Anecdotes / Caractère

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Histoire

Jenny est née à Albany, capitale de l’État de New York. Elle avait toujours trouvé cette petite ville étrange, autant qu’elle et sa vie. Après tout, c’était la capitale d’un état qui a le nom d’une autre de ses villes qui est beaucoup plus importante. Tout comme Jenny qui a initialement un prénom de garçon qui a été féminisé sur un coup de tête de sa mère. À ses yeux, Jenny s’était toujours trouvée étrange et décalée, comme si elle n’était pas sur le même rythme ou sur une autre dimension superposée à celle des autres. Elle avait tout de différent des autres filles de son âge, car elle était garçon manqué et ignorait les jeux destinés aux filles. De plus, elle n’avait pas un physique gracieux et pour elle n’avait pas de père. Elle ne comprenait pas l’absence de celui-ci, tout ce qu’elle savait, c’est qu’un peu avant ses 6 ans sa mère avait quitté son père parce que c’était un menteur. Elle les avait entendu se disputer, sans trop comprendre ce qu’ils s’étaient dit.

Ce jour-là fut la dernière fois qu'elle vit et entendit son père, ne laissant aucune empreinte dans sa vie si ce n'est qu'une rupture incomprise et un sentiment d'abandon qui mit du temps à s'effacer, car elle demandait sans cesse de demander où il était. Sa mère se contentait de lui donner des réponses évasives et de changer de sujet. Une chose est sûre, c'est qu'avec ce départ, leur cadre vie changea. Elles durent renoncer à la maison pour un appartement. Sa mère, qui restait à la maison pour s'occuper d'elle, dut trouver un travail. Toutes ces étrangetés dans la vie de Jenny et ses différences furent qu'elle fut harcelée à l'école et elle réagissait par la bagarre. Les primaires furent très durs pour elle, particulièrement la troisième, car son enseignante principale l'harcelait, l'insultait, la rabaissait et s'en prit physiquement elle. Elle ne l'avait pas frappé, mais quand elle fait tomber son crayon par exemple, elle retournait le banc de la petite Jenny ... Avec cette dernière assise dedans. C'était les vieux sièges en métal attacher au banc. Les récréations étaient aussi des cauchemars un groupe de garçons venait constamment la frapper. Elle se défendait comme elle pouvait, mais face à ses quatre de ses agresseurs. Elle se plaignait évidemment aux surveillants, mais ces derniers faisaient mine de ne rien voir.

Parfois, c'était elle qui était punie et on racontait à sa mère qu'elle était méchante, une harceleuse irrespectueuse qui frappait les autres. Jenny pleurait et se débattait pour ne pas aller à l'école. Elle se demandait pourquoi on s'acharnait ainsi sur elle, pourquoi on les laissait faire. Même avec les semelles imprimées en bleu sur sa peau, aucun surveillant ou enseignant ne réagit. Un autre moment qu'elle ne put jamais oublier, c'est la fois où elle tomba par terre au milieu de la cour des grands, en essayant de fuir. À peine au sol, tout le monde se jeta sur elle pour la frapper à coups de pied, pas que ces harceleurs, mais tout autour se mirent à la frapper au sol. Le temps que les surveillants séparent l'attroupement, Jenny, n'était plus qu'une boule sale, inerte et ensanglantée sur le sol. Avant de s'évanouir, elle s'était demandée pourquoi ils agissaient ainsi.

Elle ne leur avait jamais parlé et pour certains, elle ne les avait jamais vus. Pourtant, ils étaient là à s'acharner à mort sur elle. Elle ne comprit jamais cette cruauté gratuite. Jenny souffrit de plusieurs fractures, d'une commotion et d'hémorragie. Elle faillit mourir à huit ans sans raison, juste par cruauté. Sa mère se rendit compte de ce qu'il se passait réellement que sa fille n'était pas la terrible et monstrueuse enfant qu'on lui dépeignait. L'école tenta d'étouffer l affaire, mais la mère de Jenny n'abandonna pas, allant jusqu'au procès. Ce dernier fut difficile pour la petite Jenny, mais fut finalement une certaine libération du point de vue, de ce qu'elle avait vécu puisque la justice reconnut les souffrances aussi bien physiques et morales qu'elle avait subies. Ses harceleurs réguliers furent punis par de lourdes amendes, son enseignante fut dénoncée par d'autres élèves et parents, obligeant son renvoi. Jenny changea d'école pour le reste de l'année et sa mère mis de côté la somme gagnée grâce au procès.

