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Chiens de faïence ♦ Ezeo
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Léo Reece
Messages : 679
Date de naissance : 23/08/1982
Occupation : Tueur à gages
Localisation : Quelque part loin des yeux de tous
Léo Reece
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Mer 11 Mar - 10:50
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Chiens de faïence
-
Ses soupirs remplissent presque aussitôt la pièce. Son bassin s'arque contre ma bouche qui s'applique à le satisfaire, mes mains retenant ses mouvements pour l'empêcher de m'échapper. Je gémis lorsque ses doigts glissent dans mes cheveux, se redresse pour m'encourager. Sa queue gonfle déjà dans ma bouche, mais il ne me laisse pas continuer. Il me repousse, empressé. La lueur brillante dans son regard de glace rencontre mes iris avant qu'il ne fonde sur moi. L'excitation redouble sous ses baisers. Mon dos s'écrase contre le bois des planches qui couvrent le sol de l'appartement miteux. Mon coeur palpite, décède dans ma cage thoracique lorsque mon t-shirt quitte mon corps pour voler à côtés de nous. Nos regards s'emmêlent de nouveau. Je déteste me sentir à ce point dépendant de tout ce qu'il provoque en moi. Je frémis au moindre contact. Trois mois, c'est bien trop long. C'est une putain de torture. Pourtant j'ai beau me persuader que ce sera la dernière fois, je sais au fond de moi que je demeure complètement incapable de résister à la moindre de ses étreintes. La frustration s'agite dans mes veines lorsqu'il me refuse sa bouche, juste avant que ses mains ne descendent sur mes jambes. Mon érection est enfin libérée sous le soupir ardent qui sort de mes lèvres. L'attente est insupportable. Je me mords sans même y penser.

Eze se fige au dessus de moi. Un gémissement plaintif m'échappe avant que je n'arrête le moindre de mes gestes à mon tour. Du bruit dans le couloir. Ça s'agite. Les portes claquent. Le planché du couloir grince à chaque pas. Les flics sont là. Ils fouillent le quartier. Je déglutis, attends, plongé dans le coeur de ses iris. Son regard change. Une lueur prédatrice prend finalement place au coeur du brasier que j'ai moi-même provoqué. Ce regard, je sais parfaitement ce qu'il signifie. Eze à faim. Eze veut jouer. Alors il bouge, il reprend vie sous ma prise. L'appréhension de ses prochains gestes me tord le ventre. Provoque des tremblements irrésistibles. Bordel. Il va me tuer. Mon corps se tend à sa rencontre alors qu'il descend. Mes doigts fourrages dans ses cheveux, hésitant à le retenir en sachant pertinemment ce qu'il a en tête. Mais c'est impossible. Il me cloue au sol de sa langue tandis que je tente vainement de formuler une protestation dans un murmure rauque. Il l'étouffe de sa main. Je grogne, l'accroche, griffe ses épaules avec force. L'arrière de ma tête retrouve le sol sous la pression de sa langue. Putain. Mes yeux se ferment, sourcils froncés, tentant de contrôler les sons qui sortent de ma bouche. Les bruits se rapprochent doucement de notre porte. Je perds la tête. Ses va-et-vient sont un supplice auquel je ne peux pas résister. Plus rien ne passe dans mon crâne. La moindre pensée cohérence est chassée pour faire place aux vagues de plaisir qu'il provoque. Mes doigts tentent de l'arrêter, vite, refusant de jouir dans sa bouche. Je le supplie d'un coup de hanches désespéré, essaie de me dégager de sa prise, avant qu'il ne soit trop tard.
Ezekiel Reece
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Date de naissance : 25/08/1984
Occupation : Enfoiré de première
Ezekiel Reece
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Mer 11 Mar - 13:44
Léo va craquer. Je le sens s'agiter sous mon emprise. Sa peau irradie. Sa respiration se fait chaotique contre mes doigts qui le réduisent au silence. Son membre enfle dangereusement contre ma langue, vile, qui fait son oeuvre. Sentir ses doigts fous et désespérés contre mes cheveux décuple mon envie de lui. Mes yeux remontent dans sa direction. Je ne découvre qu'un visage tendu, tiraillé entre le plaisir et le besoin crucial de ne pas faire de bruit. Les pas se rapprochent. Un coup de hanche me supplie d'arrêter ce jeu dangereux. La limite est presque atteinte. Mes lèvres le relâchent. Mon corps se fond contre le sien dans un mouvement souple et silencieux. Trois coups résonnent contre le bois branlant de la porte d'entrée. Mes yeux plongent dans ceux de Léo. Ma paume est restée logée contre sa bouche. La voix du flic dans le couloir s'élève. Il interroge, demande s'il y a quelqu'un dans ce trou. Mon palpitant bat à tout rompre. Mon regard se relève vers le panneau, seulement retenu par la chaise que j'ai placé là tout à l'heure. Puis vers l'arme de Léo abandonnée sur la table. La mienne demeure hors de portée, échouée à même le sol quelque part derrière nos pieds. On est fait comme des rats. Impossible de fuir. Mon attention retombe sur mon amant à quelques malheureux centimètres de moi. Ma main le libère délicatement, en silence. Devant l'absence de réponse, les forces de l'ordre finissent par reculer. Je les entends râler et soupirer. Les voix commencent lentement à s'éloigner. Un sourire mi amusé, mi contrit, apparaît sur mes joues. Mes doigts se lèvent doucement entre nos deux visages. Je frôle précautionneusement sa peau, son menton, sa barbe, puis sa bouche. Je grave les formes de sa figure dans ma mémoire, au même titre que le battement régulier de son coeur contre mon torse. Des mots tendres me brûlent les lèvres. Quelque chose me retient pourtant de les formuler à voix haute. Peut être la hargne de notre dispute passée. Peut être les scrupules qui entravent soudain ma conscience, à l'idée de lui souffler un aveu sincère mais douloureux. Alors je ne dis rien. Mais je l'embrasse. D'une douceur profonde, bien moins empressée, mais tout autant vorace. Mon bassin se presse suavement contre le sien, peu décidé à bouger de là. Et bien décidé à récupérer ce qui m'appartient.
Léo Reece
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Mer 11 Mar - 15:28
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Chiens de faïence
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Je crois mourir lorsque la bouche d'Eze fini par s'écarter de ma chair, juste avant que je ne rende les armes dans un gémissement éclaté contre sa bouche. Je serre les poings sur ses cheveux avant qu'il ne remonte à ma rencontre, les sens en feu, horriblement frustré. Mes yeux se rouvrent sur les battements de mon coeur qui tapent avec fureur contre mes oreilles. Ma bouche est enfin libérée de son entrave. Je tente de réguler mon souffle pour entendre ce qui se passe dehors, de l'autre côté de la porte. Mon regard brillant de fièvre fusille mon époux avant de se glisser hors de sa portée pour se poser sur le bois à quelques mètres à peine. Si ils passent la porte, on est foutu. Mon arme est trop loin, abandonnée sur la table qui entre temps à éclater contre le mur. Des cendres partout, le verre éclaté au sol, je ne vois même pas mon flingue d'ici. Ce serait peine perdue. La porte s'agite. Je prie pour qu'ils abandonnent l'idée même de vérifier. Je ne bouge pas d'un ciel, ayant bien trop peur de faire craquer le bois sous mon poids. Les secondes passent, semblant éternelle avant qu'enfin, les pas ne s'éloignent dans le couloir. Un énorme soupir de soulagement m'échappe. Bordel, on l'a vraiment échappé belle.

