intérêt à ne pas traîner pour me le dire. Je compte sur toi et si tu en as marre de moi, tu me le dis: "Sol, ras le bol de toi, tu dégages" et moi hop hop, je pars. Tout simplement, ok?
Elle lui sourit avec un clin d'œil. Il n'était pas question de le laisser avec cette inquiétude dans la voix.
-Tu sais, je suis quelqu'un de très fidèle en amitié...c'est contradictoire vu que j'ai tout abandonné... m'enfin bon, c'est la rue qui veut ça, tu sais de quoi je parle.
-Je t'ai lâché quand tu as eu tous ces problèmes avec le centre ? Non. Alors tant qu'on n'est pas sortis d'affaire tous les deux, je serai avec toi. Toujours.
Ça la fit fondre qu'il semble s'inquiéter de son départ. Ne pas se fragiliser à trop s'attacher. Mais la sensation de compter pour quelqu'un mettait un sacré baume sur le cœur, elle ne pouvait ni le nier ni se renier à être humaine.
-Bien sûr qu'on se comprend. On n'a pas besoin de mots pour ça.
Une évidence. Comme le fait que malgré tous ses bons sentiments et la générosité naturelle dont il faisait preuve, elle n'était pas à l'aise malgré tout. Elle avait échoué à lui dire à quel point et comment il la touchait. Tant pis, l'essentiel était ailleurs.
-Comment ça tu ne sais pas? Nanmé je rêve ! Bah oui, j'ai envie de te poser des questions et si j'en ai d'autres ce sera pareil , même si ça ne te plaît pas, je m'en fous, tu es libre de répondre ou pas ! Je me sens concernée figure toi! Et tu oses me dire que tu ne sais pas? Si, pour les fruits que je rapporte?! Rhooo!
Elle leva les yeux au ciel, lui tira la langue, exagérant sa plaisanterie afin de camoufler, une fois de plus, combien sa sollicitude la faisait fondre.
- Oui...la vie...
Elle n'avait rien d'autre à ajouter, Nikolaï avait tout dit. Elle savait comme lui savait et personne ne pouvait comprendre en effet, ce qu'ils avaient traversé sans l'avoir vécu et éprouvé. Leur complicité de survie les habiterait jusqu'à la fin, même si le destin les séparait, gravé dans la pierre, scellé dans leurs âmes et leur chair. Une éternité indicible les liait au-delà de leur passé commun, au-delà de ce qu'ils étaient, de ce qu'ils seraient. Et ils s'offraient le luxe merveilleux d'essayer de s'en sortir. Un ersatz d'espérance, une lumière au bout d'un si long tunnel. Eux aussi, avaient le droit de profiter de bouts de bonheur. Ils en avaient une conscience aigüe, et Soledad se battrait à mort pour y parvenir.
Elle eut besoin tout à coup d'une folie de joie, de rire, d'absurde, de rêve.
-Attends, je reviens.
Elle se dirigea vers la fontaine, trempa ses mains et se rafraîchit le visage et les bras. La chaleur cognait sec. Dans la foulée, discrètement, elle remplit son pot de glace d'eau et revint vers Nikolaï.
- J'ai trop soif, dit-elle pour faire diversion. Et puis d'un coup, l'aspergea en criant:
-Tu ne m'auras pas! Et s'enfuit en courant, hilare.

Le temps d'un sourire, la rue était loin. Le temps de ne plus être seule, la rue n'était plus.
Nikolaï Malatchenko
Messages : 409
Date de naissance : 12/07/1979
Occupation : homme de ménage à l'hôpital et à l'occasion, homme de main de la Bratva
Localisation : Brownsville
Orientation sexuelle : hétéro
Nikolaï Malatchenko
Bon samaritain
Messages : 409
Date de naissance : 12/07/1979
Occupation : homme de ménage à l'hôpital et à l'occasion, homme de main de la Bratva
Localisation : Brownsville
Orientation sexuelle : hétéro
https://poison-rain.forumactif.com/t384-nikolai-malatchenko-a-pahttps://poison-rain.forumactif.com/t905-nikolai-malatchenko-a-pas-de-vent-de-mer-de-feu-de-loup-de-piege
Dim 9 Aoû - 18:14
Héroïque, elle était mignonne, je ne me sentais pas héroïque de laisser ma famille dans l'ignorance, au moins ma mère. Est-ce que toutes les mères ne s'inquiétaient pas pour leurs enfants ? Sans doute que non, les généralités avaient leurs exceptions, mais je pensais bien que ma mère avait du se faire plus d'une fois à mon sujet, un sang d'encre. "Je ne sous estime pas, je sais quoi je vaux." Et ce n'était pas toujours brillant. Il n'y avait que la questions des compétences dans l'auto-évaluation que je pouvais parfois pratiquer à mon sujet, les soirs d'introspection déprimée. si j'étais capable de soigner, je n'avais pas mon diplôme de médecin, j'étais généreux mais je pouvais malheureusement tuer pour mon profit et ce n'était pas à mettre à mon crédit, je n'avais aucune facilité à apprendre les langues étrangères et bien peu de volonté face à mon addiction à la morphine. Alors, oui, je savais précisémment ce que je valais, ni plus ni moins, j'étais lucide et sans complaisance alors que Soledad me prêtait je ne sais quelles qualités obscures. C'était flatteur, mais bien peu objectif, normal, c'était mon amie. Au moins suis-je rassuré puisqu'elle ne veux pas partir. La voir retourner à la rue, seule, me ferait de la peine et ce serait un nouvel échec à mettre à mon actif, si je ne parvenais pas à la mettre suffisamment à l'aise.

