Malgré l’agitation autour d’eux, malgré les basses leur faisant vibrer les tympans, malgré ceux qui peuvent les observer de loin, regrettant que l’un soit avec l’autre, sûrement, puisque la pudeur est loin d’être le maître mot ici, malgré tout cela, les deux inconnus sont seuls au monde, sur une île de désir au milieu d’un océan de lave, accroché l’un à l’autre comme s’il s’agissait de leur seul moyen de survie.

Lorsqu’elle semble l’interroger du regard, lorsqu’elle a l’air d’hésiter à le suivre sur la route blanche sur laquelle il l’invite, il lui répond sans rien dire, hochant brièvement la tête dans un air censé la rassurer : il ne lui propose pas de la came au rabais. Ce qu’il consomme n’est que de la première qualité.
Alors qu’elle se penche pour inhaler à son tour, il presse doucement ses doigts sur son intimité, ces derniers jouant avec la fabrique qu’ils ont une envie folle de déchirer, se contentant de tirer légèrement dessus lorsqu’ils en caressent les bords.

- Si ça ne tenait qu’à moi, tu serais déjà couchée sur cette table. Qu’il lui répond à l’évocation de cette torture qui n’a que trop duré, sa main libre guidant celle de la danseuse contre son entrejambe, lui démontrant tout l’effet qu’elle lui fait. Il la rejoint sur ce point, ce calvaire doit prendre fin avant qu’il ne perde totalement la raison.
Dans une hâte flagrante, il retire sa main de sous la robe de la belle dont l’autre essuie délicatement le nez poudré avant qu’il ne l’embrasse une dernière fois et ne la rasseye à côté de lui. Sans plus attendre, il se saisit de son casque et glisse ses doigts entre ceux de son inconnue qu’il emmène au dehors, jusqu’à sa moto qui les attendait bien sagement.
Les casques sont mis, il prend place le premier et frémit au contact de sa passagère lorsque cette dernière enfourche à son tour le bolide dont il fait vrombir le moteur. Tournant la tête, il la trouve plus sexy que jamais sur ce véhicule, pressée contre lui dans l’attente qu’ils ne s’abandonnent enfin l’un à l’autre. D’une main, il attrape celle de la jeune femme qu’il glisse sous son blouson, sous son t-shirt, jusqu’à en sentir la fraîcheur sur ses abdominaux qui se tendent à son contact.

Le moteur gronde encore une fois, puis les voilà partis à pleine vitesse.

Parcourir les rues sur sa moto, sentir la pression du vent contre son cuir, les vibrations de l’engin sous les accoups qu’il donne à l’accélérateur, ça a toujours été le meilleur défouloir du moscovite. Encore maintenant, il n’est pas rare de le voir partir soudainement et ne le revoir que plusieurs jours plus tard, après une coupure prise de tout ce bordel ambulant. Mais ce soir, ça n’est pas le cas. Ce soir, s’il va bien trop vite, ce n’est pas pour la montée d’adrénaline que cela lui procure, pas plus que pour faire un pied de nez au forces de l’ordre qui lui tiennent rarement tête. Ce soir, s’il joue autant de l’accélérateur, c’est parce qu’il n’a qu’une hâte : descendre.

Il lui faut cependant lutter pour que son esprit ne s’égare pas plus qu’il ne le fait déjà, son instinct restant celui qui leur confère une certaine sécurité de par l’habitude qu’il a de conduire la bécane qu’il arrête, finalement, dans l’arrière ruelle d’un grand hôtel.
Rien qui n’appartienne à la Bratva, cette fois, si ce n’est une bonne partie du petit personnel qui ont déjà l’habitude de le voir réquisitionner clandestinement des chambres, pour affaires comme pour ce que la princesse et lui s’apprêtent à faire.
Le moteur arrêté, il retire son casque et range celui de sa passagère dans le top case, avant de l’entraîner jusqu’à une porte de service à laquelle il tambourine. Quelques secondes plus tard, elle s’entrouvre, dévoilant le visage d’un jeune cuisinier qui le reconnaît immédiatement et les enjoint à le suivre à l’intérieur. Nul besoin de questionner le slave, il a compris ce dont il était question en le voyant en aussi bonne compagnie.