Le calme retombe avec l'effervescence du moment. L'adrénaline quitte mes veines doucement, alors que je replonge sans détour dans ses iris. Le sourire qu'il affiche provoque le mien, plus rieur encore. Il me fera vraiment crever, un jour. Mais la courbe de mes lèvres fini par s'effacer doucement. Le regard d'Eze change. Son intensité me coupe le souffle, en même temps que les caresses se déploient sur mon visage, provoquant ma peau qui frémit. Aucun son ne sort de ma bouche. Rien, alors que l'instant s'étire. Je n'arrive pas à interpréter le regard qu'il me lance. Je n'y arrive plus. Ses lèvres retrouvent les miennes, doucement et fermement. Ce baiser est chargé de beaucoup trop de choses pour que j'arrive toutes à les déceler. Nos langues se retrouvent au moment même où son érection provoque la mienne. Le sentir tout aussi brûlant que moi me fait quitter ma bulle pour reprendre le contrôle. Mes mains l'accrochent fermement. En un mouvement de hanches, je nous bascule, échangeant nos places. Je me glisse à califourchon sur lui dans un provoquant mouvement de bassin. Ma bouche le quitte, le titille d'un coup de langue tentateur. Mon regard se fond dans le sien alors que je m'éloigne doucement. Mes mains s'approprient son torse, la courbe de ses muscles pâles avant que l'un d'elle ne se faufile jusqu'à son membre. Je le fais languir, de mon pouce rongeant son gland, sourire mutin aux lèvres. Une goutte glisse sur mon doigt alors que je le relâche. L'excitation est a son apogée lorsque je le guide entre mes chairs sans hésitation. Fermant les yeux, je m'empale sur lui, gémissant mon plaisir lorsqu'il me rempli entièrement. Mes muscles se tendent sous l'intrusion avant de se relâcher. Ça fait longtemps. Beaucoup trop longtemps. Bordel. Mon bassin débute ses mouvements, amples, intenses. Mes doigts griffent sa peau à ma portée. Je rouvre les yeux, désirant me repaitre de la vision de son plaisir sur ses traits. J'accélère, ralentis, le fait souffrir et languir autant qu'il l'a fait avec moi auparavant. Douce vengeance.
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Ezekiel Reece
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Jeu 12 Mar - 21:23
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Chiens de faïence
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La tendresse et l'amour qui réchauffaient mes côtes brûlent bientôt au cœur d'un brasier de désir brut et animal. La gravité s'inverse. Mon dos rencontre le parquet. Nos dents s’entrechoquent alors que ma bouche refuse de quitter la sienne dans la manœuvre. Ma langue affronte sa jumelle dans une danse affamée et furieuse. Et puis Léo se redresse. Son absence soudaine laisse une brûlure glacée sur mes lèvres. Ma tête repart sans douceur contre le sol. Mes yeux se perdent un instant sur le plafond. Je reprends mon souffle, pour le peu que c’est encore possible. L’ivresse de cette folie pétille sous ma peau. Elle propulse mon cœur et ronge le creux douloureux de mes reins. Mes doigts le cherchent inconsciemment. Ils trouvent son corps assis sur mes hanches. Remontent ses cuisses. Cherchent à agripper ses hanches. Un soupir lascif m’est arraché lorsque sa prise se ferme autour de mon érection, à peine étouffé derrière mes dents qui martyrisent ma lèvre. Je sens bientôt sa chaleur étroite m’entourer. Mon être se tend. Mes ongles s’enfoncent dans sa peau. Le plaisir grandit dans mon bas-ventre. Je ne parviens pas plus longtemps à rester éloigné de lui. Mon attention remonte vers son visage, tandis que ses premiers mouvements de bassin me foudroient. La vision que j’ai alors de Léo me renverse plus encore que le jeu sur nos deux corps liés. Ses yeux clos, ses traits tirés sous le désir qui grandit au creux de sa chair. L’organe logé dans mon buste bondit de plus bel. Je m’appuie sur une main et me redresse. Mon autre paume vient se loger dans son dos, à la base de sa nuque. Je plonge contre son cou. Le sang y pulse avec force, aiguisé par l’écho de sa respiration de plus en plus sulfureuse. Mes lèvres s’impriment contre l’épiderme brûlant de sa gorge. Son odeur envahit mes narines et sature mon odorat.

- Putain, si tu savais comme tu m’excites, je gronde contre lui.

J’embrasse sa peau. Ou peut-être bien que ce sont plutôt des morsures. Je ne fais plus la différence, étourdi et frustré par ses mouvements languissants qui me refusent la délivrance. Je finis par attaquer comme je le peux. Ma main redescend jusqu’à sa verge. Je l’emprisonne pour mieux lui imposer un mouvement de va et vient contre lequel il ne pourra pas lutter. Les réactions que mon geste lui arrachent accentuent plus encore la pression de mon ventre. Putain. Ma bouche le dévore, quitte son cou et remonte jusqu’à sa mâchoire. Mes yeux finissent par se ressouder aux siens. Je sombre dedans, alors que mon front vient trouver un appui salutaire contre lui. Mon souffle s’emballe. Furieux, explosif. Incontrôlable. Ses mouvements autour de mon membre me rendent dingue. Tellement dingue bordel. L’orgasme me nargue. Cruel. Puis explose enfin contre mes reins. Je ne retiens pas le grondement luxurieux qui résonne dans ma gorge. Ma jouissance éclate en lui. Mon regard reste ancré au sien. Infaillible. C’est tellement meilleur ainsi.
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Jeu 12 Mar - 22:05
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Mes va-et-vient s'enchainent, trouvant un rythme plus soutenu lorsqu'il fini par se relever. Eze me bouffe le cou, il accentue la pression dans mon bas-ventre qui brûle déjà atrocement. Mes paupières se rouvrent sous le coup de ses mots contre mon épiderme. Un sourire m'échappe, avant qu'un coup de reins trop puissant ne m'électrise à nouveau. Mon esprit s'envole en même temps que je m'accroche à lui. Une de mes mains agrippe ses cheveux. Je le veux plus proche. Mes fesses claquent contre lui, accélèrent sans que je n'arrive plus à me retenir. Je gémis mon plaisir entre mes dents serrées, le corps offert à sa main qui amorce des mouvements bien trop irrésistible sur mon membre. Continue. Encore. Il sait comment me faire perdre la tête. Me propulser vers les étoiles en un temps record. La pression est trop forte. J'accélère. Nos souffles s'emmêlent dans une course qu'aucun des deux ne gagnera. Le plaisir se tend dans mon corps. Je retrouve son regard fiévreux avant que l'orgasme ne me traverse. Mes muscles se tendent, ma prise se serre dans ses cheveux. Je ne retiens plus ce qui sort de ma bouche à cet instant. Ça me renverse. Me foudroie l'échine. Mes ongles griffent son corps. Le coeur palpite trop fort. Il s'agite comme un forcené à m'en faire exploser la cage thoracique. Mes lèvres s'écrasent sur les siennes avec force. Sourcils froncés sous l'intensité des émotions, ma bouche décolle à peine de la sienne pour haleter. Je tremble contre lui. Une fraction de seconde avant un nouveau baiser. Je soupire contre lui, ma prise se desserre doucement. Je ferme les yeux, front posé contre le sien.

« Tu finiras par me tuer. »

Mes yeux brillants le trouvent en un murmure lorsque je le frôle. Mes sentiments pour lui sont beaucoup trop puissants, intenses, renversants et contradictoires. Il aura ma mort. Un jour ou l'autre.
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Jeu 12 Mar - 23:02
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Léo se crispe contre et autour de moi. Mes doigts se referment autour de son membre qui cède à mes caresses. Le fruit de son plaisir atterrit contre ma paume. La bouche de mon amant se heurte à la mienne. Je frémis. Le sang bat encore à toute allure contre mes tempes. Je réponds à son baiser, chahutant sa langue. Mon organisme proteste. A bout de souffle. Nos lèvres se quittent pour mieux se retrouver, quelques brèves secondes après. J’ai perdu la notion du temps, et celle de l’espace. J’oublie totalement où nous nous trouvons. Le studio miteux, la situation précaire, le danger qui rôde au dehors. Il n’y a que Léo et le rythme effréné de son cœur que je sens frapper contre les muscles de son torse. Ses mots effleurent ma peau dans l’intimité du moment. Il y a une part de vérité dans ses paroles, même si j’ignore à quel point. Pourtant je ne peux pas m’empêcher de m’esclaffer. Un sourire tendre et amusé nait sur mon faciès. Ma main quitte l’appui du sol pour glisser à l’arrière de ses cheveux. Je reprends possession de ses lèvres, entourant son buste de mon bras libre. Mon corps part en arrière, l’emportant dans sa chute contrôlée. Je l’accueille contre moi, et savoure le contact de sa bouche d’une manière bien plus douce désormais.

- Je t’aime Léo.

Mon cœur se soulève d’allégresse dans ma poitrine. Mon sourire s’agrandit sur mes joues, d’une manière totalement incontrôlable. Comme avant. Comme si nous n’avions jamais quitté la protection d’apparence de notre appartement. La complicité. Mes lèvres qui s’usent délicatement contre sa peau. Sa chaleur qui répond à la mienne, dans une symbiose inexplicable. Comme si rien n’avait changé.
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Jeu 12 Mar - 23:54
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Chiens de faïence
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Un sourire s'étire sur ses lèvres. Amusé et tendre, qui fait palpiter un peu plus mon coeur dans ma poitrine. Je le laisse m'attirer à lui, m'embrasser encore. C'est ça, exactement ce sentiment, qui me manque tellement. Le souffle chaud qui se déploie dans mon être me le rappelle. Le voir sourire. L'entendre rire. Le voir heureux. Ses traits ont changés. La tristesse s'en est allée, ainsi que la colère qui déformait ses traits. Revoir mon époux ainsi, tel qu'il est vraiment derrière son masque de glace me chavire. Je m'imprègne un peu plus de cette vision de lui tant que je le peux. Celle que mon coeur réclame. Retrouver mon mari. Le gars que j'ai épousé. Celui que je connais par coeur. Pas celui qu'il s'efforce de montrer. L'homme qui n'apparait pas assez. Qui n'est réservé qu'à ses courts moments de bonheur où plus rien n'a d'importance. Celui-la même, qui met fin à mon tourbillon de pensées à l'aide quelques mots murmurés. Un aveu d'une simplicité telle que je ne sais que répondre. C'est la première fois qu'il l'avoue, depuis qu'il est rentré. La première fois que je l'entends depuis des années entières. Mon coeur bat bien trop vite. Ma gorge se serre. Je souris. Je ne peux pas m'en empêcher.

