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In cold blood. | Camenko
Camenko Drazavic
Messages : 37
Date de naissance : 23/08/1981
Occupation : Directeur de Kontinuum, société militaire privée couvrant les affaires du Tigrovi.
Localisation : Manhattan
Camenko Drazavic
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Date de naissance : 23/08/1981
Occupation : Directeur de Kontinuum, société militaire privée couvrant les affaires du Tigrovi.
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Jeu 9 Jan - 17:54
Camenko Drazavic
There's no such thing as good and evil, or black and white. There's only gray, and what a man can stand.
ft. Garrett Hedlund
Nom : Drazavic
Prénom : Camenko
Âge : 38 ans
Date et lieu de naissance : 23 août 1981, Subotica, République de Serbie.
Origines : serbo-croates, détenteur d'une green card.
Activité : retraité de l'OSA-OBA, l'agence de renseignement de Bosnie Herzégovine. Nouveau directeur de Kontinuum, une entreprise de services de sécurité et de défense, huit beaux mots pour enjoliver l'image quelque peu déplaisante d'une société militaire privée.
Statut civil : célibataire.
Date et circonstances d'arrivée : tout juste arrivé à New York pour reprendre Kontinuum et le Tigrovi, une mafia serbe versant dans le mercenariat et la corruption.
Groupe : Silver Dollar
Inventé ou non : scénario venu d'un autre monde


Caractère
Perfectionniste • Méticuleux • Élégant Cultivé Aime l’ordre Passionné • Loyal • Bourreau de travail Carriériste Esthète Dur à satisfaire • Pragmatique • Méfiant Téméraire Bon orateur Solaire • Organisé • Maniaque du contrôle Patient Calme Autoritaire Insolent • Extraverti • Charmeur Calculateur Enjôleur Manipulateur • Secret • Paranoïaque Excellent menteur Réfléchi Intelligent Observateur Psychorigide Hypocrite Rationnel Exigeant Gentleman Responsable Têtu Cartésien Maniaque Séducteur.
Anecdotes
Camenko est étonnamment solaire pour un homme évoluant dans un monde d’ombres. Il a dans le sourire quelque chose de terriblement beau et lumineux, de vrai, qui prend à la gorge et séduit aisément. Il a l’élégance sobre des hommes qui se satisfont des choses simples mais bien faites. Et c’est un fait suffisamment rare dans l’univers de la mafia, où tout n’est qu’ostentatoire, pour être souligné. Véritable esthète, il a le goût des belles choses : des montres dont la trotteuse court plus qu’elle ne saute, celles qui égrènent sans le marquer le temps qui reste ; des belles voitures, anciennes, qu’on se prend à entretenir respectueusement ; des vêtements de grands maîtres qui ont la noblesse de ne pas afficher leur nom comme un étendard ; des pièces d’artistes qui ont peint leur âme sur une toile ou imprimé dans leurs photographies toutes les émotions du monde. Camenko est un véritable dieu de patience. De nature calme, à la manière d’un long fleuve tranquille, il est plutôt difficile de le faire sortir de ses gonds. Mais franchir ses limites peut s’avérer risqué. Ses colères, si rares soient-elles, ont un goût prononcé de tempêtes. Camenko a la voix grave et sombre d'une contrebasse, la diction toujours claire, l'accent impeccable lorsqu'il s'exprime dans une autre langue. Il a un rire caractéristique, franc et fort, contagieux, qui résonne facilement. Camenko est un grand gars d'un mètre quatre-vingt-douze qui nécessite souvent qu’on se torde le cou pour le regarder dans les yeux. Polyglotte, il parle serbe, anglais, russe, turc, macédonien et a quelques notions de chinois qu’il perd lentement, à son plus grand regret. Il a l’assurance magnétique des hommes qui savent ce qu’ils valent, qui ont conscience de leur potentiel et l’exploitent convenablement, quitte à en jouer. Adorateur de la compagnie des femmes, on le pense encore volage quand il s'est en réalité rangé. Il joue de la guitare depuis qu’il est gamin et a chez lui un immense piano à queue. Camenko a un parfum sombre, quoique légèrement chaleureux, rappelant étrangement l’ambiance de cuir et de tabac d’un vieux club de jazz.
Dis nous en plus...
Aime • S’il est une chose primordiale à son bien-être, c’est avant tout l’ordre. Maniaque, Camenko ne saurait vivre sans que chaque chose ne soit à sa juste place : décoration, mobilier, idées, secrets, relations, sentiments, … Son monde est arrangé avec un zèle méticuleux pouvant s’avérer désagréable pour ses proches. C’est qu’il n’est jamais plus efficace que lorsque les pions sont correctement agencés ; et il ressent le besoin irrépressible de tout réorganiser pour mieux pouvoir agir dès lors qu’une situation se brouille et s’emmêle. En cela, Camenko aime contrôler ce qui l’entoure ; et puisqu’on ne peut tenir ce qu’on ne connaît pas, il met un point d’honneur à tout savoir, tout voir, tout entendre, tout comprendre. La toile d’yeux et d’oreilles dont il disposait en Bosnie avait un rôle plus qu’essentiel à ses desseins, et il compte bien en tisser une similaire à New York. L’effervescence des villes lui plaît bien trop : le bouillonnement constant d’énergies, d’idées qui s’entrechoquent, d’âmes. Le bruit des métropoles ne s’arrête jamais et couvre idéalement les tempêtes qui font parfois rage dans son esprit. Il a besoin de rues bondées et d’artères grouillantes de vie pour se sentir à sa place, pour s’épanouir. Pour un homme si retors et torve, il apprécie la symétrie, les courbes droites et géométriques du style art déco. Il en aurait volontiers imprégné son lieu de vie s’il ne s’acharnait pas tant à rendre ses appartements les plus impersonnels possibles.
Aime pas • Camenko ne supporte que difficilement que quelque chose lui résiste mais sera étonnamment enclin à patienter des années pour obtenir ce qu’il souhaite. Bien qu’il ne perde que rarement son sang-froid au point de s’emporter ouvertement, l’image qu’il se renvoie lorsque sa patience s’use un peu trop lui laisse généralement un goût amer. Il ressemble à son père dans ces moments-là, une tare héréditaire dont il se serait volontiers passé. En bon maniaque du contrôle, Camenko méprise particulièrement la désobéissance stupide et suicidaire et le manque de précaution aveugle qu’affectionnent les personnes qui se laissent porter par leurs sentiments. Il met tant de ferveur à séparer son ressenti de ses réactions, son cœur de ses réflexions, qu’il peine à comprendre qu’on puisse fonctionner selon un autre modèle. Ses rares exemples de manquement à ce principe essentiel lui restent encore en travers de la gorge. Trop fier, sans doute trop arrogant, il a un mal fou à articuler dès lors qu’il s’agit d’exprimer le regret ou de s’excuser. Admettre qu’il a eu tort est un passage douloureux qu’il s’évite autant que possible, quitte à passer pour une véritable ordure.
Ses envies • Certains usent et abusent de l’argent pour obtenir ou asseoir leur pouvoir, d’autres, comme son père le faisait, jurent uniquement par la force. Camenko, lui, ne trouve d’intérêt qu’à l’information savamment maîtrisée. Ancien chien du renseignement, il excellait tout particulièrement dans ce domaine en Bosnie et ne compte pas devenir aveugle et sourd malgré une retraite anticipée et un déménagement aux États-Unis. Au contraire, ses petits projets d’expansion de Kontinuum et du Tigrovi devraient lui permettre d’étendre sa toile de Sarajevo à New York. Si l’ombre est une amante complice depuis de nombreuses années, il songe chaque jour un peu plus à en sortir pour embrasser une carrière politique. Son départ pour l’Amérique n’a fait qu’amplifier cette envie grandissante. Particulièrement calculateur, Camenko voit loin et grand. Il se servira de toutes les cartes en sa possession pour parvenir à ses fins : mafia serbe, société militaire privée, relations, corruption. Aucun levier n’est à oublier lorsqu’on vise le Sénat. Sous le masque, Camenko entretient depuis toujours des envies plus rationnelles, plus sentimentales, qu’il repoussait cependant pour ne pas forcer qui que ce soit dans le moule crasse et bancal des Drazavic. Mais le décès récent des patriarches et d’une tête importante de la Bratva a ouvert une porte immense. Et il se surprend de plus en plus fréquemment à songer à des petits riens, d’une simplicité extrême, qu’il n’aurait pourtant jamais imaginé pouvoir frôler un jour : le plaisir simple de se réveiller à côté de la même femme jusqu’à passer l’arme à gauche, une alliance, une engueulade douce pour décréter le nom du chien, les rides d’inquiétude accompagnant l’arrivée d’un gamin ou deux.
Ses peurs • Camenko a le vertige. Ou plutôt : il craint la chute en se foutant du vide. Comme toute personne s’étant hissée un peu trop haut en creusant trop profond dans de sombres affaires, comme tout homme qui a gravi les échelons, peu scrupuleux de ce qu'il laisse en bas, il redoute l'instant où il s'abattra sur le plancher des vaches. Parce qu’il y en aura un. Il y en a toujours un. Il est habité par une peur viscérale de partir bouffer prématurément les pissenlits par la racine. Ceux qui se targuent du contraire sont inconscients. Il y a toujours quelque chose à perdre, quelqu’un à regretter, des ambitions inachevées à déplorer. Lui, il a sous la peau, jusque dans les os, la crainte de laisser cette femme aux yeux verts et au sourire abrutissant qu’il aime tant. Il se dit pourtant souvent qu’il préfèrerait rejoindre le Créateur avant elle. C’est qu’il n’est plus sûr de savoir exister sans son souffle, ses caresses et ses baisers. De vouloir exister sans sa simple présence. Camenko n’a que trop conscience de la similitude frappante qui les lient, feu son oncle et lui. La sensation désagréable, de plus en plus fréquente et oppressante, de n’être que le portrait craché de cet homme qu’il a abattu le terrorise au moins autant qu’elle le dégoûte. C’est qu’il lui ressemble trait de caractère pour trait de caractère, ce que certains membres de sa famille ne pourront réfuter. Il appréhende avec une amertume certaine le jour où il ne pourra plus nier être une parfaite copie de Mirko Drazavic. Et il se demande, chaque fois qu’il y pense, s’il se haïra autant qu’il haïssait son mentor.
Ses espoirs • Sans être un grand rêveur, encore moins un optimiste né, Camenko nourrit le vain espoir d’une mort tardive et sans douleur. À surveiller ses arrières comme il le fait, il tente de repousser la théorie mainte fois prouvée qui voudrait qu’un homme comme lui termine irrémédiablement une balle entre les deux yeux. Son implication dans la mort prématurée de Jelenko et Mirko Drazavic, dieux de la mafia serbe en Bosnie, et dans celle de Vadim Bukovski, figure d’importance de la Bratva, ont manqué rendre à sa foi inexistante un souffle de vie. Il se laisserait presque aller à prier chaque jour pour qu’on ne découvre pas sa griffe dans l’assassinat de ces trois hommes, mais il est trop cartésien pour remettre son destin entre les mains d’une déité quelconque. Il se contente donc d’espérer en veillant de près à ce que rien ne puisse le rattacher à ces événements tragiques. S’il admet volontiers que sa définition de famille ne s’accorde pas à celles dictées par les dictionnaires, Camenko n’en est pas moins particulièrement soucieux du bien-être de la sienne, ou tout du moins de ce qu’il en reste. Ses décisions ne sont donc jamais réfléchies qu’en ce sens. Il serait capable de tout pour la protéger, au risque de s’octroyer le mauvais rôle.
Derrière l'écran...
Pseudo : Caligari
Âge : 24 ans
Pays : France
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Comment trouves-tu le forum : je ne dirai rien, même sous la menace !
Fréquence de connexion : aussi souvent que faire se peut.
Rhododendron, as usual !
Camenko Drazavic
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Date de naissance : 23/08/1981
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Camenko Drazavic
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Jeu 9 Jan - 17:55
Histoire
Everything secret degenerates.
Les souvenirs qu'on s'invente sont les plus beaux.