Le trio s’enfonce dans un dédale de couloirs réservé au personnel, Aliocha tenant fermement la main de la jeune femme, jusqu’à ce que le cuistot ne les laisse quelques instants pour revenir avec une clé qu’il lui confie, puis s’en retourner à ses fourneaux. Un sourire satisfait se plaque sur les lèvres du russe alors qu’il agite la clé devant le visage de la belle blonde.

- La suite de luxe te suffira ? Il n’attend aucune réponse de sa part. Ils étaient prêts à s’arracher les vêtements en pleine boîte de nuit, le luxe d’une suite ne pourra qu’aller.

Alexei l’entraîne à nouveau jusqu’à un ascenseur de service dont les portes, trop lentes à son goût, finissent par enfin se refermer après qu’il ait appuyé sur le bouton qui les mènera dernier étage du building. Plus question de se faire prier à présent. À peine sont-ils seuls qu’il se jette sur elle, sur ses lèvres, sur son corps qu’il plaque brusquement contre la paroi de l’élévateur, ses mains plongeant dans la cascade blonde qu’elles empoignent avec ferveur et passion alors qu’il l’embrasse comme si sa vie en dépendait.

L'ascenseur monte, la tension aussi. L'endroit, pourtant étriqué, semblerait presque spatieux tant ils se fondent l'un dans l'autre, contre le miroir subissant le poids de leurs deux corps avides. Les étages défilent lentement, l'immense building leur laissant un long répit avant qu'ils n'en atteignent le dernier étage.

Led mains rugueuse d'Alexei descendent se plaquer contre la nuque de la belle, retenant sa tête en arrière pour mieux lui dévorer les lèvres. Son odeur le rend fou, la fougue avec laquelle elle lui répond tout autant. Et cette poudre qui lui monte petit à petit au cerveau ne fait qu'exacerber la moindre sensation sous chaque caresse, chaque morsure, chaque souffle poussé contre son visage, chaque centimètre que les mains graciles parcourent jusqu'à sa ceinture qu'elle desserre sans cérémonie. Elle le veut autant qu'il la désire, pourquoi lutter plus longtemps ?

À son tour, l'une de ses mains tatouées descend contre son flanc, caresse sa poitrine pour mieux continuer vers son bas ventre. Le slave interrompt soudainement leur baiser pour, sans crier gare, faire pivoter son amante et retrouver cette position dont elle avait usé plus tôt pour le mettre au supplice. Voilà que sa revanche a sonné.

Les voilà tous deux face au miroir, Alexei la dévorant du regard, guettant la moindre de ses réactions lorsque sa main descend, encore, bien plus bas qu'elle n'était arrivée sur la piste de danse. La dentelle frotte sur le revers de sa main qui s'est frayé un chemin jusqu'à l'entrejambe moite qu'elle frôle, caresse et menace jusqu'à s'y introduire progressivement, les reins du slaves en  suivant inconsciemment chacun des va et viens.

Le regard brûlant d’Alexei pèse sur leur reflet, sur celui de la belle qui frémit contre lui, sur la délicate fabrique entre ses cuisses que sa main soulève et abaisse à chaque pénétration de l’entrecuisse, dont le parfum lui fait presque autant d’effet que la poudre qu’il a inhalée quelques minutes plus tôt. Sous la lumière glauque de l’ascenseur, la beauté de cette femme est sublimée par les expressions que lui arrache cette main en elle et sa poitrine dévoilée dont l’un des seins sert d’ancrage à l’autre dextre du moscovite.
Les reins de son inconnue dansent, massent sa virilité envieuse de s’y inviter entièrement mais dont il pourrait subir le supplice indéfiniment. Il la maintient contre lui, appuie les mouvements de son bassin contre cette croupe pour laquelle il se damnerait mille fois. Il a faim d’elle, de sa peau devenue salée sous la chaleur de leurs ébats n’ayant pourtant pas commencé, cette danse qu’ils mènent tous deux n’étant qu’une douce introduction au reste de leur nuit ensemble. Mais l’image d’elle dans le miroir, ce regard qui soutient celui qu’il porte sur elle, l’hypnotisent, l’envoûtant à tel point qu’il ne peut s’en décrocher, accentuant ses attentions jusqu’à en oublier que leur voyage en ascenseur a fatalement une fin.