« Je t'aime aussi. »

Je souffle contre son visage. C'est tellement naturel que je n'y pense même pas. Mon nez frotte tendrement contre le sien avant que je ne lie mes lèvres aux siennes. Je soupire encore. Mes paupières se ferment, mes doigts se perdent sur son visage. Le moment s'étouffe dans une éternité irréelle. Lorsque je relâche sa bouche, mon corps frissonne. Je me défais de sa prise pour me loger plus confortablement au dessus de lui. Je ne veux pas partir tout de suite. Ou que lui s'en aille déjà. Nous n'avons bien encore une poignée d'heures devant nous avant que la réalité ne nous rattrape, n'est-ce pas ? Je veux profiter de cette bulle de bonheur, encore un peu. Mon corps se déplace à la recherche du paquet de cigarettes, juste à portée de bras. Mes doigts s'animent pour en allumer une. La fumée rempli à nouveau la pièce. Le silence s'étire doucement entre nous. Je ne veux pas risquer de tout briser. Juste, profiter de ça, comme avant. C'est parfait.
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Ven 13 Mar - 0:44
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Ses mots aux sonorités familières mais lointaines répondent aux miens. Un sentiment d’apaisement retombe sur mes épaules. C’est reposant bon sang. Depuis quand ça remonte, la dernière fois où je me suis senti aussi bien ? Pas même à cette nuitée à l’hôtel. Mon attention se noie dans les prunelles ébènes de Léo. Pendant un instant, j’oublie tous des dernières années. J’oublie tout de la séparation et des regrets. Et ça fait du bien. Mon amant s’éveille. Il bouge. L’étreinte se desserre. Mais il ne tarde pas à reprendre sa place sur mon corps. Le paquet de cigarettes qui se dévoile entre ses doigts attire tout mon intérêt. Je le dérobe de la prise de Léo une fois servi, et découvre avec une petite grimace que la quantité de tiges commence à sérieusement réduire. Il va falloir s’occuper à autre chose, en attendant que les flics désertent le quartier. La clope se retrouve entre mes lèvres. Une fois allumée, je laisse ma tête retomber contre le parquet et reporte mes yeux sur Léo.

- Bon alors ... C’est quoi ces cours de combat, concrètement ?

Un semblant de sourire en coin se dévoile sur mon visage. La colère est passée. La tension a été évacuée. Ça sonne presque comme un aveu sur le vrai fond de la dispute de tout à l’heure. Et peut-être, comme un début d’excuse.

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Ven 13 Mar - 10:07
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La fumée s'extirpe de mes lèvres à chacun de mes souffles. Ma respiration s'apaise enfin, tout comme celle de Eze, que je sens en dessus de moi. Ma main libre s'abat contre son torse, redécouvre ses cicatrices. D'ici, la marque de ma balle qui a traversé son épaule est encore bien visible. Mais heureusement bien cicatrisée. J'ai bien fais mon boulot, visiblement. Il n'y a qu'une légère trace restante, souvenir des poings de suture que j'avais opéré. Quand je pense que ce con avait failli y rester... Sa question me prend un peu de court. Je lève un sourcil septique avant que mon sourire ne s'invite sur mes lèvres. Eze tentait-il réellement d'avoir une véritable discussion cette fois ? Incroyable.

« Concrètement.... Je lui apprends les bases de la self défense. Pour le moment c'est surtout des prises faciles. Et beaucoup de renforcement musculaire. Je le défoule dans les sacs de frappe, histoire qu'il évacue toute sa tension... Après ce gosse n'a pas de muscles, je le soupçonne fortement de ne jamais aller en cours de sport. Il est essoufflé au bout de trois pompes, je te jure. »

Je lâche un rire amusé, tirant à nouveau sur ma cigarette avant de reprendre en une bouffée de nicotine.

« On fait ça dans un hangar, un peu en dehors de la ville. C'est un endroit que j'ai aménagé il y a un bail. Des tatamis, des sacs, toute la panoplie de la parfaite salle de sport. On fait ça le mercredi pour le moment. Il est mort crevé à chaque fin de séance mais ça a vraiment l'air de lui plaire, tu sais. »

Et à moi aussi, ça me plaisait, de passer du temps avec ce gamin. On ne parlait pas beaucoup, trop concentrés sur la séance, mais on riait pas mal. Faire ça avec lui m'avait un peu motivé à reprendre le sport moi-même, moi qui m'était laissé aller depuis la prétendue mort d'Eze. J'y allais de plus en plus souvent, dès que j'avais un peu de temps libre.
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Mar 17 Mar - 11:10
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Léo se réinstalle plus confortablement contre moi. Mes doigts délaissent la cigarette entre mes lèvres pour venir effleurer distraitement ses cheveux. Je l’écoute parler et tente d’imaginer à quoi pourrait ressembler ces fameux cours de self défense. Les commentaires sur les capacités de Milo fusent. Une expression perdue entre le sourire amusé et la moue dubitative m’échappe.  

- Hmm. Parce que tu en fais combien toi, des pompes ?

Ma tentative de défendre ma progéniture ne me convainc moi-même qu’à moitié. L’amusement finit par l’emporter.

- Soit il n’y va pas, soit il passe les séances à faire sembler d’avoir mal quelque part pour ne pas aller sur le terrain. Sa moyenne le prouve bien.

Je soupire en roulant des yeux. Pour autant je sais que c’est un combat vain d’avance, et qui ne vaut pas tellement la peine d’être mené. Bien que je ne me risquerais pas à évoquer ça devant mon fils, et encore moins devant sa mère. Ma main abandonne finalement sa tête pour récupérer la clope.

- D’accord, j’acquiesce en relâchant la fumée nocive. Dans ce cas je viendrai voir ça un de ces quatre.
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Mar 17 Mar - 11:37
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Les caresses dans mes cheveux sont trop agréable pour que je pense même à les repousser. Le moment de calme qui nous entoure me fait beaucoup de bien. Semblable à cette fameuse nuit à l'hôtel, le calme après la tempête. Cette fois, les choses sont tout de même différente. La tristesse et la mélancolie s'en sont allées. Les traits d'Ezekiel se sont détendus, pour ne plus laisser qu'un apaisement palpable. Sans surprise, mon époux tente de défendre son fils. Je lui lance un regard tout aussi amusé que celui qu'il me porte. Nous sommes tous les deux conscients qu'il ne sert à rien de se leurrer concernant les capacités sportives de son rejeton. Un sourire de défi s'étale néanmoins sur mes lèvres à sa question.

« Une cinquantaine, facile. »

J'éclate franchement de rire en imaginant parfaitement la scène qu'il me décrit. Milo occupé à faire sa drama queen auprès de son prof pour ne surtout pas bouger son cul du banc de touche. Je souris plus largement lorsqu'il m'annonce qu'il viendra de lui même voir à quoi nos séances ressemblent.

« Quand tu veux. »

Pour autant que la situation se maintienne entre nous. Mes lèvres tirent sur ma clope en miroir à mon amant avant que je ne bouge à nouveau. Mon dos rencontre le sol, mes yeux le plafond qui ne semble encore tenir au dessus de nos têtes que par miracle.

« Tu sais qu'il a des problèmes avec un de ses profs ? Son prof de français à l'air de lui chercher des emmerdes. J'ai promis que j'irais lui dire deux mots. Pareil que je suis plus pacifique que toi pour ce genre de trucs. »

Je retiens difficilement le petit rire qui m'anime. C'est pas nouveau. J'ai toujours été plus diplomate que mon époux. Plus calme également. Ça faisait sans doute partie des raisons pour lesquels Milo était venu me voir à la place de Eze, en dehors du fait qu'il se serait sans doute pris une belle soufflante.
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Mar 17 Mar - 12:13
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Mon amant roule sur le côté. Mes sourcils se froncent, mes lèvres se pincent. Mais ma langue reste silencieuse. Son absence lance un voile froid contre mon buste, là où il se tenait quelques instants plus tôt. Pourtant je ne fais rien pour le retenir, ni même pour lui demander de revenir. Je prends sur moi pour calmer le pincement paniqué de mon palpitant, effrayé de sentir Léo s’éloigner. Pour étouffer ça, je tire une fois de plus sur la cigarette. La nicotine apaise mon sang et calme mon inconscient.

- Des problèmes avec un prof ?
je répète avec une légère grimace. Je parlerais plutôt d’une incompatibilité d’humeur.

Je lève de nouveau les yeux au ciel. Milo n’a jamais aimé cette matière. Et c’est peu de le dire. Ça a toujours été une catastrophe pour lui faire travailler son français, ce depuis des années.

- Oui je suis au courant. Et non je n’ai pas vu ce professeur, j’explique dans un soupir chargé de fumée cancérigène. Le proviseur s’est fait un plaisir de me tartiner tout ce que l’établissement pouvait reprocher à Milo, après sa petite bagarre, dont les problèmes persistants en cours de français.

