Et sur ton chemin, tu laisses derrière toi tes empruntes qui ne sont que les marques de ton identité ...
“La justice n'est pas qu'une notion abstraite mais un besoin qui ne peut pas attendre demain.”Francisco Sionil José
« Vous n’avez vraiment rien de mieux à faire que de venir dans la ville de Bill Sharp montrer le bout de votre cul » l’homme en costard sorti d’un geste vif et furtif un colt 45 pour venir y loger deux balles dans les entrailles de ce bon vieux Bill Sharp. La scène était spectaculaire. Alors que tous les habitants avaient vu les faits un vent de panique balaya les rues et chacun d’entre eux s’empressa de se mettre à l’abri. « Charlieeee Charlieeee » une voix rauque la fit sursauter. C’était celle de son père qui l’appelait à table pour le repas du soir. « Allez charlie, viens manger. Tu finiras ton film plus tard » Charlie n’avait que sept ans. Elle adorait déjà les Westerns. Elle n’était pas née une cuillère d’argent à la bouche mais sa famille n’était pas pauvre pour autant. Elle vivait dans un appartement confortable avec son père et Jerry son grand frère de trois ans son aîné. Sa mère n’occupait déjà plus les murs de cet appartement. Et très vite Charlie comprit. Il ne fallait surtout pas lui dire qu’elle ressemblait à sa mère. Cette coquille vide virulente. En revanche elle était très fusionnelle avec son père. Il faut avouer qu’il savait y faire avec Charlie. Malgré les visites acharnées de sa mère qui ne souhaitait surtout pas perdre le contact, c’était peine perdu. Et le message était clair ! Jerry en revanche n’adoptait pas le même point de vu.
« … Nous ne pouvons pas la garder. Elle est bien trop dissipée. Il y a une bonne raison à ça. Rappelez-vous. Nous en avons déjà discuté au trimestre dernier. Il faut que vous preniez la bonne décision pour elle et pour son avenir » Ils n’étaient pas d’accord. Sa mère trouvait mille et un raison de le convaincre. Et pourtant c’est finalement elle qui se plia à ce que son ex-mari voulait pour sa fille. « C’est accepté ! Où devons-nous signer ? » Dit le père de l’enfant avant d’apposer sa signature plus bas sur la feuille. En sortant du bureau de la proviseur sa mère brailla « Plus qu’une année et on pourra les mettre dans la même la classe. Est-ce que t’as pensé ne serait-ce qu’une seule seconde à ton fils ? hein ? Tu t’es pas demandé ce qu’il pourrait ressentir avec cette situation ? » Sa mère était manifestement très opposé à cette décision. Quelques années plus tard, Charlie et Jerry se retrouvèrent effectivement dans la même classe. Ils étaient si opposés. Alors qu’elle était très disciplinées, brillante et respectueuse lui n’avait que faire de ces mathématiques et cours de lettre. Ce qui l’intéressait c’était d’amuser la galerie et ça lui avait coûté une année de plus.
Un paysage idyllique. Elle était pleinement consciente que tout le monde n’avait pas la chance de vivre ça. Son père tenait lui partager sa passion. C’était le rêve de beaucoup d’enfant. Prendre son envol dans un petit biplan. « Regarde là bas. » Il pointait du doigt en direction de l’Empire States Building. « Plus tard quand tu seras plus grande, je t’offrirais des cours de pilotage. Et dans plusieurs tu seras le pilote » Elle avait des yeux grands ouverts et admirait pour la première foi New York vu du ciel. Euuuuhh… Le sol tremblait sous ses pieds et pour être honnête elle ne se sentait pas franchement en sécurité dans ce biplan non pas vis à vis du pilote mais plutôt de l’appareil.
Il ne lui avait pas menti. Il lui offrit des cours puis la licence qui était plus qu’onéreuse pour ses revenus. Mais étant passionné d’aviation il n’y avait pas de limite. Charlie eut une enfance heureuse. Elle ne souffrit pas de l’absence de sa mère et ne manqua de rien. C’était une petite fille très sérieuse et intelligente. Elle était curieuse et perfectionniste. Très dure envers soi-même ; Très exigeante pour tout ce qu’elle entreprenait ; Elle exigeait un certain niveau de perfection envers elle-même mais aussi envers les autres.
« Lizzeeee ... » Les ongles de ses doigts laissèrent quatre traînées rouge derrière elles. Son dos était brûlant si bien qu’un amas de petites gouttelettes s’étaient formé. Elle n’avait jamais connu d’autre homme. Elle avait débuté sa relation avec lui à l’âge de quinze ans. C’était son premier et elle lui avait laissé prendre sa virginité après un an de relation. Elle en était tombé folle amoureuse. Il était de tout évidence l’une de ses plus grande faiblesse. Charlize était le genre femme très attirante. Physiquement il n’y a avait aucun doute à avoir sur son âge. En revanche après avoir engagé la conversation il ne fallait que quelques minutes pour se rendre compte que Charlize était incroyablement intelligente, mature et vivace d’esprit. Ce n’est pas son corps qui l’avait séduite. Il lui plaisait physiquement mais ce n’était rien comparé à l’adoration de son soi. Elle fait partie des sapiosexuels ceux qui sont attirés par les conversations qui leur ouvre l’esprit. Cette attraction qui n’est dans un premier temps que mental finit par s’étendre aux autres niveaux en passant par le physique puis le niveau affectif et enfin l’érotique. Ils étaient ensemble depuis maintenant quatre ans. Elle en avait dix neuf et quelques, il venait de souffler sa trentième bougie. Quatre ans, c’est rien comparé à l’intensité de leur amour. Leur histoire était réelle et Charlize n’avait d’yeux que pour lui; Et pour son travail bien sûr. Nul doute, la petite Enderson était une carriériste elle voulait briller dans son travail non pas pour la reconnaissance d’autrui mais pour assouvir sa simple satisfaction personnelle et surtout pour la justice.
A quinze ans elle termina le lycée puis fut admise à l’université de New York situé dans à Greenwitch Village dans le quartier de Manhattan. Elle fut certifiée en psychologie. Ce qui l’intéressait particulièrement c’était la psychologie criminelle. Et là, elle venait de franchir une nouvelle étape vers ce qu’elle appelait la criminologie intelligente. Et bien qu’elle avait décidé de s’orienter vers une formation d’officier elle ne perdait pas d’idée et loin de là la psycho-criminologie. Elle avait l’intention d’obtenir un master en psychologie clinique et criminologie puis commencer une carrière de criminologue à police judiciaire. Mais avant ça, elle avait soif d’aventure et de justice. Elle voulait abolir le proxénétisme et réduire à néant ces trafiquants de drogue. La souffrance de toutes ces victimes qu’elle avait pu croiser sur son chemin lui avait donné un tel dévouement pour ces causes perdus qui pour la plupart ne souhaitent pas vraiment être sauver. Elle était rempli d’espoir. Ce n’était pas simplement de l’espoir. Elle croyait fortement à la justice. Elle disait souvent que la NYPD a toujours eu toutes les cartes en mains pour changer la donne et que ce n’était qu’une question de temps. Charlize ne supportait pas ce qu’elle appelait « les égarés » Elle avait du dégoût pour eux. Elle n’était pas indifférente loin de là. Malgré la répugnance qu’elle pouvait éprouver envers ces personnes en total déclin elle n’a jamais pu fermer les yeux et ne rien faire.