Camenko vit le jour trop près de son Dieu, si près qu’il naquit bleu, les poumons vides, la gorge nouée par un cordon ombilical qui refusait de le séparer du ventre qui l’avait porté. Sa mère avait manqué s’étouffer en le voyant ainsi, en n’entendant qu’un silence lourd s’abattre sur eux. Mais il s’était furieusement accroché à la vie et avait attendu, sagement, le souffle court, que les psaumes du pope l’éloignent du Créateur et le ramènent à une femme aimante. A Subotica, on craignait le Seigneur plus que le diable ; et c’était cette foi aveugle, celle-là même qui avait poussé quotidiennement sa génitrice à prier à l’église se trouvant non loin, celle qui avait fini par la forcer à pousser autre chose entre les murs du lieu saint, qui avait rendu à son enfant la respiration qui lui manquait tant. Camenko inspira ainsi, pour premier bol d’air, entre un prêtre ahuri par le sexe offert d’une jeune femme et un public désabusé par la scène, un étonnant mélange d’odeurs d’encens, de Bibles poussiéreuses et de parfum de grenouilles de bénitier.

Du bleu de sa naissance, il ne garderait jamais que les yeux ; ceux de sa mère, Nives, un joli brin de femme au sourire d’ange qui avait toujours eu l’intelligence de n’être pas bien bavarde. Elle se contentait d’acquiescer lorsqu’on lui parlait, d’étirer ses lèvres roses et de gorger son regard de soleil sans se soucier qu’on la pensât simple d’esprit. C’était qu’elle avait, en réalité, l’élégance d’être discrète et de ne jamais s’intéresser aux histoires qui ne la concernaient pas. Mais plus que tout, elle avait dans l’âme une douceur qui lui faisait considérer le monde et l’autre sous leur plus beau jour. Elle aimait la vie et la savourait sans grande prétention, se fichant des peines, des heurts, des violences, de son cœur, sensible comme le verre, qu’on brisait sans ménagement. Elle pardonnait tout, comme son Dieu le lui avait demandé.

Nives avait eu l’indécence, du haut de ses vingt ans, d’aimer un homme qui avait déjà une vie. Elle s’était retrouvée stupide, le palpitant ébréché et le ventre rond, à rêver d’un avenir qui ne lui serait jamais accordé. Elle passerait bien des années à courir après ce grand gars aux idées dantesques et à l’accent serbe qui ne lui offrirait pas suffisamment en retour. Le temps faisant, elle finirait par s’en défaire, cuvant la douleur dans les bras d’un autre qui lui passerait la bague au doigt et la rendrait heureuse.

Cette femme si douce et fragile avait une silhouette frêle et des hanches malingres qui avaient longtemps fait s'interroger les voisins sur le courage qu'elle avait dû avoir pour donner naissance à un fils bien grand pour son âge. Camenko, lui, se demandait surtout, enfant, par quel miracle un cœur gros comme le monde tenait dans un corps mince et minuscule comme celui-là. Car Nives était petite, si petite qu’elle reprisait toujours ses robes et ses jupes pour qu’elles paraissent moins longues, et avait dans sa maison un millier de tabourets afin d’accéder aux étagères les plus éloignées du sol, celles qui avaient été pensées puis mises là par des géants.
Camenko l'avait toujours vu grande, malgré cette limite de taille. Il l'avait vue grande quand il n'était qu'un gamin qui apprenait à marcher et se tenait gauchement à ses jambes par peur de s'écraser le nez au sol. Il l'avait vue grande lorsqu'il n'était qu'un adolescent effronté qui se ratatinait sur lui-même pour se faire oublier et échapper à ses justes colères. Il l'avait vue grande, même quand il avait fini par la dépasser de plusieurs têtes et qu'il avait pu, sans même se glisser sur la pointe des pieds, attraper ce qui se trouvait au plus haut des étagères.

