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Chiens de faïence ♦ Ezeo
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Ezekiel Reece
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Date de naissance : 25/08/1984
Occupation : Enfoiré de première
Ezekiel Reece
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Jeu 5 Mar - 23:00
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Chiens de faïence
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Il est à peine sept heures du matin lorsque j’allume ma clope dans les naissantes lueurs du jour. Brownsville reprend doucement son rythme diurne, qui – cela va sans dire – n’a pas grand-chose à envier à l’ambiance de nuit. Le quartier respire la misère et la vermine. Et chaque endroit où je pose les yeux me le confirme. Mais il fait beau aujourd’hui. Les rayons de l’aube parviendraient presque à rendre l’endroit plus chaleureux. Presque. Je tire sur ma cigarette en enfonçant mon poing libre à l’abris dans la poche de mon blouson. La brise matinale me glace l’échine. Même la fumée néfaste que j’avale ne parvient pas à lutter contre ça. Un soupir silencieux m’échappe. Je n’arrive toujours pas à comprendre comment mon cher mari a pu venir s’enterrer dans ce trou à rats. Mon dos vient trouver la fraicheur humide de l’immeuble tandis que la nicotine continue de se consumer entre mes doigts. Sept heures du matin. Il sera bientôt temps pour moi de rentrer à la maison. J’ai œuvré toute la nuit dans les recoins sombres de New York. Est-ce que c’est également le cas de Léo ? Fut un temps, j’aurais pu répondre oui sans hésiter. Aujourd’hui, je n’en ai pas la moindre idée. Mais l’heure est idéale. Soit il ne tardera pas à rentrer pour reposer son cadavre au fond de son lit. Soit il ne tardera pas à sortir de ce bâtiment délabré pour commencer sa journée ; une mission, des clopes, des putains croissants, de l’alcool ... Y’a bien un truc qui va l’attirer dehors, d’une manière ou d’une autre.

Et ça ne manque pas. La porte grinçante de l’immeuble s’ouvre finalement alors que les trottoirs se remplissent peu à peu des premières âmes parties trimer pour quelques sous. La carrure du tueur à gage se dévoile. J’ignore sciemment la chaleur particulière qui s’allume alors au fond de mes entrailles. Mes épaules se décollent du mur. Je me redresse et tire une dernière fois sur mon mégot avant de le jeter sur le pavé. Mes jambes avancent de deux pas à sa rencontre.

- Léo.

Unique salutation. Quelque chose se tord dans mon buste malgré la fermeté de ma volonté. Les souvenirs de notre dernière conversation remontent un à un à la surface. Ce coup de téléphone au milieu de la nuit, son cauchemar, les aveux échangés ... et la note de déception fade sur laquelle tout s’est terminé. L’amertume réapparaît jusqu’aux bords de mes lèvres. Pourtant je ne suis pas là pour ça aujourd’hui.

- Je peux savoir ce que tu fabriques avec Milo ?

La question ne montre pas de colère, si ce n’est une suspicion mécontente. Léo traîne avec mon fils dernièrement. Et si cette relation est bien moins dangereuse que toutes les autres amitiés que Milo pourrait tisser, le contenu de leur rendez-vous éveille fortement ma méfiance. Découvrir qu'il enseigne à mon gamin l’art du combat rapproché m’a d’abord laissé dubitatif, avant que tous les inconvénients ne me sautent à la figure. Milo, qui apprend à se battre. Malgré ses récents jours d’exclusion pour bagarre dans l’enceinte de l’école. Quelle merveilleuse idée. Mes yeux se plissent. T’as intérêt à avoir de bons arguments Léo.
Léo Reece
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Occupation : Tueur à gages
Localisation : Quelque part loin des yeux de tous
Léo Reece
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Ven 6 Mar - 12:18
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Chiens de faïence
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Déjà presque une heure que j'ai ouvert les yeux sur les éclats du soleil perçant à travers les fenêtres de la chambre de Scylla. Comme a mon habitude, je m'étais extirpé du lit le plus discrètement possible pour ne pas éveiller la belle, encore paisiblement endormie. J'avais osé un baiser sur son front avant de m'éclipser de l'appartement pour rejoindre le mien, espérant pourvoir passer un peu de temps avec Jade avant qu'elle ne s'en aille. Nous avions partagé un petit déjeuner ensemble comme nous avions prit l'habitude de le faire, jusqu'à ce qu'elle ne s'éclipse de l'appartement. Ce n'était qu'une fois seul que ma journée pouvait enfin commencer. Café fini, je m'étais glissé dans ma douche, avait enfilé des vêtements propres et rangé un peu l'appartement. Je restais actif ses derniers jours. Cela m'évitais de penser. Et pourtant, dès que j'avais un instant de repos, ça ne manquait pas. Mes pensées me ramenaient vers ma tête blonde de mari, bien que l'idée d'un voyage prochain avec Scylla à l'autre bout du monde titillait mes zygomatiques. Au final, l'idée de partir pour une destination froide était bien meilleure que celle que j'avais eu à la base. Cela me permettrait d'éviter de penser à Ezekiel et de profiter de la jeune femme, qui paraissait avoir autant hâte que moi de quitter cet enfer pour une poignée de jours.

C'est seulement lorsque j'avais voulu m'en griller une avant de faire la réservation que je m'étais rendu compte de l'absence de clopes dans mon paquet. Blasé, j'avais rapidement enfilé des chaussures, m'étais assuré qu'il ne manquait rien d'autres dans l'appartement avant de le quitter, direction le magasin de proximité le plus proche. La porte de l'immeuble s'était ouverte sur un vent du matin rafraichissant. Une belle journée s'annonçait dans le ciel. Une journée parfaite, je pouvais le sentir. J'eu à peine fait deux mètres qu'une voix reconnaissable entre mille m'avait heurtée de plein fouet. Mes pas s'étaient arrêtés net sur l'asphalte. Mon regard s'était tourné vers lui pour s'y accrocher et ne plus le relâcher. Mais qu'est-ce que Eze foutait là ? Mon coeur s'agita dans ma poitrine, comme à chaque fois que je revoyais mon ex. Notre conversation téléphonique me revint comme un boomerang en pleine tête. Tout ce que nous nous étions dit, avoué, cette nuit là. La promesse qu'il n'avait jamais tenue. En détaillant les traits de mon ancien amant, j'eu l'impression que tout cela n'avait jamais existé. Un beau rêve, voilà ce que ça avait été. Rien de plus.

Je fronçais les sourcils à sa question. Son ton n'était pas froid, mais pas non plus dénué de sentiment. Voilà donc ce qui l'amenait ici. Un rictus se forma sur mes lèvres un instant, avant de disparaitre de lui-même. Eze venait pour Milo. Rien de plus. Evidemment. Je retenais le pincement que cet état de fait provoquait en moi avant de l'envoyer valser au loin. Je ne le laisserais plus m'atteindre aussi facilement.

« J'imagine que tu parles des cours que je lui donne. »

Je ne voyais pas vraiment ce que cela pourrait être d'autre. Les entrainements au combat, voilà ce que je faisais avec son fils lorsque nous nous voyons encore. Une proposition que j'avais faite moi-même, réalisant bien que le jeune homme avait besoin de se défouler, d'une manière ou d'une autre. L'histoire du commissariat en était une bonne preuve. Milo avait besoin de ça.

« J'apprends à ton fils à se défendre correctement. Tu aurais dû t'en charger avant que je ne doive le faire moi-même. »
Ezekiel Reece
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Ven 6 Mar - 19:18
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Chiens de faïence
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Une grimace significative transparaît sur le faciès de Léo. Je ne parviens pas précisément à saisir s’il s’agit plus d’agacement que d’amertume. Mais je comprends en revanche parfaitement le message. Ma présence subite ne lui fait pas plaisir, et ma franche entrée en matière encore moins. C’est probablement mérité, en considérant que j’ai un paquet d’heures de retard pour me pointer devant chez lui. Peu importe. Je ne suis pas là pour ça. Léo s’est visiblement remis de son cauchemar de l’autre nuit. Et ni lui ni moi n’avons juger bon de revenir sur ce petit rencard nocturne totalement improvisé ... et avorté. Le tueur à gages finit par répondre. L’attaque fend les airs. Calme, froide, mais bien présente. J’accuse l’affront. Le ton est donné. Léo est de toute évidence de mauvaise humeur, et ça tombe bien, ça nous fait un putain de point commun. J’ai eu trop tendance à écouler mon stock de patience dernièrement. D’autant plus en ce qui concerne Milo. Je reste de marbre, malgré l’irritation sourde qui prend graduellement naissance dans mon estomac. Mes yeux le toisent d’une tranchante neutralité d’apparence.  

