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Vendetta ♦ Ezeo
Ezekiel Reece
Messages : 279
Date de naissance : 25/08/1984
Occupation : Enfoiré de première
Ezekiel Reece
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Ven 3 Avr - 14:27
Il est minuit et demi lorsque la voiture s’arrête devant le Bar-Bar. Je vérifie l’heure sur la montre dissimulée sous la manche de mon sweat noir, avant de consulter mon cellulaire. Aucun message. Ni de mon fils, ni de Zayn, ni de Léo. Tout devrait donc se dérouler comme prévu. Je ne prends pas la peine de couper le moteur. Le tueur à gage ne devrait pas tarder.

Ma tête se laisse tomber contre le dossier. Mes yeux glissent sur la rue éclairée par les lampadaires tandis que mes pensées divaguent sur le projet de la soirée. Giovanni devrait être chez lui depuis un petit moment. Je ne sais pas exactement ce que je vais faire de cet enfoiré. Mais la fureur froide et venimeuse qui sommeille au creux de mon ventre aura tôt fait de prendre les bonnes décisions. Le frère d’Alessa va regretter de s’en être pris à Milo. Personne ne s’attaque à mon fils, de quelque manière que ce soit, sans en payer les conséquences. Et Giovanni ne fera certainement pas exception à cette putain de règle.

Du mouvement attire mon attention sur le trottoir. La portière de la voiture ne tarde pas à s’ouvrir, laissant apparaître la stature de Léo. Mes yeux captent brièvement les siens. La dernière fois que je l’ai vu, mes mains étaient attachées avec ma propre ceinture à un vieux radiateur confiné au fond d’un studio crasseux. Si la situation était cocasse, aujourd’hui elle ne me tire qu’un léger sourire amusé tant la colère concernant l’oncle de Milo monopolise mon esprit.

- Dure soirée ?

Mon attention traîne un instant sur la devanture du bar. Le petit commerce de Léo a l’air de fonctionner.

- C’est bon pour toi ?

Je jette un œil dans le rétroviseur intérieur, prêt à redémarrer vers notre destination nocturne.
Léo Reece
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Date de naissance : 23/08/1982
Occupation : Tueur à gages
Localisation : Quelque part loin des yeux de tous
Léo Reece
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Ven 3 Avr - 17:10
Cela fait déjà un bon moment que le soleil est couché lorsque je relève enfin mes yeux de la tonne de paperasse étalée devant moi. Mes doigts frottent mes yeux épuisés avant que j'attrape une énième cigarette, que je cale entre mes lèvres après avoir laissé échapper un soupir. Ça fait déjà des heures que mon attention s'est perdue sur les papiers qui recoudre la table sur laquelle je me suis installé. Le bar a fermé depuis des heures déjà, mais je suis resté pour finir ça, avant qu'Eze ne vienne me chercher. J'ai un sourire quelque peu ironique en pensant à la situation dans laquelle je suis. Un alcoolique, seul, entouré de bouteilles gratuites, on ne fait pas mieux dans le genre. La tentation est forte alors que mon regard se pose sur mon verre vide. Un de plus, avant de partir. Je zieute ma montre avant de me décider. Eze devrait être arrivé. Mieux vaut posposer ça. Je me lève, range soigneusement les divers papiers pour en faire une pile que je glisse derrière le bar, à l'abri des regards. Je m'assure que tout est en ordre avant de quitter l'établissement, fermant bien derrière moi avant d'abaisser la grille.

Mes yeux se fondent dans l'obscurité environnante à la recherche de la voiture de mon amant. Mes pieds s'activent après l'avoir repéré, un peu plus loin dans la rue. Je ne sais pas vraiment à quoi m'attendre ce soir, au final. Les raisons qui poussent Eze à faire cette petite descente chez l'oncle de Milo, mais je suis certain qu'il a une excellente raison. J'ouvre la portière, me glisse à l'intérieur de l'habitacle avant de fermer derrière moi. Nos regards se croisent. Je peux sentir sa tension d'ici. Eze est en colère. Ce connard à dû faire quelque chose de grave.

« T'as pas idée. »


D'un hochement de tête, je lui confirme que nous pouvons nous mettre en route. J'ouvre la fenêtre pour finir tranquillement ma cigarette, laissant mon regard trainer sur lui alors qu'il est concentré sur la route. Fut un temps où j'aurais plongé mes doigts dans sa nuque, joué avec ses cheveux dans une caresse tendre alors qu'il conduisait. C'était une autre vie.

« Qu'est-ce que ce connard t'as fait pour te mettre dans un état pareil ? »
Ezekiel Reece
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Ezekiel Reece
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Sam 4 Avr - 11:59
Mon pied appuie sur l’accélérateur à l’instant où Léo acquiesce. Un coup d’œil dans le rétroviseur intérieur, et la voiture s’enfonce dans les rues de la ville. L’ambiance et la circulation sont plus apaisées qu’en journée. Néanmoins le cœur de New York est loin d’être totalement endormi. La question de mon amant glisse dans l’habitacle entre deux bouffées de nicotine. Sa demande est légitime. Notre dernière conversation s’en est tenu au strict minimum. Léo ne sait même pas les raisons du pourquoi Giovanni mérite d’être un peu secoué. Un rictus en coin sans joie étire mes lèvres droites.  

- Oh, à moi, il n’a rien fait, je réponds en passant sèchement la vitesse supérieure. Il n’est pas suffisamment stupide pour ça.

Je repense à la conversation que j’ai eu avec Milo. Aux propos qu’il m’a rapporté concernant son oncle. Y’en avaient eu des tas, des sacs à merde dans son genre,  qui l’avaient ramené après mon mariage avec Léo. Deux mecs ensemble, ça suscite l’intérêt. Et pire encore. Ceux qui étaient encore de ce putain de monde l’avaient amèrement regretté. Mais cette fois, c’est encore différent. Parce que si l’avis d’un enfoiré comme Giovanni me passe totalement au travers, l’impact et la violence que ça a pu engendrer contre mon fils reste impardonnable. Depuis toujours, que ce manège évolue sans que je ne m’en rendre compte. Ces actes sont restés bien trop longtemps impunis.

- C’est à Milo qu’il s’en est pris, j’ajoute d’un calme glacial, sans quitter la route des yeux.

Mon esprit aurait bien besoin d’une cigarette pour s’apaiser un tant soi peu. J’ignore sciemment ce besoin addictif, conscient que la hargne que j’en tirerai se répercutera sur la gueule de Giovanni d’ici peu.

- Qu’est-ce qu’il lui a dit déjà ? je reprends avec ce même sourire carnassier. Ah oui. Que mon gosse était faible, pour avoir été élevé par des suceurs de queue. J’ai appris récemment que ça fait des années que Milo se fait rabaisser comme ça. Ce connard joue avec sa vie.

Les rues défilent pour laisser bientôt place à un quartier plus riche et plus résidentiel. Comme Alessa, Giovanni a su user de sa fortune indécente pour se procurer un logement dégueulant de luxe. La maison n’est plus très loin. Une satisfaction meurtrière se réchauffe peu à peu dans mon estomac, d’autant plus encouragée par la présence de Léo. Comme au bon vieux temps.
Léo Reece
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Dim 5 Avr - 12:48
Mon amant se tend un peu plus sous ma question. Je fronce les sourcils sous la colère de son aura qui ne tardera pas à m'atteindre aussi. Milo ? C'est de lui qu'il s'agit ? Mon sang ne fait qu'un tour à ce que mon mari me rapporte. Je serre les dents, ne comprenant que trop bien la rage sourde qui le motive à présent. Même si ce n'est pas mon enfant, la haine se projette tout autant en moi. Ce connard ne perd rien pour attendre. Comment est-ce qu'un sac de merde pareil a-t'il pu se permettre de jouer dans le dos d'Eze si longtemps sans en subir les conséquences ? Un grognement m'échappe alors que mon poing se serre. Le reste de ma cigarette vole par la fenêtre.