Nives avait une grâce et une aura qui rayonnaient et la faisaient passer, aux yeux de son fils, pour une force de la nature. Elle avait les gestes rassérénants, les paroles réconfortantes et les baisers magiques capables d’apaiser les pires maux, ceux que seules les mères pouvaient avoir. Elle effaçait dans ses sourires les larmes lourdes de rage et de déception du bambin qui ne voyait pas suffisamment son père ; elle tempérait les humeurs d'un enfant qui ne comprenait pas pourquoi le nom qu'il portait devait être tu, remplacé par celui qu'elle avait, elle, depuis sa naissance ; elle passait ses doigts dans ses cheveux clairs et lui répétait, de sa voix si rare, qu'il était des secrets qu'il valait mieux garder et que son géniteur, s'il l'aimait, était de ces secrets-là. Et Camenko, tout gamin qu'il était, buvait ses paroles, croyant dur comme fer à ses mots, tenant fermement dans son cœur les ressentiments et les mensonges qu'il ne fallait divulguer de peur de faire éclater la bulle de confort si légitime de Jelenko Drazavic.


Personne ne garde un secret comme un enfant.

Camenko était un enfant curieux qu’il fallait avoir constamment à l’œil de crainte qu’il n’aille se perdre à l’autre bout de la ville. Particulièrement discret et agile, il se faufilait partout sans qu’on ne le remarque, grimpait aux arbres et aux toits avec une facilité déconcertante, échappait aisément à la surveillance de sa mère dont le cœur manquait chaque fois un battement. Il avait cette étrange capacité de se trouver précisément où on ne l’attendait pas, où on ne voulait pas le voir. Il écoutait aux portes, prêtait attention aux secrets de la rue et des grandes personnes, aux confidences chuchotées dans la cour de récréation. Plus d’une fois les adultes lui tirèrent les oreilles en lui faisant jurer de ne rien répéter de ce qu’il avait vu ou entendu. Camenko, malin comme un diable, secouait la tête, filait en courant, un rire muet sur les lèvres, serrant dans ses petites mains l'offrande qu'on avait faite en échange de son silence, filant retrouver ses camarades pour partager avec eux son butin.

Souvent, il s'en allait jouer avec un garçon de trois ans son aîné qui lui ressemblait tant, dans certaines de ses expressions, qu’on les crut plus d’une fois frères. Slavenko, fils unique et légitime du dieu-Drazavic, se fendait d’un sourire fier quand celui de Camenko s’érodait. Il ravalait les informations qui lui brûlaient les lèvres et patientait silencieusement que le venin du secret qui acidifiait sa bile s’adoucisse. Il reprenait alors ses réflexes d’enfant, retournait à la légèreté qui l’habitait le reste du temps et oubliait, quelques heures durant, l’ombre d’un géniteur qu’il ne voyait que trop rarement quand son ami avait tout le loisir d’en profiter. Les gamins se séparaient quand la nuit tombait et que leur mère venait les retrouver. Le cadet se fendait toujours d’un sourire lumineux à l’approche d’Iren ; et les grands yeux rieurs de Nives s’obscurcissaient de nuages lourds. Elle rajustait le col de son bâtard, l’attrapait par la main et le traînait, éteinte, loin de cette femme qui s’enserrait dans son orgueil. Elle ne semblait jamais plus triste que lorsque Camenko lui disait, candide, que la mère de Slavenko était belle.

Jelenko était tant occupé à prendre soin de son autre famille et des affaires qui faisaient vibrer le peuple serbe qu’il n’avait que peu d’énergie à accorder à sa maîtresse et son second fils. Camenko n’entendait rien à la politique mais savait son père grandement impliqué dans les grondements sourds qui amplifiaient lentement sur l’ensemble du territoire. Il le retrouvait l’esprit ailleurs lorsqu’il leur rendait visite, et, pour se faire remarquer, bombait le torse et levait le nez, espérant obtenir un rien de l’attention du Serbe. Le grand homme ébouriffait systématiquement sa tignasse claire ou lui donnait une tape dans le dos, s’esclaffant de sa voix de tonnerre que son bonhomme devenait un vrai petit gars, fort et brave comme lui. En dépit de ce qu’on pouvait lui dire, le garçon ne ressemblait en rien à son père, qui finirait par s’en agacer. Il avait le calme et l’âme solaire de sa mère quand tout, chez son géniteur, criait une violence et une force brute écœurantes.

Avec son tempérament de fleuve tranquille, Camenko prit plus de coups à l’école qu’il n’en distribua. Bien-sûr, il écrasa plus d’une fois ses poings d’enfant dans le visage des grands, ceux qui embêtaient plus faibles qu’eux, ceux qui s’en prenaient à ses amis, mais il était celui qui rentrait à la maison l’arcade ouverte, la joue rougie, l’œil noirci et la chemise déchirée. Cette misérable condition achevait de briser le cœur de Nives qui le raccommodait constamment avec la douceur maternelle qu’il lui connaissait bien. Ce n’était pas tant ses colères qu’il craignait – elle n’en avait que peu – mais celles du patriarche. Incapable de satisfaire l’égo d’un père qui ne considérait que la force et l’argent comme symboles de puissance, il reprenait habituellement une correction pour lui remettre les idées en place et lui rappeler l’aversion qu’il nourrissait à son encontre. Camenko perfectionna ainsi son écriture en copiant des lignes et sa résistance aux rossées de Jelenko à forces d’exclusions lorsqu’on le prenait à se battre.

Le cercle vicieux qui le broyait eut tôt fait de l’agacer. S’il était une chose que le garçon avait comprise, c’était qu’on survivait par ses alliés plus que par ses ennemis, et qu’il était inutile de frapper lorsque l’avantage de la force n’était pas de son côté. Son talent éclata un jour comme une bombe, frappant d’une vérité cuisante le torse d’une petite brute qui tyrannisait l’une de ses camarades avec un plaisir notable. La rumeur lancée par Camenko inonda l’école à une vitesse fulgurante, et le lourdaud, humilié, se retira sans demander son reste.
Le gamin, conscient de son pouvoir, se constitua rapidement un réseau d’informateurs, de petites souris qui laissaient leurs oreilles traîner à gauche à droite et venaient le trouver pour lui offrir toutes les choses intéressantes qu’elles avaient pu entendre. Le jeune garçon devint rapidement le centre névralgique de l’école, celui qu’il fallait interroger pour connaître la dernière histoire en date, celui qu’il fallait éviter si on ne souhaitait pas que ses plus sombres secrets soient révélés, l’ami à avoir pour se sentir à l’abri. Il savait tout, avait toutes les cartes en mains, pouvait tout dévoiler mais ne le faisait que rarement, la menace de son savoir suffisant à éviter qu'on lui cherche querelle. Et, lorsqu'on le sous-estimait, il s’arrangeait pour divulguer une histoire embarrassante sur la personne doutant de ses capacités. L’humiliation ressentie faisait passer l’envie de s’y frotter une seconde fois.
Il monnayait ses services, vendait ses secrets, se faisait payer pour en taire d’autres, promettait monts et merveilles pour peu qu’on lui apprenne quelque chose de compromettant, un détail, aussi insignifiant fût-il : un goûter, le nouveau jeu à la mode, le droit de tenir la main du garçon qui plaisait, un baiser de la plus jolie fille de la classe. Il avait l’esprit d’un espion plus que celui d’un leadeur mais bénéficiait étrangement de la même impunité et était révéré au même titre.


On m’a mis des œillères et on m’a dit : « Les autres, ils veulent la guerre ! tu la voudras aussi. »

Il avait à peine dix ans lorsque son géniteur lui confia pour la première fois une arme bien trop lourde pour le gamin qu’il était. A cette époque, la seule chose qui lui venait à l’esprit quand les jointures de ses doigts blanchissaient tant il tenait fermement la crosse du semi-automatique était la facilité avec laquelle il aurait pu pointer le canon vers Jelenko et crever son crâne à coup de neuf millimètre. Mais il n’en eut jamais le courage, et ses envies parricides ne restèrent que des pensées honteuses. Il se contenterait d’obéir, les poings serrés, la mâchoire crispée, pour calmer les tempêtes qui faisaient rage entre un homme qui refusait de voir sa progéniture marcher ailleurs que dans ses pas et un fils réfractaire.
S’il était loin de faire la fierté de son père, son oncle lui accordait une attention toute particulière. Mirko était l’une de ces figures qui vivait dans l’ombre et qu’on ne voyait réellement que lorsqu’elles acceptaient d’être vues. Terriblement intelligent, il ne devait son influence sur les autres qu’à l’information qu’il maîtrisait mieux que quiconque quand son frère ne savait s’affirmer autrement que par la force ou l’argent. Présent dans la vie de son neveu, il lui intimait le goût des belles choses, nourrissait sa soif d’apprendre, mais ne manquait jamais de lui rappeler l’arme redoutable dont il usait et abusait depuis toujours : le secret.