Je la suivis des yeux quand elle se leva pour aller remplir son petit pot d'eau de la fontaine. Je me redressais sur un coude quand je compris qu'elle voulait boire. "Tu vas pas boire ça ? Tu vas être mala..." SPLASH . Je ne finis pas ma phrase, me prenant sur la moitié du visage et l'épaule le contenu froid. "hé !" protestais-je alors qu'elle s'enfuyait en courant comme une gamine. Je sautais sur mes pieds après cet instant de surprise. Je ne m'étais pas laissé aller à des instincts enfantins depuis des années, en étais-je seulement capable. L’enthousiasme de Soledad, sa joie de vivre en cet instant précis étaient si communicatifs que je me lançais à sa suite. Passant au bord du bassin, je cueillis dans le creux de ma main de l'eau. Quand j'arrivais près d'elle, aussi près que je pu car elle était vive, je lançais l'eau. Seules quelques misérables gouttes s'envolèrent, tout s'étant écoulé entre mes doigts "Oh mais ! Zut !" Je me remis à courir autour de la fontaine pour tenter de l'arroser à nouveau, en faisant fuir les pigeons qui traînaient là. Je finis par l'attraper par le poignet et mon autre main plongeant dans l'eau, je l'arrosais copieusement au milieu de nos éclats de rire, d'autant que par maladresse, je m'arrosais presque autant !
Soledad de Luna
Messages : 29
Date de naissance : 25/05/1989
Occupation : Des petits boulots à droite à gauche.
Localisation : Brownsville, chez Nikolaï Malatchenko
Orientation sexuelle : Hétéro
Soledad de Luna
Messages : 29
Date de naissance : 25/05/1989
Occupation : Des petits boulots à droite à gauche.
Localisation : Brownsville, chez Nikolaï Malatchenko
Orientation sexuelle : Hétéro
Lun 10 Aoû - 11:38
Elle courait Soledad, poussée par une bouffée de bonheur, par cette journée hors du temps, par la lumière de leur amitié, par une foule de sentiments qui se bousculaient. Elle riait à la vie, à rien, à tout, à la sensation de ne plus avoir d'âge. Elle fit le tour de la fontaine, feinta, se moqua de son échec, repartit de plus belle mais il finit par la choper. Elle tenta de lutter, lui envoyant tant que bien mal de l'eau à son tour. Trempée, épuisée de rire , elle demanda grâce :
-Je capitule! Puis se laissa choir sur le rebord, essora son tee-shirt, remettant un peu d'ordre dans ses vêtements, ses cheveux.
-Ahlala! On bouge ? J'ai un truc à te montrer.
Le parc regorgeait de lieux bucoliques certes, mais certains se situaient un peu à l'écart, moins connus des touristes. Il fallait s'écarter des grandes allées et se donner la peine de marcher un peu pour y accéder. Ils rassemblèrent leurs affaires et au bout d'une vingtaine de minutes, bifurquèrent pour grimper un escalier de pierres. La brunette, l'humeur décidément débridée, l'arrêta d'un geste:
-Attends, mets une main sur tes yeux. C'est plus joli si tu le vois d'un seul coup. Il ne reste que quelques marches, je vais te guider.
Ils continuèrent bras dessus dessous. Nikolaï allait entendre le bruit et sans doute comprendre où ils se trouvaient mais l'effet de surprise ajouterait à la beauté du site.
-On y est. Regarde.
C'était une simple cascade, haute de quelques mètres. Mais un tel paysage, sauvage en pleine ville, semblait d'autant plus merveilleux. Seul le chant de l'eau rompait la quiétude.
Il y eut un silence.
-Tu aimes...?
-...Si tu veux, on pique nique ici, juste derrière. Personne ne nous verra.

Le murmure s'envola, empreint de la douceur de l'instant.
Butterflies
Nikolaï Malatchenko
Messages : 409
Date de naissance : 12/07/1979
Occupation : homme de ménage à l'hôpital et à l'occasion, homme de main de la Bratva
Localisation : Brownsville
Orientation sexuelle : hétéro
Nikolaï Malatchenko
Bon samaritain
Messages : 409
Date de naissance : 12/07/1979
Occupation : homme de ménage à l'hôpital et à l'occasion, homme de main de la Bratva
Localisation : Brownsville
Orientation sexuelle : hétéro
https://poison-rain.forumactif.com/t384-nikolai-malatchenko-a-pahttps://poison-rain.forumactif.com/t905-nikolai-malatchenko-a-pas-de-vent-de-mer-de-feu-de-loup-de-piege
Mar 11 Aoû - 9:27
Finir trempés comme des soupes, ce n'était pas un mal avec la chaleur qu'il faisait. Le tee-shirt de Nikolaï lui collait à la peau et l'évaporation apportait un peu de fraicheur bienvenue après ces jeux enfantins qui avaient amenés un radieux sourire sur son visage et dans son regard. Il riait, parce que Soledad riait et qu'elle capitula. Il la taquina "youuuuhhhh j'ai gagné alors ?"

Ils reprirent leur marche, plus lentement, à l'abri de grands arbres qui fascinaient Nikolaï. Il n'en avait pas vu de si imposants et en si grand quantité depuis longtemps. Et il réalisa qu'il devrait vraiment fréquenter les parcs plus souvent, se promener, prendre l'air plutôt que rester enfermé dans l'appartement ou même entre les buildings des rues de Brownsville. Il y avait des pépites qui méritaient d'être découverte à NY et il se fit la promesse silencieuse d'apprendre son nouvel environnement et de l'étendre.

Il ne rechigna pas à fermer les yeux mais s'accrocha fermement à Soledad, à la fois protestant et riant "attends, va pas vite, où on va ?" Il tâtonnait du pied, butant parfois sur un caillou rebelle mais sans mal, guidé par la jeune femme. Le brouhaha de l'eau lui parvenait mais sincèrement, il ne l'identifia pas. Quelle comparaison aurait-il pu avoir qui ne remonte pas à des souvenirs si lointains qu'il les avait oubliés ? Par contre il se dégageait une fraicheur qui lui fit soudain penser à l'eau, au moment même où il ouvrait les yeux sur un paysage stupéfiant qu'il ne pensait pas voir à NY dont il s'était fait une image grise et terne, comme les HLM de Brownsville. Il en resta sans voix un moment, les yeux écarquillés sur la cascade qui pourtant - de façon objective - n'était pas si impressionnante que ça. Nikolaï tourna un visage émerveillé vers Soledad. Il s'exclama "C'est super ! Oui, ok, on mange ici." Quel meilleur endroit pourraient-ils trouver ? Franchement ?