« Je vois. Ça tombe bien, ça fait un bail que je rêve de lui éclater la gueule, à cette face de rat. »

Un sourire dangereux s'étire sur mes lèvres en écho avec le sien. Giovanni n'est pas prêt à ce qui l'attends. Il n'est pas prêt à la tempête de sang qui va s'abattre sur sa sale gueule à l'aide de nos poings. Ça me démange déjà, de le voir s'éclater au sol sous notre rage commune. Comme au bon vieux temps. Quand Eze et moi bossions ensemble. Le duo infernal que nous formions faisait des ravages, fut un temps. Retrouver ça, ce soir, juste ce soir, attise suffisamment les fibres de mon corps pour avoir hâte de déjà être devant sa porte.

Nous approchons, je le sais à la manière dont Eze regarde la route, les maisons qui défilent de moins en moins vite jusqu'à ce qu'il n'arrête la voiture. Mon regard suit le sien lorsqu'il se pose sur une baraque au luxe presque dérangeant. Je repère quelques caméras qui surveillent l'entrée. Eze les vois aussi, j'en suis certain. Reste à voir comment est-ce qu'il veut procéder.

« Je te suis. »

Nous sortons de la voiture. Je ferme la tirette de mon sweat avant de passer ma capuche sur mes cheveux. Je suis mon amant en posant mes yeux aux alentours, m'assurant le calme du quartier. Pas un chat. Ça n'en sera que plus facile. Docile, j'attends, dos posé contre le mur, surveillant que personne ne vienne fourrer son nez dans nos affaires en laissant Eze ouvrir les hostilités.
Ezekiel Reece
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Lun 6 Avr - 18:06
La voiture s’arrête dans la rue calme et silencieuse. Je coupe le moteur devant la maison du voisin de Giovanni. Mon regard plane sur la baraque signée Casalta. Léo fait de même, je le sens tout aussi tendu que je le suis à mes côtés. Mon bras se tend pour ouvrir la boîte à gants. J’y récupère une casquette pour dissimuler suffisamment mon visage de toute reconnaissance faciale et enfile une paire de gants. Le sang commence déjà à s’agiter dans mes veines, alors qu’une délicieuse et dangereuse tension s’étend sous la surface de ma peau. Léo parle. Je hoche la tête. D’un même mouvement, nous sortons alors du véhicule sans un mot de plus.

Le quartier est désert. Faut dire qu’il est loin de se prêter aux petits trafics nocturnes qu’on surprend quotidiennement à Brownsville. Mes pas avancent fermement sur le trottoir. Le tueur à gages s’adosse contre le mur sans que nous ayons besoin de communiquer. Mon doigt s’écrase longuement sur la sonnette, jusqu’à ce que du mouvement se fasse entendre de l’autre côté de la porte. Il met du temps à arriver, l’oncle Casalta. Il aura probablement eu du mal à tirer sa carcasse de son pieux, malgré le vacarme assourdissant du carillon agressif. Je relâche le bouton lorsque je décèle des jurons parvenir du bout du couloir. Mes phalanges s’étirent soigneusement avant que je ne fasse lentement rouler mon épaule. La porte s’ouvre et la sale gueule de Giovanni apparaît. Son nez émet un craquement sinistre sous le heurt brutal de mon poing. Son corps part en arrière. L’italien vacille dans une gerbe de sang et recule précipitamment pour tenter de retrouver l’équilibre. J’échange un regard avec Léo. La voie est libre.

Un dernier coup d’œil sur la rue m’indique que les lieux sont toujours vides. Je m’infiltre dans la maison en secouant mon poing quelque peu engourdi par le choc. Giovanni, sonné, se débat avec lui-même pour se relever.

- C’est quoi ton problème enfoiré ?! Casse-toi ou j’appelle les flics !

Mes poignes s’abattent sur son tshirt pour le remettre sur pied de force.

- Salut Giovanni, comment tu vas depuis tout ce temps ?

Mes yeux percutent les siens. Son expression se décompose lorsqu’il me reconnaît. Il se met à bafouiller mon nom, perdant brusquement de sa superbe. Les flics, ça fait pas peur aux mafieux. Même les connards de son genre le savent. Je le repousse sans ménagement dans la pièce la plus proche, à savoir un gigantesque salon aussi spacieux que luxueux. Il cogne contre la table à manger. Je m’invite dans les lieux d’une démarche lente et calculatrice, tandis que mon attention prend le temps de survoler les différents bibelots étalés sur les meubles. La colère gronde dans mes tripes, mais je m’applique à prendre mon temps. L’italien s’emmêle dans ses propres mots. Il peine à aligner deux phrases pour se surprendre de ma présence et me demander ce que je veux. J’ignore ses questions. Il semble avoir oublié la présence noire et silencieuse de Léo. Grave erreur.

- Qu’est-ce que tu penses de mon crochet du droit ? je marmonne en laissant mon doigt ganté parcourir une babiole fragile, probablement hors de prix, et odieusement laide.

Ma main se retire avec dédain. Mon regard s’abat de nouveau sur Giovanni qui essuie maladroitement son nez écarlate. Je le rejoins posément alors qu’un rictus mauvais étire mes lèvres.

- Je voulais avoir ton avis. Paraît que les suceurs de queue font signe d’une faiblesse accablante.

Mes poings saisissent de nouveau son vêtement pour le projeter en arrière, en direction de Léo cette fois.

- Tu confirmes ? je demande d’une voix bien trop doucereuse pour le sourire impitoyable qu’elle souligne.
Léo Reece
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Ven 10 Avr - 15:54
La sonnette résonne longuement dans toute la maison. A travers le calme de la rue, mon yeux se fixent sur le moindre mouvement, la moindre silhouette avant qu'enfin, le plus désagréable s'arrête. Mon regard accroche à peine les mouvements de mon amant qui se prépare à recevoir notre ami comme il se doit. Je ne retiens pas le fin sourire que cela pousse sur mes lèvres. La porte s'ouvre. Son poing part d'un coup d'écraser dans la sale gueule de rat du propriétaire des lieux. Eze ne tarde pas à passer la porte après que nous ayons échangé un dernier regard. Que le jeu commence.

Docilement, je suis mon amant, me faisant discret, tapis dans son ombre au point qu'il semble oublier mon existence. Tant mieux. Ça n'en est que plus jouissif. J'entre à mon tour, récupérant mes gants dans mes poches pour les enfiler avant de fermer soigneusement la porte derrière moi. Mon regard s'égare vaguement sur la décoration, les lieux en eux même. Je repère les fenêtres, les portes qui nous permettraient de nous échapper en vitesse, juste au cas où. Mon attention se repose finalement sur les deux comparses à quelques mètres devant moi. Mon mari à repousser le cloporte jusqu'à un grand salon. Je ne peux m'empêcher de l'observer. Eze dans son élément, jouant avec sa victime. Ezekiel dans toute sa splendeur. Quant à moi, j'entre à peine dans la pièce, attendant mon heure avec patience. Doucement, je fais rouler mes épaules, prépare mes muscles à ce qui va suivre en restant loin de la vue de Giovanni qui n'a d'yeux que pour mon amant.

Puis, il le rejoint pour le repousser vers moi avec force. L'insecte tient à peine sur ses jambes. Il manque de se vautrer au sol, se rattrape comme il le peu, suant à grosse gouttes à travers son t-shirt déjà imbibé de sang et de transpiration. C'est dégueulasse. Tout en cet homme est une horreur, un véritable supplice. J'en aurais presque un relant de dégoût, si je n'étais pas d'un coup si pressé de la suite des évènements. Giovanni recule encore, jusqu'à ce heurter contre mon torse. Je le toise d'un regard froid tandis qu'il se retourne pour me faire face, les yeux exorbités. Sa peur brille dans ses iris. Elle alimente le feu qui brûle sauvagement en moi. Lentement, un sourire carnassier s'étire sur mes lèvres.