Camenko était un gamin brillant, un élève excellent qui collectionnait les réussites scolaires, les compliments de ses professeurs de secondaire, et n’en avait réellement que faire de savoir manier un pistolet. Nives lui offrait chaque semaine un nouvel ouvrage de littérature classique ; elle qui n’avait pas fait d’études était persuadée qu’il fallait cultiver son intelligence pour s’en sortir dans le monde que les nationalises cherchaient à construire. Si elle voyait d’un mauvais œil les valeurs que son amant tentait d’inculquer à son seul enfant, elle se taisait par crainte de ses foudres. Déjà peu loquace, le manque de considération quant à son avis la confortait dans le mutisme volontaire qui la caractérisait si bien. Elle se contentait, lorsque Jelenko repartait, d’attraper son fils par les épaules et de lui murmurer qu’il n’avait pas besoin d’être ce qu’on voulait qu’il soit, mais qu’il avait le choix, qu’il l’aurait toujours, qu’elle y veillerait, à sa manière. Elle aurait tout donné pour qu’il ne plie pas face à l’héritage terrible qui coulait dans ses veines et l’enchaînait à ce qui deviendrait, quelques mois plus tard, les Tigrovi.

Le garçon, malgré les mises en garde de sa mère, était désireux d’apprendre et de comprendre, de saisir les subtilités du monde dans lequel ils vivaient tous deux et celui, plus sombre, plus crasse, dont les portes s’ouvraient chaque fois que le patriarche franchissait celle de la maison. Si intelligent qu’il fût, il ne pouvait juger ce qu’il ne connaissait pas, si bien qu’il passa des heures les yeux rivés sur les colonnes de journaux locaux et nationaux pour comprendre le soulèvement qui pendait au nez de son pays, et s’assit plus d’une fois en face de son père pour entrevoir un rien de la pensée qui animait si ardemment cet homme. A l’aube d’une guerre qui bénéficierait considérablement à sa famille, la propagande gangréneuse qui brûlait dans les yeux de son géniteur lui laissait un arrière-goût âcre qui l’écœura finalement lorsque les conflits commencèrent.

Subotica, bien qu’épargnée par le feu des armes et les bombardements, ne fut pas indemne pour autant. Ce qu’il restait de la Yougoslavie du début des années quatre-vingt-dix tremblait chaque seconde, craignant de nouveaux morts, de nouvelles explosions, une énième vague de violence qui écrasait tout sur son passage et était menée par un fanatisme politique serbe auquel les Drazavic se targuaient de souscrire. Leur idéologie, déjà profondément ancrée dans les esprits de la famille et ses proches, s’enracina davantage, étouffant lentement ceux qui refusaient encore d’y adhérer, brisant les dernières résistances. Camenko s’y plia sans même s’en rendre compte. Ce n’était pas tant pour plaire à son père qu’il embrassa, jeune adolescent, la cause des Tigrovi, mais parce que Mirko avait réellement su le convaincre. Le prince de l’ombre avait justement tourné ses mots : il avait parlé d’information quand Jelenko ne s’exprimait qu’en balles et en sang ; il avait rassasié sa curiosité, cultivé son intelligence et avait réussi à rattacher le gamin à sa cause. Des années durant, Camenko ne répondrait qu’aux ordre de son oncle qu’il suivait, confiant, avant de suivre le reste du Klan ou son propre géniteur.


Nous étions installés sur nos rancunes, comme les fakirs sur leurs lits de clous.

Le nationalisme, la haine et la ségrégation ravageaient ce qui avait autrefois été un territoire uni sous la tyrannie d’un homme suffisamment intelligent pour savoir qu’il n’existait d’autre moyen d’unifier des peuples si différents dans leur culture, leur religion et leurs aspirations. Les pays s’embrasaient à mesure qu’ils se détachaient de la Yougoslavie, mis à feu et à sang par une identité serbe qui refusait de l’accepter. Les Drazavic, comme tant d’autres, portaient fièrement dans leur cœur un patriotisme déplacé qu’ils imposaient autour d’eux, écrasant sous leurs bottes militaires les hommes qui refusaient d’entendre raison. L’ouverture d’esprit qu’ils prônèrent tout au long des conflits prit davantage l’allure d’une fracture du crâne que d’une évangélisation paisible.

La plupart des Serbes prirent part aux combats, par idéologie, par vocation, par instinct de survie, par défaut. Camenko ne dut le salut de son âme qu’à son jeune âge. S’il avait eu quelques années de plus, son géniteur l’aurait volontiers traîné sur les fronts comme il le faisait avec son frère aîné. Slavenko était devenu un bon soldat, le portrait craché d’un Jelenko dont le pouvoir et l’influence ne cessaient de grandir à mesure que son pays écrasait les résistances ennemies. Qu’il l’eût voulu ou non, le plus jeune des fils Drazavic fut bien contraint de jouer son rôle dans l’empire prometteur qu’érigeaient lentement les membres de sa famille. Plus d’une fois il fit ce qu’il savait faire de mieux : il laissa traîner ses oreilles pour apprendre ce qui se tramait quand les grandes figures patriarcales avaient le dos tourné. Et lorsqu’il entendait quelque chose qui s’avérait intéressant, il en rendait compte à son oncle qui jubilait de le voir prendre son exemple.
Il lui suffisait de cracher un nom pour que cinq têtes tombent, que les couples se déchirent, que ses camarades de classe perdent un être cher pour avoir été un peu trop bavards dans la cour de récréation. Camenko, bien trop malin pour ne pas saisir toute la gravité de ses interventions, vendit sciemment plus de traîtres à leur patrie qu’il ne put en compter.

Nives, dont le sourire si doux s’éteignait à mesure que la guerre faisait rage, empaqueta les affaires de son fils à l’automne quatre-vingt-treize. Elle l’attrapa par la main et l’emmena vers une autre vie, plus proche des conflits, mais surtout plus proche du dieu-Drazavic. Ils emménagèrent dans un petit appartement d’un quartier de Banja Luka qui tremblait fréquemment des assauts des différentes parties, les murs de la rue avalant régulièrement les balles, le bruit des explosions et les cris des populations qu’on exterminait parce qu’elles avaient eu l’audace de naître du mauvais côté de la frontière. Nives, malgré ses origines croates, ne fut jamais importunée, le statut si particulier acquis dans les coups de reins de Jelenko la rendant intouchable. Mais cette grâce divine pesa lourd sur les épaules de la jeune femme qui ne toléra plus aucun miroir chez elle pour ne pas avoir à se regarder en face. Camenko, qui gardait en rancœur l’amour si particulier que son géniteur leur témoignait de manière bancale, se prit à le détester un peu plus. Il pria plus d’une fois que la guerre l’emporte, qu’elle ensevelisse la carcasse de cet homme qui pensait que les râclées faisaient de lui un père.

Son Dieu l’exauça d’une manière inattendue en mettant finalement fin à l’embrasement qui défigurait les terres yougoslaves. On calma les belligérants, renversa les despotes et condamna les tyrans pour ce que les journaux étrangers appelèrent bien vite des crimes de guerre. Jelenko, auparavant puissant, fut soudainement mis à genoux, muré derrière des barreaux qui devaient le retenir vingt ans.