- Tu veux lui apprendre à se battre, j’énumère d’un timbre implacable. Alors qu’il crève d’envie de tremper dans de mauvais coups. Alors qu’il a déjà trouvé le moyen de trafiquer de l’herbe et, mieux encore : qu’il a récemment écopé de plusieurs jours d’exclusion pour avoir frapper un sale merdeux de son lycée. T’as déjà oublié cet épisode ? Me dis pas que t’as besoin que je te rafraîchisse la mémoire.

J’ai un rire sarcastique dénué de joie. Mon regard ne quitte pas celui de Léo alors que la lourdeur électrique présente entre nous s’épaissit à mesure que les secondes passent. Je sais, au fond, que le sujet n’est pas tant mon fils. C’est bien plus complexe que ça, mais non moins évident.

- C’est une putain de merveilleuse idée ça, Léo. T’en as d’autres des lumières dans ce genre ?

Une colère nouvelle et grondante finit par apparaître sur les derniers mots qui m’échappent. Piqué à vif, malgré mes efforts. Mais est-ce tant surprenant ? Il y a toujours eu quelque chose de fort entre nous. Reste désormais à savoir s’il s’agit plus d’amour, que de haine.
Léo Reece
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Ven 6 Mar - 20:02
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Chiens de faïence
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Les hostilités sont lancées. Eze attaque, il énumère toute la situation, comme si j'étais susceptible d'avoir tout oublié de la situation. Je me tourne plus franchement vers lui. Même si il cherche à le cacher, je le connais trop bien pour ne pas lire à quel point il est en colère. Une colère froide. La même que la mienne. Je lâchais un rire sans joie.

« C'est justement pour ça que je le fais. Ce gosse a besoin de se défouler. Il a besoin d'extérioriser tout ce qu'il n'arrive pas à exprimer. Ne me dit pas que tu ne le vois pas. »

Mon ton était de glace. La patience n'était déjà plus de mise. Mon être entier réfutait toute tendresse à son égard. Ma mâchoire se contracta alors que je ne le lâchais pas des yeux.

« Il trempe déjà dans les deals Eze. Que tu le veuilles ou non. Et vouloir l'en détourner de front ne servira à rien. Avec les cours, il se focalise sur autre chose. Je lui offre une occasion de nous prouvez qu'il vaut mieux que ça. »

Aussi simple que ça. Milo avait avant tout besoin qu'on le traite en adulte. Il ne se sentait ni compris, ni écouté.

« Arrête de te voiler la face. Tu sais que si on ne le fais pas, c'est auprès de Zayn qu'il fera son entrainement. C'est vraiment ce que tu veux ? »

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Ven 6 Mar - 20:54
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Chiens de faïence
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Je détourne les yeux avec humeur face à ses explications, pour ne pas les lever au ciel. Il renchérit. Il renchérit en plus. Il n’en démord pas. Bon sang, épargne moi ton analyse à deux balles Léo. Il a besoin d’extérioriser tout ce qu’il n’arrive pas à exprimer. Ne me dit pas que tu ne le vois pas. La colère gronde dans mon ventre. Léo sait où taper pour atteindre son but. Et c’est de toute évidence réussi, de plus en plus à mesure que les mots traversent ses lèvres.

- Il existe d’autres moyens de se « défouler ». J’en sais rien putain. Si ça te tient tant à cœur, emmène-le courir au lieu de lui apprendre à casser des gueules.

La contre-attaque glaciale siffle sur ma langue. Le sang s’échauffe dans mes veines et s’agite contre mes tempes. Avant de se figer douloureusement. C’est auprès de Zayn qu’il fera son entraînement. C’est vraiment ce que tu veux ? Le coup me frappe de plein fouet. Mon regard noir retourne se ficher au fond du sien. Mes dents se serrent sous l’impulsion de la fureur qui bat en moi. Je sais qu’il a raison. Le risque est là. Grand. Immense. Je le sais très bien, et pourtant, je crois que je préfère crever plutôt que de l’admettre.

- Et toi ? Qu’est-ce que tu veux ? A part l’enfoncer dans cet univers de merde alors que je m’échine à l’en tenir éloigner, j’ai du mal à saisir.

Mes paroles trissent entre mes mâchoires qui peinent à se desserrer.

- Y’a une différence entre toi et moi, Léo. T’as dû apprendre tout ça par nécessité, pour survivre. C’était pas mon cas. Je me suis retrouvé là parce que j’en avais envie. C’était un foutu choix à la con. Et j’ai plutôt tendance à penser que Milo me ressemble sur ce point.

Quelques fractions de secondes s’étirent lourdement entre nous. J’ai pertinemment conscience que cette conversation ne mènera nulle part. C’est vain. C’est totalement foireux.

- Tout ce que je vois là-dedans, c’est que tu lui donnes les clés pour foncer tête baissée dans ses conneries. C’est un ado, bon sang. Il va vite s’imaginer intouchable. Et au final il aura encore moins peur de sauter là-dedans à pieds joints.

Léo Reece
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Ven 6 Mar - 22:45
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Chiens de faïence
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Sa réaction est virulente. Je sais à la seconde où il me répond que le combat est vain. Une vrai discussion de sourd. Eze n'aime pas perdre le contrôle. Et ce que je fais avec son fils ne dépend justement pas de lui. Alors il attaque, en espérant me faire fléchir. En espérant avoir le dernier mot, comme à son habitude. Sauf que c'est pas comme ça que ça se passe, entre nous. Ça ne l'a jamais été. Je lève brusquement les yeux au ciel alors qu'il continue sur sa lancée. Je ne l'ai jamais vu d'aussi mauvaise fois qu'en cet instant.

« T'es sérieux là ? Depuis qu'il est gosse, tu l'emmènes avec toi pour tes deals. Et maintenant qu'il plonge dedans tête la première, tu veux l'en éloigner à tout prix ? Et après c'est moi le problème ? J'y crois pas ! »

Je me détourne vivement de lui, fait un tour sur moi-même pour essayer de contenir la colère qui anime salement mes tripes. Mes doigts cherchent mon paquet de clopes, pour tenter d'évacuer la tension qui m'anime par sa faute, avant de me rappeler que c'était à l'origine pour ça, que j'avais quitté le refuge de mon appartement. Connerie de merde.

« Ne me tiens pas responsable de tes conneries, pitié ! J'en ai ras le cul de réparer tes erreurs. »

Ce n'était ni la première, ni la dernière fois, mais là, il faisait fort. L'éducation de Milo, il l'avait foiré en beauté, si il voulait qu'il finisse par avoir une vie normale. Evidemment, il était plus facile de me remettre la faute sur le dos. Je fulminais en entendant la suite, lâchant un rire mesquin.

« Ce gosse te ressemble sur bien des points, mais tu ne peux pas nier que sur d'autres, il est comme moi. Certes, je n'ai pas eu le choix, mais ce choix, je le lui ai offert, lorsque j'ai promis qu'il n'aurait de casier. Tu as vu dans quel état il était, à la simple évocation du fait qu'il t'a déçu ? Ça m'étonnerait qu'il veuille laisser passer sa chance. »

Du moins, c'est ce que j'espérais, du fond du coeur. Qu'il arrête ses conneries, avant qu'il ne soit trop tard.

« Ah oui ? Et t'as quoi à lui proposer comme alternative, au juste ? Ton gosse est mal dans sa peau et tu ne fais que le réprimer. On voit ce que ça donne ! »

A nouveau, mon regard croisa le sien, qui balançait des éclairs. La tension montait, elle explosait dans l'air entre nous, relâchant tout ce qui nous animait depuis un long moment déjà. Parce que ça allait bien plus loin que l'éducation de Milo et de toute ces conneries. Bien plus.

Ezekiel Reece
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Dim 8 Mar - 15:14
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Chiens de faïence
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Léo tape fort, et chacun de ses mots hérissent mes nerfs avec plus de hargne encore. La colère tonne dans mes veines, résonne dans mon ventre et crispe les muscles de mes poings. Ses gestes nerveux m’échauffent d’autant. Je me rends à peine compte de ma jambe qui s’avance d’un mouvement vif pour réduire drastiquement la distance qui nous sépare.

- Putain mais est-ce que je t’ai demandé quoi que ce soit, Reece ? je siffle avec animosité en réponse à son avalanche de reproches. Est-ce que je t’ai demandé de les réparer, mes conneries ?! J’en ai pas le moindre foutu souvenir !