Ils se réfugièrent à l'abri de la verdure mais Nikolaï voulait qu'ils puissent voir la cascade et il fallut dénicher LE coin parfait. Ils se posèrent enfin et ce fut autour de Niko d'enlever ses chaussures et ses chaussettes pour profiter de l'herbe. "Vraiment, merci pour ça Sol, c'est beau ! Je savais pas NY pouvait être comme ça. Je connais les immeubles, le gris de Brownsville, le blanc de l'hôpital, mais tu sais quoi ? J'adore le vert de Central Park. Tu venais ici avant ? "
Soledad de Luna
Messages : 29
Date de naissance : 25/05/1989
Occupation : Des petits boulots à droite à gauche.
Localisation : Brownsville, chez Nikolaï Malatchenko
Orientation sexuelle : Hétéro
Soledad de Luna
Messages : 29
Date de naissance : 25/05/1989
Occupation : Des petits boulots à droite à gauche.
Localisation : Brownsville, chez Nikolaï Malatchenko
Orientation sexuelle : Hétéro
Jeu 13 Aoû - 22:30
Deux gamins, voilà ce qu'ils furent durant de somptueux instants d'insouciance. Et le russe jouait le jeu. Pour une première virée entre potes c'était vraiment chouette. L'américaine avait cru s'être perdue quelque part dans la rue, entre le bitume et l'Humiliation mais il suffisait d'un peu de vie banale et le meilleur ressurgissait. Ils se payèrent une bonne tranche de rire et elle fut heureuse pour lui. C'était sa façon de le remercier. S'il savait qu'elle lui réservait encore autre chose !
Ils se chamaillèrent pour trouver l'endroit où se poser. Elle, s'en fichait, lui, tenait à profiter de la meilleure vue de la cascade.
-Niko, tu me saoules ! J'ai les pieds en vrac là, et j'ai faim !
Mais il insista et ils finirent là où il estimait que c'était parfait. Elle sortit alors ce qu'elle avait préparé, en bref, tout un tas de petites choses fraîches achetées au marché : des fruits, des tomates, du melon, du fromage...Un repas de roi. Aujourd'hui était leur jour.
-Bon ap ! Passe moi l'eau s'il te plait. Mais...Mais...AAAH...
D'un coup, elle s'étala en arrière,  les bras en croix, simulant un malaise pile au moment où il retirait ses pompes et ses chaussettes. Elle resta ainsi figée une poignée de secondes puis éclata de rire :
-C'était trop facile ! Désolée, je suis pétée de bonheur, tu comprends ?
Et le fou rire s'étala encore. Elle finit par se calmer mais quoi ! Soledad se retrouvait comme avant. Une pause, un répit...
-Je suis vraiment contente que ça te plaise.
Elle était sincère, sa véritable joie étant celle de Nikolaï. Mais ça, elle le garderait pour elle.
-Eh bien, tu as des dons de poète !
Et de croquer dans une pomme.
-Mes parents ont un appartement, juste de l'autre côté. Un coin chic, des bourges...Alors j'ai passé mon enfance et ma jeunesse dans ce parc. J'y ai appris à faire du vélo, du roller. On venait gratter les cordes ici...Euh, je veux dire, on jouait de la guitare, j'en jouais...avec des amis. Je risque de rencontrer des gens que j'ai connu d'ailleurs.
Elle haussa les épaules, indifférente. Ne te mens pas Soledad...Cette vie te manque, le passé te fait mal..
-Mais bon, tout ça...Ça pue la toile d'araignée et la poussière. Melon ?
Elle s'en tailla une grosse part, affamée.
-Et toi Niko ? Tes rêves sont de quelles couleurs ?
Nikolaï Malatchenko
Messages : 409
Date de naissance : 12/07/1979
Occupation : homme de ménage à l'hôpital et à l'occasion, homme de main de la Bratva
Localisation : Brownsville
Orientation sexuelle : hétéro
Nikolaï Malatchenko
Bon samaritain
Messages : 409
Date de naissance : 12/07/1979
Occupation : homme de ménage à l'hôpital et à l'occasion, homme de main de la Bratva
Localisation : Brownsville
Orientation sexuelle : hétéro
https://poison-rain.forumactif.com/t384-nikolai-malatchenko-a-pahttps://poison-rain.forumactif.com/t905-nikolai-malatchenko-a-pas-de-vent-de-mer-de-feu-de-loup-de-piege
Dim 16 Aoû - 17:50
Je ne cédais pas, le moment parfait méritait la vue parfaite et le grondement de la petite cascade, la vue de la nature (pourtant créé par l'homme) était magnifique. Je ne m'en lassais pas. "on aurait pris le métro, on avait pas les pieds en vrac. C'était loin pour marcher !" Je la taquinais gentiment à ce sujet mais je ne savais pas NY si étendue. Chaque quartier paraissait être une ville à elle toute seule. Je ne sortais quasiment pas de Brooklyn mais aujourd'hui je comprenais pourquoi !

Je rougis vaguement à sa remarque qui était soit un compliment, soit une boutade, l'un dans l'autre le résultat était le même, je piquais un fard. "je pas un poète Sol, mais je suis très content aussi. Comment tu dis ? Pété ? Pété de bonheur ?!" un sourire s'épanouit sur mon visage et je piochais dans le sac à provision après du pain et des carrés de fromage frais. "Coupe du melon pour moi s'il te plait. Tu veux du fromage ?"

"Tu habitais dans un quartier...chic. Ta famille a de l'argent mais ils veulent pas t'aider pour faire ce que tu veux ?" Je grimaçais, les gens riches voulaient toujours être plus riches mais la beauté des choses étaient importantes aussi. J'aurais été fier d'être un artiste, un poète, mais je n'étais qu'un ex militaire ex sdf qui n'avait même pas réussi à finir les études de médecine alors qu'il était fait pour ça.

La question était poignante, appelait une réponse intimiste et me fit sourire d'une façon nostalgique. "Mes rêves à moi sont blancs. Toujours blanc. Comme la neige de Lenigrad en hiver. Il fait très froid en hiver là-bas. J'en rêve souvent. Je voudrais entendre que tu joues de la guitare un jour. De la musique américaine, je connais pas bien. Tu joues la country ?"