« Salut Giovanni. Tu te rappelles de moi ? »

Bien sûr qu'il s'en rappelle. Je peux le lire dans son regard affolé. Dans mon prénom qu'il tente de prononcer maladroitement et dans son sourire crispé sur son visage. Il tente de reculer, mais je ne lui en laisse pas le temps. Mon poing part en un coup violent, explose dans son ventre pour le mettre à terre. Sa respiration se bloque, il se plie en deux sous la violence du choc, dégobille à même le sol. Aurais-je frapper un peu trop fort ? Lentement, je m'abaisse à sa hauteur.

« Moi je me rappelle très bien de toi. »

Je lâche un rire sinistre à son oreille. Mes doigts partent se loger dans ses cheveux pour le relever. Le deuxième coup est donné, le renvoyant droit sur mon amant à l'autre bout de la pièce. J'agite mes doigts dans l'air, retrouvant le bonheur de sentir la douleur de mes phalanges.

« J'crois qu'il a pas bien compris ta question, Eze. »
Ezekiel Reece
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Jeu 23 Avr - 19:51
L’italien trébuche et recule maladroitement sous mon impulsion malveillante. Ses bras potelés s’agitent dans les airs d’une manière tout à fait ridicule. Giovanni sue à grosses gouttes. Tous ses instincts hurlent au danger. Il me fait penser à un lapin pris au piège. Son regard fou fuse dans tous les sens, son cœur bat à tout rompre, et pourtant, il n’est pas foutu de se sortir lui-même de ce merdier. Il butte contre Léo qui lui bloque tout retrait. Il sursaute. Je l’entendrais presque couiner comme un gibier affolé. Il semble reconnaître mon mari – quoi de plus étonnant après tout, lui qui s’est pris un malin plaisir à balancer des chiures sur mon mariage -  car il bafouille son prénom. Son attention alterne entre Léo et moi. Un rictus crispé et peu crédible étire plus ou moins ses joues.

- Ça-ça doit être une erreur les gars ...
débite-t-il entre ses lèvres confuses.

Je souris en coin. Le tueur à gages envoie son poing rencontrer le fond de l’estomac de l’italien. Je reste de marbre alors qu’il manque de s’écrouler sur le tapis. Léo entre en jeu à son tour. Sa voix grave et dangereusement caressant hérisse involontairement l’épiderme de mes avant-bras. Mon esprit s’ébranle. Le goût du jeu, la saveur de la justice vengeresse et la symbiose de ce duo me galvanisent. Giovanni est remis sur pied. Un deuxième coup de poing l’étourdit. Il vole dans ma direction. Mes poignes le stoppent en attrapant fermement son t-shirt. Un coup de pied bien placé à l’arrière de son genou le fait plier. Un cri de surprise lui échappe. Cette fois, l’oncle Casalta s’étale par terre pour de bon.

- C’est vrai ça, Giovanni ? Tu veux que je répète la question ?

Toute trace d’amusement à quitter mon être. La colère, froide et pétillante, vibre sous ma peau. Elle anime les muscles de mes mâchoires et fait bouillir le sang dans mes veines. Mes yeux ne le quittent plus. Mes poings se serrent. L’homme au sol cherche son air. Je ne lui laisse pas le temps de rassembler ses idées. Ma jambe s’anime, et l’instant d’après mon pied cogne de toutes ses forces contre son ventre. Un cri muet jaillit de sa bouche. L’oxygène lui manque, chassé de force par le coup impitoyable.

- Qu’est-ce que t’as fait à Milo, hein gros lard ? je siffle entre mes dents.

Un deuxième coup de pied part alors que l’italien tente lourdement de rouler sur le ventre pour se protéger. Ses côtes grincent méchamment sous l’attaque.

- A quel foutu moment tu t’es dit que t’en prendre à mon fils serait une bonne idée ?

Je le toise avec un dégoût glacial. Giovanni crache ses tripes contre le parquet. Il est déjà complètement amorphe. Agacé mais loin d’être satisfait, je laisse mon attention planer sur la pièce jusqu’à tomber sur une bouteille de scotch hors de prix rangée sur une petite console. Il ne me faut que quelques enjambés pour faire l’aller-retour. Je débouchonne le récipient pour verser la moitié de la précieuse boisson sur la sale gueule de celui qui aurait pu être mon beau-frère dans une autre vie. La fraîcheur du liquide le ramène de force à la réalité, combinée à la crainte probable qu’il s’agisse d’un produit inflammable. Il patauge dans la flotte et sa propre masse corporelle, incapable de passer outre sa panique pour se relever. Alors, c’est par pur mépris que mon talon vient le repousser contre le sol.

- J’suppose que ça te fait bander de t’en prendre à un gosse. Tu sais quoi mon vieux ? Moi, c’qui m’éclate, c’est de régler leurs comptes aux sacs à merde dans ton genre.

Je me débarrasse de la bouteille sur la table à manger en bois massif juste à côté. Le verre claque dans les airs. J’inspire longuement tout en reportant mon regard sur mon compagnon du crime. L’ombre d’un sourire parvient à ourler le coin de mes lèvres.

- Tu pourrais me dépanner d’une clope ?

Du calme Giovanni. C’est pas toi que je vais faire partir en rôti. Ou du moins, pas tout de suite.
Léo Reece
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Dim 17 Mai - 14:14
Mon regard suit l'italien jusqu'à dévier sur mon amant. Un sourire malsain déforme mes lèvres en l'observant agir, démolir lentement ce porc à l'aide de ses poings vengeurs. Je peux lire dans son regard toute la noirceur qui habite mon mari. Même lorsque Giovanni est au sol, son ombre dangereuse plane au dessus de lui, insatisfaite que l'homme soit si faible, déjà occupé à gémir son mal être en suant à même le sol. J'en profite pour investir plus pleinement la pièce, laisser mon regard explorer les lieux avant de revenir vers eux. J'intercepte la main de Eze s'emparant d'une bouteille, qu'il s'applique à déverser sur le corps du salop presque inconscient. L'alcool fait son effet, il s'agite, s'éveille avec la crainte suant de chacun de ses pores. Mon sourire s'étire avant que mon regard ne remonte sur le visage de mon amant. D'un mouvement fluide, je sors un paquet de cigarettes de mes poches, en sortant deux avant de le remettre à sa place tandis que je franchis la distance qui me sépare de mon époux, lui offrant la sienne d'un sourire entendu, le regard brillant, galvanisé par notre petite vengeance. Il serait si simple, de lui mettre une balle de la tête, à cette ordure. Beaucoup trop simple. Il n'y aurait pas ce plaisir, que je peux lire dans les prunelles de mon homme. Il n'y aurait pas cette excitation sourde que nous partageons. Cette prise au jeu délicieuse, qui fait s'agiter mon sang dans mes veines alors que j'allume ma propre cigarette, relâchant la fumée qui s'enfuit entre nos visages. Lentement, mes iris échouent sur notre victime, avant que je m'empare du reste de scotch posé sur la table.

« Quel gâchis. »

Mon attention se tourne sur des verres, laissés à l'abandon un peu plus loin. J'emmène la bouteille avec moi pour nous servir, vidant le contenu jusqu'à la dernière goutte avant d'y rajouter des glaçons. J'apporte son verre au mafieu après avoir longuement tiré sur ma cigarette, le lui offrant en un tintement cristalin. Une première gorgée se glisse sur ma langue après que je me soit à nouveau détourné d'eux, reprenant mon exploration des lieux jusqu'à tomber sur une boite que je n'ai aucun mal à reconnaitre. Mon sourire s'étire sur mon visage tandis que j'approche, ouvrant le receptacle en bois pour y découvrir quelques cigares cubain. Un classique. Mais ce n'est pas eux qui m'intéresse. Mais plutôt ce qui les accompagne. Mes lèvres se muent en un sourire sadique tandis que je m'empare du coupe cigare entre mes doigts.