Il fallut recomposer un avenir sur un tas de villes détruites et de vies réduites en cendres. Mais on ne construisait pas un bonheur sur les ruines d’une longue misère, et on ne pouvait effacer d’un claquement de doigts la rancune tenace qui tenaillait encore les entrailles des survivants. Dans ce triste décor où l’on baissait les yeux par crainte de retrouver dans ceux du voisin les souvenirs immondes qu’on taisait pour ne pas raviver la haine, s’éleva lentement la voix lourde et franche des adolescents qui n’avaient pas eu droit de grandir normalement, des enfants devenus adultes sans passer par les années ingrates auxquelles ils avaient pourtant tant aspiré. Camenko était de ces gamins-là, de ces petits hommes qui reprirent lentement goût à la vie et purent finalement profiter de ses plaisirs.
L’année de ses seize ans fut le théâtre des premières expérimentations. Des premières soirées supposées faire oublier la guerre le temps de quelques heures ; des premiers vrais verres d’alcool et des migraines terribles qui punissaient la consommation excessive ; de la première bouffée de nicotine qui ouvrirait la voie d’une vie entière de tabagisme ; du premier amour, Iélizavéta Arsova, et du premier rapport sexuel avec cette fille à la voix claire ; des premières interrogations quant à un avenir auquel il n’avait jamais réellement eu le temps de songer.


C'est trop facile quand les guerres sont finies, d'aller gueuler que c'était la dernière.

Mirko, comme bien d’autres, avait enterré son seul enfant à la veille de l’extinction des combats. Il s’était voilé dans le deuil et l’ombre qui lui seyait si bien pour tenir d’une main ferme l’empire terrible que son frère avait érigé au cours des dernières années et qu’ils refusaient tous deux de voir s’effondrer. S’il emporta le fils légitime de Jelenko vers d’autres horizons, il ne tourna pas le dos au bâtard qu’il conseilla, malgré la distance, comme s’il avait été le sien. Il y avait toujours une guerre à mener quelque part ; au-delà des frontières pacifiées du pays ou dans les rues ravagées de Bosnie. Quand on cessait de s’entretuer pour un lopin de terre, on reprenait les armes et marchait vers le suivant, le canon encore fumant et la poitrine gonflée d’orgueil des précédentes victoires. Quand on arrêtait de surveiller et dénoncer les voisins, on se concentrait sur les alliés et faisait taire les ennemis ou ceux qui pouvaient le devenir pour peu qu’ils se rendent compte de leur pouvoir. Il n’y avait rien de plus important que de régner sur des ruines ; et les Drazavic excellèrent en la matière. Ils écrasèrent sans peine l’opposition, s’octroyant le contrôle d’une Sarajevo encore fumante et de Banja Luka. Camenko, resté en arrière, gagnait somme toute en importance dans les rangs familiaux. Plus d’une fois il fit ce qu’il savait faire de mieux : laisser traîner ses oreilles, en débaucher d’autres pour qu’elles travaillent à récolter les secrets qui se murmuraient dans les boyaux des deux grandes villes bosniaques.

Deux années durant, le jeune homme se voua à l’obtention de renseignements qui permettraient au Klan de gagner en importance et d’assurer sa pérennité. Il oscillait entre une vie diurne rythmée d’une scolarité exemplaire et une autre, plus chaotique, qui se tramait dans l’ombre ; épiant sans relâche ce qui se faisait sur le territoire urbain, écoutant attentivement ce que les politiques corrompus par les Tigrovi prévoyaient, se penchant même sur les décisions internationales qui concernaient son pays d’accueil et celui qui l’avait vu naître. Cet intérêt croissant ne manqua pas d’attirer l’attention de ses professeurs qui l’encouragèrent vivement à entreprendre des études en ce sens. Mirko, quant à lui, lui rappela les liens familiaux essentiels qu’il tentait de préserver depuis l’enfance et les opportunités immenses qui se présenteraient à lui s’il ne se détournait pas de son héritage.
Camenko, convaincu, choisit de s’exiler quelques années à l’autre bout de l’Europe, son diplôme de secondaire et son histoire comme seuls bagages. Si intelligent qu’il fût, il dut avant tout son admission à ses origines et aux récents événements qui avaient marqué l’histoire de la jeunesse slave. L’université d’Oxford lui ouvrit fièrement les bras, plus heureuse que jamais d’acquérir un rescapé des guerres de Yougoslavie. Il verrouilla sa valise et abandonna pour la première fois les terres de son enfance. Nives, dont le cœur brisé tant de fois ne pouvait casser davantage, se sentit tout de même mourir un peu. Elle soutenait son fils dans sa volonté d’étudier mais ne pouvait s’empêcher d’entrevoir dans ses sourires rassérénants et ses paroles réconfortantes l’influence néfaste des hommes de sa famille. Elle s’éloigna d'eux dès le départ de son enfant, reconstruisant sa vie à la seule force de son caractère, autrefois si doux.

Camenko, en arrivant à Londres, se confronta à une réalité et un monde qu’il n’aurait pas même pu rêver depuis sa petite bulle serbe. Il s’habitua bien vite aux pluies grises et monotones qui trempaient constamment la ville, se fit sans mal à l’accent étonnant des Anglais, apprit à apprécier la jeunesse britannique, qu’elle soit privilégiée ou populaire, et se plia même à l’élégance locale et au charme d’usage qu’il fit siens. La vie à l’ouest des Balkans avait une saveur particulière qu’un gamin qui n’avait de souvenirs que ceux d’une nation divisée ne pouvait qu’apprécier à sa juste valeur. Pour un enfant qui avait vu la guerre de l’intérieur et avait grandi dans la propagande nationaliste de sa famille, entrevoir enfin un point de vue extérieur avait le goût grandiose de la liberté.

Trois ans durant, il s’affaira à comprendre les mécanismes terribles de l’information et le pouvoir redoutable de la désinformation, à saisir les enjeux et les possibilités que cachaient un fait qu’on enjolivait, trafiquait ou travestissait. Il sortit finalement diplômé d’une licence de sciences économiques et politiques qui ne le satisfit pourtant pas. Le jeune homme abandonna les murs nobles de l’université d’Oxford pour découvrir ceux, tout aussi anciens, de King’s College et son master en renseignements et sécurité internationale.

Il avait été un élément brillant tout au long de sa scolarité mais ne fut jamais meilleur qu’au cours des deux années qui suivirent son premier diplôme universitaire. Camenko avait été formé dès sa naissance au secret. On lui avait appris, tout jeune, l’importance des choses tues et le rôle que pouvait jouer une information dans le développement d’un système, qu’il fût gouvernemental ou qu’il ait le visage d’une milice aux relents serbes. Redoutable dans ses études et dans la manière d’appréhender le renseignement, l’expatrié se fit remarquer de quelques organismes de références en la matière qui lui ouvrirent volontiers leurs portes lorsqu’il fallut trouver un stage de fin de master. Il ne put présenter sa thèse qu’à un jury composé de membres triés sur le volet, autorisés à accéder à un contenu classé confidentiel.
Le jeune homme récupéra son diplôme de fin d’études dans son costume cérémoniel. Dans la foule qui applaudissait se trouvait Nives, dont le sourire avait retrouvé son solaire d’antan lorsqu’elle avait rencontré Andreij, un grand homme au rire caractéristique et à l’accent macédonien. Mais le visage radieux de sa mère se teinta d’inquiétude lorsqu’elle vit son fils serrer la main de Mirko qui avait amené dans son ombre un diable du gouvernement serbe de Bosnie.


On ne peut pas retourner dans un pays qui n'existe plus.


Camenko, s’il avait eu sa place dans nombre de services étrangers, ne resta pourtant pas en Angleterre. Ce n’était pas tant par un chauvinisme bancal que par loyauté torve pour sa famille qu’il sacrifia volontiers à la pluie londonienne la douceur de son pays natal. Il avait tant été façonné durant son enfance pour ne répondre qu’aux Drazavic qu’il ne put s’en éloigner davantage, aussi plia-t-il bagage au début de l’hiver deux-mille quatre, emportant avec lui les souvenirs et l’expérience des cinq années passées en Grande-Bretagne. Il reprit la direction de l’est, de ces pays déchirés, ravagés, sur lesquels il avait appris à porter un regard différent qu’il préféra taire lorsqu’il reposa le pied en sainte terre bosnienne. Il s’attendait à retrouver sa mère en foulant le sol de Banja Luka mais ne fut accueilli que par son oncle qui attendait impatiemment de pouvoir discuter de choses bien trop sérieuses pour un gamin de vingt-trois ans.