Soledad de Luna
Messages : 29
Date de naissance : 25/05/1989
Occupation : Des petits boulots à droite à gauche.
Localisation : Brownsville, chez Nikolaï Malatchenko
Orientation sexuelle : Hétéro
Soledad de Luna
Messages : 29
Date de naissance : 25/05/1989
Occupation : Des petits boulots à droite à gauche.
Localisation : Brownsville, chez Nikolaï Malatchenko
Orientation sexuelle : Hétéro
Lun 17 Aoû - 23:18
"La vie, c'est la coïncidence ou la chance ? Le hasard ou le destin ? Quelqu'un veille." Rafenberg-Feat Nikolaï Centra10

Une joie, excessive et insolente lui courait dans les veines: la rue n'avait jamais existé, ce n'était plus, à ce moment, qu'un vague cauchemar sans son ni couleur.
-Je sais bien, mais j'ai le retour, regarde !
Elle farfouilla dans son sac et brandit deux tickets de métro. Trop fière, elle garda sous silence le fait de ne pas avoir eu suffisamment pour tout payer. Il n'était sans doute pas dupe, mais bon, pas la peine d'en rajouter !
Sa réaction la surprit un peu. Le grand Niko qui rougissait ?! Damned! Elle en fut émue.
-Pourquoi pas? Je le dis comme je pense. Être poète c'est...juste une façon de voir le monde, les autres, de ressentir, percevoir l'invisible..., tu ne crois pas? Cet endroit est poétique, non ? Notre rencontre aussi. C'est beau ce qu'on partage tous les deux, c'est...magique d'une certaine manière. Enfin, moi je trouve. Et tu es sensible comme les poètes, donc je persiste et signe: tu en es un.
-Oui, merci.

Elle lui donna une bonne tranche de melon et s'attaqua avec appétit au reste. La chaleur écrasante faisait d'autant plus apprécier les saveurs fraîches.
-Tu as tout compris... Quand tu te dois d'être la chose de quelqu'un, il n'y a pas d'alternative. Je suis partie de chez moi pour faire l'école que je voulais et puis...bah...la suite tu connais .
Ce soir maudit, noir et rouge sang, où il lui avait mis sur la gueule comme un forcené. Parce qu'elle avait osé dire non, parce que quelque chose s'était brisé en elle, parce qu'elle s'était exigée à vivre ses rêves. En pleine nuit, elle s'était enfuie.
-J'ai réussi à me débrouiller pendant mes années d'études. Après mon diplôme par contre, ça a été la dégringolade...Et toi, pourquoi tu n'as pas bouclé le tien?
Et puis, il répondit joliment mais avec une pointe de tristesse dans la voix. Soledad lui sourit, conquise par ses mots.
-Blancs comme neige...C'est délicat la neige. On peut tout y tracer, tout écrire comme avec une page blanche.
Un instant, elle songea à cette autre vie, ailleurs, lointaine, qu'il avait vécue. Mais elle n'avait pas envie qu'il soit mélancolique, pas maintenant. C'était un jour de lumière, rien de devait l'assombrir.
-Yep, country, rock, métal... Je l'ai vendue...
Une guitare invisible en main, elle s'amusa à gratter des accords dans l'air, et chanta un bout de classique américain.
   
   
   
-Je ne connais pas la musique russe. Tu me feras écouter? Et puis, elle en eut marre de penser au passé.
-Hey, si on se baignait?!
L'idée lui trottait dans la tête depuis un petit moment. L'adrénaline de l'interdit, un soleil de plomb, le carpe diem d'une vie déchiquetée. Nikolaï était son pote, qu'est-ce que ça pouvait bien faire?
-Allez, go! Je vais quand même jeter un œil, qu'on ne se fasse pas coincer!
Elle dévala les escaliers, regarda avec attention aussi loin que possible au-delà de l'allée, puis remonta quatre à quatre.
-Personne qui se ramène par ici! Viens ! On se la fait!
Et sans attendre sa réponse, rigolarde, potache, en deux trois mouvements, se retrouva en petite tenue, lui balança son tee-shirt roulé en boule à la tête, décidément, et courut vers la cascade, évitant comme elle pouvait les cailloux, se tordit la cheville, faillit tomber pour finalement se retrouver sous les litres d'eau merveilleusement apaisants.
Soledad s'oubliait, oubliait les cicatrices affreuses qui parcouraient son dos telles une carte de la Cruauté. Revivre serait long.
Alors, elle volait quelques minutes au Temps.
Nikolaï Malatchenko
Messages : 409
Date de naissance : 12/07/1979
Occupation : homme de ménage à l'hôpital et à l'occasion, homme de main de la Bratva
Localisation : Brownsville
Orientation sexuelle : hétéro
Nikolaï Malatchenko
Bon samaritain
Messages : 409
Date de naissance : 12/07/1979
Occupation : homme de ménage à l'hôpital et à l'occasion, homme de main de la Bratva
Localisation : Brownsville
Orientation sexuelle : hétéro
https://poison-rain.forumactif.com/t384-nikolai-malatchenko-a-pahttps://poison-rain.forumactif.com/t905-nikolai-malatchenko-a-pas-de-vent-de-mer-de-feu-de-loup-de-piege
Mer 19 Aoû - 12:31
"Ah ça c'est une nouvelle bonne ! Je suis content qu'on marche pas pour rentrer!" et moi, Nikolaï, grand garçon de 40 ans, je tirais la langue  Soledad comme elle a coutume de le faire. En mangeant, on devisa des poètes, elle avait un don pour me faire rougir, non par modestie mal placée mais parce que j'avais la sensation qu'elle me voyait différemment des autres, par un prisme où j'étais meilleur sur bien des points. Mais ce n'était pas d'être désagréable, juste surprenant, d'avoir quelqu'un qui vous valorisait pour des petits riens. "C'est endroit est très poétique. C'est joli, calme, isolé. On dirait on est loin du monde. Dans une bulle." Le melon était agréablement frais et juteux et je le partageais avec Soledad avec plaisir, appréciant ce pique-nique organisé.

"Ah moi c'est parce que je suis stupide. Toi c'est ta famille qui est stupide, moi c'est juste moi. J'ai tout arrêté pour entrer à l'armée. J'avais une année de reste à faire, et j'ai été vraiment idiot. Je pensais, je vais servir mon pays mais en vrai j'aurais été plus utile comme médecin."
c'était un regret mais il était inutile de le ressasser, il y a belle lurette que j'étais passé au dessus de ça. J'avais fait ma vie, mal, mais elle était ce qu'elle était.