Le « ding » des portes les rappelle vaguement à la réalité, le désir et la cocaïne se chargeant de conserver leur faim mutuelle. Les visages inconnus, outrés, qui les découvrent contre le miroir embué, n’ont rien d’un seau d’eau froide qui lui aurait fait reprendre raison. Ils ne sont qu’une anecdote insignifiante dans cette nuit mémorable.
Alexei toise le couple, deux jeune bourgeois s’étant sentis pousser des ailes et ayant trouvé grisant d’utiliser l’ascenseur de service plutôt que celui qui leur était destiné. Leurs visages empourprés considèrent la scène alors que le russe retire sa veste en cuir pour la passer sur les épaules de sa Princesse qu’il entraîne au dehors, un bras passé dans son dos pour la maintenir contre lui, l’autre main sortant de son jean la clé de la chambre qui s’ouvre enfin à eux.

- Au moins on leur aura donné des idées pour passer une bonne soirée... plaisante-t-il alors qu’ils pénètrent dans la suite. Devant eux, un immense salon dont les baies vitrées donnent sur les lumières de la ville avec, en son centre, un poêle à bois entouré de sofas blancs. Le bruit de la serrure retentit lorsqu’Aliocha s’assure qu’ils ne seront pas dérangés, et ses bras viennent enlacer la danseuse alors qu’il se tient derrière elle, la guidant jusqu’à la vue imprenable sur la grosse pomme à laquelle se mêle, discrètement, leur reflet. J’ai une furieuse envie de te prendre contre New-York.

Les mots de désir du slave s'échouent dans un souffle chaud contre la nuque qu'il dégage, s'offrant la vue du coup gracile qu'il vient embrasser, mordiller, les yeux posés sur la vitre leur faisant face, passant inlassablement des lumières nocturnes à leur image qui s'y reflète. La hauteur les rend invisibles aux yeux des passants, tout comme ces derniers sont loin de les préoccuper. Les deux membres du couple écarlate sont les derniers êtres humains qu’ils verront cette nuit, alors qu’ils céderont à leurs pulsions plus animales, la voix rauque d’Alexei contre l’oreille de la danseuse lui donnant déjà le rôle d’un prédateur.

Mais celle que l’on pourrait croire la proie ne le craint pas, pas plus qu’elle ne subit sa proximité, bien au contraire. Elle la provoque, attise sa convoitise et excite ses sens avec une justesse redoutable, s’imposant dans son esprit et effaçant tout le reste. Le luxe qui les entoure, cette suite qui ne leur appartient pas, l’obscurité de la pièce ne laissant que les lueurs extérieures colorer de bleu et d’or le corps qui se meut contre lui et qui guide sa main jusqu’à cet entrejambe encore humide qu’il revendique aussitôt, de nouveau. Plus rien. Index à l’envers, majeur en l’air, il masse le doux bouton de rose qui roule sous son doigt et plaque ses hanches contre les reins de la belle. Son cou a un délicat goût salé après que la chaleur soit montée une première fois dans l’ascenseur, laissant sur eux les braises d’un désir n’attendant qu’à être ravivées, dressant son membre sous son jean encore ouvert qu’il presse contre sa croupe. Sa main glisse, ses doigts mouillés retrouvent la douce chaleur de son sanctuaire qu’ils pénètrent en rythme avec les mouvements de son bassin. Sa hâte est toujours là, sa passion plus brûlante que jamais contre ce corps frêle entre ses bras massifs, et sa patience vole en éclat à chaque souffle qu’il l’entend expulser sous la caresse sauvage de ses doigts.