Les mots s’enchainent sur ma langue comme une avalanche de venin.

- Tu crois que j’ai pas conscience d’avoir merdé en beauté ? Tu crois vraiment que j’ai besoin que tu me le rappelles ? J’ai une grande nouvelle pour toi : J’ai jamais voulu tout ça !

Une alarme lointaine sous le couvert de mon crâne s’allume dans le brouillard d’une fureur aveugle. Intérieurement, j’ai conscience que la conversation est réellement en train de déraper. Qu’il n’est plus du tout question de Milo désormais. Mes doigts volent entre nous pour s’abattre ferment sur le pan de sa veste.

- Et j’fais ce que je peux pour réparer les pots cassés, je crache en enfonçant mon regard noir au creux du sien. J’en ai pas grand-chose à foutre si t’es pas capable de le comprendre. Je veux juste éviter ...

Je me fige soudain. Ma poigne se resserre imperceptiblement sur son vêtement.

- Les flics.

Ma voix souffle sur un timbre grave et contrasté par un élan d’urgence. Mon attention vole du paysage derrière l’épaule de Léo à ses yeux empreint de rage. Ce que je crois y déceler semble traduire l’étendue de son exaspération. Ouais, ça tu l’as déjà dit, Eze. Eviter que Milo se fasse embarquer. Blablabla. Mes sourcils se froncent.

- Non. J’veux dire, les flics sont vraiment là. Maintenant !

La tempête sombre qui hurlait sous ma peau s’essouffle pour se concentrer sur la priorité et le danger de l’instant. Je relâche subitement Léo alors que mes yeux repartent sur les voitures qui fondent vers nous depuis l’autre bout de la rue. Il n’y a pas de sirène, pas de gyrophare. C’est une putain de descente surprise.

- Merde ... !

Mes premiers reflexes me font attraper Léo par le bras. Je l’entraîne aussitôt derrière l’angle de son immeuble, à couvert. C’est mauvais cette histoire, très mauvais. Autant pour lui que pour moi.
Léo Reece
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Dim 8 Mar - 16:21
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La rage déforme de plus en plus mes traits au fur et à mesure que les mots sortent de sa bouche. Il se fou vraiment de la gueule du monde, cet enfoiré. Je serre les poings, mes gestent sont vifs alors que j'attaque tout autant que lui. Il se rapproche d'un pas, m'attrape par le col de ma veste. Je grogne sous son geste, près à vivement le repousser dès lors qu'il aura fini de me cracher sa haine au visage. Mon nom qui résonne entre ses lèvres me fait siffler ma hargne. Le poing se serre, le coup va partir d'un moment à l'autre. Eze dépasse les bornes. Une fois de plus.

« Tu te fou de la gueule du monde ! Tu répares rien du tout, tu foires tout et après tu viens me le reprocher ! C'est pas comme si c'était nouveau ! »

Sa main se crispe sur les pans de ma veste. Son regard dévie. La colère quitte quelque peu son regard. Les flics ? Mais qu'est-ce qu'il raconte encore ? J'ai un temps d'arrêt, avant de vivement me tourner vers la source de son inquiétude nouvelle. Mon poing se désserre face à la vision des bagnoles qui arrivent droit sur nous à l'angle de la rue. Merde !

Eze me traine à sa suite. Je le suis sans même m'en rendre compte. Mon dos trouve sa place contre le mur qui borde mon immeuble. Je ferme les yeux, l'adrénaline pulse dans mes veines. L'instant suivant, je jette un oeil à ce qui se passe. Ce serait trop beau que ce ne soit pas pour ma gueule. Jamais les flics ne se donnent la peine de venir dans ce quartier pourri. Même pour eux – surtout pour eux – l'endroit est bien trop dangereux. Les pneus crissent sur la chaussée lorsque la première voiture s'arrête juste devant le perron. Les gars sortent en courant, investissent déjà l'immeuble à a peine quelques mètres.

« Il ne faut pas rester là ! »

Mes doigts se referment sur le vêtement de Eze à ma portée. Je l'entraine dans ma course. Ils ne faut pas qu'ils nous tombent dessus. Dans deux minutes, ils auront complètement encerclés le bâtiment. Pas le temps de prévenir Jade. Pas le temps de réfléchir. Il y a une vieille planque dans le coin, à quelques rues d'ici. Fuir, parce qu'on a pas le choix.

La porte de l'immeuble se referme brusquement dans notre dos. Le coeur battant à cent à l'heure, je gravis les marches comme si ma vie en dépendait. Je croise les doigts pour que personne n'ai investi les lieux. La porte est pétée, comme souvent. L'appartement est minuscule. Il pue la crasse et l'humidité, mais d'ici, on peu voir les voitures de flics garés dans ma rue à travers la fenêtre. Je me glisse jusqu'aux rideaux, glisse un oeil entre les languettes de bois. Je compte cinq voitures. Au moins. Plus celles qu'on ne voit pas de là nous on se trouve.

« Fais chier putain... »


Je jure entre mes dents. Mon corps se décolle de la fenêtre alors que je peste encore, passant une main sur mon visage. C'était moins une. Et maintenant ? Mes yeux se portent sur Eze. Maintenant, on est coincés ensemble, dans un appartement qui a des airs de placard à balai. Splendide !

Ezekiel Reece
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Dim 8 Mar - 17:45
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La présence des forces de l’ordre dans le quartier se répand plus vite encore qu’un nuage de fumée dans une souricière. Les alentours se vident avec précipitation alors que les flics investissent à peine les lieux. La populace du coin sait qu’il n’est jamais bon de trainer dehors dans ces moments-là. Pour qu’autant de voitures se déplacent, c’est qu’un gros poisson est visé. Et si c’est le cas, neuf fois sur dix, des balles finiront par être tirées. Mes pas se calquent sur ceux de Léo tandis que nous pénétrons à l’intérieur d’un vieil immeuble miteux. L’odeur de pisse dans les couloirs me grille l’odorat. Le bruit de nos semelles pressées résonne vivement sur le lino usé. Les portes se verrouillent au fur et à mesure que nous avançons. Les gens ont raison d’être méfiants. Finalement le tueur à gages s’arrête devant un appartement. Ou plutôt, devant le trou à rat qui va visiblement nous servir de planque. La serrure est explosée. Léo n’a même pas besoin de la forcer. Le studio s’ouvre devant nous. Il suffit d’une fraction de seconde pour évaluer l’endroit d’un coup d’œil. Sale et abandonné, c’est encore une chance qu’aucune bande de camés ne soit venue trainer par ici. Léo s’éloigne déjà en direction de la fenêtre. Pour ma part je n’en attends pas plus pour traverser la pièce. J’attrape une chaise que je ramène auprès de la porte. En quelques gestes, je coince la clenche de manière à nous enfermer de l’intérieur. Le verrou est niqué. Impossible de faire autrement. Ça fera l’affaire. Mon ancien amant peste du côté des rideaux. Je l’ignore et entreprends dès lors de faire le tour du propriétaire. Mes mains ouvrent rapidement l’ensemble des quelques placards disposés là. En tout et pour tout je ne trouve que des cadavres de bouteilles vides. Rien de plus intéressant.

- Tu as tes armes avec toi ?

Je le rejoins dans un souffle d’urgence. Mes yeux imitent les siens en s’aventurant à travers les volets mal fermés. Les bagnoles s’entassent sur le trottoir. Les flics sont déjà entrés dans l’immeuble de Léo. Les autres se répartissent tout autour du bâtiment. Ça gueule des ordres dans tous les coins, on les entend jusqu’ici. Les rues sont vides de civils désormais. Y’a pas de badauds dans le quartier. Ici l’instinct de survie prédomine sur la curiosité. Mes traits se tendent.

- On dirait qu’ils ont fini par faire le lien avec l’adorable portrait-robot de ta gueule affichée dans le commissariat ...

Parce que ça ne fait aucun doute qu’ils sont là pour lui. Qui d’autres dans cette bâtisse en ruine pourrait nécessiter la grande cavalerie ?

Léo Reece
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Dim 8 Mar - 19:06
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Ezekiel s'agite dans mon dos alors que l'étau des forces de l'ordre se resserre sur mon immeuble. Je prie pour qu'il n'arrive rien à Jade, serrant le poing sur mon impuissance. Lui envoyer un message pour la prévenir la mettrait en danger. Pourtant, l'inquiétude se glisse dans les muscles de ma mâchoire. L'état de ma filleule me préoccupe plus que la descente des flics en elle-même, au final. Ce n'est pas la première fois que ça arrive. Ça ne sera pas la dernière, même si pour ce coup-ci, j'avouais être franchement impressionné par le nombre de force mobilisée. Ma tête était mise à prix d'or. Il faudrait prendre des mesures pour que cela cesse. Me faire discret. Déménager, aussi, sans le moindre doute. Quitter cet appartement au plus vite maintenant qu'ils m'avaient retrouver. Fuir, pour changer.

