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Mais délivre-nous du mal - TPK
Charlie Marshall
Messages : 566
Date de naissance : 10/02/1998
Occupation : Serveuse pour le moment
Localisation : The hole à East NY
Orientation sexuelle : Hétéro
Charlie Marshall
Heart made of glass, mind of stone
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Lun 13 Avr - 9:55
Oui. La réponse était définitivement oui. La demande en mariage, si importante était elle, devint quelque chose de simple dans la bouche du tatoué qui avait pris Charles Jules Marshall pour épouse pour les quelques heures qui suivirent sa demande. Quelques heures qui s'étaient finalement transformées en cauchemar dès lors que Jayden fut porté disparu, effacé de tous les réseaux, effacé du monde entier et de l'espace temps aussi infini était-il. Il avait pris la fuite sans laisser une once d'explication, sans laisser d'indice sur l'endroit où il avait décidé de se rendre, abandonnant la Puce à son propre sort, à ses propres démons qui avaient d'ores et déjà commencé à grignoter lentement son âme.

Un rai de soleil réveilla le petite tandis que son corps s'arrachait doucement à la nuit passée. Les rideaux grossièrement tirés n'avaient pas permis à la chambre de rester dans l'obscurité et c'était ainsi que, nue, Charlie se redressa en se rendant lentement compte que si son lit lui paraissait si grand, c'était parce qu'elle s'y trouvait seule. Émergeant doucement, elle s'était dirigée jusqu'au salon qui abritait aussi la petite kitchenette en cherchant de son regard embué les tatouages et le corps de son amant, proclamé très bientôt mari, sans jamais en apercevoir la moindre parcelle de peau.

Ses appels la laissèrent sur messagerie et si elle était persuadée de revoir son petit-ami très rapidement, il n'en demeurait pas moins dans sa petite carcasse la peur latente qu'il ne revienne jamais. Abandonnée depuis petite, Charlie n'avait de cesse la crainte de se retrouver seule et chaque fois qu'on la laissait de côté était un nouveau poignard dans sa poitrine.

Choc et déni signaient la première journée à attendre longuement le retour de Jay.
La brune avait passé chaque seconde de chaque heure de ce dimanche à se persuader que non, le tatoué ne pouvait décemment pas la laisser après l'avoir sauvagement demandée en mariage. Il n'était pas comme ça, ce n'était pas son genre et il reviendrait certainement dans la nuit en lui disant qu'il avait eu besoin de prendre l'air. Longtemps.

Elle s'était endormie en chien de fusil sur le canapé, les fesses à l'air, un t-shirt du mâle sur le dos lui donnant presque l'allure qu'elle avait autrefois quand sa mère l'habillait avec des guenilles qu'elle dénichait on ne savait où. Charlie n'était pas encore devenue folle à ce moment-là, rationnalisant en se disant que l'amant devait avoir une bonne raison d'être parti et qu'il reviendrait coûte que coûte.

Le réveil ne fut pas moins clément que la veille et si les sentiments créaient un chaos sans nom dans la poitrine de la gamine, la colère ressemblait quant à elle à un ouragan dans son cerveau.
Trente-quatre était le nombre exact de message d'insultes laissés à Jayden. Messages sans réponses, dévastant un peu plus le cœur de la Puce qui ressemblait désormais à un champ de ruines.

Elle aimait Jay comme on aime le soleil et les jours d'été. Trop peu présents mais plaisants par dessus tout et qui permettent d'oublier la grisaille des autres saisons. Il était le bonheur après la pluie, après le brouillard. Elle l'aimait si fort que le savoir loin la rendait exécrable et bien que leurs infidélités étaient bien souvent révélées au grand jour, aucun d'entre eux ne sous-estimaient l'amour qu'ils se portaient mutuellement. Ils se déchiraient pour mieux se retrouver. Se disputaient pour mieux se réconcilier. Se faisaient du mal pour avoir la sensation d'être vivants ou du moins, en avoir l'illusion.