Le souvenir n’est pas spécialement agréable. Rien que d’y repenser, les braises d’une colère pas totalement éteinte se réchauffent dans le creux de mon estomac.

- J’ai balancé à ce connard que je n’avais aucune leçon à recevoir d’un pisseux dans son genre. Cet enfoiré laisse des cas de harcèlement scolaire se répandre dans son école. Et il ose monter sur ses grands chevaux pour reprocher à mon gosse d’avoir palier à son manque de réactivité ?

Je me tais un instant, me replongeant dans cette scène pour le moins rocambolesque. Le proviseur ratatiné dans le fond de son grand siège de cuir véritable, le teint livide. Mes deux paumes plaquées sur le dessus de son grand bureau en bois massif, mon regard froid et meurtrier planté sur son visage suant, et mes lèvres serrées sifflant d’une voix calme mais menaçante le fond clair de ma pensée. Je n’ai même pas eu besoin de hausser le ton. Ni de balancer des meubles, et encore moins de le toucher. Ce type est à la hauteur de ce que j’attendais de lui. Un petit bourgeois à l’autorité ballante. Un courage d’apparence. Et finalement aussi impressionnable et manipulable qu’une marionnette.

- Finalement Milo n’a pas eu une semaine pleine d’exclusion, je conclus avec un haussement d’épaules. Mais si le prof de français est du même gabarit que le proviseur, alors je comprends que le courant ne passe pas avec Milo. Néanmoins je suis sûr que ça peut se régler relativement facilement.

Mes yeux se plissent imperceptiblement alors que j’étudie la question. Je tire dans le vide sur ma cigarette totalement consumée. Je fais la moue.

- Je ne sais pas si tu es plus pacifiste que moi. Disons que concernant mon fils, tu arrives certainement bien mieux que moi à prendre du recul. Enfin. Je ne sais pas comment je dois prendre le fait qu’il t’en ait parlé à toi, plutôt qu’à moi.

Mes doigts viennent distraitement gratter mon front sous la grimace incertaine qui occupe mes traits. Puis, je tourne enfin la tête vers Léo, pour retrouver l’éclat de ses yeux.

- Comment va ta nièce d'ailleurs ? Jade, c’est ça ?
Léo Reece
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Mar 17 Mar - 12:48
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Mon époux est donc parfaitement au courant de ce qui se passe avec Milo. Quelque chose au creux de mon ventre est soulagé de le savoir. J'écoute ses explications sans omettre de commentaire, jusqu'à ce que le harcèlement scolaire soit posé sur la table. Le visage de Jade me revient en mémoire tel un boomerang. Mon regard se voile douloureusement. Je soupire sans pouvoir m'en empêcher. Je n'ai toujours pas reparlé à ma filleule de ce qui c'était passé, après le commissariat. Je ne sais rien de plus que ce qu'elle m'avait avoué ce jour-là. Depuis, elle avait reprit sa vie comme si de rien était et j'avais reprit la mienne, fortement perturbé. J'avais pris la fuite, le temps d'encaisser le simple fait que celle que je considérais à présent comme m'a propre fille m'avait menti sur toute la ligne. Pas une fois, elle n'avait mentionner ce harcèlement. Pas une fois, elle n'avait parlé de ses problèmes. La culpabilité de n'avoir rien vu, à partir du moment où j'avais dû la conduire en urgence à l'hôpital un soir m'enserrait encore plus. Etait-il possible d'être aussi stupide ? J'aurais dû chercher plus loin. J'aurais dû voir les signes, j'aurais dû comprendre que le problème était bien plus profond que ça. D'une voix morne, chargée de nicotine, je fini par répondre.

« Tant mieux. Tu as bien fait. Ne t'en fais pas pour ce prof. Je vais m'en occuper. »

Comme je l'avais promis à Milo. Même si ce n'était plus mon rôle. Comme il l'avait dit lui-même, sur le papier, j'étais toujours marié à Eze. C'était donc de ma responsabilité d'intervenir dans ce genre de cas, autant que son propre père, tant que ce mariage tenait encore, même si il risquait d'exploser à tout moment. Mon corps se colle de nouveau contre mon amant alors que je récupère son bras libre pour le glisser derrière ma tête et m'en faire un appui, laissant mes doigts jouer avec les siens sans même y penser.

« Il avait peur de te décevoir. Et sans doute aussi que tu l'engueules. Ne le prends pas mal. Il a essayé de me mentir en plus. Il a voulu me faire croire que tu avais « vu un médecin et que tu devais te ménager ». Je te jure, ce gosse ne doute de rien. »

La dernière taff s'envole dans les airs. J'écrase le mégot à même le sol, n'ayant franchement pas grand chose à faire de le brûler vu son état déjà lamentable. En manque de chaleur, je me pousse un peu plus contre mon amant, tant que je le peux encore. Le regard d'Eze appelle le mien. Je retrouve ses iris en même temps que sa question est posée. J'affiche un sourire triste, ne sachant pas garder le contact bien longtemps.

« C'est ça. Et elle est ma filleule, pas ma nièce. On a pas de lien de parenté. »

Mon regard retrouve le plafond, mes doigts m'emmêlent plus franchement autour des siens. Sa peau m'a manqué. Son touché, la rugosité de ses mains qui ont si souvent été couvertes de sang.

« Honnêtement... Je n'en ai pas la moindre idée. Je croyais... J'étais persuadé qu'on avait une relation de confiance, qu'elle me disait tout et... Et il y a eu le commissariat. Toute cette histoire d'harcèlement scolaire. Je m'en veux de n'avoir rien vu. De n'avoir pas compris, pas fait attention aux signes. Je croyais qu'elle me faisait confiance, qu'elle ne me mentait pas. Au final je me suis fait avoir comme un abruti. »

Ma gorge se serra en même temps que ma mâchoire. Mes yeux se posèrent sur mes doigts contre les siens.

« J'crois que j'ai fais une erreur, Eze. J'ai pas la carrure pour ça. Etre un bon père. Etre un père tout court. Peut-être que je vaux pas mieux que le mien au final. »

Et c'est bien une des choses qui m'effraie le plus au monde. Moi qui ai toujours voulu avoir des enfants, je me retrouve bien con, plongé la tête la première dans la merde. Mon rêve d'avoir une famille s'effritait un peu plus dans ma tête. C'était sans doute mieux ainsi, à voir comment je me débrouillais avec Jade, que nous n'ayons jamais adopté. S'aurait sans doute été un désastre plus grand encore.
Ezekiel Reece
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Mar 17 Mar - 16:51
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Quelque chose change dans l’aura de mon mari. Comme une lumière éteinte. Toute mon attention se tourne vers lui, alors qu’il vient quérir un peu de chaleur contre mon flanc. Mes doigts ne résistent pas au besoin de venir toucher sa peau. J’effleure sa hanche, avant de remonter doucement le long de ses côtes. J’écoute attentivement ses explications. Dans le fond, je sais qu’il a raison. Mais j’ai tout de même l’impression que ça ne me rassure qu’à moitié. Il y a une part d'irrationalité dans ma fibre paternel, que je ne saurai jamais pleinement manipuler. Je finis par me tourner sur le côté, sans retirer mon bras de sous sa joue, pour véritablement lui faire face.

- Tu sais Léo, je n’interviendrais pas parce que Milo a préféré venir te voir toi, plutôt que de m’en parler. Mais rien ne t’oblige à le faire, je murmure en laissant mes doigts tracent des arabesques aléatoires jusqu’au creux de son dos. Et je comprendrais très bien si tu n’as pas envie de t’embêter avec ça.

Ma main cesse subitement ses dessins lorsque la suite de ses paroles me fige sur le parquet. Mes yeux s’écarquillent. Je cherche aussitôt des réponses sur le visage impassible de mon amant.

- Il t’a fait croire que ... quoi ?


Mon étonnement n’empêche pas Léo d’exprimer son trouble en tripotant mes doigts. Je le laisse faire, mais ne peux néanmoins pas m’empêcher de rouler des yeux, passablement exaspéré par les grossiers mensonges de Milo. Je rêve ou il a essayé de me faire passer pour un malade alité ?

- Le dernier « médecin » que j’ai croisé, c’était toi. Et tu venais tout juste de me tirer dessus.

Les yeux sombres du tueur à gage s’arriment aux miens. Il y a une teinte douloureuse et inquiète au fond de ses prunelles. Je peux presque sentir son mal-être émaner de lui désormais. J’attends, patient, que ses lèvres délivrent ce qui le tiraille. Et ça ne tarde pas à arriver. Sa langue se libère. Son regard me quitte, mais ses doigts m’agrippent. Je ne bronche pas, le laissant simplement reprendre de la distance dont il a besoin pour s’exprimer. Léo parle finalement. Son cœur se dévoile. J’accueille sans rien dire le fond de ses aveux. Jade, la découverte inopinée du harcèlement scolaire, les craintes de mon amant ... et finalement le vrai fond du problème. Son père. Sa famille. La noirceur malsaine dans laquelle il a grandi. Je sais que ça le pèse secrètement. Que ça le poursuit et le ronge, depuis plus de trente ans.