Mes yeux dévient sur Eze lorsqu'il apparait à la fenêtre, à mes côtés. Mes armes. Heureusement, il n'y a rien à l'appartement. Dans ma voiture, en revanche, c'est une autre histoire. Elle n'est heureusement pas garée devant la maison mais dans une rue adjacente. Je quitte la fenêtre pour traverser le salon, rejoignant un coin de l'appartement où le sol grince un peu plus sous mes pas. Sous une planche pliante, une mallette. Je m'empresse de l'ouvrir pour en sortir une arme que je glisse dans mon dos. Deux chargeurs suivent de près pour finir dans mes poches. J'ai un sourire mesquin lorsqu'il mentionne le portrait-robot.

« Ça m'en a tout l'air. Pour une fois ils sont plus réactifs que prévu. »

Par la suite, les pièces détachées d'un fusil de précision apparaissent. Je le monte à même le sol avant de le porter jusqu'à la fenêtre. L'oeil se pose derrière le viseur, le clapet saute sous mon doigté. Je repère facilement les cibles. Les hommes s'agitent en bas. Impossible de voir clairement mon étage. La visibilité est bien trop mauvaise.

« Ils sont agités comme des fous. On va en avoir pour un moment. »

Je referme la lentille avant de me redresser pour faire face à Eze. L'adrénaline me quitte doucement. Mise à part attendre, enfermés ici comme des rats, il n'y a rien à faire. L'idée même de rester ici avec lui me fait intérieurement enrager. La colère qui m'avait étreinte avant même que les flics n'arrivent était toujours là, rongeant mon ventre. S'en est fallu de peu, pour que mon poing ne parte s'écraser dans sa petite gueule. Alors rester ici en attendant que ça se tasse, le tout sans alcool, j'aurais encore préféré me faire embarquer.

Ezekiel Reece
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Dim 8 Mar - 22:22
Léo acquiesce alors que je continue d’étudier la scène au dehors. Les flics rentrent et sortent de l’immeuble. Ça grouille dans tous les coins. Je réprime un drôle de frisson. Un peu plus, et ces fils de pute nous chopaient tous les deux. Ça aurait été soir de fête au commissariat. Je me redresse lorsque le tueur à gage réapparaît auprès de la fenêtre. Je le laisse user de son matériel, m’éloignant de quelques pas dans l’appartement. L’espace confiné m’apparaît déjà terriblement oppressant. Le verdict tombe. Je soupire silencieusement, avant de me laisser tomber au fond d’une chaise. Mes mâchoires se contractent. La frustration d’être coincé dans ce trou à rat fait renaître les cendres de ma colère. J’évite de regarder Léo, usé d’avance des prochaines heures qui s’annoncent. Mes doigts tirent mon téléphone portable de ma veste, que j’éteins rapidement en arrachant la batterie de l’appareil.  

- Tu devrais penser à éteindre le tien. T’es peut-être déjà sur écoute. Ou pire. Ils sont peut-être en train d’essayer de te géolocaliser.

Je récupère ensuite mon paquet de cloque. Un bâtonnet de nicotine fini coincé entre mes lèvres avant que je ne balance le carton au milieu de la table. Si je suis contraint d’attendre ici avec Léo que la flicaille se barre, autant lui permettre de fumer avant que la tension ne nous pousse à nous entretuer. Ça rendrait beaucoup trop service aux services de police de cet état.

- T’as buté combien de types dernièrement pour les foutre autant en rogne ?

Le briquet suit le même mouvement que le paquet de cigarette. Je tire sur la tige, ferme les yeux pour mieux ressentir l’effet du poison sur mon état psychologique, et fini par expirer longuement. Mon attention daigne finalement se poser sur Léo. Bon sang. La journée risque d’être longue.
Léo Reece
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Dim 8 Mar - 23:24
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-
Mon regard coule sur mon mari le temps qu'il fasse sa réflexion sur notre traçabilité. Je l'imite sans plus tarder, mettant un terme temporaire à la vie du combiné qui vient rapidement trouver sa place sur la table. Bientôt, le paquet de clopes de Eze suit sa route, ainsi qu'un briquet. L'odeur du tabac rempli le peu d'espace dans lequel nous nous trouvons en l'espace de quelques minutes à peine. Après avoir hésité, je me décide à choper une cigarette à mon tour, que j'allume rapidement pour tenter de dissiper la tension entre nous. Mes yeux le quittent pour se poser au dehors tandis que je prend place à mon tour dans une des seules chaises disponible. Mon pied marque des mouvements de stress sur le sol alors que j'expulse la fumée de ma bouche. Un soupir s'évapore alors qu'un silence nous couvre. On est loin, très loin, du rendez-vous nocturne improvisé au téléphone. Tellement que je finis même pas douter qu'il ai jamais existé.

« Beaucoup trop, faut croire. J'enchaine les contrats en ce moment. Je suis moins méticuleux qu'avant, je le reconnais. »

Parce que c'est sans doute pour ça que j'ai les flics au cul en ce moment. J'enchaine sans me poser de question. Je prends des risques sans m'en rendre compte, pour rapidement passer à autre chose et éviter de penser. Même si je clame haut et fort à Jade et à Scylla que je fais attention, la réalité n'a jamais été aussi fausse dernièrement. La balle de trop, je finirais par me la prendre d'un flic, si ça continue.

« Milo... Est-ce qu'il va mieux ? »


Je dardais mes yeux sur mon mari. C'était bien de son état de l'autre nuit, à laquelle je faisais référence, moi qui n'avait eu droit qu'à un sms expéditif après une quinzaine de minutes à attendre dans le froid. J'espérais au moins que ça n'avait pas été grave, bien que si ça avait été le cas, je l'aurais vu durant les cours.

Ezekiel Reece
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Lun 9 Mar - 8:50
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-
Mon bras se tend, et j’attrape un vieux verre sale à moitié fendu posé là, pour le rapprocher de moi. Mes doigts tapent la cendre de ma cigarette dedans, en guise de cendrier. Autant être prudent avec ce genre de placard à balais. Je suis certain qu’il en faudrait peu pour que ça parte en fumée. Mes yeux se perdent ensuite dans les volutes de fumée qui s’élèvent avec flegme dans la pièce. Les résidus de colère des derniers instants planent toujours au fond de mon estomac. Je ne réponds rien aux explications de Léo, et je mets un certain temps avant d’ouvrir la bouche sur sa question.

- Oui.

Je me renferme dans un silence fâché. Pourtant l’interrogation n’est pas totalement innocente. Je sais que Léo fait référence à ce texto tapé à la hâte l’autre soir, pour l’informer que je ne pourrai pas le rejoindre. C’est pour ça qu’il est autant à cran. Et lui et moi, on sait très bien que c’est ça, le cœur du problème. Ce n’est pas Milo, ni même ses cours de sport. Une remarque piquante et totalement inutile me pique le bout de la langue. Mais mes yeux volent vers lui dans un réflexe incontrôlé, et les mots acerbes restent finalement confinés au fond de ma gorge.

- Il était somnambule.

Je lâche l’explication tant attendue en m’enfonçant un peu plus contre le dossier inconfortable de la chaise. Mes lèvres tirent la cigarette alors que les souvenirs de cette soirée pour le moins étrange me reviennent en tête. Une grimace dérangée finit par apparaître sur mes traits.

- C’est l’un des trucs les plus effrayants que j’ai vu de ma vie je crois.

Voir mon gamin avec ce regard vide, à déblatérer des propos incohérents d'une lenteur inquiétante, ceci à presque quatre heures du matin, n’avait clairement pas été une expérience plaisante. Une fois que Milo avait regagné son lit, j’avais été incapable de retourner dans le mien. J’avais passé les heures suivantes le cul vissé sur un siège, à m’assurer que la scène ne se reproduise pas.