« Regarde ce que j'ai trouvé Eze... »


Ma voix grave ronronne presque tandis que je relève les yeux en sa direction, activant l'objet entre mes doigts. J'ai très, très envie de l'utiliser à présent. Mais avant, il vaut mieux relever la carcasse immonde de ce fils de pute. Je relâche la boite, laissant le couvercle retomber dans un petit claquement avant d'aller chercher une chaise, que j'amène près de la victime en un bruit horrible, laissant les pieds du meuble crisser sur parquet jusqu'à ma cible. Avec précaution, je me déleste de ma clope sur la table, le temps de relever le tas de graisse qui git encore au sol, le tirant avec force jusqu'à ce qu'il atterrisse sur le siège. Je m'abaisse un peu à sa hauteur, ne me départissant pas de mon sourire. Lentement, je reprend une gorgée de mon verre, puis récupère ma cigarette, sur laquelle je tire longuement, laissant le temps à Giovanni de balbutier quelques suppliques incompréhensibles.

« On va jouer à un petit jeu. A chaque fois que tu diras une connerie, je couperais quelque chose.... Avec ça. » dis-je en agitant mon nouveau jouet devant ses yeux.

J'admire la peur qui se presse sur ses traits, les larmes qui menacent de couler le long de son visage gras.

« Je t'en prie... Je-Je voulais pas... J'ai rien fait à Milo... Pitié... »

Un rire me secoue avant que je ne me relève.

« On a même pas encore commencé que tu ruines déjà tout. Tu as de la chance, je suis un peu plus patient que mon mari. »

Je recule de deux pas, venant me loger contre mon amant avec flegme, prenant appui sur son épaule, impatient de voir la suite des évènements.
Ezekiel Reece
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Ezekiel Reece
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Jeu 16 Juil - 16:10
Je suis du coin de l'oeil le mouvement de Léo pour le verre d'alcool. Une partie de moi s'ébroue à l'idée de le voir boire à nouveau, alors même que nous n'avons pas eu de conversation concernant son penchant inquiétant pour la boisson. Ce ne sont que des suppositions, des soupçons inavérés, mais j'en suis malgré tout persuadé ; Mon mari s'est dangereusement avancé sur le chemin escarpé de l'alcoolisme. Néanmoins, je garde mes remarques pour moi. Je la ferme et conserve l'essentiel de ma concentration sur ce que nous sommes en train de faire. C'est clairement pas le bon moment. Mes doigts gantés attrapent le verre que Léo me tend. Mes iris s'attardent un instant sur le liquide ambré que je fais tourbillonner dans le récipient d'un habile mouvement de poignet. Mais je ne prends pas la peine d'y goûter. Je veux garder les idées au clair. Mon attention remonte de nouveau vers Giovanni, qui à présent se fait hisser sur une chaise par la force du tueur à gages. Léo se délecte de la situation, susurrant ses menaces d'un ton doucereux et inquiétant. Mes inquiétudes sur son état de santé s'envolent bien vite, écrasées par la flamme du jeu malsain que nous orchestrons. L'ombre d'un sourire sarcastique étire mes lèvres alors qu'il dévoile la nouvelle idée qui vient de germer dans son esprit aussi impitoyable que cruel. Entre les mains de Léo, Giovanni aurait fini en charpie. De la manière la plus littérale qui soi.

J'abandonne le verre auquel je n'ai toujours pas touché sur la table en bois vernis. Mes jambes s'avancent d'un pas, rejoignant mon amant dans cette valse malsaine. L'italien est blanc comme un linge. Il semble à deux doigts de se liquéfier sur la chaise, incapable d'essayer de se lever pour échapper au regard noir de Léo. « Je t'en prie... Je-Je voulais pas... J'ai rien fait à Milo... Pitié... ». Mes paupières se ferment un léger instant, le temps de prendre une longue inspiration salvatrice. Et m'empêcher d'exploser le visage de ce fils de pute contre le tapis à coups de pieds. Le tueur à gages ricane, se redresse, et me rejoint dans ce qui semble être un duo terriblement effrayant aux yeux de l'oncle Casalta. Sans avoir besoin de le voir, je le sens jouer avec le coupe-cigare entre ses doigts, promesse latente de ce qui attend l'italien s'il vient à bout de notre patience. Pourtant une voix claire et dure résonne encore et encore dans mon esprit ; les choses ne doivent pas aller trop loin, c'est un avertissement, pas un règlement de compte. Mais ça, Giovanni n'a pas besoin de le savoir.

- T'as pas l'air d'avoir compris, Giovanni, je lâche en tirant sur ma cigarette.

Il s'agite, tente de parler, mais se pétrifie à l'instant où je m'approche de nouveau. Je m'accroupie à ses côtés, plongeant franchement mon regard sombre dans le sien.

- Léo a pourtant été clair. Chaque fois que tu dis une connerie, il s'amusera avec ça, j'expose en désignant du menton l'objet entre les mains de mon comparse du crime. C'est simple, non ? Me dis pas que t'es encore plus con que ce que t'en as l'air.

Je relâche la fumée nocive de ma clope dans sa direction. Les vapeurs de tabac agressent aussitôt ses yeux pour le plaisir de le rendre encore un peu plus fou. Mon poing se lève pour empoigner le col de son tshirt.

- Ne dis pas que tu n'as rien fait à Milo, espèce de sac à merde. Ca fait des années que tu te permets certaines choses envers mon fils. Et je peux te garantir que si ce gosse n'avait pas besoin un tant soi peu de stabilité dans sa vie, tu serais déjà quatre pieds sous terre.

L'envie me ronge de lui écraser le bout incandescent de ma cigarette sur la langue, pour lui faire passer l'envie d'ouvrir sa sale gueule et de prononcer à nouveau ce qu'il s'est permis de dire à Milo. Une pulsion sanguinaire qui pulse en moi et que je peine à réfreiner.

- Ok, ok ... J'ai-j'ai peut-être dit certaines choses à M...

Je l'interromps dans sa laborieuse tentative d'explications par un sifflement réprobateur. Mes yeux coulent vers Léo, dans une conversation silencieuse. Giovanni comprend immédiatement que le prochain geste de mon mari sera pour lui couper une phalange.

- NON ! S'il vous plaît ! Léo, Ezekiel ... Je .. D'accord ! Je n'aurais pas dû dire tout ça à Milo ! Je suis désolé, je suis vraiment désolé ! F-Faites pas ça, j'vous en supplie ...

Mon regard n'a pas décroché celui de mon amant. Sans parler, nous comprenons tous les deux que nous pourrions désormais faire tout ce que nous voudrions de Giovanni. Un sourire moqueur éclaire brièvement le coin de ma bouche, signe de victoire, avant que je ne me tourne de nouveau vers notre malheureuse victime.

- T'es sur la bonne voie Giovanni. Continue comme ça.

- Je ... J'recommencerai plus, d'accord ? Je le laisserai tranquille, ton môme !

J'ai un ricanement narquois en le voyant chialer et agripper à mon bras. Giovanni a de toute évidence réellement les boules de finir couper en tranches comme un saucisson par Léo. Une odeur âcre monte finalement jusqu'à mon odorat, me faisant alors découvrir une tâche humide au niveau du pantalon de l'italien. Je fronce le nez et le relâche d'un geste vif avant de me relever.

- Je le crois pas. Ce porc s'est pissé dessus.