Ambitieux comme il l’était, Camenko regagna la ville de son adolescence avec la ferme intention de s’imposer comme un élément indispensable au bon fonctionnement des Tigrovi et d’un gouvernement corrompu jusqu’à l’os. Il ne savait que trop bien les raisons qui poussaient Mirko à le garder près de lui, et ne s’en offusqua jamais, profitant au contraire pour faire tirer au frère de son géniteur quelques ficelles. Les relations pour le moins avantageuses qu’entretenait l’homme avec certains hauts pontes du pays et du renseignement ne passaient que difficilement inaperçues lorsqu’on savait distinguer ce qui se tramait dans l’ombre. Camenko, par chance, avait été habitué dès son plus jeune âge à évoluer à l’abri des regards indiscrets. Il se fraya un chemin dans les coulisses, se servant du bras long de son oncle pour atteindre les bonnes personnes.
Il n’avait pas retrouvé la Bosnie depuis plus d’un mois qu’un fantôme de l’OSA/OBA se présenta à lui. L’âme qu’il avait vendue bien des années auparavant en soufflant la première information qui l’avait précipitée dans le piège des Tigrovi, le jeune homme la négocia davantage dans un bureau aseptisé du renseignement bosnien. Mais le diable, cette fois-ci, n’avait pas le visage connu et les beaux mots de Mirko ; qu’un costume sombre pour le personnifier et une voix monocorde pour siffler son offre. On souffla avoir lu son dossier impeccable, Camenko entendit qu’on avait analysé son caractère, considéré sérieusement le patronyme qui lui collait à la peau, déshabillé ses capacités et disséqué son être pour s’assurer qu’il ferait un bon élément. Il n’y eut aucune promesse ce jour-là, pas de proposition indécente ou d’assurance de carrière ; les pierres taillées d’or qui le mèneraient vers un avenir semblable à celui qu’il s’était figuré, il ne les devrait au bout du compte qu’à son travail. Il serra finalement la main d’un homme qui étendit son ombre sur lui, scellant ainsi ses lèvres et un contrat professionnel qui le mènerait loin.

Deux ans durant, Camenko fut façonné pour correspondre à l’idéal qu’on se faisait d’un gamin brillant comme lui. Il n’avait jamais eu la carrure d’un homme de terrain – celle que son père, si désireux de le voir lui ressembler, s’était tant évertué à tailler chez lui – mais dû se plier, à sa manière, à une discipline paramilitaire que l’OSA imposa. Il avait toujours excellé dans son domaine de prédilection mais se spécialisa davantage en apprenant d’anciens du métier, d’hommes qui avaient connu la guerre et instauré de nouvelles techniques révolutionnaires. Il mena quelques missions qui lui permirent d’acquérir une certaine expérience. Lorsqu’il n’était pas occupé à mettre en œuvre ce qu’il apprenait, il se penchait des heures durant sur les archives de l’Agence pour y trouver l’inspiration ou le trait de génie nécessaires à déverrouiller une situation. Et, lorsqu’il fut finalement prêt, on lui retira son identité pour lui en fournir de nouvelles et le mandater ailleurs, où les yeux et oreilles bosniaques manquaient.

Camenko fut envoyé en terrains connus et en terres inconnues. Il foula les sentiers familiers de la Serbie, pesta contre les routes encore crevées des conflits du Kosovo, se laissa séduire par les accents américains et ceux des belles puissances européennes qui s’arrachaient son pays. Il était déployé où on l’attendait le moins, chargé d’écouter, de corrompre, de rapporter. Lui qui, autrefois, se trouvait toujours où on ne voulait pas qu’il soit, reproduisait le même schéma avec la nuance subtile qu’il savait ne plus se faire remarquer. Pris la main dans le sac comme il l’était, enfant, on se contentait de lui tirer les oreilles et de lui faire jurer silence. On ne se serait plus encombré à présent que de lui aérer l’esprit à coup de balle entre les deux yeux, aussi fit-il toujours son possible pour n’être pas détecté. Il tenait à la vie, en dépit des missions suicides, en dépit des officiers-traitant qui tombaient parfois et des cadavres que le renseignement laissait dans son sillage. Il s’y accrochait, s’y enracinait avec une ferveur certaine, craignant la mort, conscient que le Dieu de Nives, celui qu’il priait gamin, celui que sa mère implorait encore tous les soirs pour qu’il gardât son fils, ne pourrait laver son âme, son temps venu, de toutes les crasses dont il la craquelait chaque jour un peu plus. Le salut ne lui serait pas garanti ; l’Agence, si elle faisait tout pour protéger l’identité de ses employés, n’expiait pas les pêchés qu’elle ordonnait.


La vie – telle qu’elle est réellement – n’est pas une bataille entre le bien et le mal, mais entre ce qui est mal et ce qui est pire encore.

Il vécut tant de vies et tant de crimes qu’il cessa sciemment de les compter quand le chiffre devint pesant, abandonnant ce qu’il avait vu ou fait dans le gouffre de sa mémoire pour que les souvenirs ne l’empêchent pas de trouver le sommeil – et il excella dans cette discipline. S’il contemplait l’existence des autres sur ordre de l’OSA, il jouait également de sa position pour surveiller ce qui se passait à Sarajevo et dans les autres villes nécrosées par les Tigrovi. Camenko, plus que jamais, veillait à la pérennité de cet empire familial dans lequel on l’avait forcé et qui lui reviendrait un jour, tout bâtard qu’il était, s’il jouait convenablement.
Camenko se fit lentement une réputation au sein du Klan, tissant progressivement une toile si conséquente sur la ville qu’elle recouvrit bientôt l’intégralité des entrailles de Sarajevo, reliant chaque homme, chaque femme, chaque enfant qui s’approchait de près ou de loin de l’organisation mafieuse. Il ne se passa plus rien sans que ces fils poisseux ne vibrent violemment, remontant jusqu’aux oreilles des bonnes personnes qui finissaient par vendre leur information au fils illégitime du dieu-Drazavic. Sa notoriété, il la construisit sur une série de trahisons dévoilées, de sombres secrets révélés, et de couperets qui s’abattirent sur toute personne nuisible au bien-être des Tigrovi. Plus ses mains se couvraient de rouge – quand bien même il ne pressait jamais lui-même la détente –, plus il perdait le sens de cette couleur ; jusqu’à ce qu’il ne restât finalement que le gris. Un gris terne et monotone qui recouvrait tout sur son passage. Un gris omniprésent qui déracinait de son esprit la vision manichéenne des choses. Il ne fallait pas être un homme de bien pour se rallier aux Drazavic, mais il n’en était pour autant quelqu’un d’infâme.

Il s’enveloppa d’ombres mais renonça à la sienne pour s’assurer que personne ne s’y trouverait jamais. Il se glissa dans celle de nombre d’hommes politiques pour mieux les entendre penser, s’immisçant dans leurs idées, empoisonnant leur esprit de celles véhiculées par les Tigrovi. Il embrassa pleinement celle de l’ambassadeur de Russie qu’il avala jusqu’à la remplacer, si bien que l’homme ne put plus effectuer la moindre action sans que Camenko n’en soit informé, ni même respirer sans qu’il ne connût la lourdeur et la durée de ses expirations. Le jeune homme déploya une énergie considérable à nouer d’étroites relations avec des figures d’importance qui contribuaient grandement au bonheur du Klan. Il fut de toutes les soirées, de tous les événements où se réunissait le gotha yougoslave, évoluant avec un naturel effrayant dans cet univers à l’odeur de sang et d’argent sale, au goût de champagne millésimé et de vice.

