Brownsville

Magda rajouta la dernière touche à son maquillage avant de poser son pinceau avec un soupir. Elle avait l'impression que les soirs passaient et se ressemblaient. Elle aimerait tellement avoir un peu d'action... Elle allait vite regretter cette pensée. Elle prit une gorgée du mojito qui était posé sur la coiffeuse de fortune et regarda l'heure. Elle allait bientôt devoir monter sur le podium. Elle enfila un kimono léger, destiné à finir rapidement sur le sol.

Elle était prête à monter sur scène, mais elle fut prise d'une quinte de toux. Elle avait le sentiment d'avoir la gorge en feu. Elle cligna rapidement des yeux, ayant l'impression d'avoir un voile en face d'eux, avant de se rendre compte qu'il s'agissait de fumée. Elle n'était pas la seule à l'avoir remarqué et une panique commençait à se lever. Aussitôt, elle se mit à plat ventre sur le sol. Elle ne savait pas s'il y avait un feu, mais elle se souvenait qu'il fallait toujours rester au niveau du sol, la fumée allant vers le plafond. D'autres filles firent comme elle. Quelques une d'entre elles commençaient à ramper vers la sortie. "Putain..." grogna-t-elle. Elle savait toujours que bosser avec Marion signerait son arrêt de mort, elle ne s'était pas imaginé que ça serait de la sorte.

Le chasseur passait son samedi soir à chasser, comme à l’accoutumée quand le commissariat n’avait pas besoin de lui. C’était à Manhattan qu’une boîte de nuit l’avait accueillie, s’offrant joyeusement une ou deux stripteaseuses payées pour un petit quart d’heure de danse privatisée.

Et comme d’habitude, l’alcool coulait dans ses veines, assez pour l’empêcher de réaliser à quel point sa vie n’avait actuellement aucun sens mais trop peu pour se rendre compte à quel point l’appel qu’il venait de recevoir était grave. Hunter avait donc tout laissé, s’était remis les idées en place en inspirant l’air froid de la nuit et avait appelé ses collègues en renfort en expliquant la situation. Par chance, son équipement se trouvait exceptionnellement dans sa voiture et tout en s’armant, il inspira plusieurs fois profondément pour faire taire les sentiments macabres qui se jouaient en lui. Merde, c’était de Parker qu’il s’agissait !

L’alcool dans son sang ne fit qu’un tour quand il se trouva finalement sur les lieux. Le chaos ambiant le paralysait légèrement. En fait, c’était plutôt le fait que Lena se trouve dans cette merde qui lui foutait la trouille. Ses collègues arrivèrent rapidement après lui, suivis par plusieurs véhicules de secours.

« - Il faut qu’on entre ! S’évertua à répéter Hunter.
- Non, on attend les gars de la cellule anti-terroriste, et calme-toi Fawkes. T’es certainement pas en état de faire quoi que ce soit. Répondit l’un de ceux qui se trouvaient être ses supérieurs tout en fronçant les sourcils. »

Fawkes se sentit mis sur la touche, et pour cause, on lui demanda de sécuriser seulement la zone. Il s’exécuta néanmoins tout en bougonnant. Il espérait que Lena allait bien et prit finalement son téléphone pour s’en assurer.

1 NOUVEAU MESSAGE
   DE (Hunter) A 00:27
   

T’es en sécurité ?

Magda essayait de réfléchir, de garder un esprit calme pour analyser la situation, mais c'était impossible. Son cœur battait à mille à l'heure, ayant le sentiment qu'il allait sortir de sa poitrine et elle tremblait comme un camé en manque. Elle était terrifiée, comme elle ne l'avait jamais été auparavant. Même les menaces de Marion ne la faisait pas autant trembler. Elle avait vraiment l'impression qu'elle allait mourir ce soir. Elle releva la tête quand @Scylla Ivanov lui adressa la parole. "Entre être asphyxiée ou piétinée, j'sais pas c'est quoi l'pire." dit-elle en tirant la gueule. La blonde réfléchit quand la femme lui demanda s'il y avait une autre issue. Connaissant Marion, il devait surement avoir des entrées secrètes, mais Magda ne s'était jamais intéressée à cela. "Y'a les chambres à l'étage." hasarda-t-elle, mais elle ne savait pas si c'était judicieux de monter à l'étage avec un feu.

Finalement, la décision sembla celle d'aller à l'étage. Ce n'était pas l'idéal, mais le mieux au vu de la situation. La blonde fit un geste de la main et se dirigea vers l'escalier, titubante, en essayant de protéger ses voies respiratoires avec sa manche pour inhaler le moins de fumée possible. Elle avait le sentiment que sa poitrine était en feu à chacune de ses inspirations. Il eut à nouveau un mouvement de foule et une des jeunes femmes tomba tête la première sur une marche. "блядь!" jura la russe, essayant de retenir tant bien que mal la brune. Son amie demanda de l'aide et Magda hocha la tête, en passant le bras de la brune par dessus son épaule. "Doit avoir des chambres pas loin." Elle espérait qu'il n'y avait personne dedans. Elle essaya d'ouvrir des portes mais ces dernières étaient fermées. Au même moment, un bruit sourd se fit entendre au rez-de-chaussée.

Magdalena essayait tant bien que mal d'aider les deux femmes avec elle. La brune sembla inconsciente et Magda ne savait pas du tout comment réagir. Elle se sentait inutile et elle détestait cela. Finalement, cette dernière ouvrit les yeux, encore faible. "Ça va aller." dit-elle pour essayer d'être rassurante. Le pire semblait être passé, le mouvement de foule s'était arrêté et les secours étaient arrivés.

Le petit groupe finit par être séparée. Malgré la couverture de survie qui avait été posée sur ses épaules, elle avait le sentiment d'être encore sous le choc, elle était toute tremblante. Elle aurait pu dire que c'était le froid, après tout, elle était encore avec son peignoir de soi, mais elle était encore apeurée. Elle remarqua un peu plus loin la blonde qui avait l'air d'avoir retrouvé un ami. Magda se dit qu'elles avaient de la chance, elle et son ami, d'avoir quelqu'un qui s'était inquiéter pour elle. Magda, elle, allait juste rentrée dans son appart, seule. Elle commençait à se dire que si elle n'avait pas survécu à cette nuit, personne ne l'aurait remarqué. En temps normal, la solitude ne la dérangeait pas, mais cette pensée sera son cœur. Elle trouvait ça affreux de disparaître sans laisser une empreinte sur ce monde d'une quelconque manière.

La danseuse soupira avant de plier la couverture de survie et la donner à un pompier qui passait. "Je rentre chez moi." Elle n'avait pas eu d'examens, mais elle ne préférait pas en faire. Elle n'avait pas d'assurance maladie et aucun moyen de se les payer.