L'italien renifle et s'étouffe dans ses sanglots retenus avec peine. C'est minable.

- J'espère que tu sais tenir tes promesses Giovanni. Et que tu sais tenir ta langue. Un petit conseil : t'as plutôt intérêt à dire que t'es tombé dans tes escaliers.

Je lui lance un ultime regard dédaigneux. Il n'a toujours pas bougé de son siège, terré contre le dossier comme un animal affolé.

- Tu veux lui dire au-revoir, Léo ?
Léo Reece
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Dim 19 Juil - 15:22
Ezekiel se déplace tandis que je reste en retrait, sagement derrière lui, jouant avec mon nouveau jouet tout en observant la scène. Mon regard ne lâche plus la sale trogne de l'oncle, alors que mes doigts font fonctionner le coupe cigares dans le vide, prêt à l'utiliser sur lui à la moindre occasion offerte. Ou du moins, c'est bien ce que je fais croire à ce vieux porc. Je garde un royal silence tandis que mon mari achève notre victime, faisant apparaitre un sourire sur mes lèvres. Un sourire dangereux, tout autant que les menaces qui sont dévoilées. Giovani se décompose plus encore, supplie même, s'accrochant désespérément au bras de mon amant pour m'empêcher d'agir, pour jurer qu'il ne recommencera plus. J'échange un regard avec mon complice, satisfait de la réaction attendue. A ce stade, nous pourrions tout faire à cette raclure, il obéirait, il ramperait à nos pieds dans l'espoir d'épargner sa misérable vie.

Une grimace fini par déformer mes traits, miroir de l'irritation soudaine d'Eze. Qu'est-ce que c'est que cette odeur horrible ? Mon amant répond à ma question muette avant même que je n'ouvre la bouche. Ce connard s'est pissé dessus. Je lui adresse un regard écoeuré, dégoûté de ce rat que je rêve de voir plus à terre encore. Mais je me retiens. Ce n'est pas comme ça que ça doit se terminer. Ce n'est pas ce que veux Eze. Alors, je me contente de reprendre un peu de bourbon, avant que finalement, le mafieux ne récupère mon attention entière. Giovanni à l'air d'avoir eu sa dose. Lentement, je me détache de la table, m'approche, de manière à ce que l'italien me donne à nouveau toute son attention.

« T'as plutôt intérêt à te tenir à carreaux, Giovanni. A partir de maintenant, je te surveille. Au moindre pet de travers, la moindre remarque, je reviendrais m'amuser, quand tu t'y attendras le moins. »

Je lui offre un sourire flamboyant, faisant s'agiter une dernière fois le coupe cigare entre mes doigts avant de me relever.

« Et crois moi, je n'aurais pas la même patience, la prochaine fois. »

D'un habile mouvement, j'envoie la pièce de métal sur la table, abandonnant l'oncle pour de bon.
Ezekiel Reece
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Dim 19 Juil - 17:41
Un dernier regard lourd de menace et je tourne les talons dans le couloir de la luxueuse barraque. Je n'ai pas besoin d'échanger avec Léo pour que nous sachions tous les deux qu'il ne faut plus s'attarder ici. L'italien va probablement mettre du temps avant de se remettre de ses émotions, de laver sa fierté tâchée d'alcool et d'urine, et de se rendre à l'hôpital pour soigner les conséquences de son passage à tabac. Mais peut-être que les voisins ont entendu quelque chose. Ou peut-être que quelqu'un a remarqué la voiture garée à deux maisons de là. Quoi qu'il en soi, mieux vaut disparaître comme nous sommes arrivés ; sans bruit, et sans crier gare.

La portière se referme derrière moi un quart de seconde avant que je ne tourne la clé pour lancer le moteur. Nous n'avons toujours pas rompu le silence lorsque la voiture repart à travers le quartier résidentiel dans le plus grand des calmes. Mes yeux restent rivés sur la route qui défile droit devant. La colère et la vengeance brûlent encore dans mes veines, mais cette vision m'apaise. Il faut du temps avant que ça redescende. Si j'avais écouté mes plus basiques instinct, Giovanni serait mort, ou probablement en train de hurler de souffrance. L'animal meurtrier et sanguinaire qui gronde en moi a parfois cet aspect effrayant ; à certains instants je ne suis plus tout à fait certain de pouvoir totalement de contrôler.

Le paysage citadin s'essouffle pour un tableau plus calme et épuré. La voiture s'enfonce sur une petite route déserte et non-éclairée. Ce n'est pas exactement le bon chemin pour déposer Léo au bar. Mais ce n'est pas non plus comme si j'avais envie de le laisser de nouveau disparaître dans la nature aussi rapidement. Les choses sont devenues bien plus délicates depuis que les flics ont débarqué à Brownsville pour lui faire la peau. Le tueur à gages est obligé de se planquer, là où même moi je ne saurai le trouver.

Un calme plus serein parvient finalement à soulager mon souffle. Je gare enfin la caisse sur le bas-côté. Les phares s’éteignent, et le noir de la nuit nous englobe presque aussitôt. Peu de temps du moins, puisque les étoiles d'un ciel d'été sans nuage ne tardent pas à venir poindre le bout de leur nez.

- J'ai besoin d'une clope, je glisse à mon amant avant de m'extirper de l'habitacle.

Et de m'arrêter pour respirer un bon coup. D'un geste, je me débarrasse de la casquette et des gants noirs que j'avais enfilé avant d'entrer chez Giovanni. Le tout finit sur la banquette arrière. L'air du dehors est frais. C'est revigorant. Je fais quelques pas dans l'herbe humide et m'allume une clope. Ma tête se rejette alors en arrière, savourant le spectacle stellaire.

- C'était comme au bon vieux temps, hein, je souffle, l'ombre d'un sourire aux coins des lèvres.

C'est peut-être ça qui me reste en travers de la gorge ce soir. Encore un regret qui n'arrive pas à passer. Mes yeux se reportent finalement sur Léo.

- Merci de t'être joint à la fête ce soir.
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Lun 20 Juil - 12:29
Les menaces sont lancées. Je sais que Giovanni ne fera pas l'erreur de me provoquer et de jouer avec mes pieds. Je le sais aux larmes qui dégoulinent sur son visage grais et transpirant autant qu'à la tâche indécente qui à ruiné son pantalon. Il a eu la peur de sa vie. Ça devrais lui suffire. Et si jamais ce n'était pas le cas, je me ferais un plaisir de le lui rappeler dès que j'en ai l'occasion.

En attendant, nous quittons enfin sa demeure. A pas de loup, tel des ombres, nous traversons le luxe d'une maison bien trop grande pour lui jusqu'à nous retrouver dehors. Eze et moi n'échangeons rien durant de longues minutes. Pas un mot. Rien de plus que des regards entendus, qui ont le dont de me plonger dans un mutisme étrange. Bien au delà de la colère grondante qui a prit ses aises dans mes trippes par la faute de l'italien, c'est un sentiment bien étrange qui m'enserre lorsque mes yeux se fixent sur la route qui défile devant mon regard. Je peux sentir à quel point Ezekiel est encore à cran. Tout comme toute cette situation me renvoie des années en arrière. Combien de fois ne nous étions pas retrouvés dans une situation similaire ? A se retrouver pour l'un ou l'autre coup ? Le regret et la nostalgie se mêle dans ma tête. Elles m'enrobent au point que je deviens incapable de poser les yeux sur mon époux. Je n'ai même aucune idée d'où est-ce qu'il m'emmène. Je suis trop perdu dans mes pensées et mon ressenti pour réellement m'y intéresser. Nous pourrions rouler des heures entières ainsi, loin du monde et de nos problèmes, loin de Giovanni et de Zayn. Y penser fait poindre une douleur dans ma poitrine que je peine à réfrenner, malgré tous mes efforts.