C’en est trop, sa patience explose. Sa main se retire soudainement pour retirer cette foutue robe qu’il envoie à l’autre bout de la pièce, ce jean et ce boxer qui finissent à ses chevilles, ces sous vêtements si délicats qui échouent plus loin. D’un pied, il invite l’objet de ses désirs à écarter doucement les jambes. D’une main sur la hanche, il la fait se cambrer l’autre repoussant ses épaules pour que, penchée ainsi en avant, elle lui offre la plus belle des perspective sur la chute de ses reins entre lesquels s’introduit sa virilité dans un grognement de plaisir, chacune de ses mains se crispant sur elle, sur ce corps que sublime New-York, sur ces courbes que dévorent ses yeux submergés de plaisir à chaque pénétration, toujours plus belle que la précédente. Les mots lui manquent pour décrire ce plaisir dévastateur, seuls les gestes parviennent à le retranscrire, à sa manière, à le démontrer à la blonde dont les boucles finissent entre ses doigts qui l’attirent, la redressent pour permettre à son brûlant amant de planter ses crocs sur son oreille.

- C’est comme ça que je te préfère, Printsessa.

Diamant - Bagarre

Tout ce qu’il voit de New-York n’en est que la lueur sur leurs corps en sueur que ses yeux parcourent, assombris par la luxure s’étant emparée d’eux, tendant sa virilité qui empale avec ferveur l’entrecuisse de celle qu’il fait sienne, de ses cheveux qu’il maintient fermement dans son poing fermé, basculant sa tête en arrière pour mieux voir son visage aussi tordu de plaisir que le sien, jusqu’à ses pieds encadrant les siens dans cette position hautement érotique qu’elle lui a inspirée sur cette piste de danse.

Le bras bouge sous la main qui y est cramponnée, faisant glisser les doigts possessifs du slaves jusqu’au clitoris qu’ils massent à nouveau. Ces lèvres qu’elle lui tend l’embrassent encore plus, amplifiant ses mouvements comme le son rauque qui s’échappe de sa gorge à chaque raz-de-marée lui balayant l’esprit. Il les dévore dans un baiser tumultueux, fanatique, dans lequel se perd le cri de l’exquise créature, lui faisant vibrer les tympans dans une transe rarement éprouvée.
Il lui faut toute la volonté du monde pour ne pas la suivre, pour ne pas succomber à son sexe pressant le sien, au chaud liquide qui leur coule sur les cuisses. Elle est la tentation incarnée, devient une véritable malédiction lorsqu’elle jouit, les traits déformés par le plaisir qu’Alexei admire et regrette aussitôt qu’ils s’estompent. Il n’imagine pas encore le vide amer que leur laissera le petit matin, avec l’incertitude de la revoir et l’envie de se mouvoir en elle chaque instant qui passera. Pour l’heure, il se laisse sombrer dans ce fantasme qu’il ne se connaissait pas, celui de laisser une parfaite inconnue retourner son monde.

Ses hanches ralentissent, sa respiration se fait plus profonde alors qu’il tente de calmer ses ardeurs, juste ce qu’il faut pour pouvoir éterniser ce moment suspendu dans le temps, souffler au plus vite sur les braises pour que, jamais, elles ne s’éteignent.
Il se retire et retourne la belle dont il prend le temps d’admirer le visage rougi. Ses lèvres s’étirent dans un sourire d’extase. Putain, ce cri... J’ai cru que j’allais lâcher. Il frémit en l’entendant encore résonner contre les parois de son crâne, s’y faisant une place, prêt à se rappeler à lui pour un bon moment, et envieux d’être rejoint par d’autres. Alexei compte bien y veiller, passant soudainement ses bras dans le dos et sous les genoux de la belle nue qu’il assied sur l’un des sofas. Il ne s’en détourne que le temps de retrouver le sachet de poudre blanche puis vient prendre place entre les cuisses qu’il écarte, plaquant son torse encré contre l’orée encore trempée pour qui il a encore de grands projets.