- C’est pour ça que tu m’en veux, je finis par constater, en tapant de nouveau le bout de la clope incandescente au-dessus du verre.
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Lun 9 Mar - 12:36
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-
La tension entre nous est beaucoup trop palpable. Elle fend l'air, creuse un écart déjà bien défini entre nous. Eze n'a aucune envie de me répondre, si bien que lorsqu'il fini par le faire, il n'y a qu'un mot qui sort de ses lèvres. Aucun de nous ne veux de ce moment. Je donnerais cher pour avoir le choix que de rentrer, loin de mon mari qui m'en fait voir de toutes les couleurs ses derniers temps. La suite pique un peu plus mon intérêt. Mes yeux se reposent sur lui. Milo est somnanbule ? Je ne m'attendais pas à ça. Je devine que ce n'est pas une excuse. Pas comme tant d'autres qu'il a pu me servir tout au long de notre relation. Il n'a jamais su me mentir correctement, mais il a essayé, plus d'une fois, jusqu'à parfois me mettre en rage. Jusqu'à son ultime coup de maitre, sa disparition d'il y a trois ans. Je tape ma cendre à mon tour dans le verre qu'il a posé entre nous, sur une petite table. Le tabac à au moins le mérite de me détendre un peu, mais ça ne m'empêche pas d'afficher un rictus de dégoût lorsqu'il poursuit enfin.

« Oh je t'en veux pour beaucoup de choses. Celle-ci ne fait jamais qu'une de plus. »


C'est bien là qu'est le problème, au final. L'accumulation de tout ce qui fait que je ne supporte plus de le voir en peinture. Qu'à travers les sentiments d'amour que je lui ai porté, il y a la rage, la haine froide, la colère. Des sentiments bien trop toxiques, qui me bouffe un peu plus, jour après jour. Cette nuit là, ce dernier appel... Je ne sais pas pourquoi est-ce que j'avais au fond de moi l'espoir que cela changerait quoi que ce soit. Qu'est-ce qui se serait véritablement passé, après toutes les conneries que nous nous étions avouées ? Une partie de sexe. Une de plus. Rien d'autre. Plus rien.

« Ce petit jeu à assez duré. Tu me fatigues. »

Tout de cette histoire me fatigue. Rien n'est simple avec lui. Plus rien depuis bien longtemps. Notre amour s'est effacé avec les disputes et les trahisons. Et malgré ça, j'étais quand même le premier à l'attendre, comme un con, devant ma porte en pleine nuit, tel un adolescent à son premier amour. Comme si rien n'avait changé. Le jour ou la nuit. La haine ou l'amour. Les deux se mélangeaient sans trouver de fin satisfaisante. Je soupirais, fermant les yeux sur ma réflexion. Qu'est-ce que j'attendais au juste, pour mettre fin à toute cette histoire ? Un courage que je n'avais pas ? Mon alliance me brûla soudain, comme le dernier rempart d'une relation qui se devait de prendre fin. Pourtant, même si des mots interdis me brûlaient la langue, je demeurais incapable de les lâcher.

Ezekiel Reece
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Lun 9 Mar - 21:15
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Chiens de faïence
-
La réponse a le mérite d’être cinglante. Son sarcasme souffle sur les braises de ma colère enfouie. Je roule ouvertement des yeux en coinçant ma clope entre mes lèvres. Fumer, ça m’empêche de parler. Ça m’empêche de rebondir sur son mépris et d’alimenter ce feu dangereux. C’est plus le moment pour ça. Je ne risquerai pas de briser notre cachette et de me faire embarquer par les flics, juste pour répondre aux humeurs massacrantes de Léo. Parce que je ne suis pas assez con pour penser que ça ne va pas dégénérer, si je rentre dans ce cercle vicieux. Et quand bien même, nous avons déjà eu cette discussion. Il m’en veut de l’avoir abandonné. C’est légitime. Mais quoi ? J’étais déjà au courant, bordel de merde. Je garde longuement la fumée prisonnière au creux de mon buste. Ce n’est qu’à la remarque finale de Léo que je la libère. Message reçu. Moi aussi je suis éreinté. Dans tous les sens du terme. Mon corps se redresse pour me permettre de taper à nouveau ma cendre dans le verre. Mes yeux croisent son visage à ce moment-là.

- Un jour je te manque. Un jour je te fatigue ...

Les échanges de notre dernière discussion nocturne contrastent fortement avec les propos actuels. Tout ce qui s’est dit semble loin, bien loin. Comme un mirage éphémère qui disparaît doucement avec le temps. Mon regard se détourne finalement vers la porte de l’appartement. Je n’ai même plus envie de me battre avec lui.

- Faut suivre, je soupire en me laissant retomber lourdement au fond de la chaise.

Léo Reece
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Lun 9 Mar - 21:40
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-
Ça n'échappe pas, mon regard se plante dans le sien alors qu'il réplique, excédé. Je lève les yeux au ciel. Je sais que je ne suis pas le seul à ressentir ça. Il n'y a pas que moi que ça épuise, cette situation. Ça crève les yeux. Mais ça ne l'empêche pas de frapper pour faire mal, en parfait miroir. Ses yeux se dégagent des miens. Mon regard tombe sur ma cigarette, que je porte à mes lèvres, tout comme lui. Il faut bien ça pour maintenir tout ce qui n'est pas dit, comme chaque fois.

« L'un n'empêche pas l'autre. »


Dans cinq minutes, le minuscule salon dans lequel nous sommes sera un véritable aquarium. Je me lève pour aller ouvrir la fenêtre en battant. Le bois grince sous la pression, la fenêtre est sur le point de casser, mais elle fini par s'ouvrir comme je le veux. Mes pas me ramènent dans mon siège, je tape à mon tour mes cendres dans le verre avant de me rasseoir.

« Ce serait tellement plus simple si j'arrivais à te détester. »

J'ai besoin d'un verre. Il doit bien y avoir une bouteille d'alcool quelque part dans le coin, planquée dans une armoire ou derrière un meuble. Je me relève pour partir à sa recherche. La situation m'oppresse trop pour que je ne tente pas d'assouvir mon besoin d'alcool. J'ouvre les placards à la volée, fouille le minuscule appartement de fond en comble, sans en trouver la moindre place. Avoué vaincu, mon cul retrouve sa place d'origine, une fois encore. Ma tête se tourne vers lui, mon regard se fait naturellement happé par sa silhouette. Les battements piégés dans ma cage thoracique m'énervent, tellement ils sont encore criants de vérité. Ma clope retrouve le chemin de ma bouche lorsque je détourne enfin les yeux.

« T'es venu seulement pour Milo ? »

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Lun 9 Mar - 23:30
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-
Sa réplique me surprend un tant soi peu. Touché. Je ne l’avais pas vu arriver. Mes lèvres ne trouvent rien à répondre. Et rien que pour le principe, ça m’agace profondément. Je lève à nouveau les yeux au ciel avant de suivre du coin de l’œil son avancé à travers la pièce. L’air du dehors aspire délicatement la fumée lourde qui plane autour de nous. Mon attention repart planer du côté de la porte qui me fait face, plutôt que de croiser l’éclat noir de son regard. Ce serait plus simple si j’arrivais à te détester.
 
- Tu y arrives très bien Léo, je te rassure, je marmonne d’une voix basse et placide. J’ai déjà regardé. Te fatigue pas, j’ajoute ensuite alors qu’il s’agite du côté des meubles.
 
Mes sourcils se froncent en étudiant ses gestes nerveux. Les mains furieuses de Léo attrapent frénétiquement les cadavres de bouteilles amassés dans les placards. Tout est vide. Rien ne semble le satisfaire. Son comportement s’imprime dans mon crâne, à côté de tous ces petits détails que j’ai noté chez lui. Cette angoisse latente, ce besoin de boire ... Le manque, je connais. Les enfoirés de mon genre, ils en font leur business. Sous une autre forme, avec d’autres substances, pourtant l’idée est là. Néanmoins ma bouche reste scellée. Il finit par jeter l’éponge. Léo reprend sa place sur sa chaise, et cette fois j’oublie de détourner la tête. La dureté spectatrice de mes yeux reste ancré sur lui. La question qui m’éclate au nez me prend de court. Encore une fois. A la différence qu’à présent, l’absence réelle d’animosité me brusque plus encore que ses mots chargés de venin. Mes dents se serrent furtivement. Mes pensées s’emballent. Ma langue s’anime alors dans un réflexe d’auto-défense incontrôlé.
 
- A ton avis ?
 

Les mots grondent. Je pince des lèvres, maudissant presque aussitôt ma réaction. Mon esprit se noie. Il m’est impossible de réfléchir assez vite pour trouver la meilleure réponse à apporter. Toute la fatigue des dernières heures s’abat sur moi, assommant mes neurones étouffées.

- Oui. Non. Je … J'en sais rien putain.

Ma paume s'écrase contre mon visage, manquant de peu de me brûler au passage avec la cigarette.