- Eh.

Mon front vient se caler contre sa tempe alors que je me presse plus intimement contre lui. Mes doigts répondent finalement aux siens pour mieux les caresser doucement.

- Tu dis n’importe quoi, je souffle d’une voix basse et rassurante. Tu n’es pas comme ton père. Milo t’adore. Et c’est une sacrée preuve, crois-moi.

Je sais pourtant que ça ne pourra le réconforter qu’à moitié. La peine est bien plus complexe, parce que liée à ce désir qu’il a toujours eu d’avoir un enfant. Un enfant qui porte son nom et dont il serait pleinement responsable. Un projet que j’ai toujours pris soin d’éviter, au cours de nos trois années de vie commune.

- Les erreurs, c’est quelque chose d’inévitable, je poursuis contre l’intimité de sa peau. Mais s’il suffisait de ça pour faire de toi un mauvais parent, alors aucun gosse de cette foutue planète ne serait heureux. On fait tous des conneries, Léo. On ne voit pas tout, on ne devine pas tout, et c’est normal. C’est juste humain.

Un léger silence se réinstaure le temps que j’humidifie mes lèvres et rassemble mes mots. Je conçois sans peine que cette question le taraude depuis des nuits.

- Ne blâme pas ta filleule pour ça, et ne le prends pas contre toi non plus. Le propre du harcèlement scolaire c’est d’isoler les gosses qui en sont victimes. Jade n’a juste pas su comment gérer cette situation, et se taire a probablement été le meilleur moyen qu’elle a trouvé pour se protéger.

Mes doigts pressent tendrement les siens.

- Ce n’est pas une question de confiance, ni une question de mensonge. En tant que parent, on y est forcément confronté. Ce qui compte vraiment, c’est de les aider à avancer.


Je me tais alors que mes pensées dérivent vers mon propre garçon. Milo et le différend qui nous oppose depuis des semaines. Je sais que mes paroles s’appliquent aussi bien à mon propre cas. Je déglutis silencieusement, prenant pleinement conscience de mes mots, et des engagements tacites qu’ils me font prendre.

- Tu ... devrais peut-être simplement lui en parler. Ça te permettrait d’y voir plus clair.
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Mar 17 Mar - 19:13
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Mes craintes s'envolent dans l'air. Je ne sais pas si je fais bien de lui révéler tout ça, comme si rien n'avait changé entre nous, mais il est bien trop tard pour y penser. Sans même que je m'en rende compte, je me livre à mon mari le plus naturellement du monde. A croire que ses conseils ont toujours autant d'impact sur moi. A croire que je recherche toujours du réconfort à ses côtés, même sans m'en apercevoir. Les mots me manquent, pour exprimer toute la complexité de mes sentiments et de tout ce qui m'habite. Les souvenirs de mes parents trainent dans ma tête. Le visage de mon père, surtout, ravagé par toutes les doses qu'il s'enfilait. Je n'ai gardé que peu d'images de lui, mais elles sont suffisantes. Les coups qui pleuvent sur ma mère, son regard fou lorsqu'il s'adressait à moi parce que je refusais de le laisser faire. Je ne me souviens pas du reste. Mon esprit l'a effacé de lui-même pour me protéger. Ça, je le sais. Il ne reste rien de ce qui constitue mon enfance. Des bribes. Des souvenirs arrachés. La détonation qui résonne trop fort à mes oreilles lorsque le coup ultime est tiré.

Le contact d'Eze me fait brutalement revenir à la réalité. Je frissonne contre lui, ferme les yeux sous l'impact de son front contre ma tempe. Mon corps tente de se détendre. Je l'écoute, affichant un sourire perdu entre tristesse et lassitude. Ma prise sur lui se resserre. Mon amant me réconforte, comme il l'a fait mille fois par le passé. Il sait exactement comment le faire. Il chasse une à une mes interrogations, mes craintes et mes doutes, pour ne finir que sur l'essentiel. Il faut que je parle à Jade. Que nous ayons enfin cette conversation que je n'arrête pas de fuir. Peut-être qu'il a raison, après tout. Peut-être que je ne suis pas un aussi mauvais père que je le pense.

« Tu as raison. Peut-être que ça suffira... Je sais pas. »

Ne pas savoir comment m'y prendre, c'est tout aussi compliqué que le reste. Tout ça s'emmêle dans ma tête à me donner la migraine. Si seulement il n'y avait que ça. Néanmoins, les paroles de Ezekiel ont fait leur effet sur moi. Mon regard l'accroche une nouvelle fois.

« Je ne t'ai jamais raconté ce qui c'était passé avec ma mère, n'est-ce pas ? »

Cette question, je me la pose moi-même. Ez sait beaucoup de choses sur ma vie. Plus que n'importe qui d'autre au monde. Il me connait par coeur. Mon histoire, mon passé, mon enfance. Mais ma mère... C'est encore quelque chose que j'avais gardé pour moi, lorsque nous nous étions mariés. Elle était encore en vie, à l'époque. Avant que la folie ne finisse par l'emporter complètement.
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Mar 17 Mar - 20:50
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Mes propos semblent résonner en Léo. Il ne se détend pas totalement, mais je vois dans ses yeux que mes mots font leur chemin dans sa tête. Sa main se referme plus étroitement autour de la mienne. Je sens à quel point il est perdu. A quel point ça l’atteint. Mon amant acquiesce, et un léger sourire semble poindre sur mes lèvres en réponse. Son regard remonte finalement vers moi. La question s’envole dans l’appartement. La pièce semble retenir son souffle alors que je m’imprègne lentement de la lourdeur de l’interrogation. Il n’y a pas besoin d’être devin pour sentir la crasse noire qui se cache derrière ses paroles.

- Tu ne m’as pas tout dit, je corrige doucement d’une voix basse.

Sa famille et son passé sont des sujets délicats à aborder. Léo ne m’a jamais tout raconté. Il y a trop de détails sombres, trop d’histoires qu’un gosse qui avait son âge n’aurait jamais dû vivre. Sa demande me surprend. Pourquoi maintenant ? Et pourquoi évoquer ça avec moi ? J’aurais pensé ne plus être légitime pour ce genre de discussion. Ne plus détenir la confiance nécessaire pour ces secrets. Force est de constater que certaines choses restent inaltérables. Malgré les coups. Malgré les blessures. Mes doigts échappent à la prise des siens pour remonter jusqu’à son visage. Ma paume se cale contre l’angle de sa mâchoire, pour mieux laisser mon pouce effleurer sa joue dans un geste tendre.

- Tu veux me raconter ?  

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Mer 18 Mar - 10:33
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Ma question flotte dans l'air. Elle remplit la pièce, s'étire en silence avant que Eze ne me réponde finalement. Je vois dans son regard les interrogations qui planent dans sa tête. Sans doute se demande t-il pourquoi j'ai soudainement envie de parler d'une chose aussi intime. Pourquoi avec lui ? Maintenant ? Alors que tout est censé être fini entre nous. Ses doigts quittent le refuge des miens pour se poser sur mon visage. Le geste me fait hésiter, une fraction de seconde, le temps qu'un nouveau frisson me traverse, avant que je ne replonge dans ses yeux.

« Je veux que quelqu'un sache qui je suis. Tu es la personne qui me connait le mieux sur cette terre. Alors autant que tu saches tout, peu importe ce qui se passe entre nous. »

Le jour où je me prendrais la balle de trop, je voulais que quelqu'un se souvienne. Ça allait bien plus loin que la confiance que je pouvais lui porter. Peut-être que je le regretterais, un jour, qu'il sache la chose la plus intime qui soit de moi. A cet instant, j'avais juste envie de lui en parler. Mes yeux quittèrent les siens pour retrouver le plafond. Les souvenirs se percutaient dans mes pensées. La longue chevelure ébène de ma mère ressurgit. L'essence de son parfum s'était envolée depuis longtemps. Mais son sourire, je ne pouvais pas l'oublier.

« Je ne t'ai jamais vraiment parlé d'elle. Elle était belle, Dolores. Elle m'a eu jeune. Elle était avec mon père depuis quelques mois à peine lorsqu'elle m'a eu. On habitait dans un trente mètres carré, au coeur de Brownsville. Enfin, on squattait l'endroit, parce qu'on avait pas assez d'argent pour se payer un véritable appartement. Mes parents se disputaient tout le temps, comme tu le sais. Mon père cognait quand il ne se shootait pas. C'était tellement habituel que j'ai mis des années à me rendre compte que ce n'était pas normal. Ma mère ne répliquait jamais. Elle n'était pas en état de le faire. Elle était beaucoup trop droguée. Alors elle se vengeait, sans s'en rendre compte. Sur la seule personne qu'elle pouvait atteindre. Moi. »

Je guidais ses doigts jusqu'aux cicatrices qui parcemaient le haut de mon torse, la chair au dessus de mes clavicules, là où les marques de cigarettes étaient les plus importantes.