La petite mourait doucement et la nuit la faucha une seconde fois, épuisée d'avoir trop pleuré, épuisée d'avoir attendu et attendu sans cesse.

Le troisième jour fut le moins tempétueux. Si elle essayait de rationaliser, il y avait une part d'elle qui demeurait submergée par l'inquiétude. Elle conclut que l'absence de réponse ne provenait peut être pas de l'absence d'envie de lui répondre mais d'un drame qui aurait pu arriver à son petit-ami.

La puce se lava, s'habilla et passa une tenue qui ne lui ressemblait pas. Le jogging qui tenait à peine sur ses frêles hanches couplé à un vieux t-shirt habituellement passé pour dormir la rendait fade mais elle s'en fichait. Une casquette et des lunettes de soleil plus tard, la Puce se retrouva dans les rues de New-York à chercher dans tous les recoins de la ville son Jayden porté disparu.

Il était mort quelque part, l'overdose l'avait pris ou quoi que ce soit d'autre qui aurait pu l'arracher à elle à un moment crucial de leur relation. C'était ce qu'elle s'autorisait à croire. Ce jour-là elle fit quelque chose qu'elle n'avait jamais fait. Elle se rendit à la police pour déclarer Jayden disparu, expliqua la situation à un flic qui l'écoutait à moitié et qui la prenait certainement pour une folle, à en croire son regard juge et sa mâchoire occupée à machouiller un chewing-gum tout le long de l'entretien qui dura exactement dix minutes. Elle vit un second condé en charge de prendre, quant à lui, les informations de la Puce et il suffit à la brune d'énoncer le nom de Marshall pour qu'on la prenne un peu plus au sérieux -ou en crainte, elle n'aurait pu en juger-.

Le reste de la journée, elle la passa en écumant les bars et les clubs de Brooklyn, ceux dans lesquels son petit-ami se rendait le plus souvent et jamais elle n'eut la chance de le retrouver. C'est uniquement le lendemain, quand la nuit avait été aussi blanche que son visage en l'état actuel des choses, qu'un coup de fil du commissariat qui avait fait visiblement son boulot, lui confirma que Jayden n'était pas mort et qu'il vivait certainement sa meilleure vie aux côtés d'autres femmes qu'elle -ce n'était pas vraiment les mots du policier mais c'était ce qu'elle avait imaginé-.

Charlie balança son téléphone loin d’elle, se défit de son jogging en laissant sur ses épaules qui ressemblaient à un cintre le t-shirt pour seul habit. Son corps bouillonnait, son sang lui brûlait chaque centimètre carré de sa peau laiteuse et les larmes qui coulaient le long de ses joues ne ressemblaient pas à de la tristesse mais à de la rage. La Puce sortit une bouteille d’une vodka premier prix qu’elle détestait pour la verser dans un verre à eau. Elle en but d’abord la moitié puis roula un joint avec un restant d’herbe qui avait eu le temps de sécher dix fois pour l’allumer et fumer jusqu’à ce que ses poumons lui disent “merde”. La vodka y passa, le rouleau intoxiqué aussi et elle ne pensa enfin plus à rien, surtout plus à Jayden.

Mais la mélancolie arriva tant bien que mal et ses larmes, qui roulaient continuellement contre ses joues, la délivraient un temps soit peu de la pesanteur qu’elle ressentait au fond de sa poitrine. Ce qui la délivra aussi, était le flot liquide et éthanolé qui se déversait dans les toilettes quand son estomac lui avait fait comprendre qu’elle était allée trop loin.

Elle chantonna malgré tout une marche nuptiale entre deux vomis et entre deux insultes à l’égard du tatoué.

« Je t’emmerde Jayden.... » Lâcha-t-elle, posant une joue contre l’assise du trône, fatiguée, vidée, disloquée.
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