"Ah mais bonne idée Sol !" J'étais de nature pudique mais pas prude, il n'y avait personne et je ne croyais pas qu'on risquait de se faire surprendre. En plus je vivais avec Soledad dans vingt mètres carrés, on s'était déjà vu en petite tenue ! J'esquivais le tee-shirt qui tomba sur la rive. Je ne gardais que mon caleçon pour tenter d'aller me mettre dans l'eau. Il n'y avait pas trop de fond, sauf peut-être au niveau de la cascade. "aïe, les cailloux aux pieds !" Je grimaçais et optais pour la solution de facilité, à savoir me laisser glisser tout d'un coup dans l'eau "aaaah c'est froid" j'en ris en voyant Soledad se retrouver la tête sous l'eau. Son corps comme le mien était couturé de cicatrices, mais à son histoire et surement parce que c'était une femme, je trouvais ça bien plus désolant. Je connaissais les travers des hommes, j'avais vu des choses qu'on pouvait taxer d'affreuses, mais comment un père pouvait-il faire ça à son enfant juste parce que la voie qu'il choisissait était différente ?

Quand Soledad émergea, je l'éclaboussais copieusement comme un gosse, avant de m'enfuir vers la cascade.
Soledad de Luna
Messages : 29
Date de naissance : 25/05/1989
Occupation : Des petits boulots à droite à gauche.
Localisation : Brownsville, chez Nikolaï Malatchenko
Orientation sexuelle : Hétéro
Soledad de Luna
Messages : 29
Date de naissance : 25/05/1989
Occupation : Des petits boulots à droite à gauche.
Localisation : Brownsville, chez Nikolaï Malatchenko
Orientation sexuelle : Hétéro
Mer 19 Aoû - 22:00
C'était la toute première fois qu'ensembles, ils s'évadaient en dehors de leurs obligations, surtout pour Nikolaï qui travaillait la nuit. Et Soledad s'imprègnait de ce côté facile à vivre, de cette simplicité qui le caractérisaient. Tout semblait naturel avec lui, c'était bon et reposant. Peu importe ce qu'il était ou faisait, elle ne se posait pas de questions et l'appréciait sincèrement tel quel.
-Ce qui est stupide c'est que tu dises que tu es stupide! Tu as tout plaqué pour servir ton pays, tu te rends compte? Ça montre une sacrée volonté et un esprit de sacrifice! Ça ne doit pas courir les rues. On en sait quelque chose, mmh?
Elle pouffa, usant d'ironie pour une vérité flagrante. Ils en avaient parlé un peu, avant, de tout ça, mais elle s'en foutait, survivre dehors envahissant leurs consciences abîmées. Là, à la pleine lumière d'un quotidien de résurrection, elle découvrait des traits de caractère d'un homme attachant, profond, sous ses airs de... de quoi d'ailleurs ?
-Je t'admire.
Elle n'en dit pas davantage, percevant son espèce de gêne, presque palpable, quand elle parlait de lui. Ils s'apprenaient tranquillement au fil des jours, se montrer trop franche pouvait être brutal et malvenu et il y avait des limites de délicatesse à respecter. Et puis, il fallait ne pas trop s'attacher.
-Han mais tu vas voir toi!!!
Elle lui courut après et se jeta littéralement sur lui en essayant de le faire tomber, morte de rire! Il croyait quoi celui-là ?! Qu'elle allait se laisser faire sans riposter ? S'ensuivit une bataille serrée mais pas rangée du tout. Quel âge? 70 ans à eux deux ? Exit le zéro, on est d'accord ! Et alors? Alors, ils s'étaient trouvés.
Ils n'étaient plus seuls.
Nikolaï Malatchenko
Messages : 409
Date de naissance : 12/07/1979
Occupation : homme de ménage à l'hôpital et à l'occasion, homme de main de la Bratva
Localisation : Brownsville
Orientation sexuelle : hétéro
Nikolaï Malatchenko
Bon samaritain
Messages : 409
Date de naissance : 12/07/1979
Occupation : homme de ménage à l'hôpital et à l'occasion, homme de main de la Bratva
Localisation : Brownsville
Orientation sexuelle : hétéro
https://poison-rain.forumactif.com/t384-nikolai-malatchenko-a-pahttps://poison-rain.forumactif.com/t905-nikolai-malatchenko-a-pas-de-vent-de-mer-de-feu-de-loup-de-piege
Jeu 20 Aoû - 20:00
"Ça aurait été moins stupide si j'ai mon diplôme. Avec une année en plus avant l'armée ! Mon pays pouvait attendre un an et j'aurais mieux aidé." Aujourd'hui il aurait pu être médecin dans l'hôpital plutôt que de se retrouver à laver les draps. Il ne se plaignait pas de son travail, conscient de la chance qu'il avait de l'avoir et il essayait de le faire le mieux possible pour apporter sa petite pierre à l'édifice qui consistait à soigner des gens et sauver des vies. Mais disons que pour sauver des vies, un médecin était quand même celui qui le faisait tandis que lui était tout bonnement remplaçable. Ce n'était en rien admirable. Soledad avait bien plus de volonté que moi puisqu'elle s'était opposée à la violence de ceux qui voulaient la faire plier tout ça pour l'amour de l'Art. Lui adoucir un peu la vie était devenue une joie de mon quotidien et j'étais heureux de cette journée.

Alors qu'elle essayait de me faire couler, j'explosais de rire. C'était David contre Goliath, mais cette fois Goliath n'avait pas l'intention de se laisser faire. Bien campé sur mes jambes, je résistais en l'attrapant à bras le corps. Sa peau contre la mienne la réchauffa et réveilla un trouble enfoui. Je prétextais une fuite face à une attaque pour m'écarter d'elle. J'étais toujours amoureux de Scylla - même si je me soignais un peu plus chaque jour de la rupture que j'avais initié pour ne pas jouer la cinquième roue du carrosse - et en aucun cas je ne voulais user de Soledad comme d'un pansement. Je tenais trop à elle et à notre amitié pour ça. Je préférais clairement être sur de mes sentiments, et un désir physique n'était pas ce que j’appellerais fiable pour se lancer dans une relation. Je n'étais pas homme aux relations d'un soir, mais malgré tout j'avais des désirs. Le fait qu'on habite ensemble compliquait un peu tout ça. Tant que je ne serais sur de rien, je me tenais à distance amicale.