« Je sais qu'elle ne le faisait pas exprès. Elle me punissait pour une peine qu'elle n'arrivait pas à contenir. A chaque fois qu'elle était de nouveau consciente de ses actes, elle redevenait la mère aimante qu'elle était naturellement. Souriante, pétillante, chaleureuse. Elle me prenait toujours dans ses bras en pleurant, parce qu'elle savait que c'était elle, sans que je ne lui dise quoi que ce soit. Elle s'excusait et me disait que j'étais le meilleur petit garçon au monde. »

Un léger rictus déforma mes lèvres. La cigarette manquait à mes doigts. L'alcool à ma langue. Se souvenir de tout ça est douloureux. Assez pour que le manque recommence à se faire sentir. Je mordais mes lèvres, contenant mes envies en les comblant de sa peau où je traçais de douces caresses. Tout ce qui sortait de ma bouche n'avait pas forcément beaucoup de cohérence, mais mon débit de paroles ne faiblissait pas pour autant.

«  Dès que j'ai été assez grand, ils m'ont envoyés dans la rue. Les disputes se sont intensifiées avec le temps. Ma mère profitais toujours de ma présence à la maison pour m'envoyer faire ses courses, sans doute pour éviter que mon père décharge sa colère sur moi. Quand je revenais, elle était généralement dehors, morte défoncée contre la porte. Ou dans la rue, à essayer de vendre son cul alors qu'elle tenait à peine debout. Je la ramassais. A chaque fois. »

Les souvenirs me démangèrent. J'avais une vision atrocement clair du corps de ma mère, portant sa tenue la plus légère, peinant à aligner deux mots alors que je la relevais pour la rentrer chez nous. Cela avait duré des années.

« Je me souviens des dimanches. C'est le seul jour où elle se levait tôt, pour préparer le petit déjeuner. Des crêpes. Avec du sucre. Juste ça. Juste pour moi. Elle n'en mangeait jamais. Elle restait assise en face de moi avec son grand sourire et sa cigarette aux lèvres. Elle disait que sinon, il n'y en aurait jamais assez pour moi. Alors je mangeais tout, pour qu'elle soit contente. »

Un sourire se traça sur mes lèvres. Ses moments là, je m'y étais accroché, de toute mes forces, lorsque j'étais gamin, jusqu'à les reproduire, bien plus tard, lors de mon mariage. Sans même m'en rendre compte.

« Un jour, il y a eu le coup de trop. Je ne me souviens pas de ce qui s'est passé exactement. De pourquoi ce jour là et pas un autre. Mon père frappait, ma mère criait et moi, j'essayais de m'interposer. C'était de pire en pire, depuis que je passais plus de temps dehors qu'à la maison. Il en profitait. Je me suis retrouvé avec son arme à la main. Le coup est parti. Il s'est effondré au sol, raide mort. Ma mère a crié, tellement fort que je m'en rappelle encore. Je n'avais jamais entendu ça. Un cri d'agonie désespéré. Elle m'a roué de coups. Elle m'a frappé de toutes ses forces. Après, elle s'est jetée sur mon père, pour essayer de le ranimer. Elle n'arrêtait pas de pleurer. Je comprenais pas pourquoi. Je comprendrais pas pourquoi elle avait autant de peine pour un connard pareil. J'ai compris bien plus tard que je venais de tuer l'homme de sa vie. Malgré les coups et tout le reste, elle l'aimait plus que tout au monde. »

Mes lèvres s'asséchèrent. Un soupir m'échappa. Jamais je n'avais raconté tout ça. A qui que ce soit. C'était la première fois. Et sans doute la seule ou j'en aurais le courage. Je repris mon souffle avant de poursuivre.

« Elle est restée comme ça pendant des heures entières, jusqu'à ce qu'elle n'ai plus la force de pleurer. Après ça, tout a changé. On est parti de la maison pour se trouver un autre endroit. Elle a continué à faire le tapin. Ses fix ont augmenté alors que je rentrais dans mon gang. Elle n'a jamais réussi à se remettre de la perte de mon père, jamais. C'est comme si elle avait perdu sa raison de vivre. Elle a commencé à faire des crises. De plus en plus violentes. Au point que je n'arrivais plus à la gérer. Elle devenait un danger pour tout le monde et surtout pour elle. Elle a tenté, un nombre incroyable de fois de mettre fin à ses jours. Je ne pouvais plus être là tout le temps alors, avec mon premier salaire, je l'ai placée en institut spécialisé. J'ai pas eu le choix... »

Et cette décision, elle me hantait encore aujourd'hui. Ne pas arriver à faire face et accepter de baisser les bras, cela avait la décision la plus difficile à prendre de toute ma vie. Je soupirais, fermant les yeux l'espace d'une seconde avant de les rouvrir.

« J'ai choisi le meilleur établissement de New York. Atrocement cher. Mais je m'en fichais. Je voulais qu'elle ai le meilleur. Qu'elle ai tous les soins dont elle avait besoin. Ils l'ont shootées au médocs à la place de l'héro. Tu parles d'une avancée... Je retins difficilement le rictus de dégoût qui déforma mes lèvres. Elle s'est transformée en légume. Elle ne parlait plus, mangeait à peine. Elle passait ses journées dans sa chambre, à regarder par sa fenêtre à attendre je ne sais pas quoi. Vers la fin, elle ne me reconnaissait absolument plus. »

Mes caresses sur la peau d'Ezekiel cessèrent. Mon regard quitta enfin le plafond pour se figer sur son torse, remontant le long de son visage si proche du mien.

« A la force des années, je suis devenu le parrain de l'institut. J'allais encore voir ma mère une fois par mois quand on s'est mariés. Elle a rendu son dernier souffle six mois après que tu aies disparu. »
Ezekiel Reece
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Mer 18 Mar - 15:39
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Il parle. Il ne s’arrête plus. Les souvenirs s’enchainent et se bousculent sur sa langue. Son regard dévie. Son attention me quitte. Léo n’est plus dans cette réalité. Il s’est enfoncé dans les méandres obscures de sa mémoire. Les cris. Les coups. Les brûlures de cigarette. Un tressaillement contre lequel je ne parviens pas à lutter remonte le long de mon échine. Il n’omet pas d’explications. Il confesse tout, absolument tout. Pour que quelqu’un sache qui il est. Mes yeux ne quittent pas son faciès, alors que toutes les émotions qu’il a déjà endurées se dessinent sur ses traits. Qu’il les vit à nouveau, devant moi. Je sais que je ne peux rien pour le sauver de ses démons. Je sais aussi que c’est le fardeau de bons nombres d’âmes perdues dans cette ville pourrie jusqu’à la moelle. Combien sont-ils à se faire taper dessus ? Combien sont-ils, marqués par les ravages d’une famille engloutie par l’alcool et la drogue ? Combien sont-ils à avoir endurer cette vie de merde, et d’en subir les conséquences aujourd’hui encore ? Bien trop pour ma compassion. Sauf qu’à présent, c’est différent. Ça n’a rien à voir. C’est Léo. Ce sont ses plaies. Celles que j’ai pu l’aider à dissimuler. Ses propres fléaux. L’imaginer malmené par cette femme qu’il désigne comme sa mère me révulse l’estomac. Je connaissais déjà l’histoire de son père. J’avais déjà pleinement pris conscience du type d’enfoiré dont il s’agissait. Mais je n’avais pas décelé la noirceur de sa mère. Et le pire reste sans doute ce regret que j’entends perler dans sa voix. Cette tristesse, ce fardeau. Comme s’il s’en voulait à lui-même. Léo l’aimait. Malgré tous les secrets qu’il est en train de me confier. L’histoire touche à sa fin, et la conclusion du récit me plante le revers d’un couteau en plein cœur. Elle a rendu son dernier souffle six mois après que tu aies disparu. Les prunelles noires de Léo remontent doucement jusqu’à moi. J’y lis à quel point la vérité sur sa famille l’ébranle. A quel point ça lui fait mal, aujourd’hui encore. Un silence fragile retombe délicatement autour de nous. Lentement, mes doigts se réaniment sur son visage. Je glisse le long de sa mâchoire jusqu’à sa nuque. Ma main s’enfouit avec la douceur d’une plume dans ses cheveux. J’attire Léo contre moi. Sans un mot, je l’enferme entre mes bras et le serre contre mon torse. Mon nez se perd dans ses mèches ébènes. Mes paupières se ferment.

- Je suis désolé ...

Le murmure trouble à peine le mutisme de la pièce. Pourtant il résonne longuement en moi. Je suis tellement désolé. Désolé qu’il ait eu à vivre tout ça. Désolé d’avoir dû l’abandonner. Désolé qu’il ait eu à endosser seul le poids de ce deuil. Qu’il ait dû affronter les fantômes de son passé, sans moi.

- Pourquoi tu ne me l’as jamais dit ?