- T'en as d'autres des questions à la con comme ça ?

J'inspire silencieusement, cherchant à reprendre le contrôle des paroles qui s'emmêlent contre mon palais. Mon bras retombe contre ma jambe, et mes yeux suivent le mouvement.

- Je ne voulais pas venir pour Milo la dernière fois. Ça, j'en suis sûr, je lâche dans un soupir.

Et je n'ai pas la moindre foutue idée de ce qui se serait passé, si le sort m'avait laissé parvenir jusqu'à ma voiture ce soir-là. Qu'est-ce qu'on aurait fait, lui et moi ? Une énorme connerie ? Ressoudé une alliance interdite? Peut-être qu'on serait déjà morts. Peut-être que Zayn serait déjà six pieds sous terre. Je souffle à nouveau en me grillant les bronches sur ma clope. Il n'y a plus de colère désormais. Ni même plus de lassitude, ou d'exaspération. Juste l'impression tenace et acre d'un énorme gâchis sur mes papilles.

- Je ne veux pas qu'il arrive de mal à mon fils, je reprends finalement après une légère seconde de silence. Mais je sais que ça lui fait du bien de passer du temps avec toi. Tu lui manques, et je sais très bien au fond de moi que je ne serai jamais assez con pour l'empêcher de te voir. Alors …

Soupir. Encore. Alors comprends ce que tu veux Léo. Peut-être que je suis juste venu parce que j'aime perdre mon temps. Ou peut-être pas. Mais ça, il y a beaucoup trop de choses et beaucoup trop de fierté amère en moi pour m'empêcher de le formuler à haute voix.
Léo Reece
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Mar 10 Mar - 0:45
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-
Eze contre attaque. J'encaisse sans broncher alors que la colère s'en est allée de mon humeur. J'ai bien conscience qu'il se laisse porter par ses sentiments. Il s'explique, se rattrape presque. Oui, non, il ne sait pas. Ses réponses courtes mais significatives me laisse pensif. Je ne réponds même pas à la provocation, arquant un sourire triste. Non, des questions comme ça, j'en ai à la pelle, même si elles refusent de passer mes lèvres. Eze se justifie. Il parle de Milo. Mon coeur tambourine un peu plus lorsqu'il avoue que la dernière fois, ce n'était pas pour lui qu'il venait, mais bien pour moi. Si il était venu ce soir là, tout serait différent à présent. Ou peut-être pas. Moi non plus, j'en savais strictement rien. La suite, elle, me fait relever les yeux sur lui. La colère semble s'être envolée de ses traits fatigués. Las de tout ce qui se passe. J'imprime chaque mot qui sort de sa bouche à propos de Milo. Je ne peux m'empêcher de sourire, qui s'efface à la lueur de la fin de ma clope, avant que je  ne l'écrase dans le verre. J'en reprend une autre aussitôt.

« Lui aussi, il m'a manqué... Il se débrouille bien, tu sais. J'ai vraiment l'impression que ça lui fait du bien, de se défouler un peu. »

Je marque un temps d'arrêt, le temps de tirer sur ma clope, avant de reprendre, sans la moindre animosité.

« Tu devrais passer le voir, un de ses jours. Je suis sûr que ça lui fera plaisir. »


Peu importe ce qui se passe entre nous. La relation que j'entretiens avec Milo dépasse tout ça. Son éducation, son évolution. Je n'ai jamais caché mon investissement à son égard, même lorsqu'il était plus jeune, même si je ne me suis jamais senti assez légitime pour réellement intervenir. A nouveau, je quitte le visage de mon mari pour remonter sur la fenêtre d'où sort lentement la fumée qui nous entoure. Mes mâchoires se serrent furtivement. Il y a encore beaucoup trop de choses qui menace de s'échapper de mes lèvres en cet instant.

« J'aurais voulu que tu viennes. Vraiment. »

Je déglutis. Les mots m'échappent. Même si il me prend la tête, mon esprit comme mon corps refusent de le rejeter, maintenant qu'il est là, tout proche. Mes doigts se faufilent discrètement jusqu'à lui. Je sais déjà que je vais regretter mon geste avant même qu'ils ne tracent leur chemin le long de sa veste, marquant une caresse discrète. Je ne peux pas m'en empêcher. Juste son contact, le bout de mes doigts sur lui.... Je frissonne en laissant ma main retomber le long de la table. C'est complètement idiot, horriblement pathétique. Je me désole moi-même en grillant mes poumons une fois encore.

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Mar 10 Mar - 9:52
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Chiens de faïence
-
Je force sur mes mâchoires pour les garder serrer. Pour empêcher le moindre mot de s'échapper. Je ne réponds rien cette fois. Mon regard froncé d'incertitude s'arriment au sien. La vague d'incompréhension qui me percute éveille ma méfiance. Où est l'animosité de Léo ? Où sont les propos chargés de reproches et de sarcasme ? J'ai l'impression qu'ils sont là. Pas loin. Prêts à resurgir d'un instant à l'autre pour me sauter au visage. Et je préfère être préparé lorsque ça arrivera.

Mais je ne parviens pas à déceler la faille sur le faciès de Léo. Ses yeux m'échappent. Ses dents se contractent et sa pomme d'Adam déglutit. L'aveu traîne encore à mes oreilles, comme un bruissement à peine perceptible, mais bien présent. Je n'ai pas rêvé. La rancœur pourrissante au fond de mon ventre se froisse. La sensation devient douloureuse, dérangeante, et comme souvent, étouffante. Ma bouche reste résolument scellée alors que je le scrute. Je suis incapable de trouver quoi dire. Incapable de choisir entre les différents courants qui me traversent. Je pourrais l'envoyer chier. Lui renvoyer sa mauvaise humeur exécrable des derniers moments en pleine face. Ça serait simple. Efficace. Terriblement cruel, mais en écho parfait des derniers mots qu'il m'a jeté. Ou je pourrais dire la vérité. Avouer que moi aussi j'aurais aimé venir. Que ça m'a bouffé les jours suivants. Que le silence issu de ce foutu message texto m'a lentement et silencieusement rendu acariâtre. Je pourrais lui dire que j'ai longuement hésité à le rappeler, pour finalement m'obliger à rester dans une plus raisonnable immobilité. Ou alors, je pourrais fuir. Me barrer. Ouvrir cette porte et prendre le risque de mettre le nez dehors.

Les émotions se déchirent et s’entre-tuent au fond de moi. Et son geste finit par faire exploser la tempête. Ses doigts glissent dans ma direction. Le contact glisse contre mon bras. Discret, hésitant. Déjà empreint d'un remord grandissant. Quelque chose se fend dans mes tripes. Mes esprits s'emmêlent. Ma main court à la poursuite de la sienne. Le noir se fait sous mon crâne alors que j'attrape sa manche. Puis son bras. Je me lève et tire Léo sans lui laisser le choix. Je le tire vers moi, au-dessus de la table. Le meuble me gêne. Chaque atome de mon être brûle de l'écarter. Mais ça ne m'empêche pas de me pencher vers lui. Mes doigts libres s'impriment contre sa nuque. Et mes lèvres s'écrasent alors contre les siennes.

Ma vue disparaît. Mes autres sens s'éteignent. Il n'y a plus que son touché qui fait vibrer mon âme. Un besoin vif et urgent de l'embrasser. Parce que c'est encore le seul moyen que j'ai trouvé pour lui communiquer l'effusion d'émotions qui gronde entre mes flancs. Parce que ça a toujours été notre moyen d'échanger. Pas de paroles. Mais des silences chargés de sens, et des contacts qui veulent tout dire. Comme le bout de ses doigts effleurant mon bras. Moi aussi j'aurais aimé venir ce soir là. Vraiment. Mais ça n'a plus d'importance. Parce que ma bouche qui dévore la sienne répare ce qu'elle crevait de faire quelques nuits auparavant. Parce que je suis là. Maintenant.
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Mar 10 Mar - 10:55
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Quelque chose d'imperceptible se passe lorsque mes doigts s'impriment le long de son bras. Cela ne dure qu'une fraction de seconde, le temps d'une intime caresse, mais cela suffit à repaitre mon coeur en manque perpétuel de lui. Je le quitte presque immédiatement, revient à ma place initiale avant que sa main ne m'agrippe la manche. Mes yeux se figent sur lui alors que je m'attends à tout. Tout, mais certainement pas à la douceur qui vient s'écraser contre mes lèvres en un souffle. Mes paupières se ferment d'elles-même sous l'assaut soudain. Je ne le repousse pas. Mes lèvres épousent les siennes d'un naturel déconcertant. Mon coeur est reparti comme un coup de canon. Il n'y a pas besoin de mots, juste de ce baiser qu'il m'offre sans détour. Je feule contre lui, alors qu'il me retient de sa main dans ma nuque, m'empêchant de m'échapper même si j'en avais l'envie. Ma bouche se décolle de la sienne lentement, pour laisser place à un soupir soulagé. La tension encore présente dans mes muscles se désagrège. Les yeux mi-clos, mon esprit à arrêté de vouloir se battre. C'est bien trop fatiguant. Ereintant. Totalement inutile.