Un bruit de voix un peu plus loin se fit entendre et créa la panique dans notre petit coin de Paradis. C'était probablement des promeneurs qui venaient voir la cascade. Je plongeais dans une bordée de roseaux dont les feuilles me coupèrent légèrement la peau par endroit "Sol !!! Cache toi !" Je pouffais de rire en même temps et je dus mettre ma main sur ma bouche pour éviter de glousser trop fort.

Soledad de Luna
Messages : 29
Date de naissance : 25/05/1989
Occupation : Des petits boulots à droite à gauche.
Localisation : Brownsville, chez Nikolaï Malatchenko
Orientation sexuelle : Hétéro
Soledad de Luna
Messages : 29
Date de naissance : 25/05/1989
Occupation : Des petits boulots à droite à gauche.
Localisation : Brownsville, chez Nikolaï Malatchenko
Orientation sexuelle : Hétéro
Sam 22 Aoû - 9:38
Elle fronça les sourcils puis soupira, les yeux levés au ciel:
-Bien sûr Niko, mais ce que je dis, c'est que...c'est radical comme choix, ça montre une force de caractère. D'ailleurs, tu serais médecin, on ne se serait jamais croisés et moi, je serais peut-être morte.
Il lui filait un sacré coup de main en partageant son logement et soignait des gens, peu importe qu'ils soient mafieux. Elle estimait qu'il se limitait à une vision d'échec, et ne voyait pas les choses comme lui. Et autant il pouvait se montrer tenace parfois autant elle ne lâchait rien.
-Tu peux aider même sans diplôme. Il y a des milliers d'autres manières de le faire, j'en suis la preuve vivante. Donc, eh bien...Oh et puis merde, turlututu, ajouta t-elle afin de conclure joyeusement.
Elle coupait court à la discussion, empêtrée dans des pensées qui lui couraient dans la tête. Elle se mettait à sa place, -à un an près !- et quelque chose qu'elle ne parvenait pas à définir, la poussait à le défendre contre des regrets, peut-être de l'amertume, une culpabilité...? "Ne te mésestime pas Nikolaï". Pourquoi ça la touchait autant?
Et puis l'insouciance prit le pouvoir. Chahuter, c'était d'une simplicité extrême. Pourtant, l'instant se termina, à la fois effroyable et sublime.

Une vie de chien parmi d'autres, parmi tant d'autres. Les coups qui pleuvaient à toutes les saisons .
-Maman, ça fait trop mal.
- Chut, sois courageuse, c'est bientôt terminé.

Elle tapotait aussi doucement que possible mais les plaies ouvertes, creusant leurs sillons vermillons, avaient éclaté d'anciennes cicatrices. Les boursouflures, mal soignées, dessinaient une étrange toile d'araignée sur le dos de la petite fille.

- Voilà, c'est fini. Tiens, prends le paquet, tu peux tout manger, chuchotait la mère, insistant sur le beau privilège des frappes: L'enfant avait droit à la récompense des martyrs: des bonbons.

Tous ces jours trépassés à se murer dans une normalité qui ne laissait rien transparaître, tout allait bien dans le meilleur des mondes n'est-il pas. La glue d'une violence clandestine, le suc de la méfiance des autres... Endosser le rôle de la bonne pote œuvrant avec habileté pour ne jamais se faire remarquer autrement... Cet amour à l'école d'art, une belle catastrophe qui la mit sur le carreau, exsangue et humiliée.
Plus jamais.
Sauf que.

L'instant de folie. Une poignée d'éternité, là où les ténèbres se brisent, là où la lumière s'éclot. Le souffle des dieux attisa l'Impossible. Les ailes des anges se penchèrent sur cette enfant de la Terre.
Elle oublia tout, noyée dans une joie immense si neuve, si vieille, juste le bonheur d'être. Le luxe d'une paix. Quelle importance si elle n'était qu'éphémère ? Mais le venin des stigmates la heurta de plein fouet lorsque Nikolaï la choppa. Ils riaient comme des gamins, et brutalement, le chahut léger et sans enjeu devint effroyable. Au contact de sa peau, elle se raidit dans un réflexe incontrôlable, son corps meurtri appelant de tous ses pores à se libérer. Luttant contre l'angoisse qui montait, elle reprit son souffle et l'attaqua de nouveau. Par chance, il choisit de s'éloigner. Alors, elle souffla un peu, les mains sur les hanches, songeuse. Que s'était-il passé ? Quelque chose s'était passé. Il n'y avait pas eu que la sensation de rejet. Indicible, surréaliste: elle n'avait pas eu peur. Pire, une fraction de seconde, elle s'était sentie rassurée. Sublime fragment. Troublée, elle ne fit pas attention plus que ça aux voix lointaines mais finit par réagir à celle de Nikolaï. Des gens se pointaient ! Elle le rejoignit en vitesse.
-Mais ils vont voir nos affaires ! Les fringues! Les sacs! Ça craint.
Elle chuchotait. Quel bordel!
-Arrête de rigoler ! Rho, c'est pas drôle! En plus tu saignes, regarde.
Elle lui montra les coupures sur son bras , heureusement superficielles.
-On n'a pas l'air con, franchement! On aurait dû se rhabiller. Niko, nanmé quelle idée de te planquer! Et moi qui te suis sans réfléchir!
C'était...ridiculement drôle mais Soledad, perturbée, peinait à reprendre le dessus.
Elle prit soin de se maintenir à une certaine distance de Nikolaï et finit malgré tout par rigoler sans bruit avec lui.
La magie s'en était allée, abandonnée à la mémoire sordide du passé.
Soledad ne laissait personne la toucher depuis si longtemps et n'avait plus aimé depuis des siècles.
Tu ne le sais pas encore, mais il est déjà trop tard.
Nikolaï Malatchenko
Messages : 409
Date de naissance : 12/07/1979
Occupation : homme de ménage à l'hôpital et à l'occasion, homme de main de la Bratva
Localisation : Brownsville
Orientation sexuelle : hétéro
Nikolaï Malatchenko
Bon samaritain
Messages : 409
Date de naissance : 12/07/1979
Occupation : homme de ménage à l'hôpital et à l'occasion, homme de main de la Bratva
Localisation : Brownsville
Orientation sexuelle : hétéro
https://poison-rain.forumactif.com/t384-nikolai-malatchenko-a-pahttps://poison-rain.forumactif.com/t905-nikolai-malatchenko-a-pas-de-vent-de-mer-de-feu-de-loup-de-piege
Mar 25 Aoû - 20:38
"Mais non, ils vont rien voir, chuuut " Je riais sous cape, me forçant de toutes mes forces à ne pas faire de bruit. J'eus un geste insouciant quant aux égratignures, trois fois rien. Quand le bruit des promeneurs se fut estompés, je sortis de l'eau en grelottant. Il avait beau faire chaud, l'eau brassée par la cascade était fraîche et je n'avais rien pour me sécher. Tant pis, le vent léger suffirait. Malicieusement, je lançais mon tee-shirt à Soledad "tiens, serviette !" avant d'enfiler mon pantalon qui me colla immédiatement à la peau. Je me laissais à nouveau tomber dans l'herbe, épuisé et serein avec ce léger battement un peu trop précipité au niveau du cœur que je laissais s'apaiser, le gardant simplement dans le secret de ma mémoire.