Jenny ne se remit pas facilement de ses épreuves. Elle s'était tellement renfermée qu'elle n'exprimait plus grand-chose, ce qui inquiéta son enseignante d'anglais lorsqu'elle arriva en secondaire. Ces traumatismes la suivirent pendant des années. Elle dut avoir un suivi psychologique pendant plusieurs années. Cela se compliqua avec son adolescence ou toute cette solitude, cette incompréhension, ces blessures se mua en colère. Elle ne devint pas comme ceux qui l'avaient maltraité, même si elle mit quelques coups lorsqu'on l'agressa à cause de disputes entre jeunes. Elle commença la boxe pour canaliser sa colère et son énergie, cela l'aidait à se sentir mieux et à se contrôler. L'adolescence et le sport en firent une jeune fille de plus en plus belle au fil du temps.

Lorsqu'elle dut choisir des études, elle voulut travailler dans la photographie et l'audio-visuel pour mettre au profit son vécu. Sa mère refusa, jugeant que c'était trop risqué comme carrière, mais Jenny insista, causant des mésententes entre elles. Elles trouvèrent un compromis, Jenny fit des études d'informatique et de programmation. En dehors des cours classiques, elle suivait des formations en maquillage, en coiffure, en stylisme. Elle fit plusieurs petits défilés qui lui permirent de développer son propre style, se tournant vers le style gothique en se donnant des airs de poupées grâce à son habileté à maquiller. Elle travaillait en noir en réparant les ordinateurs de ses camarades tomber en panne. Avec cet argent, elle finançait ses activités de modèle tout en essayant de faire parler d'elle sur les réseaux sociaux. Sa mère paya les études dans l'académie que Jenny désirait à New York ainsi qu'un tout petit appartement grâce à l'argent gagné au procès durant son enfance. Elle continua à dépanner les ordinateurs sur le campus pour ce faire un peu d'argent de poche. Ce fut une superbe année pour Jenny qui put s'épanouir, car elle faisait les études qu'elle voulait.

C'est lorsque la fin de l'année scolaire arriva que le rêve virât au cauchemar. Elle perdit sa mère dans un accident de voiture, elle avait fini dans le décor après s'être fait percuter par un autre véhicule. Elle resta dans le coma pendant plus d'une semaine, mais son cerveau ne fonctionnait plus, il fallut la débrancher. Jenny fut presque dévasté et son chagrin s'alourdit quand elle hérita de toutes les possessions de sa mère et de ses dettes colossales. Durant l'année où Jenny était partie, sa mère s'était endettée pour lui permettre de faire ses études, accumulant les arriérés. Cette pensée pesait dans l'esprit de Jenny, la torturant par moments. Elle pleura sa mère un moment, mais les problèmes la rattrapèrent.

Elle devait rapidement trouver un moyen d'éviter d'augmenter ses dettes en payant ce qu'elle devait tous les mois. Elle dut trouver un appartement moins cher, mais c'était difficile. Elle fut obligée de renoncer à New York pour Détroit, ville qui n'accueille que les personnes en déchéances ou en perdition. De même, elle dut dire à adieu à l'école de ses rêves pour une autre moins chère et proche de la ville. Elle avait fait la grimace en visitant l'établissement qui était un repère de délinquance influencer par les gangs locaux. Elle y trouva un appartement composé de deux pièces si on compte celle qui contient la douche, le lavabo et la toilette. Il était sale et méritait d'être remis à neuf, mais Jenny ne pouvait s'offrir mieux. Lorsqu'elle s'installa, elle fit le ménage et recouvrit les murs de posters pour cacher leurs états et apporter une touche personnelle. Elle garda le contact avec ses amis comme elle put.

C'est d'ailleurs l'une d'entre elle qui lui montra les camgirls et l'argent qu'on pouvait se faire sur ce genre de site. Elle franchit le cap, exposant son corps devant sa webcam tout en jouant avec son public pour le séduire. Elle prit des horaires réguliers et innovait régulièrement ses shows pour fidéliser un maximum de personnes. Les rentrées que cela lui rapportait lui permettait tout juste de finir le mois, mais ce n'était pas un revenu fixe. Parfois, elle devait se priver de repas et d'autrefois elle pouvait faire quelques écarts comme acheter du chocolat ou un gloss qui lui faisait envie. C'était une vie usante à cause du stress entre les études, les shows, l'argent qu'elle devait sans cesse surveiller, la faim, le deuil. Jusqu'où était elle prête pour se sortir de cette misère ...