Le russe revient goûter les lippes de sa belle, lui promettant toute l’extase qui lui sera possible de lui donner, puis ses doigts experts ouvrent le pochon dont il déverse une ligne blanche entre ses seins tendus sous lui, puis une autre sur son ventre moite. Après un regard brûlant à l’inconnue, il se penche sur son giron pour en lécher les extrémités, retrouver le goût salé de cette peau dont il s’imprègne comme pour s’en rappeler dans les moindres détails, inhalant une première ligne flashant dans son esprit, et la seconde qu’il rejoint avec sa langue glissant le long de l’abdomen devenu sien. Elle continue sa course plus bas encore, jusqu’entre ces jambes qu’il écarte un peu plus, jusqu’au joyau encore fébrile dont il goûte le nectar dans un frisson de plaisir, sa lécheuse faisant son office avec gourmandise, s’abreuvant, pénétrant, faisant se tendre de jalousie le membre viril tout aussi bien que la simple perspective menant au regard hypnotique dont le tatoué ne parvient pas à se décrocher.

Alexei n’apprendra que plus tard à quel point sa Printsessa goûte comme son prénom. Entre ses cuisses se trouve un goût de Nirvâna, un Paradis qu’elle lui offre à lui, pauvre pécheur, sans aucune retenue, endurant sa soif d’elle et la brusquerie qu’elle inflige à chacun de ses gestes qu’il n’effectue que pour elle. Ce pourrait être l’état d’esprit avec lequel il l’a abordée qui la lui rende aussi unique, cette poupée dont il a juré de combler le moindre des désirs, jusqu’aux plus charnels, mais la vérité, c’est que, princesse ou non, l’inconnue creuse progressivement sa marque dans l’esprit du slave qui aura bien du mal à l’en effacer.

Ses mains sont cramponnées aux hanches de la belle qu’il regarde droit dans les yeux, les faisant aller et venir, plongeant sa langue au plus profond qu’elle le peut pour mieux en avaler l’essence, véritable élixir érotique lui donnant l’envie de la prendre toute la nuit, et plus encore.
Ses pupilles dilatées se délectent de la vision de son torse cambré sous ses coups de lécheuse, son sexe durci enviant cette dernière. Aliocha la fixe comme un félin prêt à bondir sur sa proie, s’apprête à quitter ce lèvres pour d’autres, à se coucher sur elle pour la faire sienne à nouveau, mais la belle a déjà pris les devants.

Elle lui échappe pour mieux lui revenir, dressée au dessus de lui alors que ses mains le pressent de se laisser aller, ce qu’il fait après avoir ancré cette vision d’elle dans sa mémoire. Allongé à même le sol, il lui adresse un sourire tout aussi lourd de désir et l’admire se pencher sur lui, embrasser le fauve gravé sur ses abdominaux, et un long soupir lui échappe à l’idée de ses pulpeuses narguant d’aussi loin son membre envieux d’en être entouré. Il l’aime entreprenante, sa princesse, mais il ne résiste pas aux pulsions lui cognant les reins, le faisant plaquer une main sur la tête de la belle pour l’inciter à descendre plus encore, vers sa virilité avide d’elle, entière, dans toute sa féminité.

La tête du slave se soulève à la surprise de la résistance ressentie contre sa main qu’elle chasse rapidement. Son crâne retombe et son regard la darde d’un plaisir nouveau, celui de la voir, à son tour, prendre les rênes sans pour autant le chevaucher, encore. Son torse se soulève sous la langue qui le parcourt, se tendant sous elle aussi sûrement que le membre agonisant qui la réclame. Alexei passe ses mains sur son visage dans un soupir d’anticipation, se préparant autant qu’il le peut à ce qu’il sait qui sera un pur moment d’extase, lequel approche à mesure que la langue baladeuse descend ses pectoraux, puis son ventre, pour enfin taquiner son entrejambe.

La gorge se referme, enfin, sur le sexe plus dur que jamais, arrachant un grongnement sonore à l’amant dont la tête bascule brusquement en arrière. Putain de merde, Printsessa... Sa voix rauque gronde et ses mains plongent dans la cascade blonde qu’il dégage du visage de la belle qu’il fixe plus intensément qu’il ne l’a jamais fait jusque là. Sans qu’il ne sache comment c’est encore possible, elle lui paraît plus belle encore que l’instant d’avant, goûtant goulûment sa virilité, ces mêmes lèvres qu’il embrassait quelques minutes avant l’entourant comme si elles avaient été créées pour elle. Ses reins, déjà, accompagnent ses mouvements, et ses mains s’en mêlent, appuyant puis relâchant leur emprise pour mieux aimer cette bouche experte.
Il ne connaît toujours pas son nom, seul « Printsessa » parvient parfois à passer ses lèvres dans un grognement de plaisir, chaque fois plus fort que le précédent, chaque fois proportionnel au plaisir montant quand le rythme s’accélère, quand, inconsciemment, il l’impose et le savoure comme si demain n’existait pas.