Jamais il n’avait évoqué l’internement de sa mère, avant que je m’en aille. Jamais il ne m’avait parlé d’elle. Je n'étais pas au courant pour ses visites. J’ai toujours pensé que Dolores était morte. Mais maintenant que j’y réfléchis, Léo ne me l’a pas véritablement dit. Ce secret, il a été le seul à le porter.  
Léo Reece
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Mer 18 Mar - 16:28
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Le récit s'arrête enfin. Ezekiel n'a pas relâché son attention une seule seconde. Plongé dans son regard, je m'imprègne de l'expression qu'il aborde. Je vois à quel point il est désolé, mais aussi perturbé. Un tel aveu, ce n'est pas quelque chose de facile à dire, mais pas non plus à avaler. Un sentiment de soulagement se pressait dans mon ventre alors que je me rendais compte qu'enfin, il savait tout de moi à présent. Absolument tout. Ça faisait un bien fou.

Je n'arriva pas à réprimer le frisson qui m'agita lorsque ses doigts glissèrent dans mes cheveux, juste avant qu'il ne m'attire à lui pour me serrer entre ses bras. Mes mains se refermèrent sur lui en même temps que mes paupières. Ses excuses percèrent mon oreille dans un murmure qui réchauffa mon palpitant. Je le serrais un peu plus, laissant un sourire triste s'inscrire sur mes lèvres. Ses excuses se répercutèrent en moi tel une mélodie rassurante. Ezekiel s'excusait. Enfin.

« Sans doute par facilité. Par honte, aussi... Quand on s'est connus, j'étais très sûr de moi. J'étais persuadé de devoir porter ce fardeau seul. Cette faiblesse la, je pensais pouvoir la gérer. Plusieurs fois, j'ai pensé à t'en parler. Je voulais que tu la rencontres, mais j'en avais honte. Je ne voulais pas que ton regard change sur moi. Alors j'ai attendu le bon moment, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus arriver. »

Et à présent, ça n'avait plus d'importance. Ma mère était morte, lui avait disparu, toutes ses petites inquiétudes avaient éclater en morceaux aux prix d'autres, bien plus écrasantes. Je me délogeais de sa prise doucement, mon front posé contre le sien.

« Ma relation avec ma mère était bien trop complexe pour que j'arrive moi-même a savoir si je l'aimais ou si je la haïssais. Mais... J'aurais voulu que tu la connaisses dans les rares moments où elle allait bien. »
Ezekiel Reece
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Mer 18 Mar - 22:10
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Chiens de faïence
-
L’étreinte de Léo répond à la mienne. Ses bras se raccrochent à moi et m’enserrent. Je le garde prisonnier contre mon buste. Je n’ai aucune envie de le laisser partir, plus encore à présent qu’il a dévoilé cette ultime blessure. Mes doigts caressent doucement ses cheveux tandis qu’il m’expose ses explications. Mes lèvres se pincent sous la fatalité de ses mots.

- Pourquoi mon regard sur toi aurait-il changé ?
je demande d’un timbre qui se veut apaisant. Tu n’aurais pas dû avoir peur.

Pourtant je sais que la situation aurait été délicate si tel avait été le cas. Les révélations de Léo ont réveillé de sales instincts au fond de mes tripes. Des trucs noirs et mauvais, révoltés à l’idée que quelqu’un ait pu faire subir tant de choses à mon amant. J’avoue sans mal avoir été soulagé lorsque j’ai appris que son père était déjà mort, lorsqu’il m’a raconté le désastre de son enfance. Parce que je ne risquais plus de faire quoi que ce soit contre ce chien galeux, que Léo aurait pu me reprocher par la suite. Je ne sais pas comment j’aurais réagi, face à celle qu’il désigne comme sa mère. Une colère sombre stagne au fond de mon ventre, alors même que je sais qu’elle a quitté ce monde depuis presque trois ans. Léo aurait aimé que je la connaisse. Je ne suis pas certain que ça aurait été une bonne chose. Je déglutis en silence.

- Tu as fait tout ce que tu as pu pour lui offrir la meilleure des fins de vie.

Je me tais un instant, prenant une longue inspiration dans l’odeur masculine de ses mèches corbeaux.

- Tu n’es pas responsable de ce qu’elle est devenue. Tu ne peux pas endosser le choix des autres, Léo. C’est parce qu’elle se droguait que ta mère est tombée malade. Ce n’est pas de ta faute, je souffle contre lui, désireux de chasser ce nœud lourd de remord que j’ai l’impression de percevoir au fond de lui.
Léo Reece
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Léo Reece
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Jeu 19 Mar - 15:34
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-
J'ai un sourire triste, qui s'efface au fur et à mesure de ses paroles. Eze accomplit son rôle, une fois encore. Enfin, celui qu'il tenait si bien autrefois. Il tente de me rassurer. Pourquoi son regard sur moi aurait changé ? Parce qu'il y avait une différence entre être un fils de pute et un fils de folle. Mon regard remonta dans le sien alors que je me dégageais de son front.

« Peut-être. Ou peut-être que tu te serais dit que tu valais mieux que ça. »

Un gouffre de problèmes. Voilà ce que j'étais. Et lorsqu'il m'a rencontré, tout cela était bien caché, dissimulé aux yeux des autres pour m'épargner un jugement que je connaissais par coeur, pour l'avoir vécu toute ma vie. Etre fils de prostitué et héroïnomane, y'avait vraiment mieux comme tableau. Mais ça, je ne l'exprime pas. Je le laisse reprendre. Il parle encore. M'assure que je n'aurais pas pu faire mieux que ce que j'ai fais pour la fin de sa vie. Une partie de moi sait qu'il a raison. L'autre s'en voudra toujours d'avoir abandonné sa propre mère dans un hôpital de fous.

« Tu crois ? »

Ma voix n'est pas aussi assurée que je le voudrais. Troquer une drogue contre une autre, voilà ce qu'ils avaient fait. Transformer ma mère en un corps sans vie. Ça, il n'y avait que moi qui en était responsable. Seulement moi. Peut-être que si j'avais eu la force de rester auprès d'elle, elle aurait fini par guérir et redevenir la femme qu'elle était avant ma naissance.

« C'est ma faute, si elle est devenue un légume, Eze. Celle de personne d'autre. Si j'étais resté avec elle, elle aurait peut-être pu guérir. Elle aurait pu s'en sortir et pas crever, toute seule dans une putain de chambre d'hôpital pour cinglés. »

Les mots dépassent ma pensée. Je ferme les yeux pour relâcher ce qui s'accumule dangereusement dans ma gorge. Le regret, le remord, la peine. C'était trop tard de toute façon.

« Ça n'a plus d'importance maintenant... J'espère juste qu'elle est enfin apaisée, là où elle se trouve. »

L'envie d'une clope me démange trop à présent. Je me dégage de sa prise pour me relever, passant en position assise. Je tente de réguler mon souffle, passant une main lasse dans mes cheveux. Peut-être que j'ai gardé un paquet de clopes dans ma cache ? Je ne me donne même pas la peine de me relever pour aller voir. Mon corps se tend jusqu'à la planche de bois. A tâtons, mes doigts cherchent désespérément un paquet. Un sourire lumineux m'éclaire soudain, alors que je brandis le paquet à peine entamé, victorieux.

« On est sauvés ! »

Aussitôt, je reviens auprès de mon amant, récupérant un bâtonnet empoisonné entre mes lèvres avant de lui en proposer une. La flamme s'anime au bout de mes doigts. La première taff grille ma gorge serrée. C'est bien mieux comme ça. A défaut de l'alcool.
Ezekiel Reece
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Ezekiel Reece
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Jeu 19 Mar - 19:03
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-
Léo bouge légèrement entre l’étau de mes bras. Son nez quitte le refuge de mon buste pour mieux permettre à ses yeux de plonger dans les miens. Il est rare de voir Léo aussi vulnérable. Cet homme s’est toujours barricadé derrière une muraille d’apparence intouchable. Tout ça pour dissimuler les blessures d’enfant qu’il a gardé au fond de lui, et qui ne guériront sans doute jamais vraiment. Je soutiens ce regard que je connais. Celui qui dévoile le vrai fond de son âme. Déboussolé et marqué par des regrets qu’il n’a pas à porter. Mes doigts continuent leurs caresses dans ses cheveux, répondant patiemment aux doutes qui l’enserrent.

- Tu dis n’importe quoi, Reece, je murmure en réponse à ses explications. Je te connais par cœur, et j’ai jamais eu besoin de connaître cette histoire pour être certain de vouloir me marier avec toi. Ça n’aurait rien changé.

Un léger sourire effleure mes lèvres. Je m’en cogne de sa famille. Ils auraient pu être n’importe qui, ou devenir n’importe quoi. Je n’en ai jamais rien eu à carrer. Ce qui m’importe, c’est qu’ils ne soient plus là, ses parents, pour lui faire du mal. Les brûlures de cigarette, c’est terminé. Seuls reste les ravages d’une violence plus psychologique. Et pour ça, jamais je ne pourrais prendre le parti de la mère de Léo. Jamais je ne pourrai éprouver la moindre once de compassion pour cette femme. Une camée. Un déchet de la société. Mes sourcils se froncent devant la suite de son récit. Le voir conserver le poids de cette responsabilité ne me plaît pas.