« Tu en as mis du temps... »

Je chuchote, l'attire plus contre moi, ignorant la table qui nous sépare. Les sentiments qui s'emmêlent en moi sont beaucoup trop puissants pour que je les ignore. Tous s'emmêlent dans mon ventre dans une joyeuse cacophonie. Ils me vrillent la tête et le coeur avec. Il sera temps de regretter après. Pas maintenant que mon être est enfin au repos, que la colère s'en est allée pour préféré la passion de mes gestes. Ma langue cherche la sienne, mes doigts se pressent à sa rencontre, s'enfuient le long de ses épaules, remontent le long de son cou, pour se perdre dans ses cheveux. Tu me manques beaucoup trop Eze. Mes sourcils se froncent sous l'intensité du moment. Mes jambes s'activent seules pour me relever, l'entrainant avec moi. Je l'embrasse à nouveau une fois debout, en sachant que je ne pourrais plus m'arrêter de le faire. C'est viscéral. C'est plus fort que tout le reste.

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Mar 10 Mar - 17:36
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Mon esprit lâche totalement prise alors que je le sens vibrer au contact de ma bouche. Tout s'effondre. Tout se casse la gueule en beauté. Toutes les barrières psychologiques, tous les regrets chargés de colère. Tout explose en silence avec la caresse abrupte de ses lèvres contre les miennes. C'est presque comme avant. Quand tout était normal. La réconciliation après la dispute. Les retrouvailles après les effusions de fureur. Presque. Il y a une touche grise cette fois. Un grain de désespoir qui me ronge déjà le cœur lorsque son visage quitte le mien. Je retrouve l'éclat de ses yeux aux profondeurs abyssales. Son souffle meurt contre ma peau. Sa plainte glisse à mes oreilles. Ma peau frémit. L'épiderme de ma nuque s'électrise d'une manière totalement incontrôlée. Je ne sais pas si le sourire qui menace d'ourler mes joues parvient réellement à percer la sécheresse de mes lèvres déjà en manque des siennes.

- T'as vu ton caractère de cochon ?

Le murmure rocailleux a juste le temps de filer entre lui et moi. Les mains de Léo m'attirent plus près. Son corps me cherche, sa langue me trouve. Mes doigts se resserrent dans ses cheveux. L'organe prisonnier dans ma poitrine s'emballe à toute allure. Ce n'est pas suffisant. C'est loin d'être suffisant. Un feu étrange s'allume au creux de mes chairs. Une envie interdit, saupoudrée d'une détresse nerveuse. J'ai besoin de lui maintenant. De le retrouver. D'entendre cette promesse muette qui flottait entre nous l'autre soir. Il n'y avait qu'à tendre le bras pour la saisir. Pourquoi ai-je été obligé de m'en détourner ? Pourquoi ? Mes mains le lâchent. Mon être à bout de souffle se redresse. Mais ma bouche ne parvient pas réellement à quitter la sienne. Je cherche une prise sur la table qui nous sépare. Je l'écarte d'un geste. Violent. Furieux. Précipité. Le meuble échoue contre le mur. L'instant d'après, mon corps percute l'aura grésillante et familière de Léo. Le plan de travail de la cuisine arrête notre course. Ma langue s'impose de nouveau au plus près de la sienne. L'incendie court dans mes veines. Brûle sous ma peau. Guide le moindre de mes gestes et décuple jusqu'au plus infime frémissement qui me traverse. Mes doigts repartent sur sa mâchoire. Les autres s'invitent sous son tshirt. Retrouver la chaleur intime de son ventre me coupe le souffle. Je grogne, presque douloureusement, contre lui. Mon bras finit par glisser dans son dos, puis par l'entourer tout entier. Je brise le baiser. Mon nez court sur sa joue. Mes lèvres effleurent la naissance de sa barbe. Jusqu'à ce que mon visage s'enfouisse dans son cou. Ma prise dans ses cheveux fous se crispe, paralysée par le poids d'un manque et d'une affliction qui durent depuis beaucoup trop longtemps. Je me fige contre Léo. Je le sers contre moi. Au plus près de moi. Comme si je pouvais suffisamment m'imprégner de lui pour toujours. C'est à ce moment-là que je prends pleinement conscience de l'agonie de mon cœur qui saigne.

- Moi aussi je voulais venir. Je le voulais tellement.  
Léo Reece
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Léo Reece
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Mar 10 Mar - 18:09
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Chiens de faïence
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L'attaque fait effet. Eze à un temps d'arrêt, pour se permettre un sourire. Léger, mais bien présent. Sa réplique ne m'atteint même pas, tellement son sourire me balance une vague de chaleur en plein coeur. Le voir sourire, voilà quelque chose qui me manque, tout autant que le reste. Il refuse de me lâcher alors que je me lève, je l'entraine au plus près de mon corps. Mon être le réclame, avide et désespéré, pressé de retrouver ce qui lui appartient. Tout s'emmêle dans ma tête. Les mots de colère s'envolent pour faire place aux paroles qui ont si bien effleuré mon âme la nuit dernière. La table vole près de moi sans que j'y prête le moindre intérêt. Il m'attire contre lui, trop fort, trop vite, à m'en faire complètement perdre la tête et le souffle. Mes doigts le percutent, ils cherchent leur prise, laissant la totalité de mon être se consumer sur place. Mon coeur se presse dans ma poitrine. Il ne sait définitivement plus comment se comporter. Ses lèvres m'abandonnent, son visage s'invite dans mon cou alors que sa prise ce resserre sur mon dos. La simplicité de son geste me chamboule complètement. Ma gorge s'assèche, plus encore à l'entente de ses mots. Je m'accroche à lui comme une bouée de sauvetage. Mes doigts serrent son dos comme jamais auparavant. Je ne cherche même plus le contact de sa bouche. Ça va bien plus loin que ça. Un simple contact charnel. J'enlace mon époux comme je l'ai rarement fait dans ma vie. Comme si ça pourrait l'empêcher de partir, encore, de s'enfuir loin de moi. Je ferme les yeux en serrant les dents pour retenir le flot d'émotions qui me submerge. C'est beaucoup trop fort. Beaucoup trop puissant. Ça me fait trembler des pieds à la tête. Son odeur m'apaise. Ses bras me maintiennent en vie contre lui.

« Tu fais chier... »

C'est tout ce que j'arrive à murmurer, de ma voix raillée et faiblarde. Je rouvre les yeux, arrive par miracle à me défaire de ma prise pour lui faire face. Je frémis contre lui, en retrouvant son regard qui semble avoir brusquement retrouver de son éclat. Le baiser que je lui offre est beaucoup trop doux et passionné. Mon coeur éclate contre sa langue, avant que l'effervescence de son contact ne rallume le brasier déjà présent dans mon ventre. Mes démons s'envolent en même temps que mes doigts le débarrasse de sa veste dans la recherche d'un contact attendu bien trop longtemps. J'éclate les boutons de sa chemise qui ose me résister. Je veux retrouver sa peau contre la mienne. Sa chaleur. Son odeur. Absolument tout. Maintenant.
Ezekiel Reece
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Ezekiel Reece
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Mar 10 Mar - 20:56
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L'étreinte de Léo se referme autour de moi. En parfait miroir à mes propres gestes. La force éperdue de ses bras me fait suffoquer de l'intérieur. Et pourtant, ça aide à maintenir en vie cette flamme persévérante, mais si fragile, qui demeure au creux de mon torse. Je m'accroche à lui autant qu'il s'accroche à moi. Mes mains ne parviennent plus à le libérer. C'est au-dessus de mes forces. Je ne comprends plus comment j'ai pu partir. Comment j'ai pu le lâcher, trois ans plus tôt.                                                                                                                                                                                                            Où ai-je trouvé cette volonté ? Il est là maintenant. Contre moi. Et pourtant, je ne l'ai jamais senti aussi loin. Mon âme se noie rien qu'à sentir cette distance invisible qui nous sépare, malgré nos corps fondus l'un contre l'autre. Sa voix gémit tout bas. Cette fois je souris vraiment dans l'intimité réconfortante de son cou. Mes doigts glissent sur son visage. Léo bouge. Sa prise se desserre autour de moi. Il me repousse, et je quitte à regret l'odeur masculine de ses cheveux. Mon regard accroche le sien, brumeux et mi-clos.