J’en peux plus... Ses hanches retombent et ses mains s’emparent de la danseuse qu’il attire vers lui, la faisant le chevaucher, la princesse amazone, et s’empaler sur son membre qui la réclame depuis qu’il a posé les yeux sur elle. Ah... Qu’elle lui arrache lorsqu’il retrouve la moiteur de ses cuisses, lorsque ces dernières se serrent contre ses hanches et que ses paumes se plaquent contre la croupe qu’elles invitent à danser sur lui, contre lui qui veut la voir déchaînée, qui veut l’entendre crier le nom qu’elle voudra lui donner lorsqu’il criera en chœur avec elle, qui la veut prendre possession de lui comme il la possède, elle.

Enfin il la retrouve, la douce caresse d'entre ces cuisses qui ne cessent de l'appeler à elles depuis la première seconde, depuis qu'il les a aperçues sous la légèreté de la robe qui tournoyait à chaque pas de danse. À présent le vêtement gît au sol dans un recoin de la pièce et les cuisses sont toutes à lui, ses mains s'y cramponnant, la maintenant contre lui pour que son gland puisse embrasser le diamant au fond d'elle.

Alexei regrette ces lèvres autour de son membre, et ces yeux qu'elle levait vers lui, autant qu'il sent son sang bouillir à la vue de ce buste tendu au dessus de lui. L'une de ses paumes vient s'accaparer les seins remuant avec audace en suivant les coups de reins implacables, qu'il subit avec extase et sauvagerie, les siens de soulevant pour, toujours, se retrouver au plus profond d'elle.
Cette position ne lui donne pas tout le pouvoir auquel il est habitué, l'envie de la retourner contre ce canapé lui brûle les tripes et décuple sa frustration et, pourtant, il n'en fait rien.

Les yeux cloués sur elle, il n'a jamais autant aimé laisser une femme prendre le dessus et, cette fois, il est prêt à lui donner le dernier mot, à la laisser avoir raison de lui comme elle l'a déjà eue en lui faisant perdre patience, en brûlant les étapes qu'il s'amusait à poser. En le chevauchant avec autant d'ardeur, en criant si fort lorsque leurs intimités fusionnent, elle s'impose à lui corps et âme, bien loin d'imaginer à quel point elle le laissera dépendant de son aura.

Le plaisir monte, devient intenable, soulève le slave qui s'assied sous elle, plaquant son torse contre sa poitrine rougie par les assauts de sa main. Il l'embrasse plus passionnément qu'il ne l'a encore fait, grognant contre ses lèvres chaque fois plus fort qu'au coup de rein précédent, jusqu'à ce que ses mains se referment sur ses hanches et ne le traînent dans un rythme endiablé. Il mêle le rauque de sa voix à celle de sa princesse jusqu'à ce que l'orgasme ne s'empare de lui dans un cri libérateur, son membre plus dur que jamais sous la pression de sa semance qui la remplit et qui le fait sien autant qu'il la veut sienne, n'envisageant pas de lâcher prise tant que ses tympans ne vibrent pas à nouveau à son cri d'extase.

Le plaisir qui le transperce alors qu’il l’exprime contre ses lèvres, unissant sa voix à la sienne quand la jouissance les fauche tous deux, au même instant. Ses bras l’ont entourée pour mieux la serrer contre lui, sa tempe s’appuie sur celle de la danseuse afin que son oreille ne s’abreuve de leurs cris perçant le silence de la pièce avant de cesser, ne laissant plus de place qu’à leurs respirations haletantes. Le torse luisant du tatoué se soulève au rythme de son cœur et de ses poumons tentant, tant bien que mal, de se remettre de la puissance de cet orgasme qu’il a fantasmé depuis qu’elle s’est installée, pour la première fois, derrière lui en moto, encadrant ses hanches de ses cuisses comme en à cet instant même.