- C’est la faute de ce qu’elle s’injectait dans les veines, je corrige dans un soupir, alors qu’il s’évade de mon étreinte pour récupérer un paquet de cigarettes.

Je prends sur moi pour garder muet le fond brut de ma pensée. Le débat est vain, et surtout, il est beaucoup trop douloureux pour Léo. De mon unique point de vue en tout cas, sa mère n’aurait jamais dû conserver la garde de son enfant. Comment peut-on être parent et continuer de se piquer avec ce genre de saloperie ? Si Alessa avait ressemblé pour moitié à cette femme, elle n’aurait jamais revu Milo. Et ça, même sa famille n’aurait rien pu y changer.

Le tueur à gages me tend une cigarette, que j’accueille avec gratitude. Je roule sur le ventre avant de me redresser sur les coudes. Mon attention virevolte du côté du couloir alors que j’allume le tabac d’un geste distrait. Il n’y a plus de bruit. Même les voisins n’osent pas encore sortir. Tout le monde sait que la descente des flics n’est pas finie. S’ils ont terminé d’explorer cet immeuble, ils sont sans doute occupés à investir celui d’à côté. Ils ne repartiront pas sans avoir pu se mettre quelque chose sous la dent, quitte à sanctionner de petits délits. Léo et moi en avons pour quelques heures, au moins jusqu’à midi. Je recrache la fumée avant de tourner de nouveau la tête vers mon amant.

- Je n’imagine pas l’état de ton appartement. Tu vas sans doute devoir envisager de déménager.

Et Dieu sait que ça ne serait pas du luxe. Comment peut-on être autant bourré de fric, et vivre dans un taudis pareil ?
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Jeu 19 Mar - 20:10
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-
Les paroles d'Ezekiel me vont droit au coeur. Un sourire m'échappe sans que je puisse le retenir. Je ne m'attendait pas à une telle sincérité. Le rappel de notre mariage me happe complètement le coeur. La suite, elle, je préfère presque d'ignorer. J'ai très bien compris où veux en venir mon amant. C'est une discussion de sourds qui menace de se déclarer. Il ne peu pas comprendre. Il ne peu voir que la mère indigne qui se droguait plutôt que de s'occuper de son gosse. Moi je vois la seule mère que j'avais, avec ses démons et ses défauts, tout comme je pouvais avoir les miens.

La cigarette est grillée. Mon regard se pose sur Eze alors qu'il se détourne en direction du couloir. Je l'observe à la dérobée sans pouvoir m'en empêcher. Des muscles de ses épaules à la courbe de ses fesses, tout passe sous mes yeux alors que je me demande si il arbore de nouvelles cicatrices, depuis la dernière fois que j'ai pu admirer sa peau à nu. Ma question ne passera pas la barrière de mes lèvres. Celles de mon époux s'anime alors que reprend une bouffée de tabac, récupérant un semblant de cendrier au passage. Je soupire lourdement. La réalité de la situation me rattrape brusquement. Je sais qu'il a raison. Déménager. C'était quelque chose que j'avais prévu depuis quelques temps. Je lui en avais déjà parlé d'ailleurs. Quitter ce trou à rat qui me servait de logis pour enfin retrouver le confort d'un appartement normal. Pour Jade. Pour qu'elle vive dignement. Cette fois, il apparaissait que nous allions devoir accélérer les choses.

« Je sais. Je vais devoir me planquer, surtout. Ne pas faire de vagues pendant un moment. »

Etre plus prudent, comme je pouvais l'être avant. Changer d'identité, si les choses commençaient à s'envenimer. Avoir les fédéraux au cul, c'était tout sauf quelque chose de facile à gérer. Le visage de Scylla me revint en mémoire alors que je blêmis. Scylla. Elle allait me détester.

« Si ça tourne mal. Je compte sur toi pour veiller sur Jade. »

Parce que ça pouvais arriver. Il en était tout aussi conscient que moi. Si il fallait que je me barre en cavale, il était hors de question que j'emmène ma pupille avec moi. Le simple fait de vivre avec moi était déjà bien assez dangereux pour elle pour ne pas augmenter les risques. Je m'en voudrais toute ma vie, si il lui arrivait quelque chose à cause de mes conneries.
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Ven 20 Mar - 15:41
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-
Je plie un bras devant moi pour y appuyer mon menton. La cigarette poursuit ses aller-retours entre ma bouche et mes doigts. Je réfléchis à ce qu’il raconte. Devoir se planquer. Ne pas faire de vague. Ça serait bien, en effet. Comment a-t-il pu autant attirer le regard des forces de l’ordre ? Léo a toujours fait attention. Ne pas laisser de trace. Effacer les preuves. Eviter toute forme de témoignage. Ça a toujours fait partie de sa façon de fonctionner. Car c’était le contrat, la condition suspensive à notre vie d’apparence. La chance de mener une existence normale a toujours été subordonnée à l’écart tenu avec nos actions illégales. Ceci a visiblement bien changé. Une chose parmi d’autres. J’ai cessé de les compter. Son ultime réplique me sort de mes pensées. Aussitôt, mes yeux chargés de méfiance et d’incertitude volent dans sa direction. J’ai bien entendu ?

- Veiller sur Jade ?

Mes sourcils se froncent, peu sûrs d’avoir pleinement compris ce qu’il vient de dire. Est-ce qu’il me demande réellement de jouer les chaperons avec sa filleule ?

- C’est-à-dire ? Tu veux ... Elle n’a pas de copine chez qui aller plutôt ?

L’idée de recueillir une adolescente me fait franchement tendre le dos. Elle a l’air fragile, sa filleule. Une gamine écorchée par le deuil et la cruauté d’un monde sans pitié. Comment ça se gère, une enfant comme elle ? Le regard de Léo m’arrache une petite moue. Je me réfugie derrière ma clope, détournant brièvement les yeux.

- Compte sur moi, je soupire finalement, incapable de lui dire non.

Parce qu’il n’y a pas d’autre issue sérieusement envisageable. Mes objections reculent au fond de moi. Jade est importante pour lui. C’est l’unique argument. Ce n’est pas une question de sang. C’est une question de nom. Celui des Reece.
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Ven 20 Mar - 17:28
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-
Mon regard se marie à nouveau au sien alors qu'il tourne la tête vers moi. Je vois à quel point l'idée même que je viens de poser sur la table lui hérisse le poil. Mon regard le toise tandis que je vois passer sur ses lèvres un moyen d'échapper à ma demande. Peut-être que je fais fausse route, en lui imposant cette idée. Peut-être que la petite serait mieux auprès de Scylla. Le problème n'est pas tant la confiance que je lui porte, mais plutôt notre relation en elle-même. Il y a trop de flou dans l'équation. Beaucoup trop pour que je prenne le risque de devoir trouver une solution d'urgence si jamais ma relation avec Scylla s'envenime. Après tout, qui sait ce qu'il se passera lors de notre voyage en Islande ? Non, c'était trop incertain.

« Non. Et même si c'était le cas, je ne lui ferais pas confiance. »


Finalement, mon regard froid comme la mort suffit à mon époux pour capituler. Il cède, sans doute bien conscient que si je lui demande une telle chose, cela va bien plus loin que nous. Peu importe ce qu'il se passe entre nous, les enfants n'ont rien à voir avec ça. C'est d'ailleurs bien pour ça que j'entraine Milo, même si notre mariage n'a plus le moindre sens. Le sang importe peu. Seul le nom des Reece compte, par dessus tout.

« Bien. Merci. Je vais tout faire pour que ça n'arrive pas. »


Je bougeais, adoptant une position assise plus confortable alors qu'un soupir se glissait entre mes lèvres. Mes doigts vinrent frotter mes paupières dans un geste las alors que je prenais toute l'ampleur de la situation à bras le corps. Déménager. Quitter Scylla et nos nuits. L'idée même me faisait grincer des dents. Nous n'avions déjà que peu de temps pour nous voir. Alors avec cette nouveauté, ce serait bien pire. Peut-être refuserait-elle de continuer à me voir. Et où aller, au juste ? Je faisais le tour de mes planques dans mon esprit. Un refuge correct, provisoire, le temps de trouver autre chose de plus stable. Le minimum vital. En espérant que la situation se calme.

« Elle est adorable tu sais, elle ne te causera pas de soucis. »

Et Jade dans tout cas ? La situation était déjà tellement compliqué entre nous que je ne préférais même pas imaginer sa réaction. Sans doute voudra t-elle partir, quitter la maison pour se trouver une nouvelle famille, bien plus fiable et stable que celle que j'avais à lui proposer. C'était une possibilité que je m'obligeais à avoir en tête. Elle aurait raison de le vouloir et je n'aurais aucun droit de la retenir. Son bonheur m'importait avant tout autre chose.

« Au final, peut-être que c'est moi qui devrait disparaitre. »


Mes lèvres s'étirèrent en un sourire taquin. Mieux valait en rire, non ?
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