Ce fut au début de l’année deux-mille dix, peu après que l’ambassadeur qu’il ne quittait plus ait regagné Moscou, qu’on lui offrit de partir à son tour sur les terres rougies de la Russie. Chaque partie y trouvait satisfaction : l’OSA gagnait un officier-traitant qui pourrait créer de nouveaux contacts dans un pays allié terriblement imperméable au renseignement, et le Klan l’enverrait consolider l’alliance conclue avec une branche de la Bratva moscovite. Camenko attrapa à la gorge une nouvelle ombre, celle de l’ambassadeur bosnien – cet espion toléré de tous – qu’on envoya rôder aux portes du Kremlin.

Il ne fut rappelé au pays que trois ans plus tard, non par ordre de l’Agence, moins encore par plaisir personnel, mais parce que son géniteur, qu’il aurait tant aimé voir s’éroder encore derrière les barreaux de sa geôle, avait retrouvé une liberté qu’il ne méritait que peu. Il retrouva Sarajevo telle qu’il l’avait laissée : alourdie et rendue poisseuse par son réseau d’informations qui ne s’était abîmé en rien malgré la distance. Ses yeux perçants et ses tympans acérés n’avaient jamais réellement quitté la ville, si bien qu’il n’eut aucunement l’impression de s’être absenté si longtemps. Les rues n’avaient pas changé, les consciences non plus, les impacts de balles restaient les mêmes, les esprits empoisonnés par l’influence des Drazavic tout autant. Mais l’air, cet air si agréable, inchangé durant trois longues années, devint soudainement irrespirable avec le retour de Jelenko. Camenko s’étouffa plus d’une fois dans cet oxygène vicié par la présence d’un homme qui enterrait sa nation plus qu’il l’élevait. Il le conchia davantage encore, par principe comme par besoin viscéral.

Mirko, qui avait tenu d’une main de fer l’entreprise familiale durant l’absence de son frère, s’effaça quelque peu pour lui laisser le plaisir d’affirmer à nouveau sa domination sur le Klan et leurs alliés politiques. Il se retrancha à Banja Luka, abandonnant lâchement le renseignement dont il se chargeait à Sarajevo aux mains d’un homme de confiance, Laza Radic. Camenko, habituellement tolérant envers toute personne effectuant correctement sa tâche, ne fut jamais en mesure d’apprécier ce supérieur imposé sans qu’on ne le concertât. Ce n’était pas tant le personnage qu’il haïssait que de le voir occuper un poste qu’il convoitait depuis si longtemps. Il ne parvenait pas à s’adresser à lui sans qu’une amertume crevée d’acide lui vrille les entrailles, mais Le jeune homme, plus cauteleux que jamais, masqua pourtant sa rancœur pour s’en faire un allié, se hissant précautionneusement à ses côtés jusqu’à devenir son bras droit.


Les pauvres gens ne soupçonnent jamais le diable, quand même il les tiendrait à la gorge.

Les Drazavic ne tirèrent jamais tant de ficelles que lors des élections d’octobre deux-mille quatorze, où le mandat de Président de la République serbe de Bosnie du favori des Tigrovi fut reconduit pour quatre années. Milorad Dodik avait la trempe et la bêtise écœurantes de Jelenko ; Camenko, lorsqu’il entendait le politicien s’exprimer, ne percevait que les brûlots nationalistes que son géniteur vomissait depuis si longtemps qu’il s’étonnait parfois de le voir aborder d’autres sujets. Il n’existait pour ces hommes qu’une Serbie qui avait été ravagée, lacérée par des peuples dont on niait le génocide ; et leurs paroles, devenues Évangiles, ne cessaient de convaincre. Le trentenaire les écoutait rêver d’un avenir meilleur quand ils le condamnaient en réalité. Il grimait son visage d’un sourire entendu, ravalait le dégoût et la nausée que lui inspiraient ces mauvais jumeaux, s’affairait à préserver leurs avantages et à garder loin d’eux les esclandres si nombreux qui pouvaient entacher un peu plus leur précieuse réputation.
L’hypocrisie chronique qu’il toussait depuis la fin de ses études, et dont il avait fait une seconde peau – par instinct de survie comme par preuve d’intelligence –, lui permit somme toute de s’impliquer plus encore dans le monde complexe des politiciens. Sur ordre du Klan et par intérêt pour l’OSA, Camenko fut chaudement recommandé au titre de conseiller en renseignement et sécurité du Cabinet du Premier ministre ; il épousa les ombres de ce petit groupe d’éminences grises à l’âge de trente-trois ans, s’élevant lentement comme il avait toujours rêvé de le faire. Dans ce théâtre d’affrontements, il servirait de bouclier, de conseiller et de diable à un homme manipulé pour le bien de tous, mais surtout pour le bien des Tigrovi.

Ses fonctions, quoiqu’elles changeaient et gagnaient en importance, n’entravaient en rien son implication dans le Klan. Camenko n’avait eu de cesse d’étendre et renforcer sa toile, tentaculaire, qui s’immisçait partout, prenait à la gorge les hauts pontes des grandes institutions et tenait en laisse les petites-frappes sur les pavés, allant jusqu’à obstruer le ciel. Il redoublait d’acharnement pour prouver sa valeur et rappeler aux souvenirs de sa famille qui il était, quel sang coulait dans ses veines.

Laza, à mesure qu’il se couvrait de poussière sur la place tant désirée par Camenko, amplifia sans le savoir l’animosité que lui portait le trentenaire. Bien qu’il ne pût jamais remettre ses compétences en question, le bâtard Drazavic fomenta en son for intérieur quelque révolution. Le pouvoir, s’il ne s’héritait pas, se prenait plus ou moins violemment, plus ou moins intelligemment. Et puisque son père et son oncle ne pouvaient entendre raison, il empoisonna petit à petit les esprits des partisans du Klan, susurrant aux bonnes oreilles les mots justes, des accusations terribles montées de toutes pièces, des soupçons crasses qui ternissaient l’image dorée du responsable du renseignement. Radic fut abattu sans autre forme de procès, son corps lâchement laissé, la gueule crevée, sur les pavés sales d’une rue peu recommandable des bas-fonds de la ville. Mirko, s’il douta longuement de l’influence de son neveu dans cette affaire, n’eut jamais la preuve de ses suspicions. Fier plus que méfiant, il offrit la place nouvellement libérée au fils illégitime de Jelenko qui l’accepta, son égo et son ambition monstrueuse enfin rassasiés.
Il savoura sa victoire comme un roi gagnant le trône : dignement, sobrement, sans s’étendre davantage, songeant déjà à ce qui viendrait ensuite. Camenko n’avait jamais été un utopiste, ni même eu la prétention de se croire bon rêveur. Il aspirait à bien des choses mais n’en soufflait mot, trop conscient du pouvoir d’une information pour que ses pensées se formulent sur ses lèvres. Il considérait donc dans le plus grand des mutismes les racines du chêne titanesque qu’était Jelenko, ce défaut terrible qu’il avait de se cramponner à la vie comme un fanatique à son dieu ; et il se disait en lui-même qu’il frapperait si fort, un jour, que le bois se briserait au point qu’il ne reste de ce grand arbre qu’une sciure volatile.