Quand nous fûmes tout les deux assis, à grignoter un fruit dans le silence retrouvé de notre coin de verdure, je demandais à Soledad. "Tu sais Sol, je pensais. Si tu as ton travail et moi mon travail, on prend un plus grand appartement à deux. Avec la Bratva, je peux les sous de côtés pour la caution. Comme ça tu dors plus à terre et on a une cuisine. Je crois j'ai envie d'apprendre cuisiner. J'en ai marre un peu des sandwichs de chez Fred's. Quoi tu penses ? Ça te plait l'idée ? Et aussi, pourquoi tu fais pas des cours le soirs pour ton Art ? Ce serait bien... A deux, on peut trouver les sous."
Soledad de Luna
Messages : 29
Date de naissance : 25/05/1989
Occupation : Des petits boulots à droite à gauche.
Localisation : Brownsville, chez Nikolaï Malatchenko
Orientation sexuelle : Hétéro
Soledad de Luna
Messages : 29
Date de naissance : 25/05/1989
Occupation : Des petits boulots à droite à gauche.
Localisation : Brownsville, chez Nikolaï Malatchenko
Orientation sexuelle : Hétéro
Ven 28 Aoû - 0:17
Bidonnés comme des gamins qu'ils étaient. Encore un peu et ils finiraient par jouer à chat ou aux pirates ! Sérieusement ? Soledad doutait du départ des flâneurs sans qu'ils ne voient leurs affaires mais au final, ils finirent par disparaître de l'horizon, donnant raison à Nikolaï. Elle sortit alors de sa cachette et courut se rhabiller, refusant d'un air mutin le tee-shirt qu'il lui lançait.
-Tu as froid mon p'tit canard, je ne vais pas abuser tout de même!
C'est vrai que l'eau était froide mais la sensation ne durait pas, chassée par cette chaleur écrasante qui perdurait.
La baignade improvisée leur donna un peu faim et Soledad croqua dans une pomme, allongée sur l'herbe, paupières closes, bercée par un gros coup de barre. Ils savouraient le moment, tranquilles, détendus, quand tout à coup, l'ami cher en sortit une bonne. Voulant lui répondre, elle avala de travers et dût se mettre assise, toussant comme une damnée. Enfin, tout rentra dans l'ordre et elle ne put s'empêcher de le taquiner, histoire de cacher, encore une fois, à quel point ça la touchait.
-Oh! Niko! J'ai failli mourir  à cause de toi! Ne m'annonce pas des trucs pareils quand je mange!
Elle pouffa et ne répondit pas tout de suite. C'était encore lui qui ouvrait des portes, encore lui qui l'emmenait plus loin dans la ressurection. Un autre appartement...vivre dans de meilleures conditions...Un rêve...un rêve qui devenait réalité. Nikolaï,  le magicien de ses espoirs secrets. Il méritait qu'elle ne se pose aucune question, que sa participation lui permette de cuisiner. Adieu Fred's! Elle le regarda franchement,  plantant ses prunelles brillantes dans les siennes.
-Ce que j'en pense...C'est une super idée mais que ce soit clair : je participe pour la moitié pour tout, même pour la caution. Je te rembourserai. Et pour les cours...la guitare, la peinture...Ça,  je ne sais pas, tu as raison mais je vais y réfléchir.
C'était plus compliqué qu'il n'y paraissait..il fallait investir dans du matériel, l'instrument, publier des annonces, avoir un téléphone , être mieux habillée...Tout un tas de choses qu'elle ne possédait pas encore. Mais il suffisait de s'organiser,  de le vouloir, de mettre de l'argent de côté et tout serait possible.
-Tu es vraiment incroyable toi. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un comme toi sur cette planète. Tu ne te rends pas compte...J'ai vraiment, vraiment de la chance. Je vais finir par dire merci à ce sale type qui m'avait agressée. Sans lui, tu ne serais jamais intervenu et on ne se serait pas croisés.  C'est quand même dingue tout ça...
D'un sourire lumineux elle se tut, perdue dans des pensées solitaires et réservées. Le destin, ce fil si ténu et fragile qui ne tenait, en fin de compte, qu'à un immense pas grand' chose.
- Quelle heure est-il au fait ?
Cette autre surprise qu'elle voulait lui faire. Le château. Le concert.
Lui donner un bout de bonheur. La délicatesse d'une reconnaissance éternelle.
Là où les débris de lumière se brisent et s'unissent...*

*AaRON
Nikolaï Malatchenko
Messages : 409
Date de naissance : 12/07/1979
Occupation : homme de ménage à l'hôpital et à l'occasion, homme de main de la Bratva
Localisation : Brownsville
Orientation sexuelle : hétéro
Nikolaï Malatchenko
Bon samaritain
Messages : 409
Date de naissance : 12/07/1979
Occupation : homme de ménage à l'hôpital et à l'occasion, homme de main de la Bratva
Localisation : Brownsville
Orientation sexuelle : hétéro
https://poison-rain.forumactif.com/t384-nikolai-malatchenko-a-pahttps://poison-rain.forumactif.com/t905-nikolai-malatchenko-a-pas-de-vent-de-mer-de-feu-de-loup-de-piege
Ven 4 Sep - 8:41
Je remis prestement mon tee-shirt qui colla instantanément à ma peau mouillée, me réchauffant agréablement autant qu'il satisfaisait à ma pudeur. Un sourire indulgent naquit sur mes lèvres et je me moquais gentiment de ma colocataire "non tu as failli mourir parce que tu avales tout rond ta pomme. Mâche ! " Je trouvais agréable de réussir à se projeter non pas au jour le jour mais sur quelques semaines ou mois, arrêtant de faire de la vie un combat quotidien pour devenir autre chose. Il y avait toujours de la survie dans mes projets mais aussi une douceur de vivre tout à fait nouvelle ou en tout cas si ancienne que j'en avais oublié l'existence. Était-ce comme cela quand j'étais plus jeune, avant que mes choix ne m'entraine sur une pente où mes rêves étaient blancs et glacials ? J'étais incapable de m'en souvenir.

