Levée aux aurores, comme chaque matin, la journée devait bien se commencer. Pas besoin de réveil, son horloge interne était à son âge déjà bien réglée. Après quelques minutes de réflexion emmitouflé dans sa couette douillette, elle sortit avec délicatesse du lit, sans regrets de laisser derrière elle ces draps bien chauds qui semblaient lui agripper la cheville avec force et espoir de la voir revenir.  Il était alors temps pour eux de faire preuve de patience car ce n’est que très tard le soir qu’ils ne la verront revenir. Après s’être habillé d’un bas moulant comme aucun autre elle enfila ses chaussures et enjamba les marches de l’escalier à grande célérité avalant ainsi les quinze étages qui la séparait du niveau zéro en un temps record. Son rythme cardiaque s’accélérait tout comme sa température corporelle s’élevait peu à peu. Elle était déjà bien échauffée et prêt pour une courte session de footing dans les rues de Brooklyn Fidèle à elle-même, elle ne supportait pas la routine et emprunta aux hasards l’un de ses nombreux parcours de course déjà suivi.

Au retour de ces folles enjambées, direction la cuisine. Quoi de mieux pour recharger les batteries qu’un déjeuner équilibré ? Elle s’attela à la préparation de ce qu’elle appelait son déjeuné de champion. Au menu, un œuf au plat cuit à point de sorte que le jaune soit fondant dans son intégralité, deux tranches de bacon bien croquante, un grand verre de jus d’orange pressée maison, deux biscottes beurrées accompagné d’une confiture rhubarbe sans oublier la tasse de café noir dans laquelle elle apprécier plonger quelques morceaux de sucre. Trente minutes pas moins étaient consacré à ingérer son repas de chef. Par la même occasion, elle ne manquait pas de lire les dépêches du matin tout en restant à l’affut des différents appels émis par ses confrères gardant bien assez près son talkiewalkie sur on.

Accroc au sport, elle n’avait aucun autre moyen de locomotion que son fidèle ami, son bon vieux vélo de course avec qui elle en avait vu des belles et des moins belles. A dévaler les rues de Brooklyn déjà bien agitée à cette heure, elle fit cap au commissariat de Brooklyn guidée par une nouvelle journée de travail. Son humeur était, comme chaque matin, très bonne. Elle était d’attaque à se donner corps et âme à sa mission quotidienne, sans pourtant vraiment savoir en quoi elle consistera. Cela n’avait pas vraiment d’importance. Elle était motivée, pleine d’énergie et de bonnes ondes et comptait bien mettre sa rigueur et son professionnalisme au service de Brooklyn. Depuis peu, ils avaient aménagé un parking à vélo au sein même des sous terrains. Elle montra sa carte au gardien qui la laissa esquiver les barrières menantes au sous-sol.

Cet ascenseur était d’un long … Loin d’être neuf, il fallait se munir de patience lorsque l’on souhaitait rejoindre les étages supérieurs. Arriver dans les couloirs de sa section elle se réfugia dans la salle de pause pour saluer quelques-uns de ses camarades, profiter des quelques viennoiseries que Jack avait apporter pour fêter son arrivée. « C’est toujours un plaisir ces donuts, merci Jackie »Elle le connaissait très bien, ils avaient fait l’école d’officier ensemble et avait recaler aux premiers examens ne pouvant ainsi officialiser son entrée la NYPD en même temps que Charlize. Depuis son arrivée le mois dernier, elle avait fait la rencontre de quelques-uns. Ce monde est bien trop peuplé de macho avait-elle pensé à plusieurs reprise. Finalement, ça lui correspondait plutôt bien. Elle qui remettait tant en cause les femmes et leur incapacité à faire preuve d’intelligence. Elle était bien loin d’être féministe. Ces pensées allaient très certainement l’aidée à s’intégrer mieux encore dans ce petit monde si spécial. « Gober votre donuts et ramenez-vous, le chef veut nous voir » Ces mots ne tombèrent pas dans l’oreille d’une sourde. Charlize engloutit son donut d’une traite pour se presser le pas.

A présent séparé en deux groupes, ils avaient pour mission de garantir la sécurité du consulat général de France. Une menace terroriste pesait sur leur tête. Enfin de l’action, Charlize était déjà très impatiente d’être sur les lieux. En espérant que la mission n’allait pas se transformer en petite patrouille pépère les laissant sur leur faim, condamnés à rentrer bredouille …

Et que ça saute ! Charlize pris place dans la fourgonnette et se retrouva aux cotés de Hunter Fawkes à qui elle était directement rattachée. Jusqu’à présent elle n’avait jamais eu à faire à lui. Elle avait entendu quelques petits ragots à son sujet. Que du bien, fort heureusement. Parait-il qu’il était un agent expérimenté assez performant. Charlize se faisait une joie de travailler sous ses ordres et de saisir l’occasion pour amasser un maximum. A peine une cinquante de centimètre les séparait et cela suffit à la faire déchanter. Alors qu’Hunter fit ronronner le moteur pour faire sortir la bête du sous-sol, il amorçait la conversation. Dès lors une vapeur immonde lui chatouilla les narines, sans plus tarder les micro muscles situer en périphérie de ses lèvres se mirent à se contracter discrètement. Elle ne put retenir une légère expression de dégout qu’elle s’empressa de camoufler en lui donnant le change.   « C’est bien ça ! Comme l’actrice oui… » affirma t-elle avec un sourire timide. . « Je suis arrivée le mois dernier. Il me semble t’avoir entrevu quelque fois mais jamais croisé devant la machine à café en tout cas ! » Ses pensées se bousculèrent. L’allène d’Hunter était semblable aux mixtions d’une hyène ! C’est pas croyable, tu connais le dentifrice ? pensa-t-elle. Combien de temps allait durer le trajet ?   Faites que ce soit rapide ! Chaque minute dans cette enceinte fermée à respirer cet air pollué allaient être un véritable enfer… Par politesse elle lui redonna la balle. « Et toi alors ? Combien d’année officier avant de devenir Sergent ? T’as rejoint Brooklyn à tes débuts ? » Mon dieu qu’elle n’avait pas envie qu’il réponde. Elle avait sa technique bien à elle qu’elle ne manquera pas de mettre en application.