Les spasmes s’espacent, s’amenuisent, mais l’esprit n’est toujours pas redescendu, embrumé par leurs odeurs entremêlées qui le projettent bien loin de la réalité. Il ne s’éloigne pas d’elle, pas plus qu’elle ne s’éloigne de lui, les deux amants demeurant entrelacés durant de longues secondes lui semblant une douce éternité, de celles qu’il lui plairait de vivre à jamais. Toujours assis sous elle, toujours présent en elle, il contemple le buste dont elle lui offre la vue quelques instants. Ses yeux luisent, avouant toute l’admiration qu’il a pour ce corps et, le sourire qui se dessine sur ses lèvres, toute la satisfaction qu’il a de l’avoir fait sien.

Ils se toisent silencieusement, aucun mot n’étant à la hauteur de ce qu’ils viennent d’expérimenter, jusqu’à ce que l’inconnue ne revienne écraser sa bouche contre celle du slave qui lui répond dans un soupir assouvi. Encore groggy, il en a perdu de sa violence pour quelques temps et n’a d’autre choix que de faire preuve d’une douceur rarement expérimentée, lui est plutôt homme à se remettre sur pieds après avoir eu ce qu’il voulait, au moins jusqu’au prochain tour. Mais, ce soir, c’est différent. Sans doute est-ce du fait qu’il pense ne jamais la revoir, que l’inconnue le restera, qu’il n’en connaîtra jamais le nom, que le seul qu’il sera capable de lui donner sera Printsessa, mais toujours est-il qu’il savoure, cette nuit, de lâcher prise pour sentir celle de sa princesse avant qu’elle ne disparaisse.

Ses mains la parcourent lentement, prenant cette fois le temps de graver la moindre parcelle de peau dans sa mémoire, jusqu’à se saisir de son visage dont il recule le sien pour mieux chercher à la lire. Il reste ainsi quelques secondes avant de se rendre compte de la stupidité de son geste. À quoi bon chercher à la cerner alors que c’est tout le caractère éphémère  de leur nuit qui donne son charme à cette dernière.
Ses mains retombent avant qu’il ne se pose trop de questions et le slave invite doucement sa cavalière à mettre pied à terre. Il se lève, ses jambes tout juste remises le soutenant à présent sans trop de peine, puis se détourne de sa danseuse laissée là alors qu’il se dirige vers une pièce adjacente.

- J’ai besoin d’une douche. Davantage pour se remettre les idées en ordre que pour se défaire de cette douce odeur qui imprègne ses cuisses. Il ne lui avouera jamais la force inouïe de cet orgasme qu’elle lui a donné, mais il lui montrera rapidement à quel point il crève d’envie qu’elle lui en apporte d’autres. Arrivé à l’encadrement de la porte menant à l’immense salle de bain, il marque un temps d’arrêt pour se retourner vers elle. Et de toi, sous la douche. Sans attendre de réponse, il s’engouffre dans l’autre pièce et fond sous l’immense douche à l’italienne dont l’eau chaude vient frapper sa peau encore frémissante du souvenir brûlant d’Elle, toute entière.

Le voilà les mains plaquées au carrelage gris sombre de la douche, laissant les gouttes lui percuter les épaules dont les tatouages dissimulent le rouge laissé par les caresses sauvages de son amante. Ses cheveux se plaquent contre son visage devenu, un instant, inexpressif alors qu'il chasse de son esprit l'idée complètement stupide qui lui enserre pourtant les entrailles : celle de la revoir, de rompre le charme de l'éphémère pour espérer gagner la chaleur de son corps, encore une nuit.

Il sent son regard sur lui mais ne se retourne pas, pas même lorsqu'elle l'invite à troquer la douche pour le jacuzzi sur le balcon. Ce n'est que lorsqu'elle est sortie qu'Alexei coupe l'eau et se saisit d'une serviette qu'il passe rapidement dans ses cheveux qui restent plaqués en arrière. De retour dans le séjour, il aperçoit la menue silhouette se glissant dans le bain à remous au dehors et l'observe un instant. Et puis merde.