- Tu m'aimes comme ça, je réponds alors, d'un léger sourire teinté d'excuse.

Ses lèvres se soudent aux miennes d'une douceur ferme et évidente. Je me laisse faire, je me laisse aller sous l'impulsion entêtante de sa langue. Ses mains dévalent mon buste alors que les miennes restent ancrés sur ses hanches. Les caresses furtives qu'il dissémine involontairement pique plus vivement le feu qui gonfle dans mon sang. La chaleur monte, et bientôt, elle finit par brûler les doutes et le triste constat d'un amour piétiné. Les gestes de Léo galvanisent le désir profond qui prend racine dans mon bas-ventre. Ma veste tombe à mes pieds. Mes paumes s'impriment un peu plus contre son bassin. Je ferme les yeux, m'imprégnant du mélange de nos deux souffles de plus en plus empressés. Ma chemise cède sous la pression de mon amant. Un grondement rauque meurt au fond de ma gorge. Ma bouche répond alors plus profondément à la sienne. Le sentir contre ma peau me fait frémir. Mes doigts parviennent enfin à le lâcher. Je m'attaque à la fermeture de son pantalon, que je déboutonne avec cette même hâte. Ma bouche fiévreuse le repousse étroitement contre le meuble. La ceinture disparaît, les pans de son jean se relâchent. Mon palpitant bondit dans ma poitrine. Je m'introduis dans son sous-vêtement sans plus attendre, dévorant ses lippes d'une ardeur sombre. Je débute alors un mouvement de va-et-vient, sans plus d'égard pour ce qui nous entoure. L'incendie entre mes flancs enfle de le sentir réagir sous mon touché. C'est définitif, plus rien ne pourrait nous arrêter.
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Mar 10 Mar - 23:08
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Tout en lui m'électrise. Plus rien de cohérent ne passe dans mes pensées. Il n'y a plus que lui, sa bouche passionnée et dévorante. Sa main qui m'emprisonne bientôt, a me faire grogner contre ses lèvres que je ne peux m'empêcher de mordre sous l'impulsion de ses gestes. Le goût du sang pulse sur ma langue avant que je ne cherche mon air. Ça fait trop longtemps qu'il ne m'a pas touché, pour que je puisse y résister. Mon corps se tend à sa rencontre. Je lâche un gémissement bien trop significatif en lui offrant ma gorge. J'halète déjà sous sa prise qui me fait perdre la tête. Les frissons m'assaillent. Eze. Je retrouve sa bouche comme un semblant de contrôle sur les soupirs de luxure qu'il me soutire. Je le fais relâcher mon membre pour glisser dans son cou. Mes hanches se décollent du meuble dans un élan. Mon corps le repousse pour le plaquer contre le mur le plus proche. Ma bouche frôle sa mâchoire rasée de près, tombant sur son cou pour tracer sa jugulaire. Je mords sa chair sur mon passage, sans toutefois lui faire le moindre mal. Mes mains déboutonnent son pantalon à la hâte, mes gestes s'emballent jusqu'à ce que je trouve la chaleur de sa verge tendue. Je lui applique le même délicieux traitement que lui en des va-et-vient francs et intenses, pressé de l'entendre jouir à mes oreilles. Mes lèvres couvre son torse de fiévreux baisers jusqu'à son ventre. Je ne me donne pas la peine de demander la moindre autorisation en le prenant finalement en bouche. La brûlure de ma langue le happe en entier, avant que des mouvements décadents ne s'harmonisent du bout de mes lèvres.
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Mer 11 Mar - 0:44
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Chiens de faïence
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Ma prise m'échappe. Léo me repousse d'une impulsion ferme. Mes omoplates rencontrent durement l'étreinte du mur. Mes dents blessent involontairement l'intérieur de ma lèvre dans la brutalité du geste. J'y réagis à peine, déjà focalisé sur la caresse subtile de son souffle le long de ma mâchoire. Ma tête roule d'elle-même sur le côté pour le laisser poursuivre sa descente. Mes paupières se baissent à moitié alors que mes lèvres s'ouvrent pour chercher de l'air. Mon palpitant s'agite à une vitesse complètement dingue. Le sang bouillonne dans mes veines. Mes doigts courent sur ses bras. J'ai besoin de le toucher, j'ai besoin de le sentir contre ma peau. Ces trois derniers mois, sans céder à cette envie, ont été atrocement longs. Terriblement frustrants. Tellement douloureux. Mais son corps glissent entre mes paumes, insaisissable. Ses baisers dévalent mon buste. Mes lèvres se pincent. Mes traits se tendent sous l'attente horriblement délicieuse. Mais Léo ne perd pas de temps. Il y a trop de choses à rattraper. Sa bouche m'emprisonne bientôt dans sa prison chaude et humide. Un gémissement odieusement lascif meurt étouffé entre mes dents serrées. La vague de plaisir qui m'engloutit anesthésie mes pensées. Je ne suis même plus certain d'être encore en train de respirer. Ma poigne se referme instinctivement dans ses cheveux. Mon ventre se tord. Bon sang. Il me faut une force incommensurable pour sortir de la torpeur dans laquelle il m'a plongé. Mes yeux fiévreux tombent sur la vision purement érotique de mon époux à genoux devant moi. Le brasier qui hurle entre mes flancs grandit de plus bel. Mais je refuse de le laisser éclater maintenant. Mes doigts incertains libèrent ses mèches ébènes, glissent sur son visage, pour l'inciter à cesser son agréable torture. Mes mains le repoussent en arrière alors que mon attention se fixe déjà sur ses lèvres qui m'appellent. Je tombe à genoux avant de le surplomber de tout mon corps, mes bras encadrant ses épaules de part et d'autre. Je l'embrasse langoureusement sans lui laisser l'occasion de se relever, ni de m'échapper. Un instinct de vengeance gronde en moi. Un instant bien décidé à lui rendre tout ce qu'il m'a fait vivre il y a quelques instants. Je m'infiltre sous son t-shirt. Cette fois le vêtement ne tarde pas à passer par-dessus ses épaules. Le regard de Léo me happe alors que je retrouve son visage, ses cheveux ébouriffés d'une manière particulièrement attendrissante, et alors que son habit atterrit un peu plus loin. Mon nez, joueur, vient repousser le sien pour mieux lui refuser un baiser. Nos respirations se nouent entre elles. Mes mains retombent alors sur ses hanches pour mieux tirer sur son jean et dévoiler l'objet convoité.

Un bruit caractéristique au dehors me fige soudain. De l'activité se manifeste dans l'immeuble. Au bout du couloir. Des bruits de pas, un écho de voix. Mes yeux se fondent aux creux de ceux de mon amant. Une centaine de mots glisse dans le silence de cet échange. Mais je ne bouge pas. Les sons se rapprochent. Ils sont plusieurs à l'extérieur. Juste à côté. Tout près. Penché et immobile au-dessus du corps à moitié nu de Léo, je tends l'oreille jusqu'à avoir la confirmation ce que lui et moi savons déjà. Les flics. Bredouilles. Qui font le tour du quartier pour recueillir quelque chose à se mettre sous la dent. Un indice, un témoignage ... ou peut-être tomber par hasard sur la planque de leur criminel en cavale. Les petits poils de ma nuque se hérissent. L'adrénaline vibre dans mes veines. Le danger est proche. L'une de mes sourcils se haussent sur mon front, provoquant. Un dangereux sourire se dévoile sur mes joues avant que je ne dépose un chaste baiser sur les lèvres de Léo. Sans bruit, je me meus au-dessus de lui. Ma paume court vers son aine. Je descends jusqu'à ses hanches. Ma main libre remonte jusqu'à son visage. Bâillonne sa bouche. Le condamne au silence. Ce faisant, ma bouche embrasse son membre. Puis ma langue vient enflammer sa peau délicieusement chaude. Elle trace lentement la ligne de son érection. Les bruits du dehors se rapprochent peu à peu alors que les policiers tapent une à une aux portes de l'étage pour interroger les voisins. Ma bouche se referme enfin sur lui, dans sa globalité. La folie de ce petit jeu pétille sous ma peau. L'adrénaline aiguise mon excitation et me donne d'autant plus envie de le dévorer. Tout entier.

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