Le point d'honneur que Soledad mit me fit sourire et je rétorquais "j'ai pas les moyens entretenir une femme alors oui tu participes ! Moitié moitié ! C'est s'appelle la colocation ! J'ai bientôt assez d'argent pour la caution, ça s'est comme si j'avais des sous de côté, heu... chez le proprio ! Après je récupère les sous non ? Mais le loyer, les courses, moitié moitié. " Mais on pourrait avoir une vie plus normale encore, faire la cuisine par exemple, c'était idiot mais ça me semblait le summum de la normalité ! Quel bonheur !

"On serait forcément croisé. On était dans les mêmes coins. Dis pas merci à ce type. Si pas lui, ça été un autre sale type. Moi j'ai la chance aussi. Tu me supportes et tu gouteras aussi ma cuisine sans crier, hein ? ok ?"


"l'heure ? Pourquoi ? Je sais pas..." dis-je en galérant pour tirer mon téléphone de ma poche. Je l'allumais, l'ayant éteint autant pour économiser la batterie que par souci de ne pas être déranger dans cette journée idyllique même si dans les faits il était très rare que je reçoive des messages et encore plus rare que je reçoive des coups de fils. "Il est dix-huit heures. Toi, tu as une idée dans la tête non ? Est-ce que je trompe ?" Je commençais à la connaitre avec ses mines de conspiratrice en herbe. Toute la journée avait été un merveilleux guet-apens.
Soledad de Luna
Messages : 29
Date de naissance : 25/05/1989
Occupation : Des petits boulots à droite à gauche.
Localisation : Brownsville, chez Nikolaï Malatchenko
Orientation sexuelle : Hétéro
Soledad de Luna
Messages : 29
Date de naissance : 25/05/1989
Occupation : Des petits boulots à droite à gauche.
Localisation : Brownsville, chez Nikolaï Malatchenko
Orientation sexuelle : Hétéro
Ven 4 Sep - 23:29
Cet humour, la manière dont il s'exprimait la faisait craquer. Du haut de ses quarante ans, et ce, malgré une putain de chienne de vie, Nikolaï conservait une fraîcheur d'être qui résonnait, là,  à l'intérieur. Oh bien sûr, elle se planquait, fanfaronne et brute de pomme mais n'en pensait pas moins et en ressentait tout autant. Ils se ressemblaient au fond, résilients,  fiers, sans filtre, sensibles.
-Entretenir une femme ? Mais quelle horreur!
Les yeux écarquillés, elle en rajoutait, riant à l'idée impensable, bien trop orgueilleuse pour envisager une telle possibilité.
-Tu pourras récupérer l'argent en effet et moi ben...je te donnerai aussi la moitié, par principe. J'insiste. Tu me le rendras à la fin. C'est comme ça, tant pis si tu trouves ça ridicule, je m'en fiche.
La volonté d'égalité lui donnait une autre sorte rage de s'en sortir.
-Te supporter...Mmh...Et je ne crie pas quand je mange, je meurs, n'est ce pas. Tu es prévenu.
Elle rit puis lui lança un clin d'oeil plein de malice, le cœur immobile soudain, sur ce qu'il venait de dire. S'il fallait supporter Nikolaï? Gosh. Elle en aurait supporter des centaines, des milliers comme lui. Toute cette générosité,  cette force tranquille, cette âme profonde,  cette...L'instant passa, trépassa au travers de ses prunelles dorées, d'une sensation étrange. Une seconde, elle le regarda d'un drôle d'air. Et puis, tout fut noyé dans l'autre réalité.
-Héhé, tu as tout compris, tu ne te trompes pas! Allez, viens, dernière ligne droite. J'espère que tu aimeras.
Ils levèrent le camp, direction le château où une jolie vue les attendait. Émue de revoir la beauté des alentours au loin, elle se taisait. Enfin, ils redescendirent, déambulant dans les allées jusqu'à ce qu'ils parviennent à un lieu réservé. Des chaises étaient installées, ils s'assirent face à une scène de plein air. Ces fameux concerts qui se jouaient gratuitement les soirs d'été. En avance, ils attendirent, elle, s'amusant à observer les gens qui arrivaient au fur et à mesure.
Et puis...Les symphonies s'envolèrent au ciel. Une bruine d'étoiles s'écoulait tout à coup sur un quotidien oublié, figé. Transportée, border larmes, l'instant pur l'emporta dans un élan irrationnel. Alors, sans réfléchir,  elle saisit la main de Nikolaï et la serra un long moment, le regard perdu vers les musiciens. Il fallait qu'il sente à quel point la musique la remuait, à quel point elle était heureuse, là  maintenant...Juste...heureuse de partager tout cela avec lui.
Cette intensité qui déchirait les veines. Cette immensité enivrante qui tourneboulait la conscience
Cette douceur si puissante qui mordait de toutes parts
Qui pouvait comprendre dans le silence criant? Lui, peut-être toujours. Lui, peut-être jamais.
Quelle importance ?

L'ultime accord rendit son soupir d'agonie.
Il fallait rentrer.

Le bruit insolent du métro.
Une journée merveilleuse.
Épuisée, appuyée contre la vitre, Soledad sommeillait.
Quelque chose s'était produit.
Quelque chose s'était éveillé.
Elle ne trouvait pas les mots, n'avait pas le courage de chercher.
Une prescience. Une infime prescience: plus rien ne serait comme avant.
Contenu sponsorisé
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Le Destin
» Le bras armé du destin - Ezeo
» Nikolaï || 718 446 2706
» I believe in ghost. Do You ? ➸ Nikolaï #1
» Formspring de Nikolaï

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: S'évader vers d'autres horizons :: New-York-
Sauter vers:  
Aller en hautAller en bas