Rapidement, il se saisit d'un papier et d'un stylo posés sur un guéridon. Il y gratte quelques mots et y joint un billet récupéré dans la poche de son blouson, ainsi que d'un autre sachet de poudre blanche. Enfin, il glisse discrètement le tout dans les affaires de la belle.

"Des billets pour t'épargner ma progéniture, plus un petit souvenir de moi.
718 226 218, si tu veux remettre ça, Printsessa."

Il se relève pour, à son tour, braver le froid qui lui arraché un frisson et le presse vers le bain. Il la rejoint sans se faire prier et, ayant retrouvé cet air narquois qui le caractérise si bien, l'attire à lui pour la faire s'asseoir entre ses cuisses et enroulé ses bras autour du buste délicat qu'il presse contre lui dans une étreinte aux airs de possessivité.

- Ça t'arrive souvent de crier comme ça pour de parfaits inconnus ou c'est moi qui fais exception ? son ton est moqueur, l'ironie vibre dans ses mots et, pourtant, il espère l'entendre choisir la seconde proposition, être le seul à réveiller en elle cette alchimie qui les rend incapables de se séparer l'un de l'autre sans ressentir un vide glacial. Parce qu'indéniablement, c'est ce qu'elle génère en lui, le rendant capable d'apprécier ce moment de calme presque autant que l'effervescence qui les a animés plus tôt.

La princesse bascule sa tête contre son épaule, laissant au slave la meilleure des vues sur son corps blotti contre le sien, qu’il ne se prive pas de parcourir dans les moindres détails. La voir, ainsi, assise entre ses cuisses, le buste d’ivoire cintré de ses bras chargés d’encre, il ne la considère pas autrement que sienne, pour cette nuit tout du moins. Le seul contact retrouvé de leurs peaux l’une contre l’autre lui a déjà fait oublier la menace du lendemain, celle qui amènera leurs chemins à se séparer. Son visage cherche celui qu’elle approche, et ses lèvres laissent échapper un rire amusé à la répartie de la belle.

Pas la première, non. moque-t-il alors que ses lèvres viennent se nicher contre l’oreille qu’il vient lécher, doucement.Mais ça me fait rarement autant d’effet. Et, rien qu’à se remémorer leurs cris poussés à l’unisson, le slave en frémit encore. Il resserre son étreinte, sur son buste comme sur la main qu’elle glisse dans la sienne. Cet instant, pourtant inconcevable, a bien lieu, Alexei oubliant sa nature d’amant violent tant elle l’a porté aux nues. Vidé de toute raison, il se prend à savourer leur seule proximité sans que ne lui prenne aux tripes le besoin irrépressible d’assouvir ses pulsions. Elles reviendront, c’est indéniable, cette femme l’a bien trop envoûté pour qu’il reste ainsi aussi raisonnable alors qu’elle se trouve nue contre lui.

Elle lui répond, enfin. Elle le galvanise. Ses mots lui font tant d’effet qu’il en oublie de sourire, se contenant d’immerger, à son tour, ses épaules pour que son torse lui recouvre entièrement l’échine. Ses mains se serrent, encore plus, sur les doigts et l’abdomen de son amante dont la voix le marque toujours un peu plus à chaque mot qu’elle prononce. Nul doute qu’il l’entendra encore demain, lui confier cela. C’est déjà trop de concurrence.  Les lèvres du slave viennent caresser son cou et l’une de ses mains se libère pour venir s’accaparer un sein. Par chacun de ses gestes, il s’approprie petit à petit ce corps qui, il le sent déjà, le hantera longtemps. D’une succion, il appose sa marque dans la nuque offerte à lui. D’une caresse prononcée, il modèle cette poitrine à la forme de sa main. D’un souffle, il veut marquer son esprit autant qu’elle s’ancre au sien. Il me reste qu’à devenir celui qui te fait jouir le plus fort. Et, d’autres doigts se glissant entre les cuisses immaculées, il lui promet qu’elle n’en a pas fini avec lui.