La voiture s'arrête sans que je m'y attende. Eze m'oblige à quitter mes réflexions, si bien que je me retrouve incapable d'avoir le réflexe approprié lorsque mes prunelles se posent sur lui. Cela ne dure qu'un instant. Un tout petit instant, ridicule, alors que la lumière s'éteint et que la nuit nous enrobe de son manteau. Mes yeux le scrutent, à travers les rayons de la lune, avant que sa voix grave ne résonne encore. Le besoin de nicotine se fait sentir. Il étire un léger sourire sur mes lippes. J'avoue qu'une bonne clope ne serait pas de refus. J'imite mon comparse, me débarassant enfin de mes gants tout en ouvrant en grand la tirette de mon pull pour être plus à l'aise. Ma capuche quitte ma tête alors que je sors à mon tour de l'habitacle. Sans le vouloir, j'accroche à nouveau la silhouette d'Ezekiel qui s'éloigne de la voiture, portant à ses lèvres le cancer qui le dévorera un jour ou l'autre. Je suis tiraillé. Je sais à quoi il joue. Enfin, je pense le savoir. Et ce n'est pas une bonne idée.

Pourtant, j'approche à mon tour. Mes doigts s'invitent d'eux même dans sa poche pour y récupérer son paquet de clopes dans lequel je me sers. La flamme d'un briquet jailli de ma main, seule lumière dans cet océan noir qui nous est offert. Aussitôt allumée, je relève la tête, me soulant à mon tour du spectacle stellaire au dessus de nos têtes. C'est toujours aussi renversant. Toujours aussi stupéfiant. Voilà bien une chose dont j'espère ne jamais me lasser.

« Ouais... Comme au bon vieux temps... »

Ma cigarette trouve sa place entre mes lèvres sans que je ne décroche mes yeux du ciel. Un soupire s'évade de ma bouche, avant que la voix de mon amant ne s'adresse à nouveau à moi. Mes lèvres se muent en un sourire en coin alors que je chasse d'un mouvement de la main ses remerciements.

« Me remercie pas. »

Après tout, j'avais envie d'en faire voir de toutes les couleurs à cette enflure depuis bien longtemps déjà. Mon regard s'écoule des étoiles pour rejoindre enfin le sien.

« C'était marrant. On refait ça quand tu veux. »


Mon sourire s'étire un peu, avant que je ne rompe le contact. Mon regard retombe sur l'herbe à nos pieds, puis retourne se loger près de la lune. Il est temps de rentrer, à présent. De retourner à nos vies, comme à chaque fois qu'on se croise. C'est le deal pas vrai ? Pourtant un goût âcre me reste en bouche rien qu'à l'idée qu'il me raccompagne pour de bon.
Ezekiel Reece
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Lun 20 Juil - 19:41
L'odeur néfaste de la cigarette écrase le parfum humide de la flore nocturne. Ca m'englobe et me soulage, peut-être tout autant que le ciel calme et immuable. Léo tire sur sa clope et me glisse un sourire en rejetant mes remerciements. Mes lèvres l'imitent par réflexe. Je ne le lâche pas des yeux alors qu'il se perd un instant dans la voûte céleste. Un léger frisson remonte jusqu'à ma nuque, mais je ne saurais dire si c'est dû au froid de la nuit se refermant délicatement autour de moi. Léo parle de nouveau. Je me laisse réchauffer par sa voix. Le sens de son propos, lui, me fait sourire encore. Pour de vrai cette fois. Un réel amusement secoue brièvement et silencieusement ma poitrine. C'était marrant. On refait ça quand tu veux. C'est vrai que c'était particulièrement satisfaisant. Rien que de revoir la gueule que tirait Giovanni, une envie de rire me démange le creux du ventre. Mais bon sang, le commun des mortels fait ce genre de remarque après un tour à la fête foraine. Pas après avoir terrorisé quelqu'un au point de le voir se pisser dessus. Léo et moi avons vraiment un putain de grain.

Et cette révélation qui n'a rien d'inédit n'est pas pour me déplaire. Parce que c'est rassurant, quelque part, de constater que certaines choses ne changent pas. Nous deux, contre le reste de cette foutue humanité. Comme au bon vieux temps.

Mon regard ne s'est toujours pas délogé du sien lorsque je récupère la cigarette coincée entre mes lèvres. D'un pas, j'avance et tends le bras jusqu'à atteindre sa main. Mes doigts attrapent les siens et l'attirent doucement vers moi, chassant le résidu de distance qui nous sépare. Ma bouche se glisse contre la sienne dans un baiser sage mais non moins chargé de sens. Je goûte à la saveur piquante du tabac qui demeure sur ses lèvres. Je me délecte de ce contact que j'ai pu m'interdire, nous interdire, une bonne centaine de fois. Je me laisse fondre aux sensations irremplaçables que ça engendre en moi, sans pour autant perdre le contrôle de ma volonté capricieuse. Un frémissement m'ébranle de nouveau, mais de l'intérieur cette fois. Je ne m'attarde pas. Je ne cherche pas à prolonger l'échange pourtant insatiable. Mon corps recule, réinstaure espace décent. Mais mes doigts restent liés aux siens. Mes yeux retrouvent le noir sans fond de ses iris, dans lesquelles même les étoiles ne parviennent à trouver un reflet.

- Tu veux rentrer ? je souffle alors dans le silence précieux et fragile de la nuit.
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Sam 15 Aoû - 2:20
Ma plaisanterie lui tire un sourire, un vrai, que mes yeux happent brièvement avant de s'éclipser vers les cieux. Le voir ainsi me fait toujours autant d'effet. C'est tellement rare de sa part que je grave ces minuscules moments dans mon esprit à chaque fois, effaçant sans même le vouloir le masque si sérieux qu'il arbore naturellement. C'est typiquement dans ce genre de moment, que je réalise un peu plus à quel point je suis encore mordu de lui. Je ne peux pas le nier, ce serait ridicule.

Un léger silence prend place entre nous, seulement bafoué par nos souffles recrachant le cancer qui brûle nos poumons. Mon regard retourne machinalement sur lui alors qu'il s'agite, se déplace. Je le laisse attraper ma main pour me tirer vers lui sans vraiment le vouloir, encore amusé. J'ai a peine le temps de réaliser ce qu'il est en train de faire que je me retrouve piégé par ses lèvres emprisonnant les miennes dans un baiser bien trop chargé de sens à mon goût. Pourtant je ne cherche pas à y échapper. La surprise passée, mes paupières se ferment d'elles-même, un soupir s'écrasant contre ses lippes charnues. Il y a beaucoup trop de choses dans ce baiser, beaucoup trop pour que je me risque à toutes les distinguer. Mes doigts libres trouvent d'eux-mêmes leur place, s'accrochant au bas de sa chemise comme pour l'empêcher de s'envoler. Je fonds contre sa bouche, profite de ce rare moment où je le sens s'abandonner, juste une fraction de seconde, juste pour moi.

Lentement, nos bouches finissent par se séparer. Un frémissement remonte ma nuque alors que le manque de ses lèvres se fait déjà ressentir. Ça fait longtemps. Trop longtemps. Même si je ne l'assumerais jamais. Même si une partie de moi hurle de rentrer à la planque, pour éviter l'éternel recommencement de nos conneries, l'autre à déjà été vaincue, terrassée par le regard qu'il me lance lorsque nos prunelles se croisent à nouveau. Je le déteste, d'avoir autant d'emprise sur moi. Je me déteste, pour ne pas savoir résister à tout ça comme je le voudrais.