Camenko fit un bond vers l’avenir en deux-mille-dix-sept, lorsque Slavenko, exilé aux États-Unis depuis de nombreuses années, regagna le foyer pour y enterrer la femme qui l’avait mis au monde. Ils avaient parcouru bien du chemin depuis les rues de Subotica, depuis leurs mères qui se considéraient en chien de faïences et s’enveloppaient, l’une dans une dignité mise à mal, l’autre dans un fourreau de tristesse ; depuis les premiers secrets fermement gardés contre son cœur ; depuis la guerre qui les avait changés, chacun à sa manière. Il n’était plus un enfant qui taisait son nom de famille et l’identité de son père ; il était devenu légitime dans sa bâtardise, considéré par tous comme le deuxième fils du dieu-Drazavic, comme le deuxième visage du Janus qu’ils formaient avec son demi-frère, comme le digne successeur de Mirko lorsqu’il viendrait à tomber, et que leur géniteur s’écroulerait lui aussi.
Léo Reece
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Jeu 9 Jan - 17:57
Tiens tiens tiens ! Je crois que tu es attendu In cold blood. | Camenko 4080520234

Welcome !
Camenko Drazavic
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Occupation : Directeur de Kontinuum, société militaire privée couvrant les affaires du Tigrovi.
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Jeu 9 Jan - 18:00
Je ne vois absolument pas de quoi tu parles. In cold blood. | Camenko 1795134274

Merci merci !
Léo Reece
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Léo Reece
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Jeu 9 Jan - 18:13
Nous faudra un lien nous deux, c'est certain In cold blood. | Camenko 3794646752

Bonne chance pour ta fiche mec
Magdalena Azarova
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Date de naissance : 18/08/1999
Occupation : Etudiante en droit, elle veut devenir une avocate spécialisée dans le droit des étrangers. Elle bosse aussi, à son plus grand malheur, comme strip-teaseuse (et forcée à se prostituer) au Naughty H, sous le pseudo de Kat', pour pouvoir payer ses études, mais aussi dans le but de planifier une revanche. Elle est également indic' pour Elliott.
Localisation : Brownsville, born and raised.
Orientation sexuelle : Hétérosexuelle
Magdalena Azarova
Sale chieuse
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Jeu 9 Jan - 18:21
In cold blood. | Camenko 200
Matteo au mariage de Tyler et Rosa.

Wesh !
Camenko Drazavic
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Date de naissance : 23/08/1981
Occupation : Directeur de Kontinuum, société militaire privée couvrant les affaires du Tigrovi.
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Jeu 9 Jan - 18:22
@Léo Reece : je te harcèlerai avec plaisir une fois la fiche terminée. In cold blood. | Camenko 1795134274

@Magdalena Azarova : JAMAIS. Matteo est le prochain personnage par contre, ça c'est promis ! In cold blood. | Camenko 3359285671
Magdalena Azarova
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Jeu 9 Jan - 18:23
Non mais c'est bon, j'ai compris que Rosa fini seule à moitié à oualp sur son palier In cold blood. | Camenko 809809110
Camenko Drazavic
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Jeu 9 Jan - 18:26
Ah bah si tu veux je t'envoie Marion pour compenser, en attendant !
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Occupation : Etudiante en droit, elle veut devenir une avocate spécialisée dans le droit des étrangers. Elle bosse aussi, à son plus grand malheur, comme strip-teaseuse (et forcée à se prostituer) au Naughty H, sous le pseudo de Kat', pour pouvoir payer ses études, mais aussi dans le but de planifier une revanche. Elle est également indic' pour Elliott.
Localisation : Brownsville, born and raised.
Orientation sexuelle : Hétérosexuelle
Magdalena Azarova
Sale chieuse
Messages : 1248
Date de naissance : 18/08/1999
Occupation : Etudiante en droit, elle veut devenir une avocate spécialisée dans le droit des étrangers. Elle bosse aussi, à son plus grand malheur, comme strip-teaseuse (et forcée à se prostituer) au Naughty H, sous le pseudo de Kat', pour pouvoir payer ses études, mais aussi dans le but de planifier une revanche. Elle est également indic' pour Elliott.
Localisation : Brownsville, born and raised.
Orientation sexuelle : Hétérosexuelle
https://poison-rain.forumactif.com/t84-fucklalife-magda
Jeu 9 Jan - 18:29
Le duo Marion-Rosa, il pourrait être marrant en vrai In cold blood. | Camenko 4057129521
Eden Hamilton
Messages : 262
Date de naissance : 21/12/1995
Occupation : Bibliothécaire / Serveuse au Bar-Bar / Artiste
Localisation : Stuyvesant Heights, "Les Constellations"
Eden Hamilton
Babydoll
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Localisation : Stuyvesant Heights, "Les Constellations"
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Jeu 9 Jan - 19:41
IL ETAIT TEMPS QUE TU RAMENES TON CUL BORDEL DE MERDE !
Charlie Marshall
Messages : 566
Date de naissance : 10/02/1998
Occupation : Serveuse pour le moment
Localisation : The hole à East NY
Orientation sexuelle : Hétéro
Charlie Marshall
Heart made of glass, mind of stone
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Jeu 9 Jan - 19:43
Je plussoie avec Eden.
Camenko Drazavic
Messages : 37
Date de naissance : 23/08/1981
Occupation : Directeur de Kontinuum, société militaire privée couvrant les affaires du Tigrovi.
Localisation : Manhattan
Camenko Drazavic
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Jeu 9 Jan - 20:18
Nan mais c'est fou, tu leur fais l'honneur de débarquer avec ce personnage, et ça trouve encore le moyen de râler ... In cold blood. | Camenko 57091984

Si c'est comme ça, j'me fais un film avant de me repencher sur ma fiche ! Et toc.

@Eden Hamilton : et toi je te retiens. La meuf gueule mais ne vient même pas dire bonjour avec le bon compte. Grognasse ! In cold blood. | Camenko 460790949
Nikolaï Malatchenko
Messages : 409
Date de naissance : 12/07/1979
Occupation : homme de ménage à l'hôpital et à l'occasion, homme de main de la Bratva
Localisation : Brownsville
Orientation sexuelle : hétéro
Nikolaï Malatchenko
Bon samaritain
Messages : 409
Date de naissance : 12/07/1979
Occupation : homme de ménage à l'hôpital et à l'occasion, homme de main de la Bratva
Localisation : Brownsville
Orientation sexuelle : hétéro
https://poison-rain.forumactif.com/t384-nikolai-malatchenko-a-pahttps://poison-rain.forumactif.com/t905-nikolai-malatchenko-a-pas-de-vent-de-mer-de-feu-de-loup-de-piege
Jeu 9 Jan - 22:01
Tiens, un Drazavic dans la place !
Bienvenue !
Camenko Drazavic
Messages : 37
Date de naissance : 23/08/1981
Occupation : Directeur de Kontinuum, société militaire privée couvrant les affaires du Tigrovi.
Localisation : Manhattan
Camenko Drazavic
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Ven 10 Jan - 1:31
Je pouvais pas laisser ce nom maudit bien longtemps. iwi

Merci ! In cold blood. | Camenko 3359285671
Maggy Aleksandrova
Messages : 148
Date de naissance : 09/03/1983
Occupation : Commandant au sein de la Bratva / Gérante du Seven Sins
Localisation : Kent Avenue, Williamsburg
Maggy Aleksandrova
Messages : 148
Date de naissance : 09/03/1983
Occupation : Commandant au sein de la Bratva / Gérante du Seven Sins
Localisation : Kent Avenue, Williamsburg
https://poison-rain.forumactif.com/t374-maggy-aleksandrova-stay-https://poison-rain.forumactif.com/t381-maggy-shoot-em-all
Sam 1 Fév - 7:40

Tu es validé !

Bienvenue sur le forum

Nous te souhaitons officiellement la bienvenue parmi nous ! Maintenant que ta fiche est classée, plusieurs options s'offrent à toi :
▬ Va pimper ton rang ! Tu veux un rang stylé du ghetto sous l'image de ton groupe ? C'est par ici !
▬ Tu bosses dans quoi ? Si tu veux ajouter ta patte à l'édifice pour rendre compte de l'incroyable diversité de jeu à nos nouveaux arrivants, rendez-vous dans notre bottin des métiers !
▬ Tu vis où ? Tu peux aussi nous faire savoir où tu crèches par ici
▬ Toujours pas connecté au réseau ? Le discord est !
▬ Te faire des potes ? Va donc poster une fiche de liens, ton sujet de téléphone ou encore de réseau social ! Tu peux aussi aller voir du côté des RP libres.

Nous te souhaitons une excellente expérience de jeu, et s'il reste des zones d'ombre, n'hésite pas à contacter le staff !
Slavenko Kovács
Messages : 544
Date de naissance : 12/04/1982
Occupation : Agent de sécurité au Black Out
Localisation : The Hole ou au Black Out
Orientation sexuelle : Bisexuel
Slavenko Kovács
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Sam 1 Fév - 11:15
pfff pas trop tôt !
réserve moi un rp Bro ! In cold blood. | Camenko 3359285671
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