Un fin sourire fini par percer mes lèvres, achevant la réflexion qui passait dans ma tête au moment où il me demande si je veux rentrer. Je le déteste, d'être aussi charmant à cet instant précis. Il me connait trop bien. Beaucoup trop bien. Il sait parfaitement quoi dire et quoi faire pour me faire craquer et baisser ma garde. Mes doigts liés aux siens s'animent lentement en une caresse furtive. Comment peut-on être à la fois le plus gros connard de la terre et être aussi romantique ?

«  Je devrais. Ce serait plus raisonnable. »

Ma main quitte sa chemise que je serrais encore le temps de tirer sur ma cigarette perdue au bout de mes doigts.

« Pourquoi, tu as autre chose à me proposer ? »
Ezekiel Reece
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Ezekiel Reece
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Dim 16 Aoû - 13:39
Je me perds une fraction de seconde dans ce contact chaste mais pourtant précieux de nos lèvres réunies. Rien qu'un instant, au cours duquel mon corps se détend véritablement. Mes épaules se relâchent. La pression perpétuelle qui m'anime s'allège. Et mes idées sombres disparaissent, emportées par la légère brise qui nous effleure. Léo ne me repousse pas. Il ne cherche pas non plus à se dérober avant que je ne décide moi-même de reculer. Ses yeux répondent aux miens. Calmes et chauds. Ses doigts relâchent le bas de mon sweet. Les autres, pourtant, restent ancrés au creux de ma main. Sa réponse glisse dans l'air comme une caresse. Sans me ravir ni me déplaire, celle-ci me tire un doux sourire. Raisonnable. Depuis quand lui et moi sommes des types raisonnables ? Depuis trois ans, Eze. Depuis que vos chemins maculés de sang se sont éloignés. Vraiment ? J'ai du mal à y croire. J'ai beau accepter sa réponse, j'ai du mal à y croire. La caresse infime que son pouce dessine sur le dos de ma main semble m'encourager en ce sens.

Le bout incandescent de sa cigarette réapparaît entre nous deux et m'arrache alors du spectacle intense de ses prunelles obscures. Léo reprend la parole. Ses mots s'insinuent en moi. Je dissimule un nouveau sourire en l'imitant pour tirer sur ma propre cigarette. Mon regard se détourne de lui un instant pour se poser sur le décor alentour. Ma vision s'est peu à peu accoutumée au noir du paysage. Tout n'est plus si sombre désormais. L'endroit est apaisé, immobile et silencieux. Le tumulte de la ville paraît si loin soudain, inatteignable.

- Eh bien … je reprends en recrachant ma fumée cancérigène. Il y a quelque chose que j'ai toujours trouvé dingue. Toi et moi, on vit la nuit. Et pourtant, on n'a jamais réellement pris le temps de profiter de … tout ça.

Je coince ma clope entre mes lèvres pour désigner d'un geste vague l'étendue céleste qui se déploie face à nous. Le ciel est semblable à un voile de velours bleu sombre. Dessus, semblent avoir roulé une multitude de diamants scintillants. Et au centre de tout ça, des constellations et des nuances nuageuses, un magnifique croissant de lune siège silencieusement. Je souris de nouveau.

- Alors, si jamais ça te dit de profiter encore un peu du spectacle …

Je lui lance un regard avant de me tourner de nouveau vers lui. Ma main n'a toujours pas lâché la sienne, et je me permets même de reproduire cette caresse subtile qu'il m'a offert tout à l'heure.

- C'est toi qui décide, je souffle en récupérant ma cigarette entre mes doigts libres, entièrement tourné vers ses désirs.
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Dim 16 Aoû - 14:09
« Toi peut-être... Ce n'est pas mon cas. »

Des soirées à me perdre dans l'immensité des cieux parés d'étoiles, j'en avais passée d'innombrables, aux côtés de Scylla. Plus d'une fois, nous nous étions retrouvés sur le toit de notre immeuble pour admirer ce spectacle dont je ne me lassais pas. Mais avec lui, nous n'avions jamais pris ce temps. Jamais. Nous étions toujours occupés ou nous ne profitions pas assez de choses aussi simples. Cela avait changé pour moi lorsqu'il avait disparu. J'avais regretté alors, de ne pas l'avoir fait. De ne pas avoir pris le temps pour des choses aussi simples. La proposition à un goût à la fois doux et amer à mon oreille. Elle me ramène un peu trop brusquement à notre situation, à tout ce bordel qu'il me fait traverser. Une fois de plus, je suis écartelé, perdu entre mon coeur qui crie de rattraper tout ce temps perdu et ma tête qui me cesse de me rappeler quel monstre mon mari peut être à mon égard.

La proposition reste en suspend un moment dans l'air. Le temps de ma réflexion s'éternise un peu trop à mon goût, fouettée par la tendre et légère caresse qu'il exerce sur ma main. Je tire sur ma cigarette, les yeux perdus dans l'immensité bleue, m'amusant des dessins de fumée qui s'étirent au dessus de nos têtes.

« Pourquoi pas, après tout. » lâchais-je dans un soupir, rendant les armes, au moins le temps de quelques minutes.

Ensuite, je rentrerais à la planque, je rejoindrais Jade et passerais la soirée avec elle, une fois n'était pas coutûme. Un moment de répit avant de retourner à nos vies tumultueuses, ce n'était pas de refus. Je me glissais hors de sa prise pour prendre place à même le sol, m'allongeant dans l'herbe sans plus attendre. A peine installé, je lâchais un soupir fatigué, détendant mes muscles et profitant enfin d'un peu de calme, les yeux rivés vers le ciel après un énième regard à l'attention de mon époux.

« Tu m'as pas dit, comment t'as fait pour te libérer du chauffage de la planque ? »


Un sourire amusé s'invite sur mes lèvres lorsque la question est posée entre deux bouffées de tabac. La vision de son corps attaché, prisonnier de la planque de fortune dans laquelle nous nous étions réfugiés m'apparaissait comme si c'était hier. J'avais vraiment hâte d'entendre ses explications.
Ezekiel Reece
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Dim 16 Aoû - 22:13
Ce qu'il rétorque me fait hausser un sourcil de défi. Déjà fait, ah oui ? Voyez-vous ça. Je scrute le visage de Léo à la lueur tamisée des astres. Mais il n'ajoute rien. Pas d'autres révélations, ni d'indice. Je ne cherche pas non plus à en savoir plus. Il y a certaines limites qu'il ne m'est pas permis de dépasser. Vouloir savoir ce qu'il a fait ces trois dernières années en fait partie. Je me contente d'observer les traits de son faciès. Il hésite. Une réponse pousse contre ses lèvres, mais le tueur à gages se tâte encore. Le temps finit par avoir raison de lui, car il accepte presque par résignation en recrachant la fumée de sa cigarette. Mes sourcils frémissent de nouveau, interloqués de savoir tout ce qui doit être en train de se passer dans sa tête.

Léo se laisse tomber dans l'herbe sauvage. Il s'y allonge de tout son long. Je le rejoins en m'asseyant à ses côtés. Je replie mes jambes devant moi et appuie mes bras sur mes genoux, le temps de terminer ma clope. Mes yeux imitent les siens pour retrouver le spectacle des cieux. Sa question vient troubler la quiétude fragile de l'instant. Un rire malicieux m'échappe alors que je tire sur ma tige. Les souvenirs de notre dernière rencontre me reviennent ; ce fameux matin où il s'est barré en me laissant à poils dans un vieux studio miteux, les mains liées. J'aurais pu lui en vouloir. Mais ces provocations ont fait l'essence même de notre relation, et à terme de notre mariage.

- Dis moi une seule bonne raison de te délivrer ce secret.

Je souris, amusé, et tire une nouvelle latte avant de lui lancer un regard piquant par-dessus mon épaule.

- Si je te révèle tous mes talents, je n'aurai plus la possibilité de déjouer tes plans la prochaine fois.

Je laisse sciemment le silence se réinstaller tandis que je finis ma clope. Mes doigts écrasent mon mégot contre la terre meuble. Puis, je rejoins mon mari à même le sol. La fraîcheur de l'herbe s'imprime à travers l'épaisseur de mon sweet, mais je n'y accorde aucune importance. Un bref soupir d'aise m'échappe.

- Avec les dents, j'avoue finalement.

Je tourne la tête vers lui pour plonger mon regard dans le sien. Un sourire mutin étire le coin de mes lèvres. Après son départ, il n'était pas vraiment envisageable d'appeler à l'aide. Quand bien même la police ne m'aurait pas trouvé, l'idée d'être surpris ainsi par un voisin aurait bien trop coûté à ma fierté. J'ai défais le nœud avec ce que j'avais encore à disposition, tout simplement.

- Je suppose que tu ne me diras pas où tu te caches désormais, j'ajoute alors avec un peu plus de sérieux. Ta filleule a suivi le mouvement ?
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Dim 16 Aoû - 22:42
La question le pique, évidemment. Je capte son regard qui me lance des éclairs, ne faisant que renforcer mon sourire. Evidemment, il fait durer le suspense, alors qu'une envie brusque me hurle de glisser ma main dans ses cheveux alors qu'il est assis à mes côtés. Je me retiens, préfère m'amuser de sa répartie, avant de finalement éclater de rire lorsqu'il m'avoue la vérité. J'en crache presque ma fumée de travers, franchement railleur en reposant mes yeux sur les étoiles. Je n'ai étrangement aucun mal à imaginer la scène.

« J'aurais bien aimé voir ça. »


Mon sourire s'éternise un moment sur mon visage alors que je finis ma cigarette à mon tour. Eze fini par récupérer mon attention avec sa question. Je retrouve ses iris brillantes, tentant de ne pas trop me laisser happer par le regard qu'il me lance. Son sourire mutin, l'herbe qui l'entoure, cette vision est un peu trop plaisante à mon goût.

« J'en ai bien peur. Jade est avec moi, oui. J'aurais voulu qu'elle ne m'accompagne pas, mais cette gamine est encore plus têtue que moi. »

Je quitte son regard le temps de reprendre une cigarette, que je grille aussitôt en me rallongeant.

« J'ai fais jouer mes contacts. Si tout ce passe comme je l'espère, ma tête ne sera bientôt plus mise à prix. J'ai trouvé une maison. J'attends d'être sûr de pouvoir sortir de notre trou pour emménager. »

Ce qui ne devrait pas tarder. Nous ne pouvions plus continuer à vivre dans ce trou à rat. C'était la dernière chose que je voulais pour Jade. J'allais nous offrir une jolie maison, qui ressemblait plus à un manoir moderne qu'autre chose. Ma fille avait eu beau tenter de me convaincre que c'était beaucoup trop grand pour nous, je n'étais pas de cet avis. Rien n'était trop beau pour elle. Et j'en avais marre de vivre comme un cafard. Ce temps était révolu. 
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Dim 16 Aoû - 23:42
Cet enfoiré se marre. Il s'étouffe presque en se payant ma gueule. J'ai une petite moue pincée, mais suis loin d'être vraiment vexé. Au contraire. Le voir rire me procure un étrange effet. Je me demande sincèrement si je l'ai vu rire pour de vrai, sans sarcasme, depuis que nos chemins se sont violemment percutés. Cette vision, elle est tout droit tirée de mon ancienne vie. De notre ancienne vie. Mon cœur pétille dans ma poitrine, avant de se presser d'une manière bien plus douloureuse. Je n'ai laisse rien paraître pour autant, me délectant de l'amusement visible dans le fond de ses pupilles.

- Fallait rester, je réponds avec un sourire en coin provoquant. Je fais des choses formidables avec ma bouche.

Mes yeux le quittent pour retourner se planter droit devant moi, dans le ciel étoilé. Je fais mine de profiter du calme reposant des environs, avant de poursuivre :

- Mais t'as loupé ta chance, Reece. Tu ne m'auras plus avec ce piège-là.

Mes lèvres luttent pour retenir le sourire amusé qui étreint les muscles de mon visage, en vain. Ce n'est que lorsqu'il reprend la parole pour expliquer sa situation actuelle que mon hilarité sous-jacente s'apaise. Mes doigts glissent sur mes joues.

- Plus têtu que toi, c'est possible ?

Je roule des yeux avant de grimacer, rien que pour le plaisir de le piquer dans son orgueil.

- Tu arrives toujours à te sortir des pires merdes, je finis par soupirer.

Le positif dans tout ça, c'est que cette traque aura forcé Léo à trouver un nouveau logement. J'ose seulement espérer que ladite maison ne ressemble pas au trou à rats dans lequel il vivait jusqu'à présent. Mon attention retombe vers lui. Je le regarde fumer sa nouvelle cigarette.

- T'as pris des risques en sortant ce soir pour m'accompagner.

Tout comme on continue d'en prendre maintenant, en restant ensemble malgré tout.
Léo Reece
Messages : 679
Date de naissance : 23/08/1982
Occupation : Tueur à gages
Localisation : Quelque part loin des yeux de tous
Léo Reece
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Lun 17 Aoû - 0:32
La réponse de mon mari éclaire mes joues. J'aurais pu, en effet. J'aurais pu encore profiter de lui avant de passer la porte de cette planque immonde, mais je ne regrettais rien, bien au contraire. Le souvenir de cette étreinte volée après notre dispute m'avait laissé un goût sucré. Une envie de recommencer, de retrouver encore cet homme si charmant qu'il pouvait être quand il le voulait. Comme il l'était maintenant également. Mais, les choses n'étaient pas aussi simple. Elles ne l'étaient plus depuis longtemps.

« Je trouverais autre chose Reece, tu sais que j'ai de la suite dans les idées. »

Je souris un peu plus, marquant la fin de ma phrase d'un léger silence. Comme si il y aurait une autre fois, alors que je me jurais de ne plus entretenir cette relation devenue impossible et bien trop risquée. Finalement, ma langue se délie à nouveau pour lui expliquer ma situation dans les grandes lignes. Mon regard le fusille tandis qu'il me lance une pique, suivit de près par un coup de coude bien placé. Il osait, ce connard, sans une once de remord.

« Ouais, incroyable n'est-ce pas ? »

Je siffle entre mes dents, amusé, avant de retrouver un semblant de sérieux en tirant à nouveau sur la tige que je porte entre mes doigts. Je garde le silence alors qu'il me complimente, lâchant un rire sans joie. Je m'en sortais toujours, certes, mais à quel prix ? Je n'avais qu'à penser à notre mariage pour me demander une fois encore pourquoi est-ce que j'étais toujours en vie aujourd'hui.

« J'essaie, même si ce n'est plus pour moi que je le fais, mais pour Jade. »

Moi, je me contentais de tenter de garder la tête au dessus de l'eau, de maintenir le cap peu importe ce qui pouvais arriver. Je me devais de ne pas sombrer. Pour elle, même si les tentations étaient parfois trop nombreuses pour que j'arrive seul à les combattre. Mes yeux ne quittent plus la voûte céleste alors qu'il reprend de plus belle sur sa lancée. Il a raison. J'ai pris des risques ce soir, pour venir lui donner un coup de main. Que serait-il arrivé si on c'était fait prendre ? Que ce passerait-il maintenant si les flics débarquaient ? Je préférais ne pas y penser.

« C'est vrai... »

Je recrachais ma fumée une nouvelle fois, franchement songeur.

« Je ne voulais pas manquer ta petite sauterie. Pour rien au monde. Depuis le temps que j'attendais de lui donner une bonne leçon, à cette enflure. »

Mes doigts reportèrent ma clope jusqu'à mes lèvres, alors que mes yeux tentaient de distinguer les constellations